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  • 00:00 [ASSEMBLÉES ANNUELLES 2022]
  • 00:02 [FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL GROUPE BANQUE MONDIALE]
  • 00:05 [Musique entraînante]
  • 00:29 [Paul Blake, Chargé des affaires extérieures, Banque mondiale]
  • 00:32 Bon après-midi, bienvenue au siège de la Banque mondiale, à Washington
  • 00:37 Bienvenue à tous ceux qui se joignent à nous en personne,
  • 00:39 de même qu'aux internautes.
  • 00:42 Je m'appelle Paul Blake, je serai votre guide
  • 00:44 pour parler de la croissance économique,
  • 00:47 ses effets sur la pauvreté,
  • 00:49 et ce qu'on peut faire pour assurer une relance pérenne.
  • 00:52 Tout d'abord, un peu de contexte.
  • 00:54 Le COVID-19 a mis fin à cette remarquable période de 25 ans
  • 00:58 où la croissance économique rapide
  • 01:00 a vu les revenus des pays les plus pauvres se rapprocher des pays les plus riches.
  • 01:06 Pendant cette période, on a failli mettre fin à la pauvreté extrême.
  • 01:11 Néanmoins, aujourd'hui, le monde est en retard sur l'objectif,
  • 01:15 et c'est un problème parce que
  • 01:17 la fin de l'extrême pauvreté d'ici la fin de la décennie
  • 01:20 est l'un des grands résultats que l'on recherche.
  • 01:23 Les dernières estimations de la Banque mondiale montrent qu'à la fin 2022,
  • 01:26 685 millions de personnes continueront de vivre dans l'extrême pauvreté,
  • 01:32 et les perspectives de croissance mondiale sont ralenties
  • 01:36 par la guerre en Ukraine, l'inflation et les niveaux élevés de dette.
  • 01:41 Cela laisserait jusqu'à 685 millions de personnes
  • 01:43 dans l'extrême pauvreté d'ici la fin de la décennie.
  • 01:47 Voici la situation globale aujourd'hui,
  • 01:49 et cela nous interroge sur les actions à réaliser pour corriger la situation.
  • 01:54 C'est la question que nous essaierons de résoudre avec des orateurs de marque.
  • 01:57 Voici un aperçu de ce qui nous attend.
  • 02:00 [À VENIR]
  • 02:30 Nous aurons donc des conversations très intéressantes,
  • 02:32 explorerons les possibilités pour aider les plus pauvres
  • 02:35 à renforcer les perspectives à long terme pour une reprise économique inclusive,
  • 02:40 et rétablir le progrès pour la lutte contre la pauvreté.
  • 02:43 Vous pouvez partager vos réflexions toute cette semaine
  • 02:45 en suivant le groupe Banque Mondiale
  • 02:47 sur Twitter, Instagram, Facebook ou LinkedIn via le hashtag #Growth4all.
  • 02:52 Nous allons nous pencher sur les perspectives de taux,
  • 02:56 d'inflation, de dette et de croissance qui se chevauchent.
  • 03:00 Avec nous, le président de la Banque Mondiale, David Malpass,
  • 03:03 ainsi que le Dr Larry Summers, professeur et président émérite
  • 03:07 de l'université d'Harvard, et ancien secrétaire au Trésor
  • 03:10 des États-Unis et économiste en chef. David, à vous.
  • 03:13 [David Malpass, Président de la Banque Mondiale] Merci Paul.
  • 03:16 Bonjour à tous dans le public.
  • 03:18 Bonjour Larry, je suis enchanté de votre présence aujourd'hui.
  • 03:22 Nous allons avoir une conversation vivante, comme nous venons de l'entendre.
  • 03:27 Comme tout le monde le sait, Larry a été secrétaire au Trésor,
  • 03:30 il a été président de l'Université Harvard et c'est également un penseur,
  • 03:35 un décideur politique et un auteur renommé.
  • 03:38 Nous sommes donc enchantés par votre présence.
  • 03:43 Nous avons entendue cette introduction assez sombre,
  • 03:47 et ma préoccupation, c'est que nous vivons une crise mondiale,
  • 03:51 et elle pourrait s'avérer durable.
  • 03:53 L'un des grands défis auxquels nous sommes confrontés
  • 03:56 est de savoir si on pourra la surmonter en deux ans.
  • 03:59 Nous espérons que ce sera le cas d'un point de vue cyclique.
  • 04:01 Mais Larry, je voulais votre opinion sur les perspectives générales,
  • 04:04 après quoi nous pourrons parler des politiques budgétaires et monétaires,
  • 04:09 et parler également du rôle de la Banque Mondiale.
  • 04:11 Mais comment envisagez vous les choses ?
  • 04:13 Êtes-vous aussi pessimiste que tout le monde ?
  • 04:15 Vers quoi nous dirigeons-nous ?
  • 04:18 [Dr Larry Summers, Économiste, Université de Harvard]
  • 04:20 La situation est assez difficile :
  • 04:22 une combinaison d'inflation très élevée aux États-Unis
  • 04:27 qui exige une réponse politique
  • 04:32 en matière de taux d'intérêt et de devises pour la surmonter,
  • 04:36 ainsi que toutes les mesures mises en place
  • 04:38 pour lutter contre le COVID et la guerre en Ukraine.
  • 04:41 Je crois donc que les deux années à venir ne seront pas des années faciles. pour lutter contre le COVID et la guerre en Ukraine.
  • 04:41 Je crois donc que les deux années à venir ne seront pas des années faciles.
  • 04:46 Je pense que les meilleures perspectives pour une croissance durable,
  • 04:51 pour une véritable lutte contre la pauvreté,
  • 04:56 passeront par des grands efforts pour réduire l'inflation.
  • 05:02 Je suis donc enchanté qu'enfin,
  • 05:06 la Banque fédérale des États-Unis se soit engagée sur ce cap.
  • 05:13 J'espère que, suite aux réunions annuelles de cette semaine,
  • 05:19 la Banque Mondiale et le FMI souligneront l'importance
  • 05:24 pour les pays en développement,
  • 05:26 d'avoir des politiques solides dans le monde industrialisé
  • 05:33 pour s'assurer qu'il y ait un niveau adéquat
  • 05:37 de transfert de ressources et de nouveaux prêts
  • 05:40 pour les pays qui en ont besoin, qui connaissent des difficultés,
  • 05:45 et que l'on reconnaisse clairement qu'il faut assurer la durabilité,
  • 05:51 et que c'est un véhicule central
  • 05:53 pour promouvoir la croissance et le transfert des ressources,
  • 05:57 et qu'on soit conscients du fait qu'il y a une série de questions liées à la dette,
  • 06:03 au sein de l'architecture existante,
  • 06:05 qui n'est pas à même de gérer le surendettement de manière trop lente.
  • 06:12 Les grands tournants durant les précédentes crises économiques
  • 06:17 ont été d'importants moments d'action multilatérale.
  • 06:21 On pense notamment au sommet de Londres,
  • 06:25 durant la crise financière.
  • 06:28 Et j'espère que l'on assistera à des actions aussi importantes
  • 06:36 où des institutions telles que la Bamnque Mondiale et le FMI
  • 06:40 pourront jouer un rôle de chef de file,
  • 06:43 potentiellement suite à ces réunions annuelles.
  • 06:46 [David Malpass] Oui, vous avez raison, et cela fait écho à 1985,
  • 06:53 il y a eu les accords du Plaza et les accords du Louvre,
  • 06:56 et les taux de change ont évolué pendant cette période.
  • 06:59 À certains égards, les crises mondiales
  • 07:03 passent par les politiques monétaires et budgétaires.
  • 07:08 J'aimerais reparler de politique monétaire et savoir ce que vous en pensez.
  • 07:12 Imaginons que les banques centrales
  • 07:14 arrivent à augmenter les taux d'intérêt pour réduire l'inflation.
  • 07:17 Elles cherchent tout de même à détenir moins d'obligations.
  • 07:22 Vous avez dit en 2021 qu'il fallait une intervention.
  • 07:31 Quel type de politique monétaire
  • 07:33 les économies avancées devraient-elles mettre en place cette année
  • 07:38 pour ce qui est de leurs actifs en obligations
  • 07:41 et pour ce qui est de la taille de leur bilan ?
  • 07:45 Je crois que la grande priorité, dans l'immédiat,
  • 07:50 doit être de lutter contre le chômage.
  • 07:54 De manière générale, inverser les grandes accumulations des bilans
  • 08:00 serait également une bonne idée.
  • 08:04 Il y a quelque chose d'un peu étrange
  • 08:07 quant au fait qu'à un moment, l'année dernière,
  • 08:10 le monde se soit rallié pour une cause commune,
  • 08:14 les banques centrales, appuyées par les États-Unis,
  • 08:18 ont retiré les dettes à long terme et ont émis des réserves
  • 08:25 qui en quelque sorte étaient des notes à taux flottants.
  • 08:28 Je pense qu'il serait également judicieux d'inverser cela.
  • 08:33 En même temps, je pense que nous vivons un moment
  • 08:37 de grande volatilité sur de nombreux marchés.
  • 08:41 Nous vivons un moment
  • 08:43 où j'entends de plus en plus de préoccupations
  • 08:45 sur le manque de liquidité et de potentiels accidents sur les marchés.
  • 08:52 Donc je pense que le rythme de déboursement
  • 08:58 doit être mesuré avec
  • 09:02 ce que peut gérer le système financier.
  • 09:08 Et je pense que les actions,
  • 09:11 vu les nombreuses erreurs qui ont été commises,
  • 09:18 je pense que le fait que la Banque d'Angleterre ait reconnu
  • 09:21 qu'elle devait renforcer les marchés en dernier recours
  • 09:26 a été une bonne riposte.
  • 09:28 Et je soupçonne que ce type d'actions va devoir continuer après vendredi,
  • 09:34 si l'on veut maintenir la stabilité.
  • 09:37 Et je serais étonné si la Banque d'Angleterre
  • 09:42 était la dernière des banques centrales à devoir
  • 09:46 s'engager dans des opérations pour assurer la stabilité financière,
  • 09:52 au cours de l'année à venir.
  • 09:56 Mais j'espère qu'elles sauront maintenir l'élan
  • 10:02 autour de la lutte contre l'inflation,
  • 10:04 et en même temps faire le nécessaire pour assurer la stabilité financière,
  • 10:11 plutôt que de ne pas tenir compte de l'objectif de lutte contre l'inflation
  • 10:15 en raison de préoccupations sur la stabilité financière.
  • 10:19 Ma préoccupation, c'est que si on ne lutte pas suffisamment contre l'inflation,
  • 10:23 c'est que ce sera d'autant plus difficile à l'avenir.
  • 10:27 Les actions requises seront beaucoup plus abruptes et difficiles.
  • 10:30 Et les conséquences collatérales,
  • 10:32 en matière de chômage, en matière de stabilité financière,
  • 10:36 et en matière de lutte contre la pauvreté, seront bien plus conséquentes.
  • 10:41 [David Malpass] Il est clair que les banques centrales
  • 10:44 doivent lutter contre l'inflation, sinon ses conséquences seront délétères.
  • 10:48 La lutte contre l'inflation est donc importante.
  • 10:51 Mais je pensais à davantage de production.
  • 10:53 Concernant ce qui aidera à lutter contre l'inflation,
  • 10:56 c'est en partie l'action des banques centrales,
  • 10:58 mais c'est aussi l'alliance mondiale pour assurer davantage de production,
  • 11:04 pour réduire les prix de nombreux biens. Nous travaillons avec de nombreux pays,
  • 11:08 pour les aider à développer leurs propres programmes et à les renforcer.
  • 11:12 Mais alors que nous réfléchissons à tout cela du point de vue budgétaire,
  • 11:16 je voulais intégrer cet aspect là.
  • 11:18 L'une des préoccupations que j'ai eue,
  • 11:20 c'est que les économies avancées prennent une large part des capitaux mondiaux
  • 11:25 via les dettes nationales.
  • 11:27 Et également que les banques centrales acquièrent un certain type d'obligations,
  • 11:32 les obligations des économies avancées. Et également que les banques centrales acquièrent un certain type d'obligations,
  • 11:32 les obligations des économies avancées.
  • 11:35 Il y a donc ce déséquilibre où on s'écarte du développement dans le système.
  • 11:40 J'aimerais avoir votre avis sur comment revenir à un stade
  • 11:43 où le capital peut se transférer des pays développés,
  • 11:49 vers les économies en développement,
  • 11:51 comment investir dans ces pays.
  • 11:53 Après quoi, je parlerai des ressources de la Banque Mondiale.
  • 11:56 Nous avons cette gigantesque épargne globale
  • 11:59 qu'il faut mobiliser plus généralement à travers le monde.
  • 12:03 C'est mon point de vue. Qu'en pensez-vous ?
  • 12:07 [Larry Summers] Tout cela est étroitement lié
  • 12:11 à l'idée de mettre en place les bons intermédiaires,
  • 12:15 ce qui est bien entendu la mission ultime
  • 12:17 des institutions financières internationales.
  • 12:19 Et on y reviendra bientôt.
  • 12:22 Mais je pense que vous avez raison
  • 12:24 de dire que nous devons nous assurer qu'au fil du temps,
  • 12:29 il y aura une mesure de responsabilité budgétaire
  • 12:36 dans les pays industrialisés.
  • 12:40 Cela recoupe différentes questions importantes,
  • 12:45 la perception et l'adéquation de l'impôt,
  • 12:50 la réalisation des dépenses réellement nécessaires,
  • 12:54 il ne faut pas faire de dépenses superflues.
  • 12:58 Je pense par exemple aux USA,
  • 13:00 que pourrions-nous faire davantage pour limiter les coûts des soins de santé.
  • 13:05 Ce sont le genre de mesures qui ont été prises
  • 13:09 via une législation récemment adoptée,
  • 13:12 qui a cherché à corriger le prix élevé des produits pharmaceutiques.
  • 13:18 On pourrait faire davantage pour percevoir l'impôt.
  • 13:21 On a eu une opération dans le renforcement des capacités institutionnelles,
  • 13:24 du financement du système fiscal des États-Unis, On a eu une opération dans le renforcement des capacités institutionnelles,
  • 13:25 du financement du système fiscal des États-Unis,
  • 13:26 et je pense que ce sont les bons investissements.
  • 13:33 Il y a des défis semblables
  • 13:36 dans d'autres pays industrialisés,
  • 13:41 mais je suis d'accord avec vous que seuls les pays industrialisés
  • 13:47 devraient utiliser leur épargne pour les aides aux pays en développement.
  • 13:52 Et je pense qu'on devrait promouvoir les flux financiers.
  • 13:58 Je pense qu'il y a un réservoir d'épargne suffisamment conséquent,
  • 14:02 que la question centrale pour les pays développés
  • 14:04 a moins à voir avec ce réservoir d'épargnes.
  • 14:08 Elle est plutôt liée à l'aide aux intermédiaires.
  • 14:11 Et là, on revient au rôle des institutions financières internationales.
  • 14:17 [David Malpass] Oui, trouver des façons efficaces
  • 14:19 de faire circuler le capital en réduisant le risque.
  • 14:22 Mais vous avez parlé du fait
  • 14:26 que la qualité des dépenses est critique.
  • 14:31 On en discutait ce matin et hier avec Kristalina,
  • 14:34 et vous disiez que de nos réunions annuelles,
  • 14:38 nous voulons que certaines choses ressortent au niveau macroéconomique.
  • 14:42 Et je pense qu'il y a deux éléments essentiels.
  • 14:47 L'un concerne le fait que les politiques budgétaires
  • 14:50 doivent correspondre aux politiques monétaires
  • 14:53 dans cet exercice de lutte contre l'inflation.
  • 14:57 Kristalina en parlait avec vigueur ce matin,
  • 15:00 et nous parlions également de l'ouverture sur les marchés.
  • 15:04 Je vais spécifier.
  • 15:07 Le fait d'éviter les barrières à l'exportation et à l'importation
  • 15:11 et les subventions mal ciblées
  • 15:14 est un grand thème de l'OMC, de la Banque Mondiale et du FMI,
  • 15:18 de la communauté internationale de manière générale,
  • 15:22 et encore une fois, l'efficacité des dépenses
  • 15:24 et l'orientation sur le marché commercial et environnemental
  • 15:28 s'appliquent également aux pays en développement.
  • 15:31 C'est une orientation cruciale pour le monde
  • 15:33 de chercher à maintenir ce qui fonctionne
  • 15:36 et faire en sorte que cela fonctionne encore mieux.
  • 15:39 [Larry Summers] David, je suis désolé de vous interrompre.
  • 15:43 Je suis tout à fait d'accord avec vous
  • 15:48 lorsqu'il s'agit d'éviter un retour vers le protectionnisme,
  • 15:52 éviter tout un éventail de limitations dans les échanges.
  • 15:57 Je pense qu'il est idoine que les pays de par le monde se focalisent
  • 16:02 sur la résilience comme illustré par la pandémie.
  • 16:06 Et je pense qu'une des choses qu'on va devoir faire
  • 16:10 pour assurer cette résilience,
  • 16:12 c'est de diversifier les chaînes d'offres.
  • 16:14 C'est ironique parce que cela veut dire davantage de mondialisation
  • 16:17 et pas moins de mondialisation, pour assurer cette diversification.
  • 16:22 Je pense par ailleurs que
  • 16:26 nous devons pouvoir intégrer dans ce débat
  • 16:30 des considérations afférentes aux biens publics mondiaux.
  • 16:36 J'ai été déçu que dans la petite vidéo,
  • 16:39 avant que nous prenions la parole,
  • 16:41 on n'a pas fait référence
  • 16:44 à la nécessité d'assurer la durabilité.
  • 16:46 Il me semble, quant à moi,
  • 16:48 que le domaine le plus important où il y a un champ
  • 16:53 pour un flux de ressources considérablement renforcé,
  • 16:58 c'est lorsqu'il s'agit d'appuyer la transition
  • 17:01 vers l'énergie renouvelable, à travers les marchés émergents.
  • 17:05 Dans certains cas certaines formes de subventions
  • 17:07 ou de garanties d'emprunt, seront idoines,
  • 17:11 reflétant le fait qu'il y a de grands avantages externes pour le monde entier
  • 17:15 lorsque les pays passent vers les énergies renouvelables.
  • 17:19 Dans d'autres cas,
  • 17:21 il s'agira d'établir des partenariats avec le secteur privé.
  • 17:25 Mais je pense que outre
  • 17:28 le mandat de lutte contre la pauvreté qui est central, certes,
  • 17:33 et outre l'importance de la croissance, si nous voulons assurer
  • 17:39 un transfert de ressources considérablement renforcé,
  • 17:44 et si nous voulons assurer davantage de stabilité,
  • 17:49 il faut que nous nous acquittions mieux de la tâche
  • 17:51 lorsqu'il s'agit de nous prémunir contre les pandémies
  • 17:54 où le monde n'a qu'une note passante
  • 17:58 dans sa réaction à la COVID.
  • 18:01 Je ne pense pas que nous soyons encore à même
  • 18:03 de mieux nous aquitter de la tâche à l'avenir,
  • 18:07 lorsque la prochaine pandemie nous frappera,
  • 18:10 je pense que ce sera dans les 15 ans à venir.
  • 18:12 Et je pense que nous devons réfléchir
  • 18:17 à toutes les façons possibles de transférer davantage de ressources
  • 18:21 vers la transition énergétique.
  • 18:24 Je dois dire que je suis un peu déçu
  • 18:27 de l'année très difficile que nous venons de vivre,
  • 18:33 lorsque je considère les niveaux de transfert de ressources
  • 18:42 des institutions financières internationales,
  • 18:44 elles n'ont fait que suivre la Banque mondiale,
  • 18:47 ou ont fait encore moins que la Banque mondiale en fait.
  • 18:51 Dans l'économie mondiale, depuis 2017,
  • 18:55 on s'intéressait très fort à l'allocation des DTS,
  • 19:00 il y a 18 mois, mais, si je comprends bien les choses,
  • 19:06 aucune des réaffectations et des prêts consentis aux pays pauvres
  • 19:11 ont eu lieu, et ce, malgré l'année difficile que nous venons de connaître.
  • 19:15 Et donc j'espère que de ces réunions ressortira
  • 19:23 un accent mis sur des approches moins bureaucratiques
  • 19:27 et des approches qui s'intéressent davantage à la rapidité.
  • 19:31 En tant qu'experts financier,
  • 19:34 qui depuis bien des années ait considéré le bilan de la Banque mondiale,
  • 19:39 j'ai le sentiment que dans ce type de contexte,
  • 19:44 il faut s'en servir de manière plus agressive
  • 19:46 que ce que l'on a fait de par le passé.
  • 19:48 J'ai été réconforté par le groupe des sages du G20.
  • 19:54 Je ne sais plus comment il s'appelle, mais récemment,
  • 19:56 il est arrivé à des conclusions importantes dans ce sens,
  • 19:59 et j'espère qu'on aura le sentiment
  • 20:02 de ce que sera l'ampleur des prêts supplémentaires
  • 20:06 qui proviendra d'une exploitation plus agressive des bilans.
  • 20:12 [David Malpass] Ce sont d'excellents thèmes, utiles pour les conversations,
  • 20:17 et vous faites partie de ce débat.
  • 20:20 La question des biens publics mondiaux
  • 20:22 est une question qui est chère au cœur de la Banque mondiale
  • 20:26 alors que nous réfléchissons à la mission,
  • 20:30 la lutte contre la pauvreté
  • 20:32 et renforcer la pauvreté.
  • 20:34 Cela couvre des conditions de vie pour les populations
  • 20:39 qui comprennent le concept du fait que nous vivons tous sur la même planète.
  • 20:43 Et donc je pense que nous devons rechercher des façons
  • 20:46 d'être plus volontaristes en matière de biens publics mondiaux.
  • 20:50 Et vous le savez fort bien,
  • 20:52 c'est un problème difficile à régler avec des...
  • 20:58 ...des méthodes économiques parce que vous cherchez à obtenir des avantages
  • 21:02 qui ne sont pas rentables pour vous-même.
  • 21:05 Vous le faites pour le bien-être du monde entier.
  • 21:07 Nous lançons cette semaine un nouveau fond de fiducie
  • 21:10 qui s'appelle SCALE,
  • 21:16 un fond pour l'action durable sur le climat qui...
  • 21:24 aidera à combiner du financement
  • 21:26 et apporter des ressources à des conditions concessionnelles
  • 21:29 et également réduire le taux d'intérêt des emprunts pour les pays,
  • 21:32 dans la mesure où un bien public mondial est apporté
  • 21:37 à savoir si le pays fait quelque chose qui est bon pour le reste du monde,
  • 21:40 il pourrait y avoir de l'aide du monde pour cette opération,
  • 21:45 et nous présentons cela au monde.
  • 21:50 Notre bilan s'est élargi considérablement sous ma présidence,
  • 21:59 et nous avons donné un plus grand rôle à l'IDA
  • 22:03 qui elle-même tire parti des marchés mondiaux.
  • 22:07 Vous savez, la Banque mondiale a
  • 22:09 l'effet de levier, le plus important des banques multilatérales de 5 à 1.
  • 22:13 Mais je vous donnerai un autre chiffre que vous connaissez bien.
  • 22:16 Depuis ses débuts, la Banque mondiale
  • 22:18 a pris 20 milliards de dollars de capital versé,
  • 22:21 et déboursé 800 milliards d'engagement.
  • 22:25 Donc c'est 20 à 800,
  • 22:29 ceci, depuis l'existence de la Banque,
  • 22:32 depuis donc la fin des années 40.
  • 22:34 Donc ça ne se traduit pas immédiatement,
  • 22:37 mais c'est un effet levier énorme.
  • 22:40 Et je me félicite de la conversation que vous lancez,
  • 22:43 que le Secrétaire au Trésor Yellen a lancé également,
  • 22:47 de faire en sorte que la Banque mondiale en fasse plus
  • 22:49 lorsqu'il s'agit de ses capacités d'assurer un effet de levier,
  • 22:52 et les instruments à notre disposition, nous essayons de le faire.
  • 22:56 Pour revenir à votre commentaire sur la nature bureaucratique de ces institutions,
  • 23:01 une des choses sur laquelle je travaille et qui vous plaira peut être,
  • 23:05 c'est que la Banque a une tendance à avoir trop de petits projets
  • 23:10 répartis à travers tout l'éventail des pays.
  • 23:13 Et l'une des choses que nous ayons de manière expresse de faire
  • 23:16 au sein de la Banque, c'est de passer à l'échelle les bons projets,
  • 23:20 à savoir si déjà dans la Banque,
  • 23:21 et je m'adresse ici à tout le public,
  • 23:23 Si vous avez un projet qui est un bon projet
  • 23:25 et qui est de 10 mille personnes,
  • 23:28 je voudrais que vous m'en parliez et que la Banque soit informée,
  • 23:31 parce que nous voulons le multiplier par 100.
  • 23:34 Parce que lorsque nous réfléchissons aux bénéfices que peut apporter la Banque,
  • 23:39 nous devons gérer des millions de personnes,
  • 23:44 que ce soient des réfugiés, des gens qui vivent dans la famine,
  • 23:47 des gens affectés par le changement climatique,
  • 23:50 et consentir un effort
  • 23:54 pour étendre ces projets qui sont performants,
  • 23:58 et les faire passer à l'échelle.
  • 24:01 Larry, je voulais dire que
  • 24:03 nous cherchons à assurer la préparation à la pandémie
  • 24:06 avec le ferme appui des États-Unis,
  • 24:09 le grand appui au cours des mois à venir.
  • 24:11 Nous avons établi très rapidement dans la Banque mondiale
  • 24:15 un nouveau mécanisme d'intermédiation financière
  • 24:19 qui rassemble des donateurs du monde entier.
  • 24:21 Il y a maintenant 20 bailleurs rassemblés. C'est une bonne chose.
  • 24:24 Les États-Unis viennent de mettre tant de fonds sur les technologies propres,
  • 24:28 la semaine dernière, ils m'ont a annoncé une contribution.
  • 24:31 J'étais avec Janet Yellen ce matin et
  • 24:34 elle a rappelé les contributions que les États-Unis font
  • 24:38 au mécanisme sur l'alimentation et l'agriculture.
  • 24:45 La Banque mondiale en est l'administrateur. Elle gère les flux.
  • 24:51 Donc je voulais revenir à votre élément, à votre commentaire.
  • 24:55 Vous le savez mieux que quiconque, la valeur du savoir,
  • 24:59 des connaissances au sein de la Banque mondiale,
  • 25:02 qui peut alors être utilisée dans d'autres programmes pays.
  • 25:05 Et nous, de manière ambitieuse, nous essayons d'étendre cela.
  • 25:10 On revient à vous rapidement, après quoi, je pense que nous allons pouvoir conclure.
  • 25:17 [Larry Summers] David, je suis content de tout ce que vous avez dit.
  • 25:20 Je me réjouis d'entendre le programme SCALE que vous avez décrit
  • 25:24 et je me réjouis d'apprendre davantage sur vos plans très ambitieux
  • 25:29 pour augmenter la taille de vos projets. Tout cela est très important.
  • 25:36 J'ai fait partie d'un groupe du G20 qui a travaillé sur la conception
  • 25:40 d'un mécanisme qui allait dans ce sens.
  • 25:43 Et je pense que ce sont là toutes des mesures positives.
  • 25:48 Eh bien, on va voir...
  • 25:51 ...vers quoi tendra le dialogue
  • 25:56 entre... les actionnaires.
  • 25:58 Franchement, si vous m'aviez demandé il y a 10 à 15 ans,
  • 26:02 je pense que je...
  • 26:04 j'aurais pensé à la durabilité comme étant un des aspects de la croissance inclusive.
  • 26:10 Mais aujourd'hui...
  • 26:12 ...vu la façon dont toutes ces questions....
  • 26:21 vu toutes les menaces que nous avons aujourdhui,
  • 26:24 que la durabilité doit prendre de l'ampleur en tant qu'objectif
  • 26:30 pour asseoir la prospérité et non pas comme étant une composante de la mission.
  • 26:36 Pendant longtemps, je pensais que...
  • 26:39 il fallait la Banque internationale pour la reconstruction,
  • 26:42 la durabilité et le développement
  • 26:44 et en parallèle avec cela, David, je pense...
  • 26:49 enfin, vous êtes beaucoup plus proche que moi de tout cela, mais...
  • 26:53 je pensais que...
  • 26:58 tous ces fonds de fiducie distincts qui sont gérés par la Banque mondiale
  • 27:05 sont des petits fonds en périphérie
  • 27:08 et ils satisfont des créneaux.
  • 27:10 Et je préférerais voir davantage
  • 27:13 ces choses intégrées...
  • 27:16 dans le travail de la Banque.
  • 27:18 Je conclurai en répétant quelque chose
  • 27:24 qui était dans l'article que j'ai écrit hier dans le Project Syndicate,
  • 27:29 vous l'avez peut être vu, mais je pense que les besoins du monde d'aujourd'hui
  • 27:35 devraient nous pousser au cours des 10 ans à venir
  • 27:38 à réfléchir non pas en milliards mais en milliers de milliards.
  • 27:42 Et je pense que nous devons
  • 27:45 placer la barre haut,
  • 27:47 et non pas nous demander si nous faisons des bonnes choses
  • 27:50 et davantage de bonnes choses que nous ne le faisions de par le passé.
  • 27:54 Mais nous devons nous poser la question de savoir
  • 27:56 si nous faisons suffisamment de bonnes choses
  • 27:58 par rapport aux défis mondiaux énormes qui existent
  • 28:03 et par rapport aux opportunités mondiales énormes qui existent.
  • 28:06 Il n'y a pas eu un moment
  • 28:10 avec la réduction des prix de l'énergie solaire,
  • 28:15 la révolution de la technologie de l'information
  • 28:20 et de l'intelligence artificielle,
  • 28:22 il n'y a pas eu un moment où il y avait des opportunités aussi énormes
  • 28:27 pour investir des ressources à grande échelle,
  • 28:30 pour promouvoir le développement de pays
  • 28:34 où vivent la grande majorité de la population du monde.
  • 28:39 Et c'est là une mission très importante pour nous tous,
  • 28:42 et je suis enchanté que la Banque mondiale,
  • 28:44 sous votre houlette...
  • 28:47 a tellement de personnes de talent
  • 28:53 dévouées, qui travaillent avec énergie et créativité
  • 28:56 pour asseoir tout cela.
  • 28:59 J'espère qu'à l'avenir nous...
  • 29:03 ...saurons redoubler d'efforts.
  • 29:05 [David Malpass] Excellent commentaire de conclusion.
  • 29:10 C'était un appel qu'il y ait dans ce nouveau mécanisme SCALE
  • 29:14 pour l'action sur le climat,
  • 29:17 et également en matière de préparation de la pandémie
  • 29:21 pour l'action sur la santé.
  • 29:22 Ce sont là des véhicules
  • 29:24 qui peuvent absorber des dizaines de milliards
  • 29:26 ou des centaines de milliers de milliards de bailleurs aujourd'hui ou demain.
  • 29:30 Et donc nous nous félicitons du fait que l'on réfléchisse
  • 29:34 à grande envergure quant aux besoins pour le monde en développement
  • 29:38 et les ressources qui doivent circuler.
  • 29:41 Merci beaucoup Docteur Summers.
  • 29:44 [Larry Summers] Enchanté d'être là. Merci beaucoup et bonne chance à tous.
  • 29:50 [Paul Blake] Restez un moment. Une ou deux questions du public.
  • 29:54 Des questions dans la salle.
  • 29:57 Carlos Ordonieres : est il véritablement possible de progresser
  • 30:03 sur le front de la lutte contre la pauvreté avec le niveau d'endettement actuel ?
  • 30:08 [David Malpass] La réponse sera longue.
  • 30:10 Bien sûr, on y travaille tous les jours.
  • 30:16 L'idée, c'est que la composition de la dette a changé au fil des ans,
  • 30:21 secteur envers la Chine, envers le secteur privé.
  • 30:28 Il faut un allégement global de la dette.
  • 30:32 Et le G20 ce matin ont parlé.
  • 30:37 Nous, Banque mondiale, avons proposé
  • 30:40 qu'il y ait de la part des bailleurs de fonds un effort,
  • 30:47 et qu'il y ait un moyen
  • 30:51 d'évaluer la réduction de la dette,
  • 30:56 dans le partage du fardeau de la dette entre bailleurs de fonds.
  • 31:02 [Larry Summers] Est ce que tous les pays auront droit
  • 31:09 à cet allègement de la dette ? Je rejoins David dans sa pensée.
  • 31:14 Il faudra trouver des cadres
  • 31:16 qui comprennent bien les préoccupations des créanciers chinois,
  • 31:23 et coopérer avec ceux ci.
  • 31:27 Parce que dans bon nombre de situations,
  • 31:29 la Chine s'est révélée un bailleur de fonds considérable
  • 31:36 et a proposé des niveaux de financement élevés.
  • 31:40 Et ce que j'espère,
  • 31:43 c'est qu'avec les institutions qui existent en Chine,
  • 31:48 il sera possible de mettre en place une démarche plus coopérative.
  • 31:54 Merci à tous.
  • 31:57 [David Malpass] Merci Larry.
  • 32:08 [Paul Blake] Continuez de poser vos questions en ligne.
  • 32:13 Nous avons des experts pour y répondre dans plusieurs langues.
  • 32:20 Nos blogueurs experts sont en ligne.
  • 32:22 Ils peuvent répondre en anglais, en français, en espagnol ou en arabe.
  • 32:25 Et nous vous rappelons que nous diffusons cet événement.
  • 32:31 Et la question:
  • 32:34 Quelle est la priorité politique la plus urgente
  • 32:36 pour renforcer la croissance économique pour tous ?
  • 32:40 Régler le problème des niveaux de dette insoutenable.
  • 32:47 Et troisième question, comment s'y prendre pour faire régresser la pauvreté ?
  • 32:52 N'hésitez pas à répondre à ces questions.
  • 32:55 live.worldbank.org
  • 32:57 Comment les économies en développement sont elles maintenant affectées
  • 33:04 par les politiques fiscales et monétaires des pays avancés ?
  • 33:07 Les vents contraires de la croissance
  • 33:09 venant de tant de directions qui peuvent faire que les responsables politiques
  • 33:15 des pays en développement réduisent leur dette, est elle possible ?
  • 33:23 Quand on examine les tendances
  • 33:26 de la croissance globale au cours des trois dernières décennies,
  • 33:29 dans les années 90-2000, les flux commerciaux alimentaient la croissance.
  • 33:33 En bleu, on voit la courbe de la croissance annuelle mondiale.
  • 33:37 On remarque l'impact considérable
  • 33:38 de la crise financière et de la pandémie aujourd'hui.
  • 33:41 Aujourd'hui s'ajoute l'effet
  • 33:43 supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine, qui a asséné un coup d'arrêt
  • 33:49 à la croissance de l'économie, qui a amorcé sa relance.
  • 33:54 Et cette décélération,
  • 33:56 après une brève sortie de récession mondiale, a été la plus brutale en 80 ans.
  • 34:00 La croissance devait ralentir de 5,7 % en 2020-21 et de 3 % en 2022-23.
  • 34:08 Bon nombre des forces qui avaient auparavant porté cette croissance ont
  • 34:11 inversé leur poussée à des degrés insoutenables.
  • 34:14 En rouge, vous voyez le profil
  • 34:18 des pays avancés, en jaune, vous voyez les économies émergentes
  • 34:22 et en développement, et en bleu, vous voyez la situation mondiale.
  • 34:25 Bref. Il y a eu en 2020
  • 34:30 une nécessité de réagir face à la crise de la Covid,
  • 34:33 et l'endettement a connu une forte augmentation.
  • 34:38 La dette publique a dépassé les 100 % dans les pays avancés,
  • 34:41 60 % dans les pays émergents en développement,
  • 34:45 en moins à même d'emprunter pour couvrir leurs besoins en santé, infrastructures,
  • 34:48 éducation. À ceci s'est ajoutée des chocs,
  • 34:51 l'effet multiplicateur de l'invasion
  • 34:53 de l'Ukraine a eu des effets désastreux sur la pauvreté.
  • 34:57 Jusqu'à 2019, le pourcentage de personnes vivant avec 2,25 $ par jour
  • 35:04 avait diminué, mais ce sont des chiffres
  • 35:08 d'avant la pandémie.
  • 35:10 Celle ci a infléchi les projections en suivant
  • 35:16 le rapport 2020 de la Banque mondiale
  • 35:19 sur la pauvreté et la prospérité partagée montrent que la pire régression en 30 ans
  • 35:26 a été enregistrée pendant la première année de la pandémie.
  • 35:31 Vous voyez l'impact considérable.
  • 35:36 Voilà les projections actuelles.
  • 35:40 D'ici à 2030, 7 % de la population mondiale,
  • 35:43 soit 600 millions de personnes, continueront de vivre les affres
  • 35:46 de la pauvreté absolue au niveau nettement supérieur à 30 %.
  • 35:50 Dans ces circonstances
  • 35:52 une mobilisation mondiale s'impose afin de ranimer la croissance,
  • 35:55 d'améliorer le climat d'investissement, de favoriser la croissance
  • 35:59 des flux commerciaux et de privilégier une innovation numérique.
  • 36:02 Cela fera cesser de monter l'endettement insoutenable.
  • 36:06 Autant d'impératifs pour remettre les économistes sur les rails.
  • 36:11 Vous suivez les réunions annuelles
  • 36:13 du Groupe de la Banque mondiale et du FMI.
  • 36:17 Voyez les données nous imposent d'améliorer
  • 36:22 les perspectives de croissance. Dans ce deuxième volet de notre débat,
  • 36:26 nous allons voir comment il est possible
  • 36:28 de créer plus d'inclusion, plus de croissance.
  • 36:32 Nous avons parmi nous
  • 36:36 Susan Lund, qui est vice présidente pour l'économie
  • 36:39 du développement du secteur privé à l'SFI, madame El-Zoghbi,
  • 36:42 qui est directrice générale du Centre pour l'inclusion financière, et Karima Ola.
  • 36:50 [Susan Lund, Vice Président, IFC] Effectivement,
  • 36:53 la crise a fait basculer un nombre supérieur de personnes dans la pauvreté.
  • 36:59 Tabler sur la croissance est la seule façon de relancer les économies.
  • 37:06 Mais il est certain que les méthodes
  • 37:08 vont devoir être différentes grâce à la haute technologie à notre portée.
  • 37:12 Les services numériques,
  • 37:15 les petites entreprises ayant accès au financement pour la première fois,
  • 37:21 toutes les plateformes qui existent aujourd'hui,
  • 37:24 tous les progrès FinTech de par le monde, en Afrique notamment, qui ont permis
  • 37:32 de créer une expansion du marché, pourrait favoriser une croissance.
  • 37:37 Mais il ne s'agit pas seulement de tabler sur les services financiers.
  • 37:41 Il faut investir dans des plateformes
  • 37:43 numériques pour améliorer aussi la chaîne d'approvisionnement.
  • 37:51 Investir dans la santé, dans l'éducation, dans les infrastructures.
  • 37:57 Vous allez maintenant
  • 38:00 entendre un débat sur la façon dont le secteur privé pourrait
  • 38:05 entrer en ligne de compte. Mayada je me tourne vers vous.
  • 38:10 Bon nombre d'entre nous ont utilisé des solutions faisant appel
  • 38:13 à des plateformes numériques au moment de la pandémie.
  • 38:18 La même chose s'est elle produit sur les marchés auxquels vous êtes habitués ?
  • 38:21 [Mayada El-Zoghbi, Directrice Générale, Centre pour l'inclusion financière (CFI)]
  • 38:24 Je suis une ancienne fonctionnaire, je suis heureuse de me retrouver ici.
  • 38:28 Je sais que la Banque mondiale a fait un travail
  • 38:31 extraordinaire et je sais qu'elle a une tâche importante qui l'attend.
  • 38:36 Les grands titres sont encourageants, Findex a montré que de plus
  • 38:43 en plus de gens ont accès à des services financiers comme jamais auparavant.
  • 38:54 Moi, je veux vous parler du travail de mon organisation.
  • 38:58 Je travaille pour le Centre pour l'inclusion financière.
  • 39:02 Nous faisons des recherches,
  • 39:05 avec MasterCard,
  • 39:09 et autres de par le monde. Nous sommes présents dans quatre pays.
  • 39:15 Et nous suivons...
  • 39:18 ce qui s'est fait pendant la pandémie.
  • 39:22 Nous avons collecté des données
  • 39:25 pendant six étapes et nous avons vu l'évolution des entreprises.
  • 39:32 Nous avons vu l'évolution des services.
  • 39:37 Au moment où le confinement
  • 39:38 est arrivé, comment le décollage numérique s'est produit ?
  • 39:45 Il y a des résultats qui sont troublants.
  • 39:55 Depuis la pandémie, il n'y a pas eu de récupération.
  • 40:01 La première série de données a montré qu'il y avait une montée des
  • 40:08 bénéfices des petites entreprises, mais il y avait aussi un chômage important.
  • 40:17 On s'est aperçu, pendant
  • 40:19 les six étapes de notre étude, parce il y a plusieurs étapes,
  • 40:25 le Nigeria a enregistré
  • 40:28 la meilleure relance,
  • 40:31 sur le plan financier, 75 % des niveaux pré-pandémie ont été
  • 40:36 retrouvés, mais la Colombie est en deçà des 50 % de récupération.
  • 40:42 Alors c'est vrai, le numérique, c'est un grand succès,
  • 40:46 mais il y a des bémols à tout cela.
  • 40:50 Pour les femmes,
  • 40:52 on a vu que leurs entreprises n'ont pas aussi bien récupéré.
  • 40:57 Et ce que je veux ajouter à ce sujet, c'est que même si les gouvernements
  • 41:02 distribuaient des subventions, même s'il y a eu des transferts
  • 41:07 financiers, même si on a recouru aux technologies du numérique,
  • 41:13 il y a peu de petites entreprises qui recourent au numérique.
  • 41:21 Cela ne veut pas dire qu'elles n'y croient pas, non.
  • 41:25 On a collecté des données.
  • 41:28 On sait que l'attitude est positive à l'égard du numérique,
  • 41:32 seulement, il y a des inquiétudes et des réticences qu'il faut vaincre.
  • 41:38 D'autres organisations s'y intéressent et y réfléchissent.
  • 41:44 On redoute la fraude, l'imposition,
  • 41:50 la stabilité des prix.
  • 41:53 On développe une phobie
  • 41:55 à l'égard de la concurrence.
  • 41:59 Il y a un certain nombre de difficultés qu'il faut surmonter.
  • 42:03 [Susan Lund] Merci. Je voudrais me tourner vers Karima.
  • 42:10 Voyez vous les mêmes tendances ?
  • 42:14 Concernant les petites et micro-entreprises ?
  • 42:20 Les crises se multiplient.
  • 42:21 La crise des taux d'intérêt, les flux de capitaux qui se tarissent.
  • 42:27 La crise climatique.
  • 42:31 [Karima Ola, Partenaire, Leapfrog Investments] Je crois que...
  • 42:35 ce qui explique l'essor du numérique,
  • 42:41 c'est qu'il y avait des taux d'intérêt élevés à l'époque.
  • 42:49 Les importations devenaient extrêmement chères dans certains pays.
  • 42:55 Et quand les pays se sont mis à calculer,
  • 42:58 les petites et moyennes entreprises ont fait des calcules,
  • 43:07 elles se sont aperçues que...
  • 43:09 les coûts étaient majorés de 20,
  • 43:12 30 à 50 % quelquefois par rapport à l'année précédente.
  • 43:17 Et maintenant, il y a l'invasion de l'Ukraine qui,
  • 43:21 en quelques semaines, a balayé un certain nombre d'espérances.
  • 43:28 Et on voit une convergence aujourd'hui se manifester en ce sens que tous
  • 43:35 les chiffres augmentent, notamment ceux de la dette.
  • 43:39 Et avec la dette, l'inflation qui, elle, augmente aussi.
  • 43:44 De sorte que...
  • 43:50 un pays se retrouve aujourd'hui plus endetté,
  • 43:54 et il utilise ses réserves, ce qui a des effets négatifs.
  • 43:58 Quand vous vous trouvez dans un pays comme le Nigeria où
  • 44:03 bon nombre de denrées essentielles et
  • 44:06 alimentaires sont importées, vous vous retrouvez dans une situation où,
  • 44:13 s'il est vrai que le numérique a aidé à l'inclusion financière,
  • 44:18 les infrastructures de données restent très chères.
  • 44:23 On a fait une enquête
  • 44:25 auprès de nos entreprises et de leurs consommateurs,
  • 44:32 mais ils utilisent ces services 1 h par jour et puis après éteignent.
  • 44:37 Évidemment, pendant la pandémie, ils étaient en ligne constamment,
  • 44:40 mais maintenant, les coûts sont plus élevés, même supérieurs à avant la Covid.
  • 44:52 On ne peut pas parler
  • 44:54 de tout cela sans parler du climat.
  • 45:03 L'empreinte carbone en Afrique est de 3 % par rapport à notre population.
  • 45:18 Quand on parle de l'impact des phénomènes
  • 45:21 extrêmes climatiques, quand l'agriculture est mise à mal,
  • 45:27 une grande partie de notre population se retrouve en difficulté.
  • 45:32 Comme quoi l'impact du climat
  • 45:37 se ressent sur l'agriculture, bien sûr, mais aussi sur les revenus.
  • 45:41 Voilà pourquoi,
  • 45:43 quand on parle du climat,
  • 45:47 il faut parler aussi, d'une transition juste,
  • 45:54 qui est nécessaire aujourd'hui.
  • 45:57 Et qui permettra des investissements dans les énergies propres.
  • 46:02 On a parlé de taux de change.
  • 46:07 On a parlé de l'intensification de l'utilisation des monnaies locales,
  • 46:13 histoire de ne pas prendre des risques
  • 46:16 au niveau des bilans en utilisant des monnaies de réserve.
  • 46:25 Et puis on l'a dit à l'envie,
  • 46:27 les investissements doivent être durables désormais.
  • 46:33 Qu'il s'agisse de parer aux questions de sécurité énergétique et autres.
  • 46:42 [Susan Lund] On a parlé tout à l'heure
  • 46:44 des femmes qui se sont retrouvées à la traîne, et qui ont été
  • 46:48 celles qui ont le plus subi le contrecoup de la Covid 19.
  • 46:53 Comment pourrions nous inverser cette tendance ?
  • 46:58 [Mayada El-Zoghbi] Que l'on puisse mettre plein feu sur les femmes
  • 47:06 chefs d'entreprise aujourd'hui. On essaie de réduire l'écart
  • 47:10 entre les hommes et les femmes. Néanmoins...
  • 47:13 les femmes participent moins.
  • 47:21 Et les rapports l'indiquent.
  • 47:26 Les perspectives de l'économie mondiale montrent qu'il y a eu
  • 47:30 un effet inverse de l'utilisation du numérique pour les transactions
  • 47:36 effectuées par des femmes, ce qui donne à réfléchir.
  • 47:42 Si on veut aider les entreprises gérées par les femmes,
  • 47:46 ou qu'elles soient cheffe de famille,
  • 47:48 il faut abaisser ces obstacles qu'elles rencontrent.
  • 47:52 Voilà pourquoi des institutions comme la SFI
  • 47:59 doivent exhorter les prestataires de services numériques
  • 48:04 à trouver des moyens d'éviter ces goulets
  • 48:08 d'étranglement auxquels se heurtent les femmes.
  • 48:13 C'est un problème qui ne va pas se résoudre tout seul.
  • 48:17 Il faut une collaboration de secteur public et secteur privé.
  • 48:20 Je sais que les gouvernements ont fait un travail extraordinaire.
  • 48:26 On voit que tous les progrès accomplis leur doivent beaucoup.
  • 48:30 Tous ces programmes qu'ils ont lancé à l'échelle de l'État.
  • 48:34 Et c'est très impressionnant.
  • 48:36 Mais nous savons aussi...
  • 48:41 que sur le plan budgétaire, ils ne peuvent pas continuer à ce train.
  • 48:45 Il va donc falloir que le secteur privé intervienne pour relever ces défis.
  • 48:52 Il faudrait souscrire des partenariats avec les gouvernements, le secteur privé,
  • 48:58 avec les communautés également, à cet effet.
  • 49:01 [Susan Lund]
  • 49:05 Qu'il s'agisse de prêts destinés aux femmes chefs d'entreprise
  • 49:12 et qu'il y ait aussi une politique genrée pour les chefs de famille.
  • 49:17 [Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Afrique centrale]
  • 49:19 [Karima Ola] Si on veut une croissance inclusive, bien sûr,
  • 49:22 la question de la diversité est à prendre en compte.
  • 49:30 Nous sommes des bailleurs de fonds
  • 49:34 sur le plan numérique et nous ciblons les femmes qui sont les meilleures
  • 49:38 emprunteurs parce qu'elles s'acquittent de leurs dettes dans les délais.
  • 49:46 Elles prennent des décisions concernant
  • 49:48 le financement de l'éducation des enfants et nous étudions leur situation.
  • 49:57 Voilà pourquoi, même si nous existons, même si nous sommes axés
  • 50:11 sur l'inclusion financière,
  • 50:14 mais si nous ne faisons pas intervenir les portefeuilles des entreprises,
  • 50:20 si nous ne comprenons pas que les femmes prennent souvent
  • 50:23 des décisions en matière d'investissement, nous n'irons pas très loin.
  • 50:28 [Susan Lund] Parlons d'inclusion.
  • 50:33 Je sais qu'il y a Johannesburg, Nairobi, Le Caire qui sont des plaques tournantes,
  • 50:41 comment investir en dehors de ces grandes plaques tournantes
  • 50:47 pour que dans d'autres pays se développent des pôles du même type ?
  • 50:55 Je sais que vous avez travaillé à Johannesburg.
  • 50:59 Comment faire en sorte d'être inclusif sur le plan géographique aussi ?
  • 51:06 [Karima Ola] Si on n'avait pas eu ces progrès
  • 51:10 ces dix ou quinze dernières années concernant la téléphonie mobile
  • 51:16 et tous les progrès qui ont été accomplis, tous ces services n'existeraient pas.
  • 51:24 On a utilisé des téléphones portables de plus en plus, ce qui a changé la donne.
  • 51:29 Et les services numériques,
  • 51:33 les services bancaires ont proposé de nouveaux services.
  • 51:39 Et puis les plateformes ont véritablement facilité
  • 51:42 les choses pour favoriser les transferts financiers.
  • 51:47 Il y a quinze ans, il était difficile de faire
  • 51:51 toutes ces transactions que l'on fait aujourd'hui sans être obligés d'aller
  • 51:56 dans des banques pour organiser des transferts.
  • 51:59 Alors qu'aujourd'hui,
  • 52:01 les compagnies qui font partie de notre portefeuille proposent,
  • 52:07 par le biais d'une plateforme, des services directement à leurs clients.
  • 52:12 Et ça permet à des personnes de disposer de capitaux.
  • 52:17 Quelquefois 25 % de moins moins cher qu'autrefois.
  • 52:23 Effectuer des paiements,
  • 52:25 autrefois coûtait cher, faire des transactions, coûtait très cher.
  • 52:29 Maintenant, avec un téléphone portable,
  • 52:35 on peut sortir de l'argent, comme on peut en déposer,
  • 52:39 [Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Afrique centrale]
  • 52:42 sans qu'il y ait pour autant une personne à un guichet qui s'en charge.
  • 52:46 Et cela a été un changement phénoménal,
  • 52:50 tout à l'avantage des petites et moyennes entreprises.
  • 52:54 Mais aujourd'hui, on met l'accent sur les plateformes.
  • 53:00 De plus en plus, les entreprises s'y intéressent,
  • 53:07 par example les compagnies d'assurance.
  • 53:10 Les entreprises Brink's elles aussi, ont utilisé ce système.
  • 53:16 Cela leur permet de toucher leurs clients,
  • 53:21 et les agents ont des contacts directs avec les consommateurs à faibles revenus.
  • 53:30 Au lendemain de la COVID, on avait pensé
  • 53:36 que les assurances santé se mobiliseraient à leur tour.
  • 53:41 Mais parce que les entreprises aujourd'hui
  • 53:44 peuvent avoir ces contacts avec leurs clients,
  • 53:49 mais qu'ils deviennent abordables,
  • 53:52 vous avez des personnes qui s'intéressent de plus en plus aux polices d'assurance.
  • 53:59 Parfois ils nous disent ne pas pouvoir payer
  • 54:02 100 $ de police d'assurance par an, mais on peut payer
  • 54:06 par tempérament, et des produits ont ainsi été inventés.
  • 54:16 Il y a des produits d'assurance
  • 54:20 qui ont été revus pour être attrayants.
  • 54:26 Il y avait des pénalités autrefois.
  • 54:28 Quand vous êtes une entreprise,
  • 54:31 vous faites des efforts considérables pour attirer des clients.
  • 54:34 Et quand vous perdez, vous perdez beaucoup.
  • 54:36 Voilà pourquoi on a pensé à ces agents virtuels qui,
  • 54:40 par la voie numérique,
  • 54:44 permettent une communication, proposent par exemple des vacances
  • 54:49 de paiement ou prennent un pourcentage de votre investissement.
  • 54:54 Pour le moment.
  • 54:56 Ce qui fait que la relation entre le fournisseur et le client se poursuit.
  • 55:01 On ne parlait pas de compagnies qui avaient
  • 55:04 ces moyens numériques et celles qui n'en avaient pas, non,
  • 55:10 maintenant, on a l'impression que toutes les entreprises ont opté
  • 55:15 pour le numérique et que cela va continuer et prospérer.
  • 55:22 Et que l'on verra de plus en plus une réduction des prix.
  • 55:27 Ce qui veut dire que l'on sera plus inclusif comme nous le souhaitons.
  • 55:35 [Susan Lund] Merci, je crois que le temps nous est compté.
  • 55:38 Mais il y a d'autres questions qui sont posées.
  • 55:41 Deux questions dans l'audience.
  • 55:44 [Paul Blake] La première pour Mayada, Robert Smith,
  • 55:46 qui demande si la croissance inclusive est cruciale pour une reprise durable.
  • 55:50 Comment la définir ?
  • 55:51 Quelles sont les principales caractéristiques
  • 55:53 d'une croissance inclusive pouvant s'appliquer à tous les pays ?
  • 55:56 [Mayada El-Zoghbi] Oui, je pense que, pour parler franc,
  • 55:59 tout le monde y a droit. Ce qui est ce que dit la Banque mondiale :
  • 56:02 prospérité partagée.
  • 56:04 Si la croissance est capturée
  • 56:06 par les grandes sociétés ou les élites ou un certain segment
  • 56:10 et que les petites sociétés n'en bénéficient pas, ce n'est pas inclusive.
  • 56:13 Donc c'est tout simple.
  • 56:15 Je pense que le financement numérique
  • 56:17 est très important pour chercher à distribuer cette prospérité.
  • 56:22 Mais également, ça depasse cela, parce que nous savons
  • 56:26 que certaines barrières,
  • 56:28 certains obstacles, ne peuvent pas être surmontés par l'individu lui-même.
  • 56:32 Il serait mieux de faire des investissements
  • 56:34 en infrastructures, des investissements
  • 56:37 dans la sécurité du système financier numérique
  • 56:42 afin d'avoir confiance au système sans avoir peur de l'utiliser.
  • 56:44 Donc, des investissements restent nécessaires
  • 56:49 pour qu'on puisse atteindre les plus difficiles à atteindre.
  • 56:52 C'est dans cette phase que nous nous engageons.
  • 56:55 [Paul Blake] Cheikh Mohamed de Mauritanie nous envoie la question suivante :
  • 56:59 Quelle stratégie garantit des résultats à court terme pour lutter
  • 57:03 contre la pauvreté, particulièrement en Afrique ?
  • 57:07 [Karima Ola] Ça dépend de ce que vous entendez par à court terme.
  • 57:09 Mais pour moi, le court terme
  • 57:11 serait sans doute dix ans environ et je pense qu'à l'heure actuelle,
  • 57:16 nous avons une opportunité sans précédent
  • 57:21 pour lutter contre la pauvreté, en brassant la lutte contre la pauvreté,
  • 57:30 avec le besoin de réduire notre empreinte carbone et l'usage de déchets.
  • 57:36 Parce que je pense que ce que nous devons faire c'est...
  • 57:40 si l'Afrique peut obtenir l'investissement dont elle a besoin,
  • 57:44 alors qu'elle se développe en technologies propres,
  • 57:47 un développement donc sous-tendu par les technologies propres,
  • 57:50 alors que nous créons les bons emplois dans ces secteurs clés,
  • 57:54 là nous avons une opportunité d'ici à 2050, mais on pourrait le voir
  • 57:59 déjà plus tôt, pour lutter contre la pauvreté à l'échelle mondiale.
  • 58:04 [Paul Blake] Karima, Mayada,
  • 58:06 Susan, merci beaucoup.
  • 58:07 Merci beaucoup du temps que vous nous avez consacré aujourd'hui 837 00:58:11,161 --> 00:58:11,159 [applaudissements]
  • 58:12 [Paul Blake] La pandémie a souligné comment les transferts de cash ciblés
  • 58:16 sont très efficaces pour aider ceux qui gagnent les 40 % de moins.
  • 58:22 C'est une forme de subvention efficace
  • 58:24 qui bénéficie aux plus riches et nous allons parler d'un programme
  • 58:29 en Colombie qui a aidé ceux-ci à acquérir des denrées alimentaires
  • 58:33 et d'autres éléments de base pendant la pandémie.
  • 58:38 [BOGOTA, COLOMBIE]
  • 58:54 [Sonia Cifuentes] Mon quartier est situé au cœur de Bogota et dans mon quartier
  • 58:59 vivent des personnes à faible revenu, mais elles survivent en travaillant.
  • 59:05 Je n'ai jamais imaginé que nous restions sans travail pendant la pandémie.
  • 59:12 J'ai dû demander de l'aide à ma mère
  • 59:17 pour acheter à manger, pour m'aider avec mes enfants,
  • 59:21 parce que je n'avais pas d'argent pour acheter des denrées alimentaires.
  • 59:26 [La COVID-19 est à l’origine de la pire régression
  • 59:28 dans la réduction de la pauvreté depuis 1990.]
  • 59:30 [D'autres crises, et notamment la guerre en Ukraine,
  • 59:32 menacent d'aggraver la situation.]
  • 59:34 [Sonia Cifuentes] Tout a augmenté aujourd'hui.
  • 59:37 Je ne sais pas pourquoi, tout augmente comme ça, mais tout coûte cher.
  • 59:43 Avant, j'achetais deux cartons d'oeufs.
  • 59:45 Maintenant, je n'achète qu'une douzaine d'oeufs.
  • 59:48 [Les aides publiques, et les dispositifs d'allocations en particulier,
  • 59:51 ont été d’un grand secours pour beaucoup de familles vulnérables.]
  • 59:55 J'ai reçu des subventions, je reçois de l'argent sur mon compte.
  • 01:00:01 C'est un petit peu d'argent, mais ça me permet d'acheter à manger.
  • 01:00:05 J'ai utilisé ces subventions pour acheter plus d'oeufs, plus de lait.
  • 01:00:10 Bon, c'était toujours la nourriture.
  • 01:00:12 Si je n'avais pas eu accès à ce type de subventions, eh bien,
  • 01:00:17 j'aurais dû chercher qui pouvait me donner de l'argent
  • 01:00:22 parce qu'il fallait que je nourrisse mes enfants.
  • 01:00:24 [Pour stimuler une croissance qui profite à tous à long terme,
  • 01:00:26 il faut mener des réformes budgétaires plus audacieuses.]
  • 01:00:28 Je voudrais qu'ils terminent leurs études, qu'ils entrent à l'université.
  • 01:00:36 Je voudrais qu'ils puissent étudier,
  • 01:00:40 pour qu'ils n'aient pas une vie aussi difficile.
  • 01:00:43 Et donc j'essaie de faire en sorte qu'ils apprennent tout ce qu'on peut.
  • 01:00:50 [BRASILIA, BRÉSIL] Bonjour à tous,
  • 01:00:55 je suis Mariaelena Serracci, de Brasilia au Brésil, et vous suivez
  • 01:00:59 les Réunions annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI.
  • 01:01:04 [Paul Blake] Les uns et les autres ont partagé leurs réflexions
  • 01:01:07 sur les réseaux sociaux et cette collègue à moi,
  • 01:01:09 ma collègue, qui a suivi cette conversation,
  • 01:01:11 nous parlera de certains des points saillants.
  • 01:01:14 [Srimathi Sridahar] Merci Paul, contente de vous voir.
  • 01:01:16 Beaucoup se joignent à nous de tous les réseaux sociaux : Facebook,
  • 01:01:20 Twitter, LinkedIn et Instagram, et de pays tels que l'Inde, la France, le Nigeria,
  • 01:01:25 la Mauritanie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
  • 01:01:29 Et ils utilisent le lien de l'événement d'aujourd'hui, #GrowthForAll,
  • 01:01:33 pour parler de croissance économique inclusive,
  • 01:01:36 l'utilisation de technologies numériques, mettre fin à la pauvreté extrême
  • 01:01:40 et les politiques urgentes pour atteindre la prospérité et la croissance durable.
  • 01:01:44 J'ai pensé qu'il serait bon
  • 01:01:46 de considérer certains des commentaires qu'on a reçus par LinkedIn.
  • 01:01:51 Le premier vient de Mohammed sur LinkedIn, il nous parle de la question du sondage
  • 01:01:56 et il nous dit que pour lui
  • 01:01:58 lutter contre l'inflation, faire face au niveau de dette,
  • 01:02:01 éliminer les obstacles au commerce et lutter contre la pauvreté,
  • 01:02:05 jouent un rôle énorme dans la croissance économique.
  • 01:02:07 [Paul Blake] Pour lui donc, ce sont toutes des priorités.
  • 01:02:10 Donc il voterait pour toutes.
  • 01:02:13 Il répondrait à tout, oui à tout.
  • 01:02:15 [Smirathi Sridhar] On pourrait accepter ses idées.
  • 01:02:17 Janet sur LinkedIn nous dit que l'inclusion est cruciale,
  • 01:02:20 si elle impliquait tout le monde,
  • 01:02:22 ce serait plus facile de trouver des solutions.
  • 01:02:27 [Paul Blake] Quelle est la question du sondage ?
  • 01:02:29 [Smirathi Sridhar] Oui, le sondage aujourd'hui demande :
  • 01:02:33 Quelle est la priorité la plus urgente pour renforcer la croissance économique.
  • 01:02:37 Nous avons quatre choix.
  • 01:02:39 A- Lutter contre l'inflation ?
  • 01:02:41 B- Faire face au niveau de surendettement ?
  • 01:02:44 C- Éliminer les obstacles au commerce ? ou D- Lutter contre la pauvreté ?
  • 01:02:48 Malheureusement, on ne peut pas dire oui à tout.
  • 01:02:53 [Paul Blake] Mais moi j'ai considèré quelque peu A, mais j'ai voté pour B.
  • 01:02:56 Mais je ne sais pas comment les gens vont voter et vous devriez nous dire.
  • 01:03:00 [Smirathi Sridhar] On verra les résultats au fur et à mesure qu'ils entrent.
  • 01:03:03 Je les partage.
  • 01:03:05 Plus de 800 personnes ont participé au sondage aujourd'hui.
  • 01:03:07 Voici les résultats.
  • 01:03:09 Jusqu'à présent, 24 % des personnes votent pour A- Lutter contre l'inflation,
  • 01:03:14 16 % B- Les niveaux de dette non durables, 15 % éliminer les obstacles au commerce
  • 01:03:20 et 45 % des personnes votent pour lutter contre la pauvreté.
  • 01:03:23 [Paul Blake] Donc pour beaucoup de personnes il faut lutter contre la pauvreté.
  • 01:03:27 Bon, dites-nous ce que vous prévoyez au cours des jours à venir.
  • 01:03:31 [ATHÈNES, GRÈCE] Bonjour, je m'appelle [inaudible], à Athènes
  • 01:03:34 et vous suivez les Réunions annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI.
  • 01:03:39 [CROISSANCE INCLUSIVE LA CLÉ D'UN REDRESSEMENT DURABLE]
  • 01:03:42 [Paul Blake] Avant de conclure, quelques conclusions de la séance d'aujourd'hui.
  • 01:03:45 Tout d'abord, il faut plus de croissance
  • 01:03:47 pour lutter contre la pauvreté et faire face au changement climatique.
  • 01:03:50 Après, nous devons nous préparer maintenant
  • 01:03:52 pour des conditions financières plus difficiles et enfin,
  • 01:03:55 la réforme des politiques d'innovation et investir dans la prospérité partagée.
  • 01:04:01 Voilà qui nous mène à la fin de cet événement sur la croissance.
  • 01:04:07 Rejoignez-nous cet après-midi, cette fois-ci sur le coût humain
  • 01:04:10 du prix des combustibles et des denrées alimentaires.
  • 01:04:13 Demain, nous parlerons de l'importance
  • 01:04:15 d'investir dans l'éducation, les besoins de financement de l'Ukraine.
  • 01:04:18 Jeudi, un événement final sera basé
  • 01:04:20 sur le financement de l'action sur le climat
  • 01:04:24 Vous pouvez suivre la séance d'aujourd'hui ainsi que le débat liminaire
  • 01:04:27 avec le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass,
  • 01:04:31 Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI,
  • 01:04:33 sur live.worldbank.org. Partagez vos pensées avec nous
  • 01:04:39 pendant ces Assemblées annuelles 2022, sur #ResilientFuture.
  • 01:04:47 N'hésitez pas à partager vos questions avec nous.
  • 01:04:49 Je m'appelle Paul Blake. Merci.
  • 01:04:52 [musique]

La croissance inclusive, clé d’une reprise pérenne

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Le monde est bien loin d’atteindre son objectif de mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030, condition préalable à la réalisation de tous les autres objectifs de développement. Selon les dernières estimations de la Banque mondiale, 685 millions de personnes se trouveront en situation d'extrême pauvreté d'ici la fin de cette année. Dans un contexte de croissance mise à mal par la pandémie, puis la guerre en Ukraine et le renchérissement des prix de l'énergie et de l'alimentation, la dette publique des pays en développement atteint désormais son niveau le plus élevé en 50 ans. Près de 60 % des pays les plus pauvres du monde (qui bénéficient de l'aide de l’IDA) sont surendettés ou fortement menacés de l’être.

Comment gérer la dette et protéger la croissance sur fond de montée des taux d'intérêt aux États-Unis et en Europe ? Ces questions étaient au cœur d’une discussion qui a réuni mardi dernier David Malpass et Lawrence H. Summers, président honoraire de l'université Harvard, lors d’un évènement organisé en marge des Assemblées annuelles 2022 de la Banque mondiale, sur le thème « La croissance inclusive, clé d’une reprise pérenne ».

« Les crises mondiales sont imbriquées dans la politique monétaire et dans la politique budgétaire », a affirmé le président Malpass devant un public nombreux rassemblé dans l’atrium de la Banque mondiale. Et de souligner que, pour affronter ces crises, « la nécessité d'éviter les barrières à l’exportation et à l’importation ainsi que les subventions mal ciblées est un sujet qui mobilise la communauté internationale ».

Pour Lawrence Summers, la multiplication des crises mondiales exige de la communauté internationale qu’elle intensifie fortement les financements destinés aux biens publics mondiaux, en mobilisant « non pas des milliards de dollars, mais des milliers de milliards ». Il est également indispensable, dans la perspective d’une croissance inclusive, de faire de la durabilité un enjeu aussi important que le développement. « C'est le moment ou jamais d’investir des ressources à grande échelle pour promouvoir le développement de pays où vit la grande majorité de la population mondiale », a exhorté l'économiste.

L'évènement s'est poursuivi avec la participation de Karima Ola, associée chez LeapFrog Investments, et Mayada El-Zoghbi, directrice générale du Center for Financial Inclusion, pour une discussion animée par Susan Lund, vice-présidente Économie et développement du secteur privé à la Société financière internationale (IFC). Celle-ci a insisté sur l’importance, pour une reprise résiliente et inclusive, de soutenir et redynamiser la croissance du secteur privé. Les voies du développement sont appelées à se transformer grâce aux progrès de la technologie, a aussi relevé Susan Lund, en soulignant en particulier le potentiel des services financiers numériques : selon des travaux récents, les revenus des fintech se chiffrent déjà à 5 milliards de dollars par an rien qu’en Afrique.

S’agissant de l’inclusion financière, Mayada El-Zoghbi a pour sa part soulevé les nouvelles difficultés rencontrées par la population féminine, notamment en termes d’accès à l’internet mobile et d’usage des smartphones, avant d’évoquer la nécessité d’un examen plus approfondi des obstacles techniques auxquels se heurtent les femmes dans l'accès aux capitaux et aux marchés.

« Dans une quinzaine d'années, on ne parlera plus d’entreprises technologiques ou non. Les entreprises auront pris le virage du numérique ou elles ne seront pas », a souligné Karima Ola, en rappelant les économies de coûts et les possibilités d'expansion de la clientèle offertes par la technologie mobile.

Liste des intervenants ˅

02:29 Introduction
03:00 Conversation entre David Malpass et Larry Summers
29:49 Session de questions-réponses
33:21 Données en bref : croissance, dette et pauvreté
36:25 Le rôle du secteur privé pour une croissance inclusive
55:42 Session de questions-réponses
58:14 Portrait de bénéficiaires : transferts monétaires à Bogota, Colombie
1:01:04 Réseaux sociaux et résultats du sondage
1:03:43 Conclusion

RESSOURCES UTILES

Intervenants

Animé par