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  • 00:10 [En première ligne contre la montée de la fragilité]
  • 00:14 Kathleen Hays Rédactrice en chef Économie mondiale, Bloomberg Television & Radio]
  • 00:15 Bonjour, je suis Kathleen Hays
  • 00:18 et je suis l'éditeur à Bloomberg TV
  • 00:20 pour Global Economics and Policy.
  • 00:23 Je serai votre animatrice pour aujourd'hui.
  • 00:25 Nous nous réunissons malheureusement dans l'ombre de la guerre.
  • 00:31 Au cours des derniers mois, nous avons vu
  • 00:34 des menaces pour la stabilité en Asie, en Amérique latine, en Afrique.
  • 00:37 Et maintenant, avec la guerre en Ukraine,
  • 00:40 l'Europe s'est jointe à cette liste.
  • 00:42 Il est clair qu'aucun pays ne sera épargné par les retombées de la guerre en Ukraine.
  • 00:47 Que pouvons-nous faire ? Nous avons avec nous des experts,
  • 00:50 des gens qui font bouger les choses, des responsables en première ligne
  • 00:54 pour apprendre comment la communauté internationale peut se serrer les coudes,
  • 00:57 pour aider les plus vulnérables.
  • 01:00 [LIVE.WORLDBANK.ORG] Je vous rappelle que nous sommes en direct
  • 01:05 et nous avons les canaux anglais, français, espagnols et arabes
  • 01:09 sur live.banquemondiale.org.
  • 01:13 Alors, regardons ce qui a été préparé pour ce programme.
  • 01:15 [Répondre à la fragilité croissante]
  • 01:17 [David Malpass - Président Groupe Banque mondiale]
  • 01:18 [Yemen : Défis et priorités]
  • 01:19 [Maeen Abdulmalik Saeed Premier Ministre, Yémen]
  • 01:22 [Hervé Ndoba, Ministre des Finances et du Budget, République centrafricaine]
  • 01:25 [Svenja Schulze, Ministre de la Coopération économique et du Développement, Allemagne]
  • 01:28 [S'ENGAGER PENDANT LES CRISES]
  • 01:30 [Catherine Russell] Directrice générale, UNICEF]
  • 01:34 [Axel Van Trotsenburg, Directeur général pour les Opérations de la Banque Mondiale]
  • 01:38 [Histoire d'un réfugié]
  • 01:39 [Victor Ochen, fondateur et directeur général, African Youth Initiative Network (AYINET)
  • 01:43 [Iion Gumene, Secrétaire d’État, ministère des Finances, Moldova*
  • 01:45 [Alejandra Botero, Directrice générale, Département national de planification, Colombie]
  • 01:48 [Raouf Mazou, Haut-Commissaire assistant chargé des opérations, UNHCR]
  • 01:50 [RÉPONDRE À LA CRISE DES RÉFUGIÉS]
  • 01:53 [Kathleen Hays]
  • 01:54 Nous allons avoir des conversations très intéressantes.
  • 01:59 Mais avant cela,
  • 02:00 nous allons donner la parole à David Malpass,
  • 02:05 président de la Banque mondiale.
  • 02:07 [Réunions de Printemps 2022- FMI Groupe Banque mondiale]
  • 02:09 [David Malpass - Président Groupe Banque mondiale]
  • 02:10 Merci de nous avoir rejoint aujourd'hui.
  • 02:12 Les Réunions de printemps de cette année ont lieu dans un contexte très difficile.
  • 02:17 J'ai été choqué, horrifié par la guerre en Ukraine.
  • 02:20 Elle a déjà conduit 4,6 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays,
  • 02:26 alors que 7 millions supplémentaires subissent un déplacement interne.
  • 02:30 La guerre intervient au moment où la reprise,
  • 02:33 après la crise de la Covid, avait déjà commencé à hésiter
  • 02:37 La guerre en cours erodéra encore les perspectives économiques.
  • 02:41 Les pays en Europe et en Asie centrale seront directement touchés
  • 02:45 par le biais des arrivées de réfugiés, par le commerce
  • 02:50 et la baisse des envois de fonds, ainsi que par la montée des risques.
  • 02:54 Les pays connaîtront des augmentations des prix des produits alimentaires
  • 02:59 et de l'énergie.
  • 03:04 Les pays les plus pauvres et les plus vulnérables
  • 03:07 seront les plus durement touchés.
  • 03:08 En réponse à ces défis, nous discuterons des options qui s'offrent à nous
  • 03:14 sur une enveloppe de quinze mois à hauteur de plusieurs milliards de dollars
  • 03:20 pour couvrir 2022 et jusqu'en juin 2023.
  • 03:25 Cette augmentation extraordinaire de l'aide,
  • 03:29 vise à aider les pays, à répondre à ces crises multiples.
  • 03:34 L'impact de la guerre, les chocs des prix des denrées alimentaires,
  • 03:38 des produits, de l'énergie,
  • 03:40 les perturbations en matière de commerce et d'investissement,
  • 03:43 les effets de la pandémie,
  • 03:45 du changement climatique et du caractère insoutenable de la dette.
  • 03:48 La guerre en Ukraine vient à un moment où la fragilité,
  • 03:52 les conflits et les troubles sociaux ont très fortement augmenté.
  • 03:56 Nous estimons que 39 des 180 pays membres
  • 04:02 vivent dans des situations de conflits ouverts ou restent très fragiles.
  • 04:07 Les conflits entraînent le déplacement forcé de millions de personnes.
  • 04:12 À la fin de 2020,
  • 04:16 les personnes qui avaient été déplacées
  • 04:19 représentaient 82 millions de personnes et ces chiffres ne cessent d'augmenter.
  • 04:23 Cela reflète une crise de déplacement très importante au Sahel
  • 04:26 et dans la Corne de l'Afrique ainsi que dans d'autres pays dans le monde,
  • 04:30 l'Afghanistan, Haïti, Myanmar, la Syrie,
  • 04:33 le Yémen, pour ne citer que quelques uns d'entre eux.
  • 04:36 Les conflits sont encouragés aussi par le flux des armes.
  • 04:40 Nous devons mettre un terme au flux des armes
  • 04:44 dans les pays fragiles et affectés par des conflits
  • 04:47 et contribuer à réduire le nombre d'armes qui subsistent.
  • 04:56 Pour lutter contre ces fragilités,
  • 04:58 il faut des financements bien ciblés, une coopération internationale
  • 05:02 et un travail analytique de qualité, ainsi qu'une participation du secteur privé.
  • 05:07 Mais le succès n'est pas garanti.
  • 05:09 Il y a d'abord la question des financements.
  • 05:11 Notre soutien financier aux pays fragiles et affectés par des conflits a quadruplé
  • 05:17 de 3,9 milliards de dollars en 2015 à 15,8 milliards de dollars en 2020.
  • 05:24 Nous avons également accru notre financement
  • 05:27 pour nous attaquer aux déplacements forcés.
  • 05:30 Pendant l'IDA-18 et l'IDA-19, nous avons engagé 4,5 milliards de dollars
  • 05:40 au guichet pour les réfugiés et les communautés d'accueil
  • 05:44 et nous avons une allocation de 4,2 milliards de dollars pour l'IDA-20.
  • 05:49 Nous avons montré aussi que nous pouvons agir rapidement.
  • 05:52 Les participants à l'IDA viennent d'approuver
  • 05:55 100 millions de dollars pour l'Ukraine
  • 06:00 et 100 millions pour la Moldavie.
  • 06:04 Un autre fonds fiduciaire administré par la Banque
  • 06:07 a fourni 280 milliards de dollars
  • 06:10 à l'Unicef et au Programme alimentaire mondial.
  • 06:14 En deuxième lieu,
  • 06:15 la coordination internationale et les travaux d'analyse sont essentiels.
  • 06:19 Nous devons travailler main dans la main avec les organismes de sécurité
  • 06:24 et les organismes humanitaires dans un contexte de plus en plus complexe.
  • 06:30 Une paix durable exige un engagement
  • 06:33 sur tous les fronts de la part des partenaires de développement,
  • 06:36 conformément à leurs avantages comparatifs.
  • 06:39 Le lancement de notre stratégie FCD il y a deux ans a bien montré
  • 06:43 comment nous approchons ces situations
  • 06:46 et fournit une base solide pour notre engagement à long terme
  • 06:51 avant, pendant et après les situations de conflits et de fragilité.
  • 06:56 Nous avons renforcé notre travail analytique, devenus plus flexibles
  • 07:00 dans nos opérations et investi massivement dans les institutions
  • 07:05 et l'infrastructure dans les environnements les plus fragiles.
  • 07:09 Enfin, il est important de faire participer également le secteur privé rapidement,
  • 07:15 même dans les situations les plus difficiles.
  • 07:17 Le secteur privé offre des emplois et des services
  • 07:20 et permet au marché de continuer à tourner.
  • 07:23 Dans les cas les plus importants,
  • 07:26 c'est vraiment une défense contre la fragilité.
  • 07:30 Par exemple, en Jordanie, nous avons appuyé les emplois du secteur privé
  • 07:34 et l'inclusion des réfugiés au Sahel.
  • 07:38 La SFI a investi pour assurer les services
  • 07:41 pour les petites entreprises qui sont entre les mains de femmes.
  • 07:45 En tant qu'acteur du développement, nous ne pouvons pas attendre
  • 07:49 la fin des conflits
  • 07:50 avant d'entrer en jeu et de commencer à reconstruire.
  • 07:54 Aujourd'hui,
  • 07:55 nous allons entendre des experts mondiaux sur les principaux aspects de la fragilité
  • 08:01 et des conflits et ce que nous devons faire
  • 08:04 pour relever ces défis.
  • 08:06 Je vous souhaite à tous une discussion très fructueuse
  • 08:09 et j'attends avec intérêt d'entendre vos idées.
  • 08:12 Merci.
  • 08:13 [Suva, Fidji]
  • 08:15 Merci le groupe de la Banque mondiale.
  • 08:19 [Kathleen Hays]
  • 08:21 Merci David d'avoir brossé la toile de fond et de montrer ces défis.
  • 08:28 où la communauté internationale peut faire partie de la solution.
  • 08:32 Voilà, participez à notre conversation en utilisant le #Risingfragility.
  • 08:37 Vous pouvez le suivre sur Twitter, Instagram, Facebook et LinkedIn.
  • 08:42 Vous pouvez aussi afficher vos commentaires et les questions
  • 08:46 à Wolrdbank.org.
  • 08:50 Vous pouvez poser une question en anglais, en espagnol, en français, en arabe
  • 08:56 et vous voyez qu'elles seront bien accueillies.
  • 09:00 Pour les questions qui auront été posées le plus souvent,
  • 09:04 nous demanderons à deux experts en fin de parcours d'y répondre.
  • 09:10 Parlons des données, des chiffres et c'est ce que fait aussi la Banque mondiale.
  • 09:15 Voyons ce tableau où nous voyons où vivent les pauvres
  • 09:21 à gauche, en orange les personnes vivant
  • 09:25 dans les pays aux situations fragiles affectées par les conflits, FCS,
  • 09:31 à droite en bleu, ceux qui ne vivent pas dans ce genre de situation.
  • 09:35 Les chiffres remontent à l'an 2000.
  • 09:40 Les plus pauvres vivent
  • 09:44 dans ces situations fragiles et de conflits.
  • 09:47 Voyons ce qui s'est passé au fil des ans.
  • 09:50 Le chiffre de personnes vivant dans ces pays FCS,
  • 09:54 comme vous le voyez, atteint les 342 millions.
  • 09:59 La pauvreté, bonne tendance, avait diminué.
  • 10:03 On estime qu'aujourd'hui, plus de la moitié des pauvres
  • 10:06 continuent de résider dans des économies où il y a fragilité et conflits.
  • 10:12 On voit une amélioration, mais ça n'a pas disparu.
  • 10:15 En 2030, deux tiers des pauvres du monde vivra dans ces situations difficiles.
  • 10:22 Et c'est une conclusion très importante.
  • 10:25 Vous voyez maintenant, je l'espère,
  • 10:28 comme il est important d'éliminer la pauvreté extrême,
  • 10:32 ce qui requiert une focalisation urgente sur ces contextes extrêmement fragiles
  • 10:37 qui persistent dans le monde et qui parfois ne font qu'empirer.
  • 10:43 J'ai eu le plaisir de parler avec Son Excellence, Maeen Abdulmalik Saeed
  • 10:47 Premier ministre du Yémen, et j'ai commencé par lui demander
  • 10:50 ce qu'il en était des défis du développement
  • 10:53 et des crises constantes qui se présentent
  • 10:57 et ce que son gouvernement a fait pour y remédier.
  • 11:01 Votre Excellence, le Yémen a connu
  • 11:04 toute une série de défis, conflits, pandémies, changements climatiques.
  • 11:09 Tous des défis.
  • 11:11 Quelles sont les mesures cruciales
  • 11:12 que votre gouvernement a mis en place pour résoudre ces défis ?
  • 11:16 [Maeen Abdulmalik Saeed Premier ministre, Yémen]
  • 11:17 Merci Kathleen.
  • 11:18 Comme vous l'avez dit, le Yémen est face à une crise complexe et grave.
  • 11:28 Sept ans de guerres, de sécheresses.
  • 11:35 L'économie, a détérioré, a connu un recul de deux décennies,
  • 11:41 bientôt de quatre décennies, si la situation persiste,
  • 11:45 une chute de notre PIB.
  • 11:51 La Banque africaine de développement l'a démontré :
  • 11:53 20 millions de personnes connaît l'insécurité alimentaire au Yémen.
  • 11:59 La Covid 19 à laquelle nous avons fait face en 2020
  • 12:02 n'a fait qu'aggraver la situation.
  • 12:06 Le gouvernement souhaitait préserver l'économie
  • 12:09 afin que les populations cessent de perdre du pouvoir d'achat.
  • 12:14 Nous avons renforcé notre monnaie,
  • 12:17 mais ce sont là, malgré tout, les difficultés qui nous ont préoccupées
  • 12:22 au cours des dernières années.
  • 12:24 La banque centrale a connu un déficit budgétaire.
  • 12:28 Nous avons pu ramener à 30 % en 2021, comparé à 54 % en 2020.
  • 12:38 Les recettes provenant du secteur pétrolier hors pétrole
  • 12:42 ont augmenté de 47 % au cours de 2021 comparé à 2020.
  • 12:49 Il s'agit d'une série de facteurs
  • 12:51 sur lesquels nous avons une certaine maîtrise et en outre,
  • 12:54 nous avons injecté de nouveaux capitaux pour lutter contre la pandémie.
  • 12:59 Nous avons construit 26 camps d'isolement dans le pays.
  • 13:03 Nous avons mis en route 14 usines de production d'oxygène.
  • 13:12 Nous l'avons fait en 2020, 2021,
  • 13:15 nous avons augmenté les capacités du secteur santé.
  • 13:20 Tout cela avec l'appui de la communauté internationale.
  • 13:25 Parlons davantage de la communauté internationale,
  • 13:29 du rôle qu'elle a joué.
  • 13:33 Cette assistance, cette coopération, comment peut-elle être améliorée encore ?
  • 13:40 Il est important de voir que la question, cruciale,
  • 13:46 est de rester engagé.
  • 13:51 Se voir fermer la porte entraîne davantage des problèmes.
  • 13:55 Le taux de désengagement est très élevé.
  • 13:58 L'IDA, par exemple, est un exemple de solidarité à l'échelle mondiale
  • 14:03 et offre un appui au Yémen, ce qui nous a aidé.
  • 14:10 Il est donc important que les institutions restent engagées, continuent de participer
  • 14:18 et fassent face aux risques plutôt que d'éviter les risques.
  • 14:24 Les interventions pendant la crise ont aidé le Yémen.
  • 14:28 Nous avons pu travailler ensemble.
  • 14:30 La présence sur le terrain est tout aussi importante.
  • 14:37 Les bailleurs doivent connaître de près l'atmosphère, l'environnement du pays.
  • 14:44 Cela leur permettra d'améliorer leur aide et la mise en œuvre de celle-ci.
  • 14:50 Les réponses d'urgence sont tout aussi importantes,
  • 14:53 tout aussi importantes d'ailleurs que le développement à long terme.
  • 14:57 Et il faut trouver un équilibre entre les deux.
  • 15:00 Parvenir à une croissance plus durable et plus inclusive, c'est très important.
  • 15:06 Et ce sont là les problèmes principaux auxquels je pense.
  • 15:09 [Kathleen Hays]
  • 15:10 Le monde a les yeux tournés vers l'Ukraine et plusieurs pays du monde sont en crise.
  • 15:17 Que peut-on apprendre de ce que vous avez fait au Yémen ?
  • 15:23 [Maeen Abdulmalik Saeed]
  • 15:27 L'insécurité alimentaire a été extrêmement grave.
  • 15:31 1 million de Yéménites sont en situation d'insécurité alimentaire,
  • 15:37 ce qui démontre toute notre fragilité.
  • 15:41 Le Yémen n'est pas le seul pays face à ce genre de crise.
  • 15:45 D'ailleurs, 31 % de notre blé provient de l'Ukraine.
  • 15:55 Et nous avons essayé
  • 15:58 avec nos négociants de trouver des sources différentes de blé.
  • 16:04 Le prix du blé a augmenté sept fois entre 2013 et l'heure actuelle.
  • 16:11 Si on ajoute à cela
  • 16:13 la perte de pouvoir d'achat, vous voyez les répercussions pour la population.
  • 16:20 Ce genre de situation qui est dévastatrice
  • 16:25 nous affecte et ne peut que s'aggraver d'ici la fin de l'année.
  • 16:33 Le Yémen dispose maintenant d'outils, de même que les pays qui sont en crise.
  • 16:38 Il faut saisir les opportunités
  • 16:42 de donner un espoir aux populations,
  • 16:48 d'offrir un appui au secteur privé dans un pays comme le Yémen.
  • 16:56 Il faut absolument que l'on crée des emplois.
  • 16:59 Le secteur privé est extrêmement important dans ce domaine.
  • 17:07 Il faut également investir en capital humain.
  • 17:12 Il est important également de mobiliser l'appui d'autres pays.
  • 17:19 Et il faut ensuite passer à l'action.
  • 17:24 La population n'est pas responsable de la crise.
  • 17:30 Il faut absolument qu'après la crise, nous parvenions à reconstruire mieux.
  • 17:35 la réponse que l'on peut donner
  • 17:38 à une situation de crise doit être adaptée aux besoins d'un pays.
  • 17:44 C'est un des enseignements à tirer d'ailleurs de la crise de l'Ukraine.
  • 17:50 Le monde entier, et pas seulement le Yémen,
  • 17:53 connaît les retombées de cette crise.
  • 17:57 Mais notre situation était déjà fragile et en crise déjà au départ.
  • 18:03 Donc, la crise nous touche davantage encore.
  • 18:05 La crise de la Covid 19,
  • 18:08 les catastrophes naturelles nous ont durement frappées également.
  • 18:12 Notre gouvernement doit y faire face, y fait face d'ailleurs.
  • 18:16 [Kathleen Hays]
  • 18:19 Merci Excellence
  • 18:23 d'avoir éclairé la situation.
  • 18:26 Merci de cette conversation source d'espoir.
  • 18:30 [Bujumbura, au Burundi]
  • 18:31 De Bujumbura, au Burundi,
  • 18:35 nous vous saluons aujourd'hui.
  • 18:38 [Kathleen Hays]
  • 18:40 Tournant les yeux sur la façon d'aider
  • 18:44 les communautés fragiles en situation de conflit.
  • 18:48 Parlons surtout de la résilience à long terme.
  • 18:51 Et nos invités sont tous dirigeants
  • 18:54 dans le monde de l'humanitaire, ministre des Finances
  • 18:58 de la République centrafricaine, Hervé Ndoba.
  • 19:01 Svenja Schulze, ministre fédérale
  • 19:04 de la Coopération économique du développement, Allemagne
  • 19:06 Axel van Trotsenburg, directeur des opérations ici à la Banque mondiale,
  • 19:12 et Catherine Russel, directrice exécutive pour l'Unicef.
  • 19:16 Je commencerai par vous.
  • 19:19 La République centrafricaine est passée par une transition
  • 19:23 après une longue période d'instabilité profonde.
  • 19:27 C'est un succès.
  • 19:29 Comment êtes-vous parvenus à ce succès
  • 19:33 et comment la Banque mondiale a-t-elle aidé vos efforts?
  • 19:36 [Hervé Ndoba Ministre des Finances et du Budget, République centrafricaine]
  • 19:37 Merci de me poser cette question
  • 19:39 et de me donner l'occasion de parler de la République centrafricaine,
  • 19:43 pays qui a vécu pendant deux décennies au moins dans des crises sociales.
  • 19:52 Comment avons-nous rétabli la sécurité dans le pays ?
  • 19:56 C'était là l'essentiel.
  • 20:00 Nous avons essayé également
  • 20:03 de changer le cycle : fragilité, conflit, violence dans le pays.
  • 20:13 Nous l'avons fait en mettant en place des mesures à l'échelle du pays,
  • 20:19 qui sont de nature politique et parfois également financière.
  • 20:25 Pour ce qui est des mesures politiques,
  • 20:29 nous avons commencé à utiliser certains outils, par exemple le DDR,
  • 20:35 qui est un programme de démobilisation et de réinsertion des personnes
  • 20:47 qui avaient participé à la guerre
  • 20:51 afin de pouvoir les ramener au sein de nos sociétés.
  • 20:56 Nous avons également utilisé un autre outil, PPR,
  • 21:01 qui est une série d'accords analytiques
  • 21:06 de consultation de toutes les parties prenantes au conflit.
  • 21:12 [LIVE : S'ENGAGER PENDANT LES CRISES]
  • 21:15 Au moment le plus aigu de la crise,
  • 21:20 il y avait 70 groupes armés dans le pays.
  • 21:24 Il a fallu donc gérer ces groupes, mettre fin à leurs activités.
  • 21:32 Et nous y sommes parvenus grâce à un dialogue républicain,
  • 21:36 ce qui nous a permis de mieux comprendre ce qui se passe dans le pays
  • 21:40 et enfin de cesser de devoir faire face à ces cycles de conflits armés
  • 21:49 qui nous avait affligés pendant des décennies.
  • 21:52 Pour ce qui est de l'aspect financier
  • 21:56 Lorsqu'on est en situation de fragilité,
  • 21:59 la marge de manœuvre budgétaire est très réduite.
  • 22:02 Il faut donc trouver des solutions
  • 22:04 pour élargir ce volet, afin que le gouvernement puisse assurer
  • 22:12 de pouvoir répondre aux dépenses qu'il se doit d'effectuer.
  • 22:21 Nous avons donc essayé d'améliorer nos finances publiques, de les assainir.
  • 22:31 Nous avons également entrepris deux projets très importants.
  • 22:34 La numérisation, bien évidemment, qui est essentielle à l'heure actuelle.
  • 22:39 [Kathleen Hays] Il y a tellement d'éléments divers ici,
  • 22:43 qui doivent tous être rassemblés.
  • 22:46 Svenja, pour l'Allemagne,
  • 22:48 vous avez occupé la présidence du G7 cette année,
  • 22:54 l'Allemagne est le pays le plus grand et le plus riche en Europe.
  • 22:58 Mais il y a néanmoins des points chauds, des points de fragilité.
  • 23:04 Ne parlons même pas de la crise ukrainienne.
  • 23:06 Comment ciblez-vous la réponse,
  • 23:10 lorsque les pays sont tellement différents ?
  • 23:12 [Svenja Schulze] Pour nous, il est important de voir
  • 23:15 que nous avons des crises qui s'accumulent et qui se chevauchent.
  • 23:19 Nous avons encore la pandémie.
  • 23:21 Nous n'avons pas encore fini de lutter contre cette pandémie.
  • 23:24 La crise de la diversité, ensuite, la crise de la guerre en Ukraine.
  • 23:32 Tout cela demande des réponses, une coordination des réponses.
  • 23:36 Et il faut bien que quelqu'un s'en occupe.
  • 23:38 Donc le G7 doit jouer un rôle dans ce processus.
  • 23:42 La Banque mondiale aussi a un rôle à jouer,
  • 23:44 pour coordonner ces réponses.
  • 23:46 Prenons l'exemple de la sécurité alimentaire.
  • 23:48 Nous voyons toute une série de mesures,
  • 23:50 mais la coordination, le leadership de la réaction à mettre en œuvre,
  • 23:58 nous devons savoir qui va être responsable de quoi.
  • 24:02 Cette coordination est absolument essentielle,
  • 24:06 nous voulons insister là-dessus,
  • 24:07 et sommes très heureux que la Banque mondiale
  • 24:09 puisse jouer ce rôle de coordination.
  • 24:13 À notre avis, c'est très important.
  • 24:16 Nous devons modifier le système agricole,
  • 24:19 nous devons nous adapter aux changements climatiques
  • 24:22 et nous avons besoin de mesures à court terme,
  • 24:25 autant que d'un engagement à long terme.
  • 24:28 Et il faut concilier tout cela.
  • 24:29 Et pour nous, c'est cela le défi.
  • 24:32 [Kathleen Hays] Les gouvernements doivent comprendre
  • 24:34 toutes ces questions de coordination et de communication essentielles.
  • 24:38 Catherine, plusieurs millions d'enfants ont vu leur éducation perturbée,
  • 24:45 et peut être à jamais perturbée,
  • 24:51 et ils n'ont pas non plus les ressources suffisantes.
  • 24:54 Alors que qu'allez-vous faire à l'Unicef ?
  • 24:58 Allez vous faire appel à tous ces partenariats
  • 25:00 sur la base desquels vous travaillez pour régler la situation ?
  • 25:05 [Catherine Russel] Oui, même avant la covid,
  • 25:07 nous avions déjà une crise.
  • 25:10 Nous faisions déjà face à une crise d'éducation,
  • 25:13 des millions d'enfants qui n'étaient pas scolarisés, même avant la covid,
  • 25:17 50 % des enfants de dix ans dans les pays à faibles revenus
  • 25:23 ne comprenaient même pas une phrase simple.
  • 25:25 Maintenant, nous avons eu la covid.
  • 25:27 En plus, il y a 23 pays où l'école n'a pas encore complètement rouvert.
  • 25:34 Les enfants sont non scolarisés depuis tellement de temps maintenant.
  • 25:38 Nous avons 70% des enfants dans certains de ces pays,
  • 25:43 des enfants de dix ans, qui n'ont pas acquis
  • 25:45 les compétences de base, les connaissances de base.
  • 25:49 Donc bien sûr, il y a une tâche énorme,
  • 25:51 mais nous ne pouvons pas le faire seuls.
  • 25:53 Nous avons besoin de partenariats.
  • 25:54 Un des exemples est ce que nous avons fait au Yémen
  • 25:57 où nous travaillons avec beaucoup d'organisations, Save the Children,
  • 26:00 la Banque mondiale qui a apporté des financements,
  • 26:04 l'Unicef qui s'occupe de remettre en état les écoles,
  • 26:10 la reconstruction des écoles et à fournir des services de base pour l'éducation
  • 26:17 et le Programme alimentaire mondial est là aussi sur le terrain
  • 26:20 pour fournir de l'alimentation, donc tout cela se conjugue.
  • 26:23 Mais bien sûr, il faut qu'il y ait un effort de coordination
  • 26:26 et la Banque mondiale joue un rôle crucial dans ce domaine.
  • 26:29 Nous travaillons en étroite collaboration avec la Banque mondiale,
  • 26:32 mais ce n'est pas facile dans ces endroits,
  • 26:35 dans ces pays, de coordonner les choses.
  • 26:38 Au Yémen, la situation est très difficile et il y a tant d'enfants
  • 26:42 qui sont encore non scolarisés, qui souffrent encore de famine.
  • 26:47 C'est très difficile.
  • 26:51 [Kathleen Hays] Alors je voulais vous demander,
  • 26:57 si la stratégie FCV de la Banque mondiale est déjà officiellement en place
  • 27:02 et c'est quelque chose dont la Banque mondiale s'occupe
  • 27:05 depuis des dizaines d'années.
  • 27:13 Mais qu'est-ce que ce programme FCV vous a appris
  • 27:17 et où mettez-vous essentiellement l'accent ?
  • 27:20 [Axel van Trotsenburg] Nous ce que nous regardons,
  • 27:24 c'est où se situe l'extrême pauvreté.
  • 27:27 C'est essentiellement dans les pays FCV.
  • 27:29 Depuis des décennies, depuis trop longtemps,
  • 27:32 nous avions des piliers différents,
  • 27:34 le pilier humanitaire, le pilier de développement,
  • 27:36 le pilier de la sécurité.
  • 27:37 Et maintenant, nous parlons justement de ce croisement.
  • 27:41 Personne ne peut travailler seul.
  • 27:43 Il faut collaborer sur tous ces fronts
  • 27:46 et il faut voir comment on peut se compléter les uns les autres.
  • 27:51 C'est nécessaire non seulement pour obtenir des résultats sur le terrain,
  • 27:55 mais aussi parce que les situations sont différentes.
  • 27:58 Prenez le cas de l'Afghanistan,
  • 28:01 où il faut faire face à la situation créée par les talibans.
  • 28:07 Mais dans le même temps, les gens souffrent.
  • 28:11 L'Unicef et les Nations unies sont également impliqués.
  • 28:16 Mais il faut faire appel à de très nombreuses interventions
  • 28:20 qui, encore une fois, doivent être coordonnées de façon intelligente
  • 28:23 avec les organismes multilatéraux.
  • 28:30 Ce que j'ai vraiment appris dans le cas de l'Afghanistan depuis le mois d'août,
  • 28:34 c'est que nous avons un fonds fiduciaire de reconstruction pour l'Afghanistan
  • 28:39 où l'on coordonne l'action des donateurs,
  • 28:42 et où nous discutons des questions difficiles,
  • 28:44 non pas pour trouver des excuses, pour ne pas agir,
  • 28:48 mais justement pour agir.
  • 28:49 Nous avons fait des progrès
  • 28:52 parce qu'aussi nous sommes parvenus à des consensus.
  • 28:55 D'un point de vue opérationnel,
  • 28:58 environ un tiers des ressources de l'IDA vont à des pays FCV,
  • 29:04 en pays de situation de fragilité, conflits et violence.
  • 29:07 C'est la chose à faire, mais il faut reconnaître aussi,
  • 29:13 qu'il y a eu des situations désespérées l'année dernière,
  • 29:17 au Myanmar, au Yémen, dans la corne de l'Afrique,
  • 29:20 au Sahel, sans bien sûr oublier Haïti.
  • 29:23 Donc beaucoup de pays où ces efforts sont nécessaires.
  • 29:26 Mais l'important, c'est que nous devons maintenir notre engagement,
  • 29:29 Nous ne pouvons pas simplement nous détourner de ces objectifs
  • 29:33 parce que c'est difficile.
  • 29:35 [Kathleen Hays] Une question qui s'adresse un peu à tous ici,
  • 29:41 il y a tous ces chocs auxquels nous sommes confrontés
  • 29:45 et nous mettons des mesures en place.
  • 29:49 Et au cours des deux dernières années, ces chocs viennent s'ajouter.
  • 29:54 Qui aurait imaginé que ces crises allaient s'ajouter à la crise de la pandémie ?
  • 30:00 Et maintenant, la guerre en Ukraine.
  • 30:04 Alors quelles sont les choses
  • 30:08 que nous devrions garder présentes à l'esprit pour les années à venir,
  • 30:11 ce qu'il faut garder sur le radar pour les années à venir ?
  • 30:15 [Hervé Ndoba] Pour moi, une chose qui est très importante,
  • 30:18 c'est la coordination, on nous en a déjà parlé,
  • 30:21 et l'Unicef, la Banque mondiale, nous en ont parlé.
  • 30:25 C'est très important parce que dans notre pays,
  • 30:29 nous nous rendons compte que, après avoir déjà travaillé ensemble,
  • 30:35 avec tous les partenaires,
  • 30:36 et bien parfois, nous nous rendons compte
  • 30:41 que des financements vont seulement à un ou deux domaines et pas à d'autres.
  • 30:46 Donc nous devons établir des priorités, certes, et voir ce que nous voulons faire
  • 30:53 avec ces financements qui nous sont fournis par les partenaires.
  • 30:57 Première chose.
  • 30:58 Deuxième point, nous tirons les enseignements
  • 31:02 de cette situation mondiale et que les pays,
  • 31:07 notamment en situation de fragilité,
  • 31:10 doivent investir dans l'infrastructure
  • 31:15 pour être mieux préparés à faire face à ce type de chocs à l'avenir.
  • 31:20 Parce que nous avions imaginé que la covid
  • 31:29 serait la dernière crise à laquelle nous allions devoir faire face.
  • 31:32 Et maintenant, il y a la guerre.
  • 31:34 Donc, pour nous préparer à ce type de situation,
  • 31:37 nous devons investir dans l'infrastructure pour être mieux préparés.
  • 31:40 Et c'est d'autant plus vrai dans les pays en situation de fragilité.
  • 31:43 [Kathleen Hays] Axel.
  • 31:44 [Axel van Trotsenburg] Oui, nous avons besoin de soutien politique.
  • 31:47 C'est pourquoi ces réunions,
  • 31:49 comme le G7 et ce type de réunion, sont importantes.
  • 31:51 Nous devons discuter ouvertement
  • 31:53 et également des questions de sécurité et c'est très difficile.
  • 31:57 En troisième lieu, il faut mettre l'accent
  • 32:06 sur les politiques à suivre.
  • 32:09 L'Ukraine, bien sûr, doit retenir notre attention.
  • 32:13 Mais il y a la situation des pays FCV.
  • 32:17 Nous devons œuvrer sur les deux fronts.
  • 32:21 Il y a bien sûr une région très chaude, sur laquelle nous devons nous concentrer.
  • 32:26 Mais il y a d'autres situations
  • 32:29 où nous devons concentrer notre attention également.
  • 32:32 Dans la famille des Nations unies,
  • 32:35 vous avez différentes agences qui ont leurs compétences respectives,
  • 32:41 l'Unicef et le Programme alimentaire mondial,
  • 32:46 qui ont tous un rôle à jouer.
  • 32:48 Et nous devons aussi rester très concentrés sur ces questions
  • 32:54 parce que nos estimations montrent que l'extrême pauvreté
  • 32:57 va rester concentrée dans les pays FCV au cours des prochaines années.
  • 33:02 Donc, si nous voulons rompre ce cycle,
  • 33:04 nous devons absolument investir dans la solution de ces problèmes.
  • 33:09 [Svenja Schulze] Je voulais revenir
  • 33:10 sur ce qu'a dit Kristalina Georgieva ce matin.
  • 33:15 Nous devons attendre l'inattendu.
  • 33:17 Nous devons faire en sorte que nos sociétés soient plus résilientes.
  • 33:22 Et pour les pays fragiles,
  • 33:24 c'est un véritable défi que d'être plus résilient,
  • 33:27 que de mieux se préparer à la prochaine crise.
  • 33:29 Et c'est pour cela que le monde doit apporter son aide.
  • 33:32 C'est pour cela que nous avons besoin d'une approche multilatérale.
  • 33:35 Les pays peuvent agir eux mêmes, bien sûr,
  • 33:38 mais il faut aussi fournir un soutien multilatéral.
  • 33:41 Nous avons besoin d'un réel partenariat, pas d'un partenariat sur papier,
  • 33:46 mais d'un partenariat réel pour vraiment apporter des financements à l'appui
  • 33:52 de ce qui nous permettra de prévenir les prochaines crises.
  • 33:55 [Catherine Russell] Oui, je suis d'accord avec cela.
  • 33:57 Environ 425 millions d'enfants à l'heure actuelle
  • 34:01 vivent dans des zones de conflits.
  • 34:02 C'est plus que jamais dans l'histoire, dans l'histoire de l'Unicef en tout cas.
  • 34:08 Donc nous avons une crise de climat, nous avons des conflits,
  • 34:12 nous avons des pays qui vivent dans des régions
  • 34:18 où ces problèmes cumulés demandent une réponse coordonnée.
  • 34:23 Nous devons bien réfléchir et être intelligents
  • 34:27 dans la façon dont nous attaquons ces problèmes.
  • 34:29 Cela veut dire des efforts en matière d'éducation,
  • 34:32 d'assainissement des eaux, de programmes alimentaires.
  • 34:34 Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour fournir
  • 34:37 les meilleurs résultats possibles pour ceux qui en ont le plus besoin.
  • 34:41 Parce que c'est toujours dans les situations les plus fragiles,
  • 34:44 les pays les plus pauvres, les enfants les plus pauvres
  • 34:47 qui ne sont pas scolarisés.
  • 34:49 Dans ces cas là, les crises s'accumulent, s'ajoutent les unes aux autres
  • 34:53 et donc nous avons besoin de nous y attaquer de façon multisectorielle.
  • 34:57 [Kathleen Hays] Je voudrais m'arrêter là dessus,
  • 34:58 parce que vous nous avez fait réfléchir
  • 35:01 aux personnes qui vraiment souffrent de toutes ces situations.
  • 35:04 Mais il y a aussi les personnes qui travaillent
  • 35:09 à la solution de tous ces problèmes.
  • 35:11 Ça nous met vraiment en rapport avec vous
  • 35:14 et avec toutes les meilleures intentions du monde,
  • 35:16 il est parfois difficile d'arriver au résultat que l'on souhaite
  • 35:21 et vous nous en avez donné une bonne idée aujourd'hui.
  • 35:23 Si vous venez de vous joindre à nous,
  • 35:25 je suis Kathleen Hays et vous êtes ici au programme sur la montée des fragilités,
  • 35:30 aux Réunions de printemps
  • 35:31 de la Banque mondiale et du Fonds monétaire.
  • 35:33 Vous pouvez vous joindre à nous à n'importe quel moment
  • 35:35 en utilisant le hashtag #RisingFragility.
  • 35:38 Nous allons également vous inviter à participer à un sondage.
  • 35:42 La question est : quelle devrait être la priorité principale
  • 35:45 pour un pays en situation de conflit et de fragilité ?
  • 35:47 Vous avez six choix.
  • 35:48 D'abord, protection sociale pour les pauvres.
  • 35:51 Deuxième possibilité, des mesures pour faire face à l'insécurité alimentaire.
  • 35:56 En troisième lieu, inclusion des groupes vulnérables comme les femmes,
  • 35:59 les personnes handicapées et les déplacés internes.
  • 36:03 En réponse D, survie des petites entreprises notamment secteur privé,
  • 36:08 Option E, pourparlers pour la paix et résolution des conflits.
  • 36:13 Réponse F, des mesures pour lutter contre la violence domestique
  • 36:18 et la violence interpersonnelle.
  • 36:20 Alors votez maintenant à live.banquemondiale.org
  • 36:24 et nous vous présenterons les résultats à la fin de cet événement.
  • 36:28 Maintenant, nous allons entendre un message d'inspiration, de force
  • 36:31 face à l'adversité.
  • 36:32 Victor Ochen, fondateur et directeur exécutif
  • 36:35 du Réseau pour l'initiative de la jeunesse africaine.
  • 36:39 Il avait été nommé pour le prix Nobel de la paix en 2015.
  • 36:41 Il a passé 21 ans de sa vie dans un camp pour les déplacés internes.
  • 36:47 A ce jour, son organisation a aidé
  • 36:49 des dizaines de milliers de personnes touchées par la guerre.
  • 36:52 Qu'est ce qui l'a motivé tout au long de son chemin ?
  • 36:55 Victor va nous en parler lui même.
  • 37:04 [Victor Ochen] Notre monde est dans la tourmente,
  • 37:05 avec des conflits, de la souffrance tout autour de nous.
  • 37:09 [Avec l’aimable autorisation du HCR]
  • 37:13 C'est l'histoire avec laquelle je m'identifie.
  • 37:15 Après avoir passé 21 ans de ma vie à grandir
  • 37:18 dans un camp pour personnes déplacées à l'intérieur de mon pays,
  • 37:23 au nord de mon pays, en Ouganda.
  • 37:25 J'ai rapidement appris que mon repas suivant
  • 37:29 ne serait pas garanti.
  • 37:30 En fait, j'ai passé plus de sept ans de ma vie
  • 37:33 en ne mangeant qu'un repas par jour.
  • 37:36 Chaque fois que j'étais malade,
  • 37:38 c'était une entreprise en soi que d'essayer de trouver des médicaments.
  • 37:42 Les défis se suivaient les uns après les autres
  • 37:45 et je voyais mes amis qui perdaient des années entières d'éducation,
  • 37:53 qui ne pouvaient pas acquérir les compétences requises
  • 37:56 pour obtenir des emplois et se relever.
  • 38:01 Heureusement, en dépit des difficultés,
  • 38:03 certains d'entre nous ont trouvé l'espoir, l'espoir qui a alimenté notre résilience.
  • 38:09 Pour moi, cela a alimenté mon esprit d'entreprise
  • 38:11 et aujourd'hui, c'est pour moi un tel honneur
  • 38:14 que de pouvoir travailler avec des jeunes
  • 38:17 en provenance de toutes les régions d'Afrique,
  • 38:19 à mesure que nous rendons autonomes
  • 38:23 les victimes de la guerre et que nous leur donnons
  • 38:25 les moyens dont elles ont besoin.
  • 38:27 [Avec l’aimable autorisation de l’UNICEF et du HCR]
  • 38:29 Je vois les jeunes,
  • 38:30 qui se battent pour mettre de la nourriture dans leurs assiettes,
  • 38:34 les agriculteurs qui luttent contre le changement climatique
  • 38:38 et pire encore, la pandémie de la covid-19
  • 38:41 qui a créé tant de difficultés pour tant de communautés.
  • 38:51 J'applaudis la Banque mondiale et les partenaires
  • 38:57 qui apportent tant d'espoir si nécessaire à nos régions.
  • 39:02 L'espoir peut prendre tant de formes différentes,
  • 39:05 notamment la forme de la solidarité du gouvernement d'accueil
  • 39:09 ou des populations d'accueil, ou même la forme d'un programme de vaccination
  • 39:14 qui assure notre sécurité à tous.
  • 39:17 L'espoir est le ciment le plus solide qui réunit toute l'humanité.
  • 39:25 [Kathleen Hays] Merci d'avoir partagé avec nous
  • 39:28 votre histoire très importante.
  • 39:31 Tenant compte des prochains invités par vidéo,
  • 39:35 nous allons écouter Raouf Mazou, haut commissaire adjoint pour les réfugiés
  • 39:41 ici à Washington.
  • 39:43 Nous avons d'un côté Ion Gumene,
  • 39:45 secrétaire d'Etat au ministère des Finances
  • 39:47 du gouvernement de la Moldavie
  • 39:49 et Alejandra Botero, directrice générale du département
  • 39:53 de planification pour le gouvernement de la Colombie.
  • 39:56 Soyez les bienvenus en cette semaine extrêmement chargée.
  • 40:02 Ion Gumene, je commencerai par vous.
  • 40:05 Nous avons vu maintenant plus de 4 millions de réfugiés
  • 40:08 provenant de l'Ukraine qui se sont réfugiés dans les pays voisins.
  • 40:12 Votre pays a accueilli plus de réfugiés ukrainiens par habitant que les autres.
  • 40:17 Dites-nous...
  • 40:20 comment vous parvenez à gérer le problème ?
  • 40:23 [Ion Gumene, Secrétaire d’État, ministère des Finances, Moldova]
  • 40:24 Merci tout d'abord
  • 40:26 de me donner cette opportunité pour parler de notre expérience.
  • 40:33 En effet, 400 000 personnes sont entrées en Moldavie.
  • 40:40 et ces réfugiés,
  • 40:42 100 000 d'entre eux sont restés en Moldavie.
  • 40:45 Ça représente 4% de la population totale de la Moldavie.
  • 40:49 C'est un chiffre très élevé.
  • 40:50 50% de ces réfugiés sont des enfants,
  • 40:54 le reste est essentiellement des femmes et des personnes âgées.
  • 41:01 La première chose qu'a dû faire le gouvernement
  • 41:04 a été d'abord de réagir rapidement.
  • 41:09 Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour définir des stratégies ou des politiques.
  • 41:14 La priorité était d'agir rapidement
  • 41:18 afin que ces personnes aient un refuge, aient un toit.
  • 41:24 Le défi le plus immédiat était donc d'assurer...
  • 41:29 ...que ces personnes qui étaient entrées sur le territoire de la Moldavie
  • 41:33 étaient accueillies.
  • 41:35 En même temps, il fallait sécuriser la frontière.
  • 41:40 Ensuite, il fallait leur assurer de trouver un toit,
  • 41:45 la nourriture, les soins médicaux,
  • 41:49 tenant compte en particulier de la présence de la Covid.
  • 41:58 Voilà donc les défis les plus immédiats auxquels nous avons été confrontés.
  • 42:03 Quelles étaient les solutions ?
  • 42:07 Comme vous l'imaginez nous n'étions pas préparés.
  • 42:10 Personne ne s'attendait à cette situation.
  • 42:16 Le gouvernement a décidé de prendre des solutions immédiates.
  • 42:24 Au quotidien d'ailleurs, le gouvernement prenait des décisions
  • 42:28 à propos de logements, de soins médicaux.
  • 42:32 Nous avons créé un centre pour les réfugiés
  • 42:39 qui permettait de prendre des décisions,
  • 42:45 d'ordonner quelque peu les besoins.
  • 42:49 Comme je le disais d'ailleurs,
  • 42:51 les décisions ont dû être prises très rapidement.
  • 42:58 Nous ne savons pas où va finir ce flux de réfugiés.
  • 43:04 Le grand défi est maintenant d'intégrer ces personnes, les insérer dans la société
  • 43:10 afin de réduire le fardeau sur le système social.
  • 43:14 Raouf,
  • 43:16 Je me tourne vers vous.
  • 43:18 Au bureau du Haut Commissariat pour les Réfugiés,
  • 43:22 vous connaissez des crises de réfugiés dans le monde entier.
  • 43:28 Dites-nous ce qui a le mieux fonctionné
  • 43:31 pour aider les réfugiés, pour leur offrir un appui.
  • 43:35 Alors que ces personnes arrivent dans un endroit pour elles inconnu.
  • 43:40 [Raouf Mazou, Chargé des opérations, HCR] Je vous remercie.
  • 43:44 Merci de nous avoir invité à participer à cette séance.
  • 43:50 Au cours des dernières années, nous avons cherché des solutions
  • 43:55 à la situation des réfugiés et des personnes déplacées.
  • 44:02 Nous avons donc,
  • 44:06 et j'ai eu la chance de pouvoir me rendre en Colombie en novembre dernier.
  • 44:10 Vous avez une invitée de Colombie.
  • 44:13 Et ce fut une source d'inspiration pour nous.
  • 44:18 Et c'est un pays parmi d'autres modèle
  • 44:21 quant à la façon d'accueillir et d'insérer
  • 44:25 des populations de réfugiés.
  • 44:28 Il y a de nombreux enseignements à tirer de cette situation,
  • 44:34 de ces crises que l'on voit surgir dans le monde entier:
  • 44:41 au Yémen, dans la région du Sahel notamment.
  • 44:48 Les enseignements cruciaux nous montrent
  • 44:52 qu'une réponse purement humanitaire est insuffisante et souvent inadéquate.
  • 44:59 Il faut absolument que dès le début, les gouvernements participent
  • 45:05 afin d'assurer que la situation à long terme trouve une solution.
  • 45:11 Les services sociaux, santé, éducation,
  • 45:16 capacité d'insérer, de réintégrer ces personnes
  • 45:20 de façon efficace dans les sociétés.
  • 45:23 Ce sont là toute une série de créneaux auxquels il faut travailler en Colombie.
  • 45:29 et nous entendrons votre invité par la suite.
  • 45:38 4 700 000 réfugiés sont entrés dans ce pays.
  • 45:42 Il y a en outre un nombre énorme de personnes déplacées
  • 45:46 et la Moldavie a connu une situation similaire.
  • 45:53 [Kathleen Hays] La Colombie depuis plusieurs années,
  • 45:56 est devenue un refuge crucial pour les Vénézuéliens,
  • 45:59 les migrants qui ont fui leur pays
  • 46:02 en raison de l'insécurité et de l'instabilité, et la violence.
  • 46:05 Comment êtes-vous parvenu à gérer la situation ?
  • 46:09 Avez-vous des suggestions ?
  • 46:11 Pouvez-vous partager avec d'autres pays
  • 46:13 l'expérience qui fut celle de la Colombie ?
  • 46:15 [Alejandra Botero, D.G, Département national de planification, Colombie]
  • 46:18 Merci à la Banque mondiale de m'avoir invitée pour pouvoir partager cet espace
  • 46:21 avec des collègues qui ont tellement de choses intéressantes à dire.
  • 46:26 Comme le secrétaire d'État disait, 4 % de la population de Colombie
  • 46:32 est maintenant constituée de réfugiés vénézuéliens.
  • 46:36 Plus de 6 millions de vénézuéliens ont quitté leur pays.
  • 46:40 5 millions sont restés en Amérique latine
  • 46:44 et 4 millions ont trouvé refuge en Colombie.
  • 46:48 Plus de la moitié traversent la frontière sans aucun papier, sans aucun document.
  • 46:55 35 % d'entre eux, 40 % entre l'âge de 25 ans et de 50 ans,
  • 47:01 donc la population active, le restant,
  • 47:05 personnes âgées ou jeunes et enfants.
  • 47:09 Ils cherchent aussi des opportunités e travailler.
  • 47:13 Ils viennent pour travailler.
  • 47:17 Le statut de protection transitoire temporaire
  • 47:22 que nous avons émis l'an dernier
  • 47:24 a permis d'accueillir ces populations,
  • 47:28 et donne à ces populations tous les droits.
  • 47:31 Droits sociaux, civiques, économiques.
  • 47:34 C'est un peu comme si c'étaient des citoyens colombiens
  • 47:37 sans avoir le droit de vote.
  • 47:39 C'est tout à fait complet.
  • 47:42 Cela permettra à ces familles de se refaire une vie en Colombie.
  • 47:49 Il faut penser également à tous les autres secteurs liés à l'immigration
  • 47:54 au niveau du territoire.
  • 47:56 Si nous leur promettons de leur donner tous les services,
  • 47:58 donc ils doivent pouvoir participer au système social,
  • 48:01 au système de santé, au système scolaire,
  • 48:04 il faut dans ce cas là, avoir un plan
  • 48:06 pour intégrer les migrants dans chacun de ces secteurs.
  • 48:10 Donc, une approche gouvernementale
  • 48:13 qui relève, dans notre cas, du cabinet et du bureau du Président directement.
  • 48:20 Je vous donne un exemple.
  • 48:21 Il faut veiller à ce que les banques acceptent
  • 48:24 cette preuve de statut transitoire
  • 48:27 pour que les réfugiés puissent ouvrir un compte en banque.
  • 48:31 ce qui leur permettra ensuite d'avoir accès à toute une série d'autres services.
  • 48:36 Et ceci donc veut que nous travaillions avec les banques,
  • 48:40 que nous fassions connaître ce statut.
  • 48:43 C'est une optique globale et il faut absolument que nos gouvernements,
  • 48:49 à l'échelle nationale et à l'échelle locale,
  • 48:52 travaillent ensemble.
  • 48:53 [Kathleen Hays] Ce que vous êtes parvenus à faire
  • 48:56 était véritablement impressionnant.
  • 48:57 Je reviens vers vous, Ministre.
  • 49:01 La Moldavie a reçu un nombre énorme de réfugiés.
  • 49:05 Mais que peut-on faire de plus ?
  • 49:09 Que peut-on faire de mieux ?
  • 49:12 Comment améliorer la situation ?
  • 49:16 Même d'ailleurs,
  • 49:18 en dépit des montants énormes qui y sont consacrés,
  • 49:22 [Ion Gumene] Merci, je le répète,
  • 49:23 de me donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui
  • 49:27 et de m'avoir invité.
  • 49:30 Je souhaite dire que notre budget
  • 49:35 a été lourdement impacté en raison de la situation.
  • 49:40 Le prix de l'énergie, par exemple, en raison de la crise en Ukraine,
  • 49:44 a augmenté de 60 % et donc il y avait une énorme pression sur notre budget.
  • 49:49 La crise des réfugiés était une autre pression.
  • 49:53 Le gouvernement ne s'attendait pas, bien évidemment,
  • 49:56 à une pareille entrée de réfugiés
  • 50:00 Nous avons eu recours à une aide extérieure.
  • 50:05 Nous avons bénéficié d'un énorme appui
  • 50:08 de la part de bailleurs qui se sont coordonnés :
  • 50:14 la Banque mondiale, l'Union européenne
  • 50:19 nous ont aidés bien évidemment,
  • 50:22 ont mis en place un appui budgétaire
  • 50:28 dont a bénéficié la Moldavie.
  • 50:31 Ceci nous a permis de mettre fin au déficit budgétaire.
  • 50:36 Et qu'en est il de nos emprunts ?
  • 50:45 Nous avons demandé à bénéficier d'un appui sous forme de dons,
  • 50:49 d'un appui budgétaire qui puisse être absorbé rapidement.
  • 50:54 Nous n'avons pas le temps d'attendre de grands projets au développement,
  • 51:00 d'attendre pour voir que les choses se passent.
  • 51:03 Donc, un appui budgétaire d'une part.
  • 51:07 Ensuite, ajuster les projets qui existaient déjà.
  • 51:11 Comme je vous le disais, nous connaissons une crise énergétique
  • 51:15 donc, il faut relever le rendement énergétique.
  • 51:20 Il faut adapter les systèmes existants,
  • 51:26 relever le rendement énergétique,
  • 51:30 parvenir également à résoudre cette crise
  • 51:44 Il nous a fallu également réduire
  • 51:57 les possibilités de mettre en danger notre développement économique,
  • 52:02 de voir une division ou une fragmentation de notre population.
  • 52:12 Éviter que les partis politiques ne mettent à profit
  • 52:16 la situation pour en bénéficier chacun.
  • 52:21 Donc, il s'agissait de mobiliser les ressources très rapidement,
  • 52:26 de maintenir la cohésion de notre société.
  • 52:32 La crise en Ukraine et la crise énergétique
  • 52:36 ont eu un impact sur la société moldave,
  • 52:40 c'est évident, et il fallait travailler pour maintenir la cohésion.
  • 52:43 [Kathleen Hays] Il fallait donc travailler tous ensemble.
  • 52:45 Je retourne vers Raouf.
  • 52:47 La sécurité alimentaire est une préoccupation majeure
  • 52:51 pendant la guerre et dû à la guerre en Ukraine.
  • 52:57 Que faites-vous pour alléger la faim
  • 53:02 et donner aux réfugiés une façon de gagner leur vie ?
  • 53:06 Ils doivent pouvoir manger.
  • 53:08 Et si vous êtes réfugié, vous avez besoin de moyens de subsistance aussi.
  • 53:16 [Raouf Mazou] Les pays qui sont le plus exposés à la crise,
  • 53:20 à l'impact de la crise se trouvent dans
  • 53:26 l'Europe de l'Est, le Moyen-Orient,
  • 53:32 d'autres lieux dans le monde.
  • 53:36 Je connais les retombées de cette crise de réfugiés.
  • 53:45 10 millions de réfugiés reçoivent une aide alimentaire directe.
  • 53:56 Le renchérissement des aliments aura bien évidemment un impact sur ce système,
  • 54:03 Sur cette assistance alimentaire.
  • 54:05 nous continuons de plaider en faveur de cette assistance.
  • 54:11 Comme vous le disiez, la meilleure façon d'atténuer l'impact de la crise
  • 54:16 est d'essayer de réduire la dépendance des réfugiés.
  • 54:22 Et pour cela,
  • 54:25 nous devons permettre aux réfugiés de contribuer
  • 54:28 à l'économie du pays d'accueil,
  • 54:32 de contribuer à la productivité de ce pays.
  • 54:41 Bien sûr, ils ont besoin d'appui, c'est évident.
  • 54:46 La Banque mondiale, comme nous le savons, a un programme également
  • 54:51 qui permet...
  • 54:55 aux gouvernements de réduire la dépendance vis à vis d'une aide extérieure.
  • 55:03 Nous faisons des choses innovatrices avec la Banque mondiale.
  • 55:08 Par exemple, un développement d'agriculture à petite échelle
  • 55:13 dans les pays d'accueil gérée par les réfugiés.
  • 55:18 Nous travaillons également avec le secteur privé.
  • 55:20 [RÉPONDRE À LA CRISE DES RÉFUGIÉS]
  • 55:23 Nous avons voulu
  • 55:25 lancer un partenariat prometteur avec l'IFC
  • 55:30 pour mettre en place une structure qui permettrait
  • 55:34 de renforcer le rôle du secteur privé,
  • 55:37 d'attirer le secteur privé
  • 55:41 afin d'améliorer la production,
  • 55:45 la productivité des pays d'accueil de ces réfugiés.
  • 55:51 [Kathleen Hays] La grande question, en réalité, est très simple.
  • 55:55 Comment peut-on aider les plus vulnérables ?
  • 55:58 Les femmes, les femmes qui ont des enfants, les enfants ?
  • 56:03 [Alejandra Botero] C'était d'ailleurs une de nos focalisations principales
  • 56:06 au niveau humanitaire et au moyen terme,
  • 56:10 l'inclusion sociale et économique.
  • 56:14 Pour ce qui est des chiffres, au statut temporaire,
  • 56:17 100 % de la population qui se trouve maintenant en Colombie
  • 56:22 a demandé à être admise à ce statut.
  • 56:26 700 000 l'ont déjà reçue.
  • 56:28 Lorsqu'ils se portent candidats, ils doivent remplir un questionnaire
  • 56:32 qui nous permet de mieux comprendre qui ils sont.
  • 56:36 Qui sont ces réfugiés ?
  • 56:37 Quel est leur degré d'éducation ?
  • 56:40 Quelles sont leurs qualifications professionnelles ?
  • 56:42 Cette information est fondamentale
  • 56:44 pour pouvoir cibler les populations les plus vulnérables.
  • 56:49 Un des problèmes les plus importants,
  • 56:51 c'est ce que cela a entraîné comme poids sur le logement.
  • 56:56 Ces personnes arrivent, passent par le système d'urgence,
  • 57:01 un système d'urgence, un système de santé notamment,
  • 57:07 qui coûte deux fois et demie plus que le système de santé établi en Colombie.
  • 57:14 Il faut donc que ces personnes puissent passer par le système déjà installé,
  • 57:20 le programme santé.
  • 57:21 Et nous travaillons également avec les autorités locales
  • 57:25 afin de savoir quels sont les hôpitaux qui accueillent le plus de réfugiés.
  • 57:30 55 % de la population qui entre dans le pays a moins de 24 ans.
  • 57:36 Il faut donc avoir une approche différenciée
  • 57:38 pour les petits enfants et les adolescents,
  • 57:44 l'Unicef le rappelait.
  • 57:47 Le taux d'analphabétisme de ces populations est plus élevé
  • 57:52 que celui des populations locales
  • 57:54 parce qu'ils voyagent depuis longtemps, ne fréquentent plus l'école.
  • 57:58 Il faut donc s'assurer qu'ils puissent maintenant,
  • 58:00 une fois arrivés dans le pays, retourner à l'école.
  • 58:04 C'est un énorme facteur.
  • 58:07 Nous avons également mis en place
  • 58:08 des programmes de formation professionnelle
  • 58:11 afin d'assurer que très rapidement, les personnes deviennent productives
  • 58:15 et soient à même de répondre aux besoins de leurs familles.
  • 58:19 Donc, si vous travaillez par exemple dans la construction
  • 58:22 grâce aux informations données
  • 58:25 lors de la candidature au statut temporaire,
  • 58:30 nous savons par exemple que cette personne
  • 58:32 pourra trouver un emploi dans la construction.
  • 58:36 Un exemple, nous avons mis en place un programme pilote
  • 58:40 avec 3000 Colombiens-Vénézuéliens
  • 58:45 et 1000 de ces personnes étaient vénézuéliennes.
  • 58:50 Nous le savons grâce à la certification
  • 58:53 et il faut qu'ils passent par cette filière de formation professionnelle
  • 58:57 de remise à niveau pour pouvoir obtenir un emploi.
  • 59:02 [Kathleen Hays] Donc nous avons des problèmes immédiats.
  • 59:04 Nous voyons comment il faut les gérer
  • 59:06 sur la base de toutes les activités des Nations unies notamment.
  • 59:16 Il est clair que toutes ces mesures ont des effets à long terme
  • 59:20 pour aider les personnes déplacées et les communautés d'accueil.
  • 59:23 Alors maintenant, tournons-nous vers une autre région du monde,
  • 59:26 la Cisjordanie,
  • 59:27 qui souffre de pannes d'électricité persistantes et imprévisibles.
  • 59:32 Une société locale est en train d'investir dans l'énergie solaire
  • 59:36 pour éclairer non seulement les salles de classe,
  • 59:38 mais aussi les avenirs.
  • 59:40 [Beit Hanina, Cisjordanie]
  • 59:41 Alors écoutons un des élèves nous parler de ce projet.
  • 59:44 [La scolarité d’Abdullah est perturbée par des coupures de courant incessantes.]
  • 59:47 L'Éducation d'Abdullah a été perturbée par des pannes d'électricité.
  • 59:50 [Les élèves se retrouvent sans ventilateurs, lumière ni ordinateurs]
  • 59:53 Ce qui laisse les étudiants sans éclairage et sans ventilateur.
  • 59:58 En hiver l'électricité est coupée presque tous les jours.
  • 01:00:02 Les professeurs se débattent pour nous enseigner
  • 01:00:06 parce qu'ils n'ont pas de choses comme les projecteurs.
  • 01:00:09 Nous ne pouvons pas allumer le chauffage dans nos salles de classe
  • 01:00:12 et donc nous avons froid presque tout le temps.
  • 01:00:15 Maintenant que des panneaux solaires ont été installés,
  • 01:00:18 les choses se sont améliorées.
  • 01:00:21 Il n'y a plus de panne d'électricité
  • 01:00:23 et les classes peuvent se poursuivre sans être interrompues.
  • 01:00:26 l'Éducation va aider les gens à lancer des entreprises
  • 01:00:30 et à employer d'autres personnes pour améliorer la situation du pays.
  • 01:00:35 Tant que nous aurons du soleil nous aurons de l'électricité
  • 01:00:37 et les choses s'amélioreront.
  • 01:00:42 [Réunions de printemps 2022, FMI, Groupe de le Banque Mondiale]
  • 01:00:46 Depuis Bichkek, en République Kirghize.
  • 01:00:50 Bienvenue aux Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale.
  • 01:00:56 [Kathleen Hays] Nous avons vu un exemple très intéressant
  • 01:00:59 de la façon dont les investissements du secteur privé
  • 01:01:03 et les investissements innovants
  • 01:01:05 peuvent vraiment changer la vie des gens au jour le jour.
  • 01:01:07 Voyons comment le secteur privé peut jouer son rôle,
  • 01:01:10 même dans des situations ou il y a des conflits
  • 01:01:12 ou une insuffisance d'institutions solides.
  • 01:01:16 Makhtar Diop est le Directeur Général de l'IFC
  • 01:01:19 un membre du Groupe de la Banque Mondiale
  • 01:01:21 et la plus grande institution mondiale de développement
  • 01:01:25 axée sur le secteur privé dans les pays émergents.
  • 01:01:26 Il va conduire notre prochaine discussion.
  • 01:01:28 [Réunions de printemps 2022, FMI, Groupe de la Banque Mondiale]
  • 01:01:30 [Makhtar Diop, Directeur Général, SFI] Merci Kathleen.
  • 01:01:32 Nous avons entendu parler des différentes crises
  • 01:01:35 qui frappent le monde.
  • 01:01:37 la guerre, les conflits, les déplacements forcés,
  • 01:01:40 les changements climatiques et bien sûr, la pandémie de la COVID-19.
  • 01:01:45 On nous a dit également que ces différentes crises exigent
  • 01:01:49 des partenariats innovatifs et des réponses collectives.
  • 01:01:52 Je dois dire que dans toute ma carrière,
  • 01:01:55 de toute ma carrière, je n'ai jamais vu une période
  • 01:01:58 avec autant de chocs tellement différents et des chocs d'une telle ampleur.
  • 01:02:03 Donc, nous faisons face à des défis multiples
  • 01:02:07 et dans un contexte géopolitique imprévisible.
  • 01:02:12 Dans le même temps, plus que jamais, nous savons que le secteur privé
  • 01:02:17 peut jouer un rôle pour promouvoir la paix et la sécurité.
  • 01:02:21 La situation, bien sûr, exige des mesures
  • 01:02:25 courageuses, audacieuses dans les parties les plus difficiles du monde.
  • 01:02:29 Nous devons être suffisamment persuasifs
  • 01:02:31 pour persuader nos partenaires du secteur privé à investir dans des pays fragiles.
  • 01:02:36 Mais nous savons aussi que le secteur privé
  • 01:02:39 peut aider à atténuer les risques dans ce contexte.
  • 01:02:44 Donc, je suis très heureux aujourd'hui d'accueillir Donald Kaberuka
  • 01:02:47 et Mary Nazzal, qui sont deux champions des investissements à haut impact.
  • 01:02:53 Ils vont nous expliquer comment le secteur privé peut être un moteur
  • 01:02:57 de croissance, même dans les situations les plus difficiles.
  • 01:03:00 Donald Kaberuka est très connu dans le monde et il est le président
  • 01:03:05 et partenaire de SouthBridge
  • 01:03:09 et le Haut Représentant
  • 01:03:13 aux Nations-Unies, sur la COVID-19 et le Fonds pour la paix.
  • 01:03:18 Il a aussi été pendant dix ans président de la Banque africaine de développement
  • 01:03:21 et avant cela, ministre des Finances du Rwanda.
  • 01:03:24 Donc une très longue expérience, très riche des politiques du développement.
  • 01:03:29 Marie est fondatrice des hôtels Landmark et 17 Ventures,
  • 01:03:34 une firme de conseil qui met l'accent
  • 01:03:37 sur la promotion des objectifs de développement de la Banque mondiale.
  • 01:03:42 En 2019, elle a été considérée comme l'une des meilleures femmes d'entreprises
  • 01:03:48 de la région et elle a fait un travail extraordinaire.
  • 01:03:51 Donald, commençons avec vous,
  • 01:03:53 je sais que vous avez une passion pour ce que vous faites
  • 01:03:56 en matière de fragilité pour remédier à cette situation de fragilité.
  • 01:03:59 À votre avis, quel rôle peut jouer le secteur privé
  • 01:04:03 en l'absence de gouvernement
  • 01:04:06 en fonctionnant de façon satisfaisante et en temps de conflit actif ?
  • 01:04:09 [DONALD KABERUKA - PDG Associé SouthBridge]
  • 01:04:11 Merci beaucoup, Makhtar, de m'avoir invitée.
  • 01:04:13 Je suis très heureux d'être ici et avec ma collègue également.
  • 01:04:16 Je dirais tout d'abord que
  • 01:04:17 lorsque j'étais président de la Banque africaine de développement,
  • 01:04:21 l'une des premières choses que j'ai faites
  • 01:04:23 a été de créer un département, un département à part entière justement
  • 01:04:26 pour traiter des questions de fragilité dans certaines régions d'Afrique,
  • 01:04:32 parce que moi, j'avais constaté que nous n'avions pas obtenu de bons résultats.
  • 01:04:37 Généralement, les institutions internationales
  • 01:04:39 récompensent les bonnes performances,
  • 01:04:41 mais en allouant des ressources basées sur la performance.
  • 01:04:47 Ce qui veut dire que les pays en situation de conflits
  • 01:04:50 ne pouvaient pas obtenir les ressources dont ils avaient besoin.
  • 01:04:53 Et donc, j'ai créé ce département
  • 01:04:55 et en deuxième lieu, j'ai reconnu que lorsque nous disons
  • 01:04:59 « situation de fragilité », en fait, ce que nous avons à l'esprit,
  • 01:05:03 ou ce que nous voulons dire, c'est qu'il n'y a pas vraiment
  • 01:05:06 d'institutions efficaces pour fournir les services,
  • 01:05:11 pour exercer leur rôle,
  • 01:05:14 par exemple des États où il n'y a pas suffisamment de services de sécurité
  • 01:05:20 qui ne fournissent pas suffisamment de services de sécurité
  • 01:05:23 ou qui eux-mêmes sont à l'origine de l'insécurité.
  • 01:05:26 Très souvent, les citoyens, dans ce cas-là,
  • 01:05:28 doivent mettre en place l'infrastructure nécessaire.
  • 01:05:30 Si vous prenez le cas de la Somalie, un État en faillite
  • 01:05:35 ou qui était un État en faillite pendant près de 40 ans,
  • 01:05:38 c'est la communauté des affaires
  • 01:05:40 qui a en fait préservé et maintenu
  • 01:05:45 l'État en fonctionnement, les hôpitaux, les écoles,
  • 1001 01:05:51,630 --> 01:05:55,020 les infrastructures nécessaires, en fait tout cela,
  • 01:05:55 ça venait des milieux d'affaires.
  • 01:06:00 Appuyé par des banques,
  • 01:06:03 des banques qui sont parvenues à effectuer
  • 01:06:07 ou qui aidaient aux transferts des fonds de l'extérieur.
  • 01:06:11 Donc,...
  • 01:06:12 ces fonctions peuvent être exercées de façon assez satisfaisante,
  • 01:06:15 même lorsque les États eux-mêmes ne peuvent pas les assurer.
  • 01:06:20 Alors…
  • 01:06:24 Mais…il y a des choses à garder à l'esprit.
  • 01:06:27 Les entreprises ne doivent pas nécessairement être énormes
  • 01:06:31 car lorsqu'on dit entreprises, on pense souvent au business.
  • 01:06:34 On pense souvent aux entreprises comme Microsoft ou d'autres, non.
  • 01:06:39 Il peut s'agir de toutes petites entreprises
  • 01:06:42 qui fournissent des biens et des services, qui assurent le transfert des paiements
  • 01:06:48 et qui, en fait, peuvent offrir des emplois.
  • 01:06:55 J'étais participant à un panel
  • 01:06:57 sur l'ancien Premier ministre du Royaume-Uni
  • 01:07:01 et des choses que nous regardions justement…
  • 01:07:05 quelles sont les possibilités de créer des petites entreprises de ce type ?
  • 01:07:08 Nous avons constaté que très souvent,
  • 01:07:13 Eh bien, ces petites entreprises que vous appelez le secteur informel,
  • 01:07:18 malheureusement, sont en fait les entreprises
  • 01:07:21 qui sont le plus à même de fournir les services et les emplois
  • 01:07:25 dont les gens ont besoin.
  • 01:07:26 et…
  • 01:07:28 En fait, dans ce cas, l'absence de pouvoirs publics,
  • 01:07:31 de gouvernement en quelque sorte,
  • 01:07:33 élimine des obstacles réglementaires à certaines de ses activités.
  • 01:07:39 Alors, je ne veux pas dire que ce soit nécessairement une bonne chose
  • 01:07:43 parce que nous avons besoin d'un environnement
  • 01:07:45 qui soit réglementé, qui permette de régler les différends, etc.
  • 01:07:49 Mais dans le cas de la Somalie en particulier,
  • 01:07:52 eh bien, il y a eu…
  • 01:07:55 on a mis en place des règles informelles,
  • 01:07:59 des mécanismes informels de règlement des différends.
  • 01:08:03 Et ce sont ces entreprises-là, beaucoup plus petites que Coca-Cola
  • 01:08:05 et d'autres, qui ont permis d'améliorer la situation.
  • 01:08:08 Donc, entreprises, ça ne veut pas dire toujours aux grosses entreprises.
  • 01:08:11 Ça veut dire qu'il y a un gouvernement
  • 01:08:14 qui ne contrôle pas toutes les parties du pays, qui n'a pas suffisamment
  • 01:08:17 de ressources budgétaires pour fournir les biens et les services nécessaires.
  • 01:08:21 Et donc les gens doivent survivre comme ils peuvent.
  • 01:08:23 Mais ce qui existe en abondance, ce sont justement les compétences
  • 01:08:28 et l'intelligence nécessaires pour ces petites entreprises.
  • 01:08:31 Ce qui est nécessaire, c'est d'identifier les personnes
  • 01:08:35 qui ont ces compétences,
  • 01:08:37 ces compétences pour fonctionner dans des environnements
  • 01:08:40 où les pouvoirs publics, les services publics
  • 01:08:42 ne peuvent pas fournir leurs services sans faire appel à de grosses entreprises.
  • 01:08:46 Autre chose,
  • 01:08:47 La Banque mondiale, il y a un certain temps,
  • 01:08:51 a mis en place quelque chose qui était tout à fait exemplaire.
  • 01:08:54 Elle a travaillé avec les gouvernements de certains pays d'Afrique.
  • 01:08:58 Moi, j'étais au gouvernement du Rwanda à l'époque
  • 01:09:00 et nous sommes convenus
  • 01:09:02 de renoncer à une certaine partie de notre allocation IDA
  • 01:09:06 pour financer une assurance…
  • 01:09:11 une compagnie d'assurance des risques
  • 01:09:14 qui justement était une entreprise
  • 01:09:17 qui reprenait sur elle les risques
  • 01:09:19 dans les cas où il y avait des risques pour le commerce.
  • 01:09:24 Bon, cet exemple serait difficile à reproduire à large échelle,
  • 01:09:29 mais il se peut qu'il y ait dans certains cas des pays
  • 01:09:32 qui sont disposés
  • 01:09:36 à utiliser une partie de leur allocation IDA
  • 01:09:39 pour assurer ce type…
  • 01:09:42 ou pour financer des opérations d'assurance des risques.
  • 01:09:46 Merci, merci.
  • 01:09:48 Je vous repasse la parole, Makhtar.
  • 01:09:51 [Makhtar Diop]
  • 01:09:52 Oui, je me souviens de m'être rendu moi-même en Somalie et de voir comment,
  • 01:09:58 le secteur privé fonctionnait dans ce pays.
  • 01:10:01 Mary, La situation est très différente pour vous en Jordanie,
  • 01:10:06 mais il y a beaucoup d'analogies
  • 01:10:08 avec ce qu'a dit Donald pour certaines parties de l'Afrique.
  • 01:10:11 Donc regardons votre expérience, vous êtes quelqu'un d'extraordinaire.
  • 01:10:15 Vous avez déménagé de Jordanie,
  • 01:10:18 vous avez ouvert une entreprise en Cisjordanie et à Gaza.
  • 01:10:24 Alors qu'est-ce qui explique le succès de votre modèle ?
  • 01:10:27 Qu'est-ce qui explique votre succès en général ?
  • 01:10:29 [Mary Nazzal-Batayneh Fondatrice, Landmark Hotels et 17 Ventures]
  • 01:10:31 Merci de cette question et merci de m'avoir invité.
  • 01:10:33 Je pense que l'importance du secteur privé
  • 01:10:38 dans tant de pays est énorme.
  • 01:10:42 Donc, notre travail ou notre modèle a toujours été au croisement
  • 01:10:48 des entreprises, de la justice sociale et des droits humains.
  • 01:10:51 Et notre affaire familiale…
  • 01:10:54 Landmark a toujours opéré en ayant à l'esprit les besoins de la communauté.
  • 01:11:00 Je pense que notre plateforme,
  • 01:11:03 nos clients, notre clientèle, nos employés
  • 01:11:08 montrent que les petites et moyennes entreprises ont vraiment la possibilité
  • 01:11:13 de procéder ou d'opérer à des changements pour le bien de tous.
  • 01:11:17 Nous pensons en fait…
  • 01:11:18 Notre devise est que nous pouvons faire des affaires
  • 01:11:22 et en même temps faire le bien.
  • 01:11:24 Nous avons plus exemples où il y a eu
  • 01:11:27 des cas de pauvreté, difficulté en matière d'agriculture
  • 01:11:31 et nous avons répondu à cela dans le cadre de nos activités.
  • 01:11:34 Nous avons établi des partenariats également avec des entreprises
  • 01:11:37 comme Endeavor pour mettre en place un hub d'innovation au sein de notre entreprise.
  • 01:11:43 Cela montre que le secteur privé est très souple
  • 01:11:47 et il peut s'occuper de choses qui vont au-delà de son modèle de base.
  • 01:11:54 Et nous pouvons même avoir la pandémie,
  • 01:11:58 cela montre que le secteur privé, le secteur public et la société civile
  • 01:12:04 doivent travailler main dans la main
  • 01:12:06 pour promouvoir la réalisation des objectifs de développement.
  • 01:12:14 Je crois que l'intervenant précédent a fait une remarque extraordinaire
  • 01:12:18 en ce qui concerne la taille des entreprises
  • 01:12:21 qui peuvent réellement faire la différence.
  • 01:12:24 Moi, je vous parle du point de vue
  • 01:12:26 d'une entreprise très petite, mais très inspirante : Cama.
  • 01:12:31 Une petite entreprise qui donne aux femmes dans toute la Jordanie
  • 01:12:37 les moyens de créer des produits artisanaux pour l'exportation.
  • 01:12:40 Et ça nous donne un exemple d'une entreprise
  • 01:12:43 qui crée des emplois pour les femmes qui en ont le plus besoin.
  • 01:12:45 Une autre entreprise dont je voudrais parler
  • 01:12:48 et que j'aide depuis dix ans, SEP JORDAN.
  • 01:12:51 Cette entreprise,
  • 01:12:53 c'est une petite entreprise qui crée des emplois dans les camps de réfugiés
  • 01:12:59 les plus pauvres en Jordanie, ceux qui sont les plus marginalisés.
  • 01:13:02 Vous avez parlé de Gaza dans votre introduction.
  • 01:13:05 Ces femmes viennent des camps de réfugiés de la zone de Gaza,
  • 01:13:09 mais c'est une entreprise sociale, ce n'est pas une entreprise sociale,
  • 01:13:11 c'est une entreprise, un business qui vraiment s'appuie
  • 01:13:15 sur les femmes et qui veut avant tout promouvoir la cause des femmes.
  • 01:13:18 Donc, quelle que soit votre entreprise ou que vous…
  • 01:13:25 qu'il s'agisse de broderie ou d'autres produits,
  • 01:13:29 vous pouvez toujours incorporer
  • 01:13:32 dans votre entreprise du travail d'intérêt social.
  • 01:13:38 Maintenant, nous pensons que tous les segments de la société,
  • 01:13:44 y compris le secteur privé, doivent travailler sur toutes ces questions.
  • 01:13:46 [Makhtar Diop]
  • 01:13:47 Mary, c'est très intéressant ce que vous venez dire.
  • 01:13:49 C'est une conversation
  • 01:13:51 que j'ai eue lorsque j'étais à la tête de l'Organisation des réfugiés.
  • 01:13:54 Quelque chose que Donald a bien vécu aussi en Somalie.
  • 01:13:58 donc travailler avec le Haut-Commissariat aux réfugiés
  • 01:14:04 pour créer des activités dans les camps.
  • 01:14:07 Mais vous avez tous les deux fait des observations très intéressantes.
  • 01:14:11 Il ne s'agit pas seulement des grosses entreprises.
  • 01:14:14 Les petites entreprises peuvent également créer ces marchés.
  • 01:14:19 Mais, que faut-il faire pour les attirer, pour les motiver ?
  • 01:14:25 Parce que ces entreprises
  • 01:14:26 n'ont pas toujours suffisamment de ressources financières.
  • 01:14:29 Elles entrent en activité dans un environnement difficile.
  • 01:14:33 Donc, de quoi ont-elles besoin ?
  • 01:14:35 De la part…
  • 01:14:37 sur le plan de la politique notamment.
  • 01:14:39 Donald Vous avez parlé de votre expérience,
  • 01:14:41 mais nous parlons de plus en plus des financements mixtes.
  • 01:14:44 Alors qu'en pensez-vous, Donald ?
  • 01:14:46 [Donald Kaberuka Président et directeur associé, SouthBridge]
  • 01:14:49 Eh bien, tout d'abord,
  • 01:14:55 ATI est une entreprise qui offrait des services de sécurité.
  • 01:15:06 Très souvent, ces ouvriers travaillent
  • 01:15:09 dans une situation d'insécurité énorme
  • 01:15:13 et personne n'y faisait rien.
  • 01:15:16 En Somalie, ils ont donc…
  • 01:15:20 créé leur propre entreprise de services de sécurité.
  • 01:15:25 Deuxièmement, un chose que j'ai dite au début, c'est que…
  • 01:15:30 des entreprises de grande taille,
  • 01:15:32 par exemple dans l'industrie minière
  • 01:15:37 trouvent toujours le moyen
  • 01:15:39 d'échapper à la réglementation
  • 01:15:44 pour des raisons qui leur sont propres.
  • 01:15:47 Mais…
  • 01:15:51 Ce qui est vraiment besoin, c'est que…
  • 01:15:57 quelqu'un…
  • 1171 01:15:59,200 --> 01:16:01,120 s'occupe…
  • 01:16:01 de tout l'aspect sécurité
  • 01:16:04 et la Banque a donc mis en place une série d'instruments
  • 01:16:09 d'atténuation des risques pour ces petites et moyennes entreprises.
  • 01:16:15 Des garanties partielles, des prêts
  • 01:16:19 à des conditions favorables afin qu'il puisse fonctionner à tous les niveaux.
  • 01:16:24 Ce n'est pas consacré aux grandes entreprises seulement.
  • 01:16:29 Ces prêts ont été très efficaces,
  • 01:16:32 c'est vrai, rapides, ont été efficaces.
  • 01:16:40 Et sont consentis
  • 01:16:44 à des entreprises de taille plus petites.
  • 01:16:52 Si on pouvait utiliser ne serait-ce qu'une partie du financement de l'IDA.
  • 01:16:59 Pour les consacrer à ce genre d'entreprise,
  • 01:17:03 ce serait une indépendance énorme pour le pays.
  • 01:17:08 Donc, il faut essayer de voir comment cela pourrait se faire.
  • 01:17:14 Bien sûr, pour commencer,
  • 01:17:15 il faut des informations, des données, des chiffres.
  • 01:17:19 Dans ces pays
  • 01:17:22 qui manquent d'infrastructures, où la sécurité fait défaut.
  • 01:17:28 Il faut pouvoir trouver des données,
  • 01:17:30 des informations et la Banque pourrait les fournir.
  • 01:17:35 Il faut aussi voir…
  • 01:17:41 comment on pourrait faire participer les institutions financières locales.
  • 01:17:48 La question de blanchiment d'argent
  • 01:17:53 et financement du terrorisme
  • 01:17:55 est devenue en quelques années une véritable menace.
  • 01:17:58 Des entreprises, des institutions bancaires
  • 01:18:02 ont été sanctionnées pour leurs activités.
  • 01:18:09 Et il était de toute façon très difficile de suivre la trace.
  • 01:18:21 Mais, il faut avoir des informations, à savoir :
  • 01:18:24 qui envoie de l'argent, qui reçoit l'argent.
  • 01:18:29 Il faut minimiser ces activités criminelles.
  • 01:18:36 Donc, ...
  • 01:18:39 disposer de données, des renseignements,
  • 01:18:44 consentir des prêts rapides et donner des garanties,
  • 01:18:50 toutes ses facettes doivent fonctionner ensemble.
  • 01:18:53 [Makhtar Diop]
  • 01:18:55 Je vais vous poser la même question à vous Mary
  • 01:18:57 qu'est-ce qui vous pousse à investir davantage
  • 01:19:00 et à faire plus que de ce que vous faites déjà ?
  • 01:19:04 Depuis 2018, nous travaillons
  • 01:19:08 pour créer le premier fonds d'investissement à financement combiné.
  • 01:19:17 L'idée fondamentale était d'atténuer les risques.
  • 01:19:23 Toute l'idée…
  • 01:19:25 à la base de ces financements combinés visait à attirer de nouveaux capitaux,
  • 01:19:30 des capitaux privés vers notre région.
  • 01:19:36 Dans mon optique, il est peut-être un peu tôt
  • 01:19:39 pour dire si ce degré d'innovation a véritablement l'effet souhaité,
  • 01:19:45 à savoir faire bouger les capitaux qui doivent véritablement bouger.
  • 01:19:50 Il ne s'agit pas simplement d'avoir
  • 01:19:52 des DFI ou des bailleurs qui interviennent.
  • 01:19:58 Nous avons besoin de nouvelles garanties
  • 01:20:02 ainsi que de nouveaux investisseurs,
  • 01:20:05 et de nouveaux capitaux.
  • 01:20:08 Il faut donc changer la mentalité de l'investisseur.
  • 01:20:12 Par exemple, la Jordanie et la Palestine sont un exemple parfait
  • 01:20:18 de lieux vers lesquels ces capitaux d'impact
  • 01:20:22 pourraient s'acheminer.
  • 01:20:28 Il est clair que…
  • 01:20:31 nous disposons d'un capital
  • 01:20:34 et de structures qui nous permettent de promouvoir les ODD.
  • 01:20:39 Nous investissons aussi dans des entreprises
  • 01:20:42 qui offrent une augmentation de la participation
  • 01:20:45 des femmes, surtout aux niveaux de direction.
  • 01:20:48 Nous investissons dans des entreprises qui embauchent des réfugiés,
  • 01:20:54 qui sont inclusives lorsqu'il s'agit de personnes présentant un handicap.
  • 01:21:00 Donc, il faut identifier ces entreprises,
  • 01:21:03 augmenter les montants de capitaux et le nombre d'investisseurs
  • 01:21:08 qui ont les yeux tournés vers autre chose que le bilan final.
  • 01:21:14 Il faut investir aussi dans des actions climatiques qui renforcent
  • 01:21:18 la transparence, particulièrement lorsqu'il s'agit de réglementation.
  • 01:21:24 Et il faut penser à la fiscalité.
  • 01:21:26 Et il faut que l'environnement pour tous
  • 01:21:28 les investisseurs soit un environnement sain.
  • 01:21:31 Les choses sont difficiles en Palestine en raison des réalités de terrain.
  • 01:21:36 Mais dans un pays comme la Jordanie, qui est stable avec un écosystème florissant.
  • 01:21:43 Il faut continuer de travailler.
  • 01:21:46 La Jordanie a récemment créé un Ministère de l'investissement
  • 01:21:50 qui donnera son appui afin que tous les services se fournissent
  • 01:21:55 en sécurité lorsqu'ils investissent en Jordanie.
  • 01:21:59 [MAKTHAR DIOP] Merci à nos deux invités,
  • 01:22:02 c'est une excellente discussion, qui a soulevé tellement d'idées
  • 01:22:07 intéressantes et qui nous ont fait part de leur expérience,
  • 01:22:11 et rappelé des choses très importantes
  • 01:22:15 et qui peuvent nous encourager
  • 01:22:18 à travailler davantage encore dans les pays en conflit, pays fragiles.
  • 01:22:22 Il y a une convergence d'idées à propos des institutions financières,
  • 01:22:25 de la taille des entreprises dans lesquelles on peut investir.
  • 01:22:30 Vous avez parlé de la sécurité,
  • 01:22:32 vous avez parlé de financement, de financement mixte.
  • 01:22:37 C'est à dire avoir davantage de ressources
  • 01:22:39 pour permettre aux entreprises de connaître la première perte,
  • 01:22:43 d'avoir, véritablement à plus long terme un impact social sur ces pays.
  • 01:22:49 Et bien..
  • 01:22:50 nous travaillerons à augmenter la taille des financements mixtes afin de mobiliser
  • 01:22:56 davantage de ressources de la part des pays bailleurs
  • 01:22:59 et nous nous tournerons envers l'IDA qui a un guichet
  • 01:23:04 pour les pays et les situations fragiles
  • 01:23:07 de redoubler d'efforts.
  • 01:23:10 Parvenir à créer des PME, comme vous l'avez mentionné,
  • 01:23:14 afin d'avoir un impact accru sur la situation sociale et économique du pays.
  • 01:23:20 C'est cela le programme d'activités pour les prochaines années.
  • 01:23:23 Nous félicitons auparavant de pouvoir travailler avec vous.
  • 01:23:26 Merci de nous avoir fait part de vos idées.
  • 01:23:29 Et nous nous retrouverons.
  • 01:23:31 À bientôt.
  • 01:23:32 [Réunions de printemps - 2022 FMI - Goupe Banque Mondiale]
  • 01:23:37 Sri Sridhar me rejoint maintenant
  • 01:23:39 et elle a suivi la conversation en ligne sur les médias sociaux.
  • 01:23:43 Nous souhaitons savoir ce que l'on dit sur les réseaux et en ligne.
  • 01:23:48 Il y a tellement d'agents, d'institutions qui ont aidé, donc, dis alors
  • 01:23:52 quelles sont les choses qui ont le plus intéressé ?
  • 01:23:56 Du monde entier, de l'Inde, de la France, des Philippines,
  • 01:23:58 {\an8}[Srimathi Sridhar
  • 01:24:00 {\an8}Responsable de la communication, Groupe de la Banque mondiale¨]
  • 01:24:02 de l'Égypte, du Kenya, de Malaisie et bien sûr les Etats-Unis.
  • 01:24:05 On nous a répondu.
  • 01:24:10 On nous a rejoint sur Twitter, Facebook, Instagram et LinkedIn.
  • 01:24:17 Et on parlé de la nécessité pour les communautés de résoudre
  • 01:24:21 les causes de la fragilité des conflits, inégalités notamment insécurité,
  • 01:24:28 mais aussi comment offrir un abri aux plus vulnérables,
  • 01:24:31 notamment les réfugiés.
  • 01:24:33 Voici certains des commentaires que nous avons en vue de Priscila au Brésil.
  • 01:24:40 Les pays devraient acheminer leurs ressources pour aider les personnes
  • 01:24:43 et les pays les plus vulnérables dans des temps fragiles et adversité
  • 01:24:48 et une large coopération mondiale et plus de sagesse pour résoudre des problèmes
  • 01:24:52 tels que le changement climatique et la pauvreté.
  • 01:24:55 Commentaire suivant sur Facebook du Kenya.
  • 01:25:00 Certains des conflits se présentent
  • 01:25:02 dans les zones les plus éloignées et isolées des pays.
  • 01:25:06 Pour créer une solution à long terme et assurer une paix durable,
  • 01:25:09 les gouvernements et les partenaires au développement devraient ouvrir
  • 01:25:12 ces régions grâce à un développement de leurs infrastructures.
  • 01:25:19 Et finalement, sur Instagram, on parle des femmes et des enfants.
  • 01:25:25 Offrir un appui aux pays fragiles
  • 01:25:27 commence par offrir un appui aux femmes et aux enfants.
  • 01:25:30 [Kathleen Hays]
  • 01:25:31 Nous parlons de femmes et d'enfants, des questions.
  • 01:25:34 Alors quels sont les résultats du sondage ?
  • 01:25:37 Décision très difficile à prendre.
  • 01:25:39 [Sri Sridhar]
  • 01:25:41 Je rappelle les possibilités
  • 01:25:44 Quelle devrait-être la première priorité
  • 01:25:46 pour un pays qui a des conflits et des fragilités.
  • 01:25:48 Si ces options étaient proposées protection sociale pour les pauvres
  • 01:25:52 et réseau de l'insécurité alimentaire incluant les groupes vulnérables,
  • 01:25:57 la survie des entreprises locales pour parler de paix et résolution
  • 01:26:01 de conflits ou résoudre la violence au foyer et interpersonnelle.
  • 01:26:08 [Kathleen Hays] Alors à votre avis, insécurité ou aider les pauvres ?
  • 01:26:15 Je pense qu'insécurité alimentaire et protection sociale.
  • 01:26:22 [Sri Sridhar] Voyons comment le spectateur a voté, vous le voyez ici ?
  • 01:26:28 23 % pour qui est la première priorité de la politique sociale pour les pauvres
  • 01:26:32 22 % dépensant en insécurité alimentaire, 11 % qui les ont de l'érable.
  • 01:26:37 7 % la survie des entreprises locales.
  • 01:26:41 28 % pour parler de paix et de résolution de conflits
  • 01:26:46 et 9 % résoudre la violence au foyer
  • 01:26:49 et la violence interpersonnelle.
  • 01:26:51 On doit dire que la paix et la solution à un conflit est un élément vital...
  • 01:26:57 Merci.
  • 01:26:58 Merci d'avoir fait un excellent travail avec les médias sociaux.
  • 01:27:02 {\an8}[Niamey, Niger]
  • 01:27:06 Depuis Niamey, au Niger.
  • 01:27:08 Soyez les bienvenus aux Réunions de printemps de la Banque mondiale.
  • 01:27:14 [Kathleen Hays]
  • 01:27:17 Je me retrouve à l'atrium de la Banque mondiale avec Soukeyna Kane
  • 01:27:22 directrice du Groupe Fragilité, conflit et violence de à la Banque mondiale
  • 01:27:28 Et Aisha Williams,
  • 01:27:30 Directerice pour les financements mixtes et la stratégie institutionnelle de l'IFC.
  • 01:27:35 Résumons ce que nous avons entendu au cours de la dernière guerre.
  • 01:27:40 Nous vivons dans un monde risqué pluridimensionnel, guerres, pandémies,
  • 01:27:45 institutions faibles, tensions sociales, insécurité alimentaire, inégalités,
  • 01:27:49 changements climatiques, impact sur les vies humaines
  • 01:27:52 et particulièrement sur celles les plus vulnérables.
  • 01:27:54 Les économies affectées par les conflits et fragiles ont besoin des investissements
  • 01:27:59 d'un secteur privé fort pour créer des emplois,
  • 01:28:04 générer de la croissance économique, des revenus
  • 01:28:06 construire de l'infrastructure des institutions efficaces et responsables
  • 01:28:11 sont cruciales pour prévenir et répondre aux conflits.
  • 01:28:15 Les déplacements forcés sont une crise à l'échelle mondiale.
  • 01:28:18 Mais, si on la gère
  • 01:28:20 grâce à la politique d'inclusion, nous l'avons vu en Colombie,
  • 01:28:23 les réfugiés sont à même de contribuer à la prospérité sociale
  • 01:28:28 et économique de leurs communautés d'accueil.
  • 01:28:31 Bien, voyons en ce que ce Soukeyna et Aisha William pensent.
  • 01:28:35 Nous avons une question de Patrice : Comment la Banque mondiale gère -t- elle
  • 01:28:42 les situations sociales, les tensions dans les zones de conflits,
  • 01:28:45 dans des zones ou des pays qui accueillent les réfugiés.
  • 01:28:51 Que fait on dans une zone en conflit ?
  • 01:28:53 Merci, Kathleen.
  • 01:28:56 {\an8} Soukeya Kane
  • 01:28:58 {\an8}Directrice, groupe Fragilité, conflit et violence, Banque mondiale
  • 01:28:55 Il est crucial que la banque
  • 01:28:58 se penche sur les questions lorsqu'il y a un conflit social.
  • 01:29:07 En faisant plusieurs choses.
  • 01:29:08 D'abord, comprendre à fond
  • 01:29:13 la source ou les sources du conflit et ce que nous pouvons faire
  • 01:29:19 pour construire la résilience au sein de ces communautés.
  • 01:29:23 La banque a investi des montants importants de ressources
  • 01:29:27 pour comprendre quels sont les moteurs de la fragilité,
  • 01:29:31 les leviers de la fragilité et traduit ces leviers des fragilités
  • 01:29:38 en projets de développement.
  • 01:29:42 C'est la première chose que nous faisons.
  • 01:29:44 Ensuite, Kathleen, et nous l'avons vu aujourd'hui,
  • 01:29:49 Les personnes déplacées par la force
  • 01:29:54 ont plus que doublé au cours de la dernière décennie.
  • 01:29:59 Il faut donc pouvoir gérer cet énorme flux de personnes
  • 01:30:05 qui proviennent des pays tels que l'Afghanistan, le Yémen,
  • 01:30:09 la Somalie, la Syrie et maintenant l'Ukraine.
  • 01:30:13 Et n'oublions pas les pays du Sahel.
  • 01:30:16 C'est la grande focalisation des interventions actuelles.
  • 01:30:20 Nous nous axons
  • 01:30:24 sur le court, le moyen et le long terme, en essayant d'offrir un accès
  • 01:30:30 à des services de base, à des infrastructures de base.
  • 01:30:35 Offrir également une protection sociale
  • 01:30:38 non seulement aux réfugiés, mais aussi aux communautés d'accueil.
  • 01:30:44 Et en le faisant, bien sûr,
  • 01:30:46 il faut forger de forts partenariats solides car nous ne pouvons pas
  • 01:30:51 tout faire seul.
  • 01:30:52 Dans le besoin de partenariat pour l'humanitaire,
  • 01:30:57 offrir une aide à ces populations déplacées.
  • 01:31:01 À la suite de cela, nous l'avons vu d'ailleurs,
  • 01:31:05 ce qui s'est passé en Colombie, un pays comme la Colombie ou le Pérou.
  • 01:31:10 Ou des interventions à des partenariats multisectoriels ont pu véritablement
  • 01:31:17 offrir un appui à ces personnes déplacées tout autant qu'aux communautés d'accueil.
  • 01:31:22 [Kathleen Hays] Oui, des exemples extraordinaires
  • 01:31:25 qui sont de grands enseignements.
  • 01:31:27 Aïcha, Une question que nous présente Amédy ?
  • 01:31:30 En arabe.
  • 01:31:33 L'inclusion financière est une question délicate,
  • 01:31:39 mais qui requiert des solutions urgentes.
  • 01:31:43 Il y a en effet bien des facettes à l'inclusion financière.
  • 01:31:46 Mais, que suggérez-vous pour encourager et parvenir à l'inclusion financière ?
  • 01:31:52 [Aisha Williams] Merci de n'avoir pas posé la question arabe.
  • 01:31:56 Je commencerai par là.
  • 01:31:58 Ça aurait été un défi supplémentaire.
  • 01:32:00 L'inclusion financière est essentielle
  • 01:32:02 pour le développement et nous pensons à la Banque mondiale que le secteur privé
  • 01:32:07 a un rôle très important à jouer à l'appui de l'inclusion financière.
  • 01:32:11 Quelques chiffres.
  • 01:32:13 Neuf sociétés sur dix dans les marchés
  • 01:32:15 émergents sont des PME ou microentreprises
  • 01:32:19 qui contribuent à hauteur de 50 % au PIB et 60 à 70 % à l'emploi.
  • 01:32:26 {\an8} LIVE : les réponses à vos questions
  • 01:32:26 Donc,
  • 01:32:27 appuyer ces entreprises c'est crucial pour appuyer le développement dans ces pays.
  • 01:32:34 On peut le faire de diverses façons.
  • 01:32:37 À l'IFC, nous travaillons avec des PME
  • 01:32:40 grâce à des intermédiaires financiers qui offrent des prêts.
  • 01:32:44 Et qui sont rétrocédés aux clients PME en Haïti par exemple,
  • 01:32:50 se désole qui est une des institutions de microfinance
  • 01:32:55 la plus grande parmi les plus grandes du pays, qui offrent un appui aux petits
  • 01:32:59 entrepreneurs, aux femmes entrepreneurs, à de petits agriculteurs.
  • 01:33:03 L'innovation financière est un autre élément crucial ici.
  • 01:33:07 Au départ dans le passé,
  • 01:33:10 on a offert un appui aux PME grâce à des intermédiaires bancaires.
  • 01:33:15 On leur donnait de petits prêts,
  • 01:33:18 afin qu'elles puissent s'agrandir.
  • 01:33:20 Un programme de garantie de prêt offre des garanties
  • 01:33:25 aux banques et aux intermédiaires financiers
  • 01:33:28 afin qu'ils élargissent leurs portefeuilles de prêts
  • 01:33:32 en atténuant leurs risques grâce à leurs produits de garanties.
  • 01:33:38 Ceci permet d'élargir les segments de population que nous touchons.
  • 01:33:45 Les ressources financières sont certes importantes,
  • 01:33:48 mais le savoir faire technique est tout aussi important.
  • 01:33:51 Il faut, en effet, augmenter les capacités des PME et des intermédiaires financiers
  • 01:33:56 pour pouvoir atteindre les résultats que nous souhaitons tous.
  • 01:34:00 Grâce à nos services de conseil,
  • 01:34:03 nous offrons donc cet appui couplé
  • 01:34:05 à l'investissement financier pour promouvoir l'inclusion financière.
  • 01:34:11 [Kathleen Hays]
  • 01:34:13 Donc, en fait vous dites donnez leur un peu d'argent, donnez leur des ressources
  • 01:34:17 et c'est extraordinaire, ce qu'ils peuvent accomplir.
  • 01:34:20 Soukeyna, je reviens vers vous avec une question
  • 01:34:24 qui nous a été posée par Activiste Woman.
  • 01:34:28 Pourquoi les femmes se retrouvent-elles toujours victimes de la fragilité,
  • 01:34:32 en dépit de tous les efforts et de tous les mouvements de protestation ?
  • 01:34:37 Pourquoi se retrouvent-elles toujours comme cela en temps de crise ?
  • 01:34:38 {\an8} [Soukeyna Kane]
  • 01:34:40 {\an8}Directrice du Groupe Fragilité, conflit et violence, Banque mondiale
  • 01:34:43 Pourquoi pensons nous que les femmes vivant
  • 01:34:46 dans la stabilité et sans crise ne sont pas vulnérables ?
  • 01:34:50 En fait, les crises ne sont souvent que
  • 01:34:53 un élément qui vient amplifier les problèmes des femmes,
  • 01:34:57 qui vivent dans des situations de stabilité et de paix.
  • 01:35:00 En deuxième lieu,
  • 01:35:02 nous pensons que les femmes subissent
  • 01:35:08 les effets secondaires de la guerre, mais souvent,
  • 01:35:15 il s'agit en fait de tactiques délibérées et ciblées envers les femmes.
  • 01:35:20 Nous pensons les crises sont neutres
  • 01:35:25 du point de vue de l'égalité des sexes, mais c'est faux.
  • 01:35:29 On pense que la guerre affecte plus
  • 01:35:32 les garçons que les filles, mais ce n'est pas vrai.
  • 01:35:35 Regardez les écoles, par exemple.
  • 01:35:36 Les femmes en souffrent autant,
  • 01:35:38 les filles en souffrent autant que les garçons.
  • 01:35:41 Et beaucoup d'entre elles ne retourneront pas à l'école.
  • 01:35:44 Donc, nous devons, dans nos actions, être vraiment déterminés,
  • 01:35:49 délibérés en ce qui concerne nos travaux sur l'égalité des sexes.
  • 01:35:57 Nous devons nous en souvenir et garder cela présent à l'esprit,
  • 01:36:01 dans tout ce que nous faisons, d'abord, dans notre travail analytique,
  • 01:36:04 Dans les différents pays, nous devons poser la question de savoir
  • 01:36:10 quels sont les avantages d'une société plus inclusive.
  • 01:36:14 Parce que nous savons que lorsqu'une femme
  • 01:36:19 pardon, lorsqu'une société traite mieux ses femmes,
  • 01:36:21 et bien c'est là que cette société peut mieux prospérer.
  • 01:36:25 Ce n'est pas seulement une question
  • 01:36:27 de justice sociale, c'est une question de bonne logique économique
  • 01:36:31 que d'avoir davantage d'égalité entre les sexes,
  • 01:36:35 davantage d'opportunités économiques pour les femmes.
  • 01:36:39 C'est absolument fondamental
  • 01:36:41 pour notre travail dans les pays en situation de fragilité et de conflit
  • 01:36:46 et absolument essentiel de mettre les femmes au centre de nos travaux.
  • 01:36:50 Parce que pour la paix et la prévention des crises
  • 01:36:55 dans ce domaine, les femmes jouent généralement un rôle crucial.
  • 01:36:59 [Kathleen Hays] Oui, c'est tout à fait vrai.
  • 01:37:01 Je crois que vous avez vraiment touché au cœur de la question.
  • 01:37:05 Aisha, au Nigeria, il y a un grave problème d'insécurité au Nigeria
  • 01:37:09 qui décourage les investisseurs étrangers.
  • 01:37:12 C'est une question qui est vraie dans tout le monde, dans le monde entier.
  • 01:37:16 Alors, quel projet avez-vous ou quel plan avez-vous pour appuyer
  • 01:37:19 le gouvernement du Nigeria pour lutter contre cette situation ?
  • 01:37:21 [Aisha Williams] Une autre question excellente.
  • 01:37:23 L'insécurité, l'instabilité et bien sûr découragent l'investissement étranger.
  • 01:37:29 Les investisseurs ont vraiment besoin de stabilité pour déployer leurs fonds,
  • 01:37:34 donc, c'est essentiel que de s'attaquer à ce genre de problème,
  • 01:37:40 particulièrement pour l'IFC
  • 01:37:42 qui sont bien sûr ceux qui visent avant tout
  • 01:37:45 à encourager les investissements du secteur privé.
  • 01:37:49 Il faut bien reconnaître qu'il y a une distinction à faire parfois
  • 1500 01:37:53,368 --> 01:37:57,205 entre une perception d'insécurité et une insécurité effective.
  • 01:37:57 Et il faut vraiment voir là
  • 01:37:59 les défis que nous cherchons à relever, à l'intérieur notamment.
  • 01:38:05 La MJ fournit des assurances contre les risques non commerciaux.
  • 01:38:11 En fait, la perception de l'insécurité, de même que
  • 01:38:16 l'insécurité effective et en fait cela fournit une assurance
  • 01:38:22 contre les risques non commerciaux, comme par exemple
  • 01:38:25 les risques d'expropriation des actifs, etc.
  • 01:38:29 La IFC s'attaque à la question de la sécurité
  • 01:38:32 d'autre façon, notamment par le biais d'instruments
  • 01:38:36 de réduction des risques que nous associons à nos investissements.
  • 01:38:39 L'IFC, par exemple, peut investir dans une société
  • 01:38:45 dans un pays en situation de crise,
  • 01:38:47 mais en même temps fournir des financements mixtes.
  • 01:38:51 ou nous ajoutons des financements concessionnels à nos financements,
  • 01:38:56 à des conditions de marché pour essayer de nous attaquer à certains risques
  • 01:39:01 non commerciaux qui sont parfois associés à cet investissement en particulier.
  • 01:39:05 Donc, il y a différents outils que nous pouvons utiliser pour essayer
  • 01:39:10 de nous attaquer aux racines, aux causes mêmes de ces risques
  • 01:39:15 qui peuvent en fait vraiment découragér, dissuader les investisseurs
  • 01:39:18 de placer leur argent,
  • 01:39:20 leurs ressources dans certains pays.
  • 01:39:23 [Kathleen Hays] Oui, c'est excellent à savoir
  • 01:39:26 nous sommes très heureux
  • 01:39:28 d'avoir pu en parler aujourd'hui.
  • 01:39:31 Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à toutes ces questions.
  • 01:39:34 C'est une excellente façon d'arriver au terme de cet événement d'aujourd'hui.
  • 01:39:40 Je voudrais remercier tous ceux qui ont participé à cet événement
  • 01:39:46 et il y a encore beaucoup de choses qui nous attendent aujourd'hui.
  • 01:39:50 Une manifestation notamment sur le commerce et le développement.
  • 01:39:55 Demain, on examinera, on abordera la question du capital humain
  • 01:39:59 et nous en parlions justement dans notre dernière discussion.
  • 01:40:03 Vous pourrez aussi revoir tous les événements de cette semaine
  • 01:40:08 et revoir exactement tout ce que vous le souhaitez, notamment la discussion
  • 01:40:13 entre la banque et les dirigeants du FMI sur la réponse aux chocs globaux
  • 01:40:18 à la séance sur le potentiel de la révolution numérique a lancé
  • 01:40:23 la discussion sur le financement de l'action climatique.
  • 01:40:25 Vous retrouverez tout cela à Live.banquemondiale.org
  • 01:40:32 Vous pouvez aussi nous faire part de toutes vos observations
  • 01:40:35 sur ces Réunions de printemps en utilisant la #RESILIENTFUTURE.
  • 01:40:40 Merci beaucoup à tous, merci de votre attention.
  • 01:40:44 Merci à la Banque Mondiale de m'avoir invitée à animer cette séance
  • 01:40:48 Il a été une excellente occasion pour moi
  • 01:40:50 de rencontrer des personnes formidables.
  • 01:40:52 Merci à tous de votre attention et à très bientôt.

En première ligne contre la montée de la fragilité : collaborer et innover pour plus d'impact

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Ces derniers mois ont été marqués par une montée des menaces contre la stabilité, de l’Asie à l’Amérique latine en passant par l’Afrique. Et maintenant l’Europe, avec la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, il devient évident qu’aucun pays ne sera épargné par l’onde de choc causée par ce conflit. Face à cette situation, il est urgent que la communauté internationale unisse ses forces pour déployer des approches inédites et novatrices en soutien aux pays fragiles ou touchés par un conflit.

Les pays en situation de fragilité, conflit et violence risquent de concentrer les deux tiers de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté d’ici à 2030. Par conséquent, nous aurons du mal à éradiquer l’extrême pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée sans résoudre les défis que rencontrent ces pays.

Dans son allocution liminaire, le président du Groupe de la Banque mondiale David Malpass a décrit les efforts nécessaires pour aider les populations qui vivent dans des environnements fragiles ou en proie aux conflits, en soulignant que les acteurs du développement ne doivent pas attendre la fin d'un conflit pour agir et commencer à reconstruire.

Comment rester engagés en cas de crise et faire preuve d’innovation pour relever ces défis ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre les partenaires et représentants nationaux réunis pour l’événement. À l’instar du Premier ministre yéménite Maeen Abdulmalik Saeed, qui a insisté sur la nécessité de tirer les leçons de chaque crise et de continuer à adapter nos approches.

De l’avis de tous les intervenants, les partenariats — avec les gouvernements, les acteurs du développement, le secteur privé et la société civile locale — sont essentiels pour travailler dans les situations de crise et être en mesure de répondre aux besoins des réfugiés et des populations qui les accueillent. L’intégration des réfugiés dans les communautés hôtes a des bienfaits qui peuvent être maximisés et capitalisés au profit de tous. Le secteur privé et les investisseurs doivent évoluer et changer de mentalité pour promouvoir l’inclusion des femmes, des réfugiés et des personnes handicapées.

Dans un contexte de plus en plus fragile, nous devons travailler avec nos partenaires pour rester engagés dans des environnements difficiles. Comme l’a dit Victor Ochen dans son témoignage, « l’espoir est le ciment le plus solide de l’humanité ».

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