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  • 00:13 [Shawn Donnan, Bloomberg News] Bienvenus au siège du FMI ici à Washington
  • 00:16 où que vous vous trouviez dans ce monde virtuel.
  • 00:18 Je suis Shawn Donnan,
  • 00:20 je suis rédacteur principal pour Bloomberg News.
  • 00:24 Je suis ravi d'être ici avec quatre
  • 00:26 des grands piliers de l'économie mondiale pour parler de quelque chose
  • 00:30 auquel nous devons tous penser, à savoir, un outil que
  • 00:36 l'on veut utiliser, et que l'on utilise régulièrement,
  • 00:39 quelquefois bien, quelquefois mal : les subventions gouvernementales.
  • 00:42 Tout ceci dans le contexte d'un monde
  • 00:44 dans lequel une pandémie, qui est maintenant une règle, et une guerre,
  • 00:50 ont soulevé des questions d'autonomie, production de composants essentiels tels
  • 00:55 que les semi-conducteurs, production de médicaments.
  • 00:57 Nous en savons plus certainement sur
  • 01:00 les chaînes d'approvisionnement qu'auparavant.
  • 01:04 Les pays pauvres du monde font
  • 01:08 de plus en plus l'objet de pressions
  • 01:12 pour compenser l'augmentation des prix des matières premières.
  • 01:16 Nous devons faire face aux changements climatiques.
  • 01:18 L'on dit aux gouvernements de ne pas
  • 01:21 subventionner les transitions énergétiques, mais par contre
  • 01:25 de fournir des subventions pour lutter contre le changement climatique.
  • 01:30 Et nous vivons dans un monde
  • 01:31 ou la géopolitique, et nous parlons là d'une concurrence géopolitique,
  • 01:37 définit les comportements des gouvernements,
  • 01:38 les alliances qu'ils sollicitent, et bien sûr, les politiques économiques.
  • 01:43 Les subventions nous entourent.
  • 01:46 Le monde attend de plus en plus de nous,
  • 01:50 surtout lorsque l'on s'aperçoit que les subventions peuvent, même avec
  • 01:54 les meilleures intentions, avoir des effets négatifs.
  • 01:57 La Banque mondiale, le FMI, l'OMC
  • 02:00 et l'OCDE, ont rédigé un document fort intéressant sur ce sujet.
  • 02:04 C'est pourquoi j'ai aujourd'hui avec moi
  • 02:06 les responsables de ces institutions pour en parler.
  • 02:09 Tout d'abord, Kristalina Georgieva,
  • 02:11 Directrice générale du Fonds monétaire international.
  • 02:16 David Malpass, Président du Groupe de la Banque mondiale.
  • 02:19 Mathias Cormann, Secrétaire général de l'Organisation
  • 02:23 de coopération et de développement économique et Ngozi Okonjo-Iweala,
  • 02:28 qui est la Directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce.
  • 02:30 C'est elle qui va commencer par nous
  • 02:32 présenter les points principaux de ce document avant que nous ouvrions le débat.
  • 02:37 [Ngozi Okonjo-Iweala, DG, OMC] Je vous remercie Shawn.
  • 02:39 Avant d'aborder le rapport,
  • 02:41 qu'il me soit permis de dire quelques mots sur le conflit en Ukraine.
  • 02:45 Rien ne saurait souligner davantage l'importance de cette question
  • 02:51 pour les organisations qui sont ici rassemblées, l'importance que nous
  • 02:54 travaillons ensemble face aux problèmes de ce jour.
  • 02:59 Dans le sillage de la Deuxième Guerre mondiale, nous avons commencé à travailler
  • 03:03 ensemble pour renforcer l'indépendance et l'autonomie.
  • 03:08 Des milliards ont été extirpés de la pauvreté.
  • 03:11 La désintégration et la déstabilisation de l'ordre mondial fondé sur les règles n'est
  • 03:17 pas dans l'intérêt de certains que nous servons.
  • 03:19 C'est pourquoi le cadre de travail multinational exige un réengagement,
  • 03:24 une remobilisation. Depuis sa création
  • 03:29 le système mondial de commerce a bien servi les gens,
  • 03:34 mais il y a maintenant deux nouveautés dans le commerce mondial, les subventions
  • 03:39 augmentent d'un secteur à l'autre, d'un pays à un autre,
  • 03:42 et constituent le type d'intervention le plus fréquent depuis la crise.
  • 03:48 Qu'il s'agisse de mesures tarifaires
  • 03:50 ou non-tarifaires, ils minent d'autres engagements politiques.
  • 03:55 Ils sapent le soutien politique et public aux échanges ouverts et libres.
  • 04:02 Cela porte préjudice à un grand nombre de nos membres, d'où
  • 04:07 des effets économiques négatifs et des mesures de représailles.
  • 04:15 Le nombre des enquêtes sur la question a quadruplé depuis quelques années.
  • 04:20 Nous sommes inquiêts des facteurs qui ont
  • 04:24 un impact sur les réformes commerciales. Traiter de cette question est donc d'une
  • 04:28 importance capitale pour le système commercial mondial aujourd'hui.
  • 04:33 Ce rapport essaie de promouvoir une discussion franche
  • 04:39 et directe entre tous. Les quatre institutions ont ensemble
  • 04:43 de mesurer ce qu'elles savaient, ce qu'elles ne savaient pas, des subventions
  • 04:47 au niveau de la dimension internationale. Il s'agit d'une question très complexe.
  • 04:51 C'est vrai,
  • 04:52 les subventions peuvent être un outil important face aux échecs de marché.
  • 04:56 Mais il y a tant d'exemples où les subventions ne font pas grand chose pour
  • 04:59 atteindre l'objectif qu'elles s'étaient données, ou le font à un coût qui n'était
  • 05:03 pas nécessaire intra frontières ou au niveau régional ou mondial.
  • 05:08 En créant une vaste coalition
  • 05:10 transfrontière, il devrait être possible d'améliorer l'efficacité,
  • 05:14 de limiter les débordements et contagions transfrontières et d'aider tout le monde.
  • 05:19 Les ministères des Finances et du Commerce
  • 05:22 doivent travailler ensemble sur cet effort pour l'avenir.
  • 05:26 Par la suite, le rapport indique que
  • 05:28 nos quatre organisations ont l'intention de s'entraider sur ce point.
  • 05:32 Tout d'abord,
  • 05:32 nous devons disposer de meilleures informations concernant les subventions.
  • 05:36 Ce qui veut dire qu'il faut mieux partager
  • 05:39 les informations, identifier les données et les carences en matière de données.
  • 05:43 Pour remplir ces carences, établir des priorités en termes de collecte
  • 05:47 des données et assurer une coordination idoine en la matière,
  • 05:51 nous avons besoin de faire intervenir d'autres institutions, et
  • 05:57 de disséminer les résultats de ces efforts de manière accessible.
  • 06:01 Nous avons besoin de mieux comprendre les effets concrets des programmes
  • 06:06 de subventions, dans quelle mesure ils atteignent les objectifs qu'ils se sont
  • 06:10 fixés, à quel prix et quel en est l'impact sur les autres pays.
  • 06:14 Deuxièmement,
  • 06:16 des bonnes analyses, des bons éléments probants peuvent
  • 06:19 alimenter les dialogues d'un pays à l'autre et même au sein des pays,
  • 06:23 pour prouver l'existence de mécanismes et limiter les débordements négatifs.
  • 06:28 Les organisations internationales intervenant ici ont déjà
  • 06:32 bien des enceintes où ce genre de dialogue peuvent avoir place.
  • 06:36 L'utilisation de ces enceintes et des échanges
  • 06:39 au niveau de ces institutions est essentiel pour poursuivre la réforme,
  • 06:43 en combinant leurs perspectives sur la question et en prenant en considération
  • 06:49 l'impact des subventions et les autres utilisations possibles des fonds publics.
  • 06:54 Enfin, et non des moindres,
  • 06:56 il faut appuyer les gouvernements au niveau
  • 06:59 de l'établissement des règles,
  • 07:02 mettre à niveau les règles de l'OMC. Lorsque ces règles ont été mises sur pied,
  • 07:07 un grand nombre de développements
  • 07:09 qui ont été affectés par les subventions n'avaient pas été prévus,
  • 07:12 notamment l'importance du changement climatique,
  • 07:16 l'importance de la numérisation et l'importance des entreprises publiques.
  • 07:22 Et les effets des programmes subventionnés
  • 07:26 peuvent être utilisés pour forger, modeler ces règles.
  • 07:29 Il ne faut pas oublier que nous démarrons
  • 07:31 d'une base de règles de l'OMC qui ont besoin d'être remise à jour, et cette mise
  • 07:37 à jour devrait permettre d'en renforcer l'efficacité
  • 07:40 pour relever les défis de la journée d'aujourd'hui.
  • 07:42 Je vous remercie.
  • 07:45 [Donnan] Eh bien, commençons par ce dernier point.
  • 07:48 Le monde d'aujourd'hui et les défis auxquels nous sommes confrontés
  • 07:55 aujourd'hui partout ou nous regardons.
  • 08:00 On entend parler de la fin
  • 08:02 de la mondialisation, la fin d'une ère de mondialisation.
  • 08:08 Et vous quatre,
  • 08:10 vous êtes décrit comme les gardiens de la mondialisation.
  • 08:19 Je me demande lorsque que vous réfléchissez sur la situation du monde,
  • 08:25 est-ce que nous touchons la fin d'une ère, d'une période ?
  • 08:30 Alors, lorsque vous discutez sur de subventions, par exemple, vous y pensez ?
  • 08:34 Je commence avec vous, Kristalina.
  • 08:36 Vous êtes l'hôtesse.
  • 08:41 [Kristalina Georgieva, DG, FMI] Je suis ravie
  • 08:44 de me trouver parmi les quatre. Merveilleux.
  • 08:50 Et comme vous avez suggéré,
  • 08:53 j'aimerais bien avoir une discussion sur les questions que vous avez posées.
  • 08:59 Nous connaissons un monde qui change très
  • 09:03 rapidement, mais en même temps un monde qui est très interconnecté, interrelié.
  • 09:09 Et si on supprimait l'interconnexion du monde ?
  • 09:14 Ça ne marcherait pas, c'est impossible.
  • 09:17 Si vous avez une liste des questions,
  • 09:20 des problèmes qu'un seul pays ne peut pas résoudre par lui même,
  • 09:25 cette liste est très longue.
  • 09:27 Cela ne veut pas dire que la mondialisation est immuable.
  • 09:32 Non, parce que d'abord,
  • 09:33 il faut reconnaître qu'au cours de la dernière décennie,
  • 09:37 nous nous sommes aperçus des erreurs que nous avions commises.
  • 09:43 Parce que peut être, nous avons négligé un peu l'inégalité,
  • 09:51 la distribution des bienfaits de la mondialisation entre les pays.
  • 09:58 Donc, nous devons confronter ces limitations.
  • 10:02 Deuxièmement,
  • 10:04 le monde d'aujourd'hui est multipolaire, il y a des pays avec une économie très forte,
  • 10:12 des pays qui ont certains intérêts,
  • 10:15 qui ne sont pas nécessairement compatibles avec ceux des autres.
  • 10:17 Et cela peut créer des tensions, une friction.
  • 10:21 Mais cela ne veut pas dire qu'on va jeter le bébé avec l'eau du bain.
  • 10:27 Troisièmement, si on pense à l'avenir du monde, il faut être francs,
  • 10:32 directs, et reconnaître que il se peut qu'il y aura des divisions, des fragmentations,
  • 10:39 qui vont nous rendre plus pauvres que nous sommes aujourd'hui.
  • 10:46 Donc, on devrait s'efforcer de réduire ces dangers.
  • 10:50 Qu'est ce que ça veut dire ?
  • 10:51 Si nous avons des blocs d'échange, où les pays commercent entre eux,
  • 11:01 qui leur permettent de mieux comprendre leur sécurité vis-à-vis aux autres...
  • 11:09 [inaudible] ...tout le monde est perdant.
  • 11:11 Et qui fait qu'ils peuvent défendre les bienfaits de la mondialisation.
  • 11:20 Ce sont les marchés émergents et
  • 11:22 les économies émergentes, parce que c'est eux qui peuvent cueillir
  • 11:27 les avantages de la mondialisation, la diversification par exemple.
  • 11:38 Il faut s'assurer que les chaînes logistiques fonctionnent.
  • 11:41 Mais bien sûr,
  • 11:42 il y a des ponts et des passerelles entre ces différents intérêts.
  • 11:46 Si bien que nous pouvons tirer parti
  • 11:49 de la force que nous avons lorsque nous travaillons tous ensemble.
  • 11:53 [Donnan] David, j'en reviens à vous.
  • 11:56 Vous êtes aussi l'hôte de ces réunions,
  • 12:00 mais vous travailliez, avant de venir à la Banque mondiale,
  • 12:06 pour un président très sceptique à propos de la mondialisation.
  • 12:12 Et étant donné le gouvernement
  • 12:18 pour lequel vous travailliez,
  • 12:19 vous avez peut-être un point de vue intéressant.
  • 12:23 Qu'est-ce que vous pensez du monde tel qu'on le voit aujourd'hui ?
  • 12:26 [David Malpass, Banque mondiale] J'ai travaillé lors
  • 12:31 du gouvernement Reagan et de M. Bush, le premier.
  • 12:33 Et je sais que le commerce est une force très importante.
  • 12:38 La pierre angulaire du développement est le commerce.
  • 12:44 Il y a un gain d'efficacité si on n'est pas obligés
  • 12:46 de faire tout ce dont on a besoin.
  • 12:48 Cela s'applique par exemple aux foyers,
  • 12:50 ça s'applique aux villages.
  • 12:52 C'est-à-dire qu'il y a des tâches spécifiques
  • 12:56 où certains membres de la famille s'en sortent mieux que d'autres.
  • 12:59 Donc, nous devons capitaliser cette question, voir tous les avantages.
  • 13:06 Mais tant qu'on n'a pas de mondialisation, j'ai quelquefois l'impression
  • 13:10 qu'on parle des accords, que les pays souscrivent avec les mêmes idées,
  • 13:17 mais ça, c'est difficile à accomplir.
  • 13:21 Il faut bien sûr capitaliser sur les efficacités
  • 13:24 de certaines entreprises à commercer avec les autres,
  • 13:31 en remettant les subventions, qui causent une distorsion
  • 13:36 de l'efficacité du commerce. Pour arriver à la mondialisation,
  • 13:39 si certains des acteurs reçoivent
  • 13:44 des subventions, cela ne marche pas.
  • 13:48 Il faut que le commerce fonctionne bien
  • 13:50 pour qu'il y ait des avantages pour tout le monde autour du monde.
  • 13:55 C'est-à-dire que ce sont les populations
  • 13:57 les plus pauvres qui en tirent le plus grand profit.
  • 14:04 [Donnan] Quelquefois, on se concentre plutôt
  • 14:06 sur l'intérêt national que sur l'efficacité des échanges.
  • 14:10 Cela peut s'appliquer un peu partout, en France par exemple,
  • 14:17 on en parle en ce moment sur la place publique,
  • 14:21 de l'intérêt national ou alors vis-à-vis du monde entier,
  • 14:25 étant donné l'élection.
  • 14:27 Vous êtes Australien, c'est un pays qui a bénéficié
  • 14:37 beaucoup de la mondialisation.
  • 14:40 Je vous parle en tant qu'Australien,
  • 14:42 je me demande si vous avez une opinion différente.
  • 14:46 [Mathias Cormann, OECD] Je crois que Ngozi a soulevé un point très important,
  • 14:51 le commerce mondial, les échanges entre tout le monde autour du monde,
  • 14:58 peut apporter des avantages à des millions de personnes
  • 15:02 autour du monde, et extraire des millions de la pauvreté.
  • 15:08 Bien sûr, si vous vous exposez à la concurrence,
  • 15:12 cela peut être un peu perturbateur, mais en même temps,
  • 15:15 la concurrence est le moteur du progrès et de l'innovation.
  • 15:20 Et je crois que la discussion [inaudible] avance.
  • 15:23 Et comment peut-on gérer la concurrence mondiale,
  • 15:25 et comment gérer ces perturbations et ces ruptures de façon
  • 15:33 que l'on puisse faire en sorte que les populations en tirent profit.
  • 15:40 Et donc, il y a des segments,
  • 15:43 un tiers de la population, qui sont un peu perturbés pendant une certaine période
  • 15:51 avant de cueillir les bienfaits du commerce.
  • 15:54 Mais j'appuie aussi l'idée selon laquelle
  • 15:58 lorsqu'il y a un marché mondial, et nous commerçons entre nous,
  • 16:03 ceux qui peuvent présenter le meilleur produit au meilleur prix,
  • 16:09 vont être les personnes qui vont fournir les marchés autour du monde.
  • 16:14 Mais là, il y a des États,
  • 16:16 des gouvernements qui interfèrent avec les subventions de façon injuste,
  • 16:23 pour maintenir à flot des entreprises qui ne sont pas compétitives.
  • 16:30 Et dans ce cas-là, tout le monde perd.
  • 16:34 C'est important de nous concentrer sur le travail, sur ces subventions
  • 16:39 qui perturbent le marché, et qui créent des conséquences néfastes
  • 16:44 à l'environnement parce qu'elles induisent la surproduction.
  • 16:49 Je crois que la mondialisation doit être considérée...
  • 16:57 ...il faut la faire fonctionner pour l'ensemble des personnes.
  • 17:08 [Donnan] Ngozi, vous avez un point de vue très particulier,
  • 17:13 vous étiez dirigeant du Nigeria, vous avez travaillé ici à la Banque,
  • 17:17 et maintenant vous êtes à la tête de l'OMC à Genève.
  • 17:23 Cette organisation fut le centre des négociations commerciales,
  • 17:27 et devrait le redevenir.
  • 17:32 Estimez-vous que vous regardiez
  • 17:35 la fin de cette ère, de cet âge, de la mondialisation ?
  • 17:41 [Okonjo-Iweala] Je vais m'appuyer sur ce qu'ont dit mes collègues.
  • 17:44 Oui, bien sûr.
  • 17:45 Il est certain qu'il y a des défis
  • 17:47 à relever lorsqu'on veut mondialiser.
  • 17:52 Mais en ce qui concerne cette idée de fin d'une ère, il faut faire attention.
  • 18:00 Ce système international de commerce qui a été créé est un bien public mondial.
  • 18:06 Il a pris du temps, depuis l'après-guerre que ce système a été lancé et fait.
  • 18:13 Et comme je l'ai dit tout à l'heure,
  • 18:15 il a extirpé plus d'un milliard de personnes de la pauvreté.
  • 18:20 Bon, bien sûr, il y a des personnes qui ont été laissées derrière, par exemple.
  • 18:27 Mais cela ne veut pas dire qu'on doit jeter le bébé avec l'eau du bain.
  • 18:36 Comment peut-on améliorer, perfectionner ce que nous avons maintenant ?
  • 18:43 Comment réimaginer la mondialisation pour rectifier ces problèmes,
  • 18:50 et faire sortir de la pauvraité un plus grand nombre de personnes ?
  • 18:54 Pour ce faire, il faut beaucoup de transparence,
  • 18:57 et ces subventions, quelquefois, se font de manière cachée.
  • 19:01 Et cela porte atteinte à la confiance.
  • 19:04 Parce que quand les membres de l'OMC, par exemple,
  • 19:08 découvrent certaines des subventions, ils se disent
  • 19:13 que les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tous, et donc cela est très important.
  • 19:18 [Donnan] Quelque chose que j'ai vu dans le rapport,
  • 19:22 le nombre de pays, environ 60%, 30% par rapport à l'année dernière.
  • 19:29 Kristalina, vous voulez ajouter quelque chose ?
  • 19:32 [Georgieva] J'aimerais rajouter quelque chose
  • 19:37 en remontant à Adam Smith.
  • 19:45 Nous procédons comme nous procédons parce que nous pensons que c'est bon pour nous.
  • 19:50 Et ceux qui veulent desservir
  • 19:52 leur population ne veulent pas qu'elle s'appauvrisse.
  • 19:55 Les gens doivent s'en sortir mieux, c'est l'une de nos tâches principale,
  • 20:01 et nous n'avons pas encore fait un travail suffisant.
  • 20:05 Il faut calculer le coût d'avancer, et de prendre du recul.
  • 20:11 Ce que j'aimerais ajouter, c'est que ce qui est particulièrement
  • 20:15 perturbant, à la lecture de ce rapport, c'est qu'il place
  • 20:23 encore plus dans les mains
  • 20:25 de ceux qui ont déjà beaucoup.
  • 20:27 Nous avons calculé
  • 20:29 que les subventions agricoles sont de 497 milliards parmi lesquels 306
  • 20:37 partent aux quatre géants : l'Union Européenne,
  • 20:41 les Etats-Unis, la Chine et l'Inde.
  • 20:46 Il faut donc
  • 20:49 réfléchir à une équité sans laquelle
  • 20:53 nous ne pourrons pas permettre
  • 20:55 à un système de fonctionner de manière plus efficace.
  • 21:00 Il faut que nous puissions continuer
  • 21:03 à démontrer ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas,
  • 21:05 pour qui cela fonctionne et pour qui cela ne fonctionne pas.
  • 21:11 [Donnan] L'OCDE mesure
  • 21:13 les subventions agricoles
  • 21:16 depuis une trentaine d'années maintenant.
  • 21:21 Quels sont les enseignements que vous avez tirés
  • 21:24 de cet exercice de mesure des subventions ?
  • 21:29 [Cormann] Et bien, ils provoquent une forte distorsion des marchés.
  • 21:33 C'est une manière très inefficace d'appuyer les revenus des agriculteurs.
  • 21:37 Les politiques de l'élimination des subventions agricoles sont compliquées.
  • 21:46 Une fois qu'une subvention est mise en place est très difficile à éliminer.
  • 21:49 Et puis, il y a une distorsion
  • 21:51 des décisions de production, ce qui fait qu'au plan environnemental
  • 21:54 et économique, les conséquences peuvent être toxiques.
  • 21:57 Lorsque nous parlons
  • 21:59 de la transformation verte, lorsque nous parlons d'aller de l'avant
  • 22:04 vers la neutralité carbone, il faut éliminer un grand nombre
  • 22:09 de ces subventions agricoles, et leur élimination,
  • 22:13 ça va être un élément très important de l'équation.
  • 22:15 Il faut que les règles du jeu soient
  • 22:17 les mêmes pour tout le monde, que les ressources soient attribuées
  • 22:20 là où elles peuvent avoir le meilleur impact économique pour tout le monde.
  • 22:23 [Donnan] Et les subventions provoquent des distorsions.
  • 22:26 Et pas seulement les subventions agricoles,
  • 22:28 mais aussi les subventions industrielles.
  • 22:30 J'ai parlé des semi-conducteurs dans mes remarques préliminaires.
  • 22:34 Dans ce débat, l'énergie est également présente.
  • 22:38 Je me demande,
  • 22:41 il y a un débat aux États-Unis où l'on pousse en faveur
  • 22:45 de plus de subventions dans le domaine des semi-conducteurs, de l'agriculture,
  • 22:52 où on essaie de réintégrer la production à l'intérieur des frontières.
  • 23:00 C'est ce que veulent faire les hommes politiques des Etats-Unis,
  • 23:03 en particulier, étant donné votre expérience du gouvernement,
  • 23:07 j'en reviens au gouvernement Reagan, et dans votre nouveau rôle aujourd'hui,
  • 23:11 lorsque vous réfléchissez aux conséquences que ceci a
  • 23:14 pour les nations les plus pauvres, qu'est-ce que vous en pensez ?
  • 23:17 [Malpass] D'une part, ça coûte très cher.
  • 23:20 Deuxièmement, il faut vivre dans un monde réel,
  • 23:22 un monde pragmatique, un monde politique.
  • 23:25 Il faut donc identifier certaines des subventions les plus coûteuses,
  • 23:29 celles qui provoquent le plus de distorsions et travailler là-dessus.
  • 23:32 Il est difficile de définir les subventions.
  • 23:35 Et que se passe-t-il si un pays a une meilleure infrastructure
  • 23:38 qu’un autre ? À ce moment-là, ils deviendront plus compétitifs.
  • 23:42 Ou s’ils ont un avantage en matière de numérisation ?
  • 23:44 Est-ce une subvention ?
  • 23:46 Cela leur donne un avantage par rapport à leur constitution.
  • 23:51 Une subvention très importante des États-Unis à l’heure actuelle
  • 23:54 est pour l’éthanol.
  • 23:55 Est-ce que c’est bon pour l’environnement ?
  • 23:58 Cela crée des distorsions au niveau
  • 24:01 du marché du maïs, alors que le monde a besoin de maïs.
  • 24:04 Donc ce que nous pouvons faire, dans le rapport et dans nos discussions
  • 24:10 entre institutions, c’est essayer d’identifier
  • 24:13 ce qui provoque les distorsions les plus sévères et placer cela dans le même panier
  • 24:19 que les contrôles des prix qui sont plus coûteux, qui provoquent
  • 24:23 des distorsions et des problèmes immédiats auxquels nous sommes confrontés.
  • 24:29 C’est la tentation pour les politiques de subventionner ce qui est là.
  • 24:34 Et bien souvent le coût augmente
  • 24:36 automatiquement au fur et à mesure que les prix augmentent.
  • 24:39 Donc, si vous décidez que vous allez
  • 24:41 produire un certain volume d’éthanol, le coût va exploser
  • 24:48 pour le prix du boisseau de maïs.
  • 24:54 Il faut examiner ceci et comprendre
  • 24:58 le coût que cela a, la toxicité pour la population
  • 25:02 et la distorsion provoquée au niveau du système mondial.
  • 25:06 Ceci a un impact qui fait que l’on ne peut pas créer le capital comme on le souhaite.
  • 25:11 Les gens vont investir dans ce qui va être productif à l’avenir.
  • 25:14 Et ces subventions interrompent ce processus.
  • 25:18 [Cormann] Oui,
  • 25:19 mais il y a des circonstances légitimes dans lesquelles les subventions peuvent
  • 25:23 être utiles, la Sécurité sociale et d’autres.
  • 25:28 Mais ce qui compte,
  • 25:29 c’est la conception de ces subventions pour s’assurer qu’elles sont bien ciblées,
  • 25:34 en vue de réduire les distorsions du marché.
  • 25:36 Et bien souvent, c’est là que nous nous laissons tomber
  • 25:44 parce que nous essayons d’arriver à de meilleures solutions.
  • 25:49 [Donnan] Et pourquoi ?
  • 25:50 Parce que nous vivons dans un monde en crise.
  • 25:53 Aujourd’hui, il y a une crise des prix
  • 25:54 des denrées alimentaires. Dans les économies émergentes,
  • 26:00 aujourd’hui,
  • 26:01 il y a un certain nombre de chocs qui correspondent à ce que nous avons vu.
  • 26:06 [Cormann] Et ce n’est pas parce que
  • 26:08 il n’y a pas d’offre qui existe aujourd’hui.
  • 26:10 C’est le défi pour faire arriver les produits jusqu’aux marchés.
  • 26:17 [Malpass] Par rapport à 2008, 2009, à l’époque, il y avait pénurie.
  • 26:22 Aujourd’hui, il y a assez de denrées alimentaires dans le monde.
  • 26:25 C’est l’arrivée sur les marchés qui est problématique.
  • 26:28 Et puis éviter les effets de distorsion des subventions.
  • 26:31 [Donnan] Et puis, ces politiques qui sont très compliquées,
  • 26:34 si les faire dans un monde en paix est difficile, c’est encore plus difficile
  • 26:39 dans un monde en crise. Les bonnes politiques économiques ne sont
  • 26:43 pas toujours celles qui fonctionnent en période de crise.
  • 26:47 [Okonjo-Iweala] Ce qui m’amène à la question
  • 26:50 que vous avez posée concernant les subventions
  • 26:52 pour les semi-conducteurs, les politiques industrielles...
  • 26:58 ...dans un monde...
  • 27:00 ...qui vit des chocs multiples comme c’est le cas aujourd’hui pour nous,
  • 27:04 les hommes politiques, les gouvernements vont essayer de faire quelque chose.
  • 27:10 Et comme l’a dit David, ça coûte trop cher.
  • 27:13 Et lorsque l’on parle aux entrepreneurs,
  • 27:15 aux hommes d’affaires, ils ne parlent plus cette langue.
  • 27:21 Ils parlent de la manière dont ils vont gérer le risque,
  • 27:24 ils vont parler de la diversification des sources d’approvisionnement.
  • 27:28 Les gouvernements voudront peut-être faire une réintégration à l’intérieur
  • 27:36 des frontières, mais en faisant leurs calculs de manière un peu différente.
  • 27:39 Et c’est ce que nous découvrons, bien entendu.
  • 27:42 Si je suis une femme d’affaires
  • 27:43 et que l’on m’offre une petite subvention pour faire quelque chose
  • 27:47 vous pouvez bien imaginer que je ne vais pas dire non.
  • 27:49 Mais ce n’est pas tenable pour les gouvernements.
  • 27:52 C’est très coûteux, et c’est la raison pour laquelle
  • 27:56 nous avons besoin d’être extrêmement prudents, car les gouvernements ne peuvent
  • 28:01 pas tous se permettre ce genre de subventions.
  • 28:04 En plus, ça ne donne pas un très bon exemple.
  • 28:06 [Georgieva] En fait, nous savons que nous vivons
  • 28:09 dans un monde beaucoup plus vulnérable aux chocs.
  • 28:12 Le choc de la pandémie, maintenant,
  • 28:13 le choc de la guerre.
  • 28:15 Nous avons des chocs climatiques un peu partout.
  • 28:19 Le résultat, c’est que nous devons travailler plus activement
  • 28:22 sur la résilience de la chaîne d’approvisionnement.
  • 28:25 Il faut le faire. Après le choc de la pandémie,
  • 28:28 un grand nombre de pays ont essayé de réfléchir et se sont dit « Attendez,
  • 28:33 nous achetons tous nos médicaments à un endroit.
  • 28:35 Il faut diversifier ».
  • 28:37 C’est une excellente approche.
  • 28:40 Je ne pense pas que cela s’applique aux semi-conducteurs.
  • 28:44 Du moins, je n’en suis pas sûre.
  • 28:45 Mais je peux dire que nos institutions
  • 28:47 ont un rôle à jouer pour renforcer la résilience des chaînes
  • 28:52 d’approvisionnement, afin de reconnaître qu’il y a une question de sécurité
  • 28:57 du point de vue du fonctionnement de l’économie.
  • 28:59 Et puis trouver
  • 29:01 une méthode transparente pour la prise de ces décisions, comme cela a été dit.
  • 29:07 Il faut quelque chose qui soit bien pensé, que ces subventions
  • 29:11 puissent être utilisées une fois qu’elles sont en place.
  • 29:14 Ce qui manque, ce que l’on peut
  • 29:17 faire pour réexaminer les subventions devrait nous permettre d’avoir
  • 29:22 un bon jugement sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas.
  • 29:26 [Donnan] Je crois que tous les quatre
  • 29:28 vous présentez un cas absolument incontournable.
  • 29:33 Lorsque le projet a commencé,
  • 29:34 la préparation de ce rapport,
  • 29:36 je crois que le monde était un peu
  • 29:38 différent, et les politiques étaient différentes.
  • 29:42 Lorsque l’on envisage de s’attaquer à ce qui a toujours
  • 29:47 été une question difficile au niveau des subventions, dire aux gouvernements
  • 29:50 qu’ils ne peuvent plus faire, ou qu’ils ne devraient pas faire la solution la plus
  • 29:54 facile au plan politique, mais qu’il faut faire ce qui est plus raisonnable,
  • 29:59 pensez-vous que le monde est un endroit encore plus
  • 30:03 compliqué aujourd’hui, pour avancer cet argument ?
  • 30:06 Bien sûr que oui, il ne faut pas le négliger, bien sûr
  • 30:11 que la géopolitique ne doit pas être sous-estimée.
  • 30:15 Ce besoin de se sentir en sécurité avec les gens avec qui on a des échanges
  • 30:21 commerciaux, les gens avec qui on travaille.
  • 30:23 Bien sûr que cela doit être pris en considération.
  • 30:26 Mais je voudrais revenir sur quelque chose qu’a dit Kristalina tout à l’heure.
  • 30:30 Tout ceci étant dit, il faut voir dans quelle mesure
  • 30:34 nous sous-estimons ce que nous avons déjà, le coût d’un retrait.
  • 30:39 Les économistes de l’OMC ont commencé déjà des simulations en ce sens,
  • 30:43 montrant lorsque l’on examine les pertes d’efficacité, les pertes des économies
  • 30:48 d’échelle, la perte est de l’ordre de 5% du PIB,
  • 30:52 sur le long terme, c’est beaucoup.
  • 30:54 Donc, il faut dire oui,
  • 30:56 la géopolitique va devoir s’occuper
  • 30:58 de certains de ses besoins.
  • 31:02 Mais sinon, si on va trop loin,
  • 31:05 il va y avoir des pertes pour tout le monde, en particulier les plus démunis.
  • 31:08 [Malpass] C’était le début de ce rapport.
  • 31:11 La vision économique doit éliminer les subventions et que les choses
  • 31:17 soient claires pour l’économie et le développement.
  • 31:20 Il y a deux choses qui ont changé.
  • 31:22 Tout d’abord, on reconnaît
  • 31:26 la dépendance de l’Europe sur l’énergie en provenance de la Russie.
  • 31:33 Il y a une dépendance excessive de l’Europe sur la Chine également.
  • 31:38 Ça, c’est quelque chose que
  • 31:41 le monde doit comprendre, et je crois que même pour la Chine, ce sera mieux
  • 31:47 que moins de gens dépendent d’eux parce que ça leur donnera plus d’autonomie.
  • 31:50 Puis il y a le caractère urgent
  • 31:52 en raison des besoins en denrées alimentaires.
  • 31:55 Il faut en traiter tout de suite,
  • 32:00 afin de ne pas replonger dans l’imposition
  • 32:03 de subventions qui vont provoquer des distorsions.
  • 32:07 [Cormann] Le besoin de s’atteler à ce problème est de plus en plus pressant.
  • 32:11 Les gouvernements ont dû dépenser beaucoup d’argent pour traiter de l’impact
  • 32:15 de la pandémie, pour traiter des défis auxquels le monde est confronté.
  • 32:21 Et une affectation efficace
  • 32:26 de ressources budgétaires limitées doit être un facteur clé.
  • 32:30 Nous avons besoin que le monde
  • 32:34 fonctionne à fond et c’est pour cela que pour le moment, on n’avance pas assez.
  • 32:39 [Georgieva] Oui, vous avez dit qu’il fallait fonctionner à fond.
  • 32:43 Le moteur de la considération géopolitique existe,
  • 32:48 mais aussi le moteur qui est que les gouvernements n’ont plus autant d’argent.
  • 32:54 Si les taux d’intérêt augmentent,
  • 32:56 les gouvernements ont des dettes dont ils doivent assurer le service.
  • 33:00 Ils ont intérêt à faire preuve d’intelligence et ne pas se lancer
  • 33:03 dans des engagements qu’ils ne peuvent pas honorer.
  • 33:07 [Okonjo-Iweala] Puis-je ajouter quelque chose ?
  • 33:10 [Georgieva] Et en plus, c’est du gaspillage. Bien sûr.
  • 33:13 [Okonjo-Iweala] Cela m’amène à autre chose :
  • 33:16 une fois qu’on commence les subventions, c’est une spirale infernale.
  • 33:22 Nous vivons dans un monde
  • 33:23 dans lequel les plus riches pourront tout faire et les pauvres seront laissés
  • 33:29 de côté, parce qu’ils n’ont pas l’espace budgétaire nécessaire.
  • 33:32 Il faut donc y réfléchir.
  • 33:34 Ce genre de monde ne fonctionne pas.
  • 33:36 [Donnan] Avez-vous besoin d’un monde
  • 33:38 dans lequel le monde riche aide le monde pauvre à se sortir de ses subventions ?
  • 33:44 Nous avons examiné la situation
  • 33:48 avec des études de par le monde et j’ai été frappé par la situation d’un boulanger
  • 33:54 en Tunisie, à Tunis, qui n’arrive pas à obtenir de farine,
  • 33:58 ni sur le marché noir, ni sur le marché officiel, ni avec des subventions.
  • 34:04 Il est plus facile,
  • 34:05 nous dit-on en Tunisie, de trouver de la marijuana que de la farine.
  • 34:08 C'est quand même un comble.
  • 34:11 Vous pouvez regarder la situation du gouvernement,
  • 34:14 c'est un gouvernement qui va s'engager dans des conversations avec vous.
  • 34:20 Et vous pouvez vous poser
  • 34:21 la question de savoir comment vous en sortir.
  • 34:23 Le gouvernement a besoin d'agir.
  • 34:25 Il y a des distorsions du marché, des problèmes sur le marché.
  • 34:27 On a besoin de la farine.
  • 34:29 Il faut une subvention.
  • 34:31 [Cormann] On ne peut pas tout résoudre en appuyant sur un bouton.
  • 34:34 On peut résoudre ce genre de problèmes grâce à la coopération.
  • 34:37 Les économies émergentes, les économies développées et les économies
  • 34:41 en développement doivent travailler ensemble.
  • 34:43 C'est ça qu'il faut.
  • 34:45 [Georgieva] En 2007-2008, nous avons vu que lorsqu'il y avait
  • 34:50 une forte coopération internationale, on pouvait surmonter les crises.
  • 34:55 Il nous a fallu du temps,
  • 34:56 mais c'est comme ça que nous en sommes sortis.
  • 34:58 Il y a trois grandes questions.
  • 35:02 Les denrées alimentaires
  • 35:04 sont-elles stockées dans les pays riches à titre de précaution,
  • 35:08 dans des quantités qui ne sont pas utiles.
  • 35:13 Deuxièmement, identifions-nous où les productions peuvent être augmentées,
  • 35:17 y compris dans les pays à faible revenu.
  • 35:20 En 2007-2008, il y avait des cas où en fournissant simplement des semences
  • 35:27 et des outils aux agriculteurs, la production augmentait.
  • 35:31 Et troisièmement, est-ce que nous avons assez
  • 35:33 d'informations de qualité pour nous aider à déplacer l'argent
  • 35:38 et les denrées alimentaires là où cela est nécessaire ?
  • 35:41 Identifions les 25 pays qui sont dans la pire situation.
  • 35:46 La Banque mondiale mène l'effort pour se concentrer sur ce point,
  • 35:49 pour que l'on sache où sont les finances, où sont les marchés.
  • 35:53 Elle simplifie
  • 35:56 les acquisitions, en volume, en gros pour plusieurs pays en même temps.
  • 36:02 Cette semaine, comme l'a dit David, nous allons publier ce plan financier
  • 36:07 des institutions de finance internationale et il est important d'avancer
  • 36:12 pour que l'on évite que les gens meurent alors que ce n'est pas nécessaire.
  • 36:17 La nourriture est là, il faut simplement l'amener là où on a besoin.
  • 36:21 [Malpass] Pour les plus pauvres, on peut utiliser des subventions ciblées.
  • 36:27 Donc les filets de protection sociale c'est autre chose.
  • 36:30 Le rapport porte sur les subventions
  • 36:33 pour les consommateurs et les producteurs qui provoquent
  • 36:37 des distorsions, pas des avantages de survie qui sont essentiels.
  • 36:41 Deuxièmement, les marchés se tournent vers l'avenir et comme l'a dit Ngozi,
  • 36:45 les marchés savent regarder l'avenir, afin que l'on ait une vision d'un monde
  • 36:53 où il y aura une résolution, où l'on aura davantage
  • 36:56 d'approvisionnement, ce qui fait que l'on n'aura pas besoin
  • 36:59 de stocker, parce que l'on va voir que l'approvisionnement continue.
  • 37:03 Aujourd'hui, on voit que les pays en Europe commencent
  • 37:07 à accumuler le gaz naturel pour l'hiver prochain.
  • 37:10 Il n'y a donc pas
  • 37:11 assez de gaz naturel, alors que le gaz naturel liquide est
  • 37:15 nécessaire pour fabriquer des engrais pour la production agricole.
  • 37:21 Donc, il faut que les gens aient ce dont ils ont besoin.
  • 37:25 Les économies avancées peuvent acheter
  • 37:27 toute la production et la stocker pour l'hiver prochain,
  • 37:32 ou on peut dire "il y en aura assez",
  • 37:33 il y aura une production excédentaire qui permettra que l'on avance.
  • 37:39 [Georgieva] Et les vaccins ?
  • 37:41 Il faut éviter ce qui s'est fait au début.
  • 37:44 [Donnan] Oui, l'expérience des vaccins,
  • 37:45 ça a été un enseignement dans la manière
  • 37:47 dont le monde fonctionne aujourd'hui, son propre intérêt qui rentre en place.
  • 37:52 [Okonjo-Iweala] J'aimerais réagir.
  • 37:54 Nous ne pouvons pas éviter un certain volume d'intérêts personnels.
  • 37:58 Mais pour ce qui est des vaccins, c'est un mauvais exemple,
  • 38:01 parce que ce n'est même pas dans l'intérêt d'un pays en pandémie que de ne s'occuper
  • 38:06 que de sa population, parce que ce n'est pas un problème
  • 38:11 que les pays peuvent résoudre seuls. Mais pendant que j'ai la parole,
  • 38:14 l'un des éléments qui inquiètent beaucoup l'OMC,
  • 38:20 c'est la fuite des cerveaux, et ces subventions industrielles occultes.
  • 38:27 Nous n'avons pas suffisamment d'informations,
  • 38:29 nous en avons beaucoup sur les subventions agricoles,
  • 38:32 grâce au travail de l'OCDE, de la Banque mondiale et du FMI.
  • 38:35 Mais pour les subventions industrielles, nous avons tous besoin
  • 38:40 de combiner nos capacités d'analyse afin d'avoir des informations et de régler
  • 38:47 ce problème de comportements anti-compétitifs et d'injustice.
  • 38:54 [Malpass] Pour ce qui concerne les vaccins d'abord,
  • 38:58 on ne savait pas quelles étaient les options qu'on avait, et un des buts
  • 39:04 dans les groupes de travail, c'était de diffuser cette information,
  • 39:08 parce qu'il y avait suffisamment de vaccins.
  • 39:11 Et pour les produits alimentaires,
  • 39:13 il y a la même chose, c'est-à-dire l'information
  • 39:15 va aider, parce qu'il y a des stocks
  • 39:18 de céréales importantes dans le monde et il faut voir s'ils peuvent les libérer.
  • 39:24 [Cormann] Pour que les marchés fonctionnent bien,
  • 39:27 ils doivent être ouverts, transparents et il faut avoir accès à l'information.
  • 39:32 [Donnan] Je ne veux pas être la voix
  • 39:37 du négatif ici, mais on vit dans un monde et il faut partager.
  • 39:42 [Cormann] Il est donc important de ne pas être limité à régler
  • 39:46 la situation où on se trouve.
  • 39:48 [Malpass] Il faut tenir compte du reste.
  • 39:50 Lors de notre réunion avec Kristaline, le Canada a dit "nous allons produire
  • 39:55 davantage de denrées, et à ce moment-là, on ajuste les marchés.
  • 40:00 [Georgieva] Je voudrais dire que pour l'histoire
  • 40:02 des vaccins, il nous a fallu un certain temps
  • 40:05 entre les producteurs, les organisations qui distribuent le vaccin.
  • 40:10 Mais une fois qu'on a réuni tout le monde dans la même salle,
  • 40:13 il est devenu clair qu'on avait suffisamment de vaccins,
  • 40:15 que les problèmes étaient justement au dernier kilomètre de la distribution.
  • 40:21 Et nous devons faire la même chose
  • 40:23 pour les produits alimentaires, et nous le ferons.
  • 40:25 [Donnan] L'histoire montre que le comportement
  • 40:30 d'aujourd'hui va avoir un effet sur ce qui se passe l'année prochaine.
  • 40:35 Les agriculteurs plantent davantage.
  • 40:43 Ça va affecter les récoltes l'année prochaine.
  • 40:47 Donc ce qu'on fait aujourd'hui a un effet sur ce qui se passe dans l'avenir.
  • 40:53 [Malpass] Les individus le font bien, et il faut leur donner l'information.
  • 40:57 S'ils savent, par exemple, que certains engrais
  • 40:59 sont plus efficaces et sont disponibles,
  • 41:03 les agriculteurs vont tirer parti
  • 41:06 de cela, donc ils doivent avoir accès à cette information.
  • 41:10 [Georgieva] Et c'est pour cette raison-là qu'avoir
  • 41:13 des renseignements disponibles pour tout le monde est si important.
  • 41:17 Regardons les choses un peu positives.
  • 41:21 Par exemple, les technologies numériques
  • 41:23 ont changé l'accès des agriculteurs à l'information.
  • 41:28 Et c'est sur cette vague que nous devons surfer.
  • 41:33 [Donnan] Nous avons besoin de davantage d'informations.
  • 41:35 Quand est-ce qu'on va arriver à cet accord ?
  • 41:38 Où tout le monde va se mettre d'accord pour ne plus avoir de subventions.
  • 41:43 [Connan] Nous devons continuer à plancher sur cette même question.
  • 41:47 [Georgieva] La bonne chose, c'est que
  • 41:49 nous n'allons pas abandonner Ngozi,
  • 41:52 pour qu'elle travaille directement avec les ministres du Commerce.
  • 41:57 Quand nous sommes tous ensemble, je sais que les meilleures décisions sont prises.
  • 42:01 Lorsque les ministres des Finances
  • 42:03 sont impliqués, ceux de l'Agriculture, de l'Économie, tout le monde est impliqué.
  • 42:07 Des représentants du secteur privé sont impliqués aussi.
  • 42:10 Et telle est notre tâche la plus grande.
  • 42:14 Le plus grand apport de ce document, c'est de réunir cette perspective multiple.
  • 42:21 Et lorsque nous quatre, nous agissons ensemble, on produit de bonnes choses.
  • 42:30 [Okonjo-Iweala] De mon côté, rien que de lancer
  • 42:35 ce travail, ça donne de bons résultats, parce que nous devons faire connaître
  • 42:40 à nos membres de l'OMC, que nous les écoutons, parce que
  • 42:46 ils sont très préoccupés par la suppression des subventions.
  • 42:52 Donc ça, c'est un travail qui est encore en cours.
  • 42:57 [Donnan] Nous n'avons qu'une minute, nous pourrions approfondir
  • 43:01 cette conversation, mais j'aimerais vous proposer quelque chose.
  • 43:06 Aux quatre gardiens de l'économie mondiale, je demande
  • 43:11 quel est le choc qui vous préoccupe le plus ?
  • 43:16 Celui qui pourrait venir dans l'avenir, qui vous préoccupe le plus ?
  • 43:25 [Malpass] Je crois que l'énergie,
  • 43:30 elle est importante pour les engrais, pour d'autres choses.
  • 43:34 Et aujourd'hui, les gens ne savent pas comment ils vont s'adapter.
  • 43:37 [Cormann] C'est le choc énergétique, il va se prolonger pour l'année prochaine.
  • 43:42 Ce qui próccupe le plus, c'est qu'il y a de plus en plus de problèmes
  • 43:47 qui s'accumulent, qu'on n'arrive pas à régler, la pandémie, la guerre,
  • 43:51 la transformation industrielle,
  • 43:54 le changement climatique récent, le système des règles du commerce.
  • 43:59 Donc j'espère qu'on va pouvoir commencer à régler quelques-uns de ces problèmes.
  • 44:05 [Okonjo-Iweala]
  • 44:06 Il y a deux choses qui me préoccupent, ce sont les mauvais calculs géopolitiques,
  • 44:13 d'une part, certaines puissances calculent mal la situation des autres.
  • 44:22 Cela me préoccupe, car quand on perd confiance, et on a beaucoup perdu confiance
  • 44:28 en ce moment, et ça, c'est très dangereux.
  • 44:32 Je m'inquiète aussi d'une autre pandémie parce que je ne crois pas qu'on soit
  • 44:36 vraiment préparé à affronter une nouvelle pandémie.
  • 44:40 [Georgieva] Je suis préoccupée par les chocs
  • 44:46 multiples, simultanés et notre incapacité à traiter plus d'une crise à la fois.
  • 44:54 Donc, pour renforcer cette capacité qui nous permettrait, par exemple,
  • 45:01 de dissiper la crise et de devenir résilients aux crises,
  • 45:07 ce serait bien important, mais je crois qu'on va très lentement
  • 45:11 développer cette résilience aux crises.
  • 45:13 [Donnan] Je remercie tous les quatre,
  • 45:16 et tous vos collaborateurs qui ont élaboré cet excellent rapport.
  • 45:20 Le rapport est disponible sur le site de chacune de ces quatre organisations.
  • 45:26 Merci à tous ceux qui nous ont suivis dans le monde virtuel.
  • 45:29 Merci à tous les techniciens de studio et voici le rapport.
  • 45:37 Il ne me reste qu'à vous dire bonsoir et bon week-end.
  • 45:44 Merci.

Préserver l'ouverture des échanges : subventions, géopolitique et coopération internationale

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Dans une conjoncture économique mondiale confrontée à la pandémie, à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement en denrées alimentaires et autres biens, les gouvernements ont de plus en plus recours à des subventions pour atténuer ces chocs multiples. Mais ces subventions ont un coût élevé en termes de dépenses publiques et peuvent constituer des incitations pernicieuses sur le plan des investissements et de la consommation. Lors de cet événement, les dirigeants des quatre principales institutions de politique économique internationale, le Groupe de la Banque mondiale, le FMI, l’OCDE et l’OMC, se sont penchés sur l’importance du commerce et de la coopération mondiale pour surmonter les défis actuels et sur les conséquences des subventions pour les marchés et les pays pauvres. Ils ont appelé à plus de transparence et à des mesures proactives pour limiter ces effets néfastes, en particulier en ce qui concerne les subventions les plus importantes et susceptibles de générer le plus de distorsions.

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