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L'avenir numérique pour tous se prépare maintenant !

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Pouvoir apprendre, travailler ou effectuer des transactions en ligne : l'accès au numérique revêt une importance cruciale dans le quotidien des populations du monde entier. Une connectivité numérique de base est un préalable indispensable à la résolution d’un grand nombre des défis les plus pressants du monde. Pourtant, près de 3 milliards de personnes n’avaient toujours pas accès à l’internet en 2022, 1,4 milliard ne sont pas bancarisées et 850 millions d’individus ne possèdent pas de pièce d’identité officielle. La grande majorité de ces exclus vivent dans les pays en développement.   

Afin d’accélérer la transition numérique, il faut accroître les investissements, l’innovation et les partenariats, tant dans le secteur public que privé. En améliorant la couverture haut débit, les infrastructures publiques numériques et les compétences digitales, on donnera aux générations futures les outils et les clés pour participer pleinement à l’économie mondiale. Cet évènement présente les éléments essentiels au développement des économies numériques et la manière dont on peut amorcer des actions et des investissements qui garantiront un avenir connecté pour tous.

[Lerato Mbele] Bonjour et bienvenue aux assemblées annuelles 2023 du Groupe de la Banque mondiale et du FMI. Je m'appelle Lerato Mbele et nous sommes en direct à Marrakech, au Maroc. Avant de commencer, je tiens à exprimer ma solidarité à l’égard du séisme dévastateur qui a frappé le Maroc le mois dernier. En ce moment très difficile, nous sommes ici en tant que communauté mondiale pour soutenir le Maroc et son peuple. Aujourd'hui, nous parlons des fondements numériques qui rendent les pays et les communautés plus résilientes alors qu'ils réagissent aux catastrophes, favorisent la prospérité des entreprises, élargissent l'accès aux financements et stimulent la croissance de l'emploi. Il s'agit d'une session interactive. Partagez vos réflexions sur ce sujet à tout moment en utilisant le mot-dièse #WBMeetings. N'hésitez pas à nous envoyer vos questions, soit en ligne sur worldbank.org, soit en personne en utilisant les codes QR affichés devant vous. Nous aurons deux panels aujourd'hui, mais nous allons commencer par une discussion sur comment poser une fondation pour ouvrir la voie à la transformation numérique. Mesdames et messieurs, veuillez vous joindre à moi pour accueillir Madame Ghita Mezzour, ministre de la Transition numérique et de la Réforme administrative du royaume du Maroc. Nous avons également Madame Ursula Owusu-Ekuful, ministre de la Communication et de la Numérisation du Ghana et Axel Van Trotsenburg, directeur général de la Banque mondiale. Merci d'être là avec nous. Je vais commencer par vous, Axel. En termes de définition, nous parlons de fondement numérique et il me semble  que ça a été une définition élargie de la numérisation. C'est un changement de terminologie. Que sont les fondements numériques et pourquoi est-ce que la terminologie parle maintenant de fondement ?

[Axel Van Trotsenburg] Tout d'abord, la manière dont je pense à la numérisation, c'est combien de personnes ont accès et combien n'ont pas l'accès. Je reviendrai sur les fondements, mais il faut garder à l'esprit lorsque nous parlons de numérisation et des événements comme l'Assemblée annuelle, pourquoi est-ce que cela ressort ? Dans des pays industrialisés, 9 personnes sur 10 ont accès aux services numériques. Dans des pays à faibles revenus, 2,7 milliards de personnes n'ont aucun accès à Internet, ce qui signifie 35 % de la population mondiale. Et donc, il est important de dire que si nous souhaitons éviter que les pays ne soient laissés pour compte, soit la fracture numérique, nous devons traiter de la question de la numérisation et donc il faut parler des fondements numériques. Il faut faciliter la connectivité qui soit abordable, rapide et qui nécessite la construction de toute une infrastructure numérique, des infrastructures publiques qui sont nécessaires. Les infrastructures consistent en deux aspects. Dans les grandes villes, vous avez besoin d'infrastructures dans l'ensemble du pays, y compris les régions rurales et il faut les compétences numériques également. Donc, il faut avoir des formations et il faut que l'ensemble du système éducatif soit préparé pour cela. Pourquoi le faisons-nous ? Pour réduire la fracture numérique afin de permettre aux personnes d'avoir un accès. Il faut construire sur ces fondements la connectivité et les compétences et c'est sur ceux-là que nous devons nous concentrer. Donc, les infrastructures, mais également les parties soft, l'utilisation, l'accès, l'abordabilité et les connaissances.

[Lerato Mbele] Ministre Mezzour, pouvez-vous nous donner la perspective marocaine ? Lorsque nous parlons de fondement numérique, comment soutiennent-t-ils les services publics, surtout concernant la tragédie dont a été victime le Maroc ?

[Ghita Mezzour] Au Maroc, Sa Majesté le roi Mohammed VI, lorsqu'il parle du numérique, il l'utilise comme un levier pour le développement économique et social et pour le développement humain. Donc nous ne faisons pas le numérique pour le numérique, mais dans le but de servir la société, de servir l'être humain. Nous parlons de connectivité. Au Maroc, nous avons 90 % de connexion, donc 9 Marocains sur 10 ont accès. C'est impressionnant. Nous avons l'une des meilleures infrastructures télécoms en Afrique et le pays a mis en place un fonds spécial pour relier les endroits où il n'y a pas beaucoup de population. Le gouvernement aide à relier les zones rurales où il n'y a pas beaucoup de personnes. Donc en 2018, plus de 10 000 localités qui n'avaient aucune couverture Internet ou une faible couverture Internet devaient être couvertes. Grâce à ce fonds, aujourd'hui, 96 % de ces zones sont couvertes, ont la 4G et un bon Internet. Par rapport au séisme, l'électricité est tombée en panne, mais en moins de 12 heures, 95 % de la connectivité Internet est revenue à la normale grâce aux efforts énormes pour restaurer l'électricité. Le séisme s'est déroulé dans des zones reculées montagneuses, mais il y a des efforts qui ont été consentis pour que cette station puisse fonctionner et pour que les secouristes puissent avoir accès à ces populations. Nous avons des infrastructures très résilientes et nous relions même les endroits les plus reculés du Maroc. Donc, il y a un accès large et une bonne connectivité. Et dans une tragédie, les personnes ont pu utiliser cette technologie pour obtenir de l'aide.

[Lerato Mbele] Oui, fantastique. Ministre du Ghana, Ursula Owusu-Ekuful, j'aimerais parler de la résilience et la notion d'inclusion. Lorsque nous parlons de fondement numérique que nous agissons, on développe la résilience. Pouvez-vous nous donner une idée de l'expérience ghanéenne, surtout l'inclusion pour les femmes ?

[Ursula Owusu-Ekuful] Merci. C'est essentiel de ne pas perdre de vue le fait que 50 % de la population du monde est féminine, même si, traditionnellement, la technologie numérique et les sciences ont été perçues comme dominées par les hommes. Au Ghana, nous essayons délibérément d'inclure les femmes et nous avons plusieurs programmes, du primaire jusqu'à la population active, pour inclure ces femmes. Nous avons des programmes TIC pour les jeunes de 9 à 16 ans pour étudier les avantages de la technologie numérique. Nous avons formé 5 000 personnes tous les ans dans les zones les plus reculées du pays. En plus, nous avons un programme de mentorat actif où les femmes des technologies passent une journée avec ces filles et les encouragent, les motivent, partagent leurs expériences avec elles. De plus, ceux qui n'ont jamais vu d'ordinateur sont en train de construire leur propre site web et des jeux simples et aspirent à devenir ingénieurs dans les nouvelles technologies. Donc en très peu de temps, nous avons changé la perception du monde. Nous avons vu, nous avons poussé et donc maintenant, les jeunes hommes disent : « Mais ne nous oubliez pas ! » Nous avons aussi des garçons dans les TIC. Nous avons un programme pour les compétences numériques, un programme de lycéens. Ce n'est pas uniquement pour les élèves, mais également pour les agriculteurs et pour les petits entrepreneurs. Nous les aidons à développer des compétences TIC pour les femmes entrepreneurs. Nous avons un programme numérique qui cible les jeunes et même des personnes souffrant d'handicap. Nous souhaitons développer les technologies numériques, capitaliser sur ces technologies pour rendre la vie plus simple et nous démystifions cela. Nous souhaitons montrer aux personnes que ce n'est pas uniquement réservé aux hommes. Lorsque les femmes s'engagent, nous voyons comment elles utilisent des réseaux sociaux pour acquérir de nouvelles compétences, de nouvelles professions, accéder aux marchés qui leur seraient autrement fermés et elles utilisent des outils de financement innovants également pour obtenir des solutions de paiement. Nous avons vu la technologie en action à tous les niveaux, du primaire jusqu'aux petits entrepreneurs.

[Lerato Mbele] Donc c'est un effort délibéré pour autonomiser les filles et leurs mères. J'ai juste une petite histoire à vous raconter. Chez moi, en Afrique du Sud, tout le monde est bancarisé là- bas, même s'ils n'utilisent pas beaucoup les services numériques. Mais l'exposition a tout son sens, car les marchands peuvent cacher leur argent jusqu'à ce qu'ils réalisent  que la bancarisation et les plateformes font que vous pouvez échanger en temps réel, donc c'est fantastique. Axel, j'aimerais vous poser une question, à savoir comment une organisation comme la Banque mondiale peut aider les pays à rattraper le retard plutôt que d'être en retard ? Les pays fragiles, les pays les moins avancés, les frontières.

[Axel Van Trotsenburg] Je pense que nous devons adopter une approche plurielle. Nous devons aider les pays avec, par exemple, les cadres réglementaires pour mettre tout cela en place. Nous devons demander aux pays comment nous pouvons les aider à mettre en place les infrastructures. Il faut également réfléchir à comment nous pouvons aider et mobiliser le secteur privé, surtout dans le numérique, où vous pouvez beaucoup compter sur le secteur privé. Cela signifie qu'il faut le faire non seulement dans la finance, nous pouvons le faire dans les foyers, dans les infrastructures, dans l'éducation et dans tous les domaines. Nous nous rendons compte que c'est tellement important et c'est reconnu. Quand vous allez dans une réunion comme une réunion du G20, vous entendez les chefs d'État parler de la fracture numérique, des défis énormes et de comment la numérisation va transformer le monde. Cela signifie qu'il faut accorder une grande priorité à tout cela et nous avons décidé de créer une vice-présidence pour cela, pour réellement rassembler tous les efforts en matière de numérisation. Nous souhaitons rassembler tout cela avec les données, car les données explosent de manière exponentielle. Et enfin, cela implique les fonds qui doivent être rendus disponibles et notre programme numérique connaît beaucoup de demandes. Personnellement, je pense que nous souhaitons être encore plus ambitieux, surtout en Afrique. L'Union africaine a pris des décisions importantes en matière de numérisation. Dans quelle mesure pouvons-nous utiliser les ressources concessionnelles de l'Association internationale de développement pour aboutir à une initiative panafricaine afin d'accélérer ce processus ? Car le temps n'est pas de notre côté, nous devons accélérer. Et enfin, la Banque mondiale peut comparer les bonnes pratiques, les expériences, les mauvaises, les bonnes et les moins bonnes, et partager cela pour éviter des erreurs et capitaliser sur les réussites que nous voyons.

[Lerato Mbele] L'une des choses importantes que vous avez dites et sur laquelle je voudrais insister, c'est qu'au groupe de la Banque mondiale, la transformation numérique est tellement importante qu'elle est devenue un super-portefeuille qui se trouve au niveau du vice-président. Madame la Ministre, quelles sont certains des principales contraintes auxquelles vous êtes confrontée dans le domaine de la transformation numérique ? Quels sont les risques et les menaces ?

[Ursula Owusu-Ekuful] L'un des principaux risques, et je tiens à remercier la Banque mondiale pour l'action mise sur la transformation numérique. Le défi est le financement de nos projets de transformation numérique. nous sommes engagés à bâtir le réseau 4G. Seulement une fraction de notre population a accès à l'allongement de la haute vitesse. Sans cet accès, on ne peut pas participer à la quatrième révolution industrielle. Et Axel a dit qu'on a besoin d'infrastructures, de compétences et d'un accès à coût abordable à ces infrastructures. Comme nos pays sont en difficulté et évincés de plus en plus des marchés de capitaux internationaux, nous devons trouver d'autres moyens de financer le développement de nos infrastructures en nous appuyant sur des partenariats public-privé. L'un des autres domaines qui nous préoccupe le plus, c'est la cybersécurité. Nous ne pouvons pas nous débarrasser des infrastructures numériques sans protéger nos données. Tant de choses en dépendent. Tous les secteurs sont connectés et c'est pourquoi nous devons renforcer la cybersécurité pour protéger les infrastructures, applications et services. Nous avons adopté une loi sur la cybersécurité et créé une autorité sur la cybersécurité au cours des quatre dernières années. Nous avons un comité conjoint de cybersécurité qui rassemble le secteur public et le secteur privé. Nous accordons des licences de cybersécurité et nous sommes déterminés à renforcer nos capacités en matière de cybersécurité aussi. À la fin de cette année, en novembre, nous allons accueillir la première conférence mondiale sur le renforcement des capacités en matière de cybersécurité sous la houlette de la Banque mondiale, du Fonds mondial pour la cyber-expertise, le Forum économique mondial et le Forum mondial pour la paix. C'est une occasion de parler de la manière de renforcer les capacités du Sud. Nous dépendons des consultants onéreux pour gérer les infrastructures numériques. À mesure que les pays deviennent plus innovateurs, nous y avons tous à gagner.

[Lerato Mbele] Madame la ministre Ghita Mezzour, à moins que vous ne vouliez nous parler de la cybersécurité, je voulais savoir comment vous aidez les citoyens à s'autonomiser. Si vous ne savez pas utiliser la technologie, les efforts de la ministre sont voués à l'échec. Et si je ne sais pas me protéger contre les menaces, si vous ne créez pas des protections contre les infiltrations et la vulnérabilité, c'est les citoyens qui sont perdants. Alors comment renforcez-vous les compétences et créez-vous des infrastructures qui aident les communautés, en particulier rurales ?

[Ghita Mezzour] Comme je l'ai dit plus tôt, nous avons un taux de pénétration de l'Internet de 90 %. Ces outils sont utilisés. À l'évidence, faire en sorte que les gens y aient accès est une prévision [inintelligible]. Il fallait prendre rendez-vous pour recevoir un vaccin et ça se faisait par texto. Tous les Marocains ont pu obtenir le rendez-vous, y compris les personnes âgées, ceux qui n'avaient pas la possibilité de recevoir le texto sons passés par un proche. En plus, nous créons plusieurs points de proximité, ou plutôt de vulgarisation. Plus de 6 000 écoles ont des plateformes multimédias et les enfants ont eu des tablettes pour accéder à des outils en ligne. Tout étudiant peut avoir une carte SIM gratuite qui lui permet d'avoir accès aux plateformes de formation en ligne gratuitement. S'agissant du programme scolaire, y compris dans l'école élémentaire, ils peuvent faire du codage et acquérir des compétences assez tôt. La question porte sur la formation des professionnels. Nous avons certes besoin d'alphabétisation numérique, mais également de professionnels. Ceux qui ont travaillé avec les universités pour multiplier le nombre de personnes par ordre de magnitude, coding, data science, IA, cybersécurité, etc, nous avons donc des écoles de codage qui sont en train d'être créées à travers le pays. Certains des jeunes qui ont décroché de l'école, de la formation ou de tout autre programme formel peuvent apprendre le codage et entrer sur le marché du travail. Pour développer des compétences numériques, il y a eu beaucoup d'initiatives, mais notre prochaine ambition est d'augmenter l'accès et ne pas le laisser limiter à certaines régions du Maroc.

[Lerato Mbele] Nous avons dit que ce débat est interactif et invité le public à poser des questions en personne ou en scannant le score de QR. Je voudrais que vous répondiez à deux questions. Comment bâtir un avenir numérique avec peu ou pas de financement ? C'est excellent d'avoir une vision, mais si vous n'avez pas le financement, que faire ?

[Axel Van Trotsenburg] Je crois que vous ne pouvez pas bâtir un avenir numérique sur de l'espoir. Vous avez besoin de financement. Les institutions de financement doivent vous aider. On a parlé des ressources de l’Association internationale de développement. Elles sont reconstituées tous les trois ans et nous en sommes à 93 milliards, dont 70 s'adressent à l'Afrique. Le prochain cycle arrive l'année prochaine et d'aucuns disent qu'il doit être ambitieux. J'espère qu'on aura des chiffres bien plus élevés. Nous voudrions également avoir une discussion avec les dirigeants africains pour connaître les investissements stratégiques que nous pouvons mener. Nous pouvons nous demander quel est l'effort que les pays africains peuvent faire pour soutenir l'effort de la Banque mondiale qui s'élève à 70 milliards. Vous pouvez être cynique ou bien vous pouvez dire qu'on a besoin d'améliorer l'accès. Cela touche aussi à la transformation numérique. Il faut non seulement doubler, mais il faut également tripler l'effort. Ce sera une conversation importante et on verra alors qui peut être mis en contribution. Il est quelque peu cynique de dire qu'on va montrer comment faire les choses aux pays qui n'ont pas de ressources et puis s'arrêter là. Je crois que la banque est prête à entamer la conversation. Il en est de la plus haute importance pour l'intégration de l'Afrique dans l'économie mondiale. En outre, les pays africains ont un accord de libre-échange. Il doit être mis en œuvre, mais il crée un énorme potentiel. Mais cela nécessite aussi des infrastructures physiques pour la transformation numérique. Vous seriez surpris de voir la croissance économique. Nous devons donc jouer un rôle volontariste. Tous les pays à la traîne doivent se rattraper, mais rien n'est impossible. Ça peut se faire. Parfois, on dit qu'on ne peut que montrer un exemple ici ou là en Asie, en Europe ou aux États-Unis. Mais si nous regardons ce qui s'est passé au Kenya avec les services financiers sur téléphone mobile, tout cela peut apprendre des choses aux États-Unis. Ils sont tellement avancés. L'Afrique peut réussir quand elle pourra se développer et nous voudrions nous appuyer là-dessus.

[Lerato Mbele] Vous parlez d'un multilatéralisme bien géré. En Afrique du Sud, on a une blague : quand les Américains signent des chèques, on est surpris et on dit : « Nous, nous ne signons plus de chèques. » Il y a une question qui a été posée en ligne et je vais la poser aux deux ministres, en commençant par la ministre Ghita Mezzour. Comment est-ce que les outils numériques peuvent créer plus de débouchés pour les jeunes, afin qu’ils puissent s'appuyer sur ces compétences pour devenir des entrepreneurs ?

[Ghita Mezzour] Je crois que la transformation numérique offre beaucoup de possibilités à nos jeunes en matière d'emplois. Au Maroc, nous avons un secteur qui a 130 000 personnes, surtout des jeunes. Ce sont des personnes qui travaillent. Par conséquent, la sous-traitance des investisseurs marocains, il y a des investisseurs américains et de l'Union européenne pour nous proposer des technologies. C'est donc un avantage considérable parce que nous avons une population très jeune. C'est une population très talentueuse qui peut apprendre à se servir des outils numériques très tôt. Nous sommes à cinq [inintelligible] de l'ONU des États-Unis et nous avons cette infrastructure et nous voulons attirer d'autres investisseurs. Parfois, les investisseurs ne savent pas quels débouchés sont disponibles au Maroc. L'écosystème des start-up au Maroc s'agrandit aussi et cela crée beaucoup de débouchés. Il y a des programmes de formation que j'ai évoqués. En outre, nous réorientons certaines personnes vers le domaine numérique pour éviter des pertes d'emplois. L'objectif est de former 15 000 jeunes dans les compétences numériques afin qu'ils puissent s'intégrer à cette nouvelle économie et tirer parti de cette économie. Cela propose beaucoup d'emplois, beaucoup d'opportunités de débouchés pour les jeunes, les femmes qui peuvent travailler à distance également à partir de chez elles. Elles peuvent servir des clients de partout dans le monde. Donc le numérique est une manière d'autonomiser les jeunes et les femmes pour de nouvelles opportunités.

[Lerato Mbele] Les services mondiaux dont vous parlez à travers les jeunes, cela va permettre au Maroc de s'intégrer aux services mondiaux. Ministre Ursula Owusu-Ekuful, en termes d'emplois et d'entrepreneuriat, c'est une grande question. Vous avez également le dividende des jeunes au Ghana.

[Ursula Owusu-Ekuful] Oui, les gouvernements seuls ne peuvent pas trouver des emplois pour l'ensemble de nos jeunes. Les compétences numériques représentent une opportunité unique pour nous, pour leur offrir les compétences dont ils ont besoin et pour être leur propre entrepreneur. Si nous prenons en compte le fait que dans les dix, vingt ans à venir, 50 % des jeunes dans le monde seront sur le continent africain. C'est donc dans notre intérêt de les outiller pour qu'ils puissent réussir dans la quatrième révolution industrielle. Et pour moi, le numérique est clé. Ils peuvent créer leurs propres emplois et travailler activement sur le continent africain et fournir des ressources humaines pour le monde entier qui est vieillissant. Donc c'est dans notre intérêt d'outiller les jeunes Africains aujourd'hui pour qu'ils puissent fournir les ressources du monde de demain. Tous les investissements dans ce sens seront utiles. Pour moi, les compétences numériques, la transformation numérique est la voie.

[Lerato Mbele] C'est un appel à l'action. Merci. Merci, Axel Van Trotsenburg, Ministre Ursuka Owusu-Ekuful et Ministre Ghita Mezzour du Maroc. Merci beaucoup pour votre temps. Merci. Dans un petit moment, nous aurons un chat avec Makhtar Diop, quelqu'un que vous connaissez, c'est le directeur général de l'IFC. Nous aurons également Torbjorn Caesar, qui est président d'Actis, qui vont nous parler des ingrédients clés pour mobiliser les investissements privés dans les pays en développement. Voyons quelques points clés qui ressortent comme moteur des opportunités et voyons les défis de la transformation numérique. Il est difficile de parler de développement inclusif quand 2,6 milliards de personnes dans le monde ne sont pas en ligne. 1,4 milliard de personnes ne sont pas bancarisées et 850 millions de personnes n'ont pas d'identification officielle. Notre avenir numérique ne peut pas laisser ces personnes en rade, mais même une fois que les personnes sont connectées, il y a un déficit d'utilisation croissant. Et donc l'accès Internet ne fait pas avancer le développement s'il n'est pas utilisé de manière efficace. L'utilisation a toute son importance. Près de la moitié ou 40 % de la population mondiale n'utilisait pas d’Internet mobile l'année dernière, même si ces personnes habitaient dans des zones où il y avait une couverture Internet. Ces personnes ont donc besoin des compétences numériques et des applications numériques qui sont pertinentes aujourd'hui pour qu'ils puissent les utiliser. Les outils numériques sont essentiels et peuvent permettre aux communautés de se relancer, même après des catastrophes naturelles. Certains pays ont pu atteindre trois fois plus de personnes grâce à leur numérisation. En 2022, les technologies mobiles et les services ont généré jusqu'à 5 % du PIB mondial, une contribution qui était de 5,2 billions de dollars de valeur ajoutée économique et qui a soutenu 28 millions d'emplois. Ça, c'est ce dont nous avons besoin dans l'avenir, une croissance inclusive et des emplois. Maintenant, veuillez vous joindre à moi pour accueillir Torbjorn Caesar, directeur général et partenaire d'Actis et Makhtar Diop, qui est directeur général de l'IFC. Ils vont partager avec nous des idées sur les moyens de stimuler l'investissement privé dans la transformation numérique. Nous avons entendu les politiques et donc il est temps d'écouter les investisseurs pour savoir quelles sont ces opportunités clés. Makhtar Diop, j'aimerais commencer par vous en vous souhaitant la bienvenue dans cette discussion. L’IFC est la plus grande institution mondiale de développement, mais vous travaillez exclusivement sur le secteur privé. Selon vous, quelle est la contribution uniquement de l'IFC pour soutenir la transformation numérique ?

[Makhtar Diop] Merci, c'est un plaisir de vous revoir. Moi, j'étais dans les deux côtés. J'ai dirigé des travaux numériques au sein de la Banque mondiale, donc j'étais fortement impliqué dans la politique et dans les discussions politiques. Et aujourd'hui, je dirige l'IFC et j'essaie de ramener les fonds pour soutenir ces objectifs qui ont été fixés au niveau du gouvernement. Permettez-moi de dire quelques points sur la spécificité de l'IFC. Tout d'abord, l'IFC peut travailler étroitement avec les politiques et les décideurs. Lorsque vous travaillez avec le groupe de la Banque mondiale, n'est pas uniquement nos collègues qui étaient, par exemple, sur l’estrade. Nous, nous engageons et recherchons nos points de vue sur comment nous pouvons façonner les dialogues et les discussions avec les gouvernements et attirer plus d'investissements privés. Je fais un peu de publicité. Nous sommes sur le point de lancer un rapport sur l'Afrique numérique qui doit être publié en janvier. C'est un rapport qui comportera l'aspect politique, entre autres. Deuxièmement, nous travaillons pour combler le déficit. Vous connaissez l'entreprise [inintelligible], qui était un grand client. C'était une entreprise africaine et il y a quelques années, nous avons investi un milliard de dollars de ressources dans la fibre optique, dans les tours. Cela s'est fait avec une société qui investissait dans la fibre optique. Nous avons vraiment contribué à combler le déficit. 50 % de ce que nous faisons se fait dans les états dits fragiles, des lieux où les personnes ne souhaitent pas forcément aller. Et cela nous permet d'avoir 91 millions d'utilisateurs selon mon équipe. Et j'ai dit : « Waouh ! Je ne savais pas que nous faisions autant, 143 000 kilomètres de fibre optique, 31 000 tours. » Nous faisons assez. De l'autre côté, nous voyons les cas d'utilisation. Nous sommes très impliqués dans la e-tech, dans les Fintech où nous voyons beaucoup de perturbations et du tech également. Pour cette raison, nous avons créé au sein de l'IFC un département sur les technologies perturbatrices qui investit dans les fonds de fonds. Dernière chose que je voudrais mentionner, c'est que tout cela se fait car nous voyons que cela crée des emplois. Si je vois mon pays, le Sénégal, l'un des plus grands contributeurs d'emplois pour les jeunes a été des choses liées à l'économie  numérique et cela continue à créer des emplois. Nous étions en train de discuter avec Mostafa Terrab de l'OCP et nous avons vu l'impact de la technologie sur l'agriculture qui est assez impressionnant. C'est ce que nous faisons là.

[Lerato Mbele] Très bien. J'entends l'absorption des risques que les marchés ne souhaitent pas prendre. Si un pays vient et dit : « Nous avons le financement de l'IFC », cela donne de la crédibilité et les autres investisseurs sont plus confiants pour investir à leur tour. Passons à vous, Torbjorn Caesar. J'aimerais comprendre. Je sais que vous investissez dans les infrastructures numériques et qu'il s'agit d'un projet mondial. Pouvez-vous partager votre stratégie avec nous ? Quel rôle jouent les investisseurs pour soutenir une connectivité fiable, abordable et omniprésente dans les marchés émergents ?

[Torbjorn Caesar] Absolument. Et merci, c'est un plaisir d'être ici. Comme vous l'avez dit, chez Actis, nous sommes la privatisation de la CDC du Royaume-Uni. Nous avons été privatisés il y a 20 ans et nous investissons dans les infrastructures. Nous investissons chaque année 2 milliards de dollars de financement que nous gérons, des fonds de pension, des fonds souverains. Qu'est-ce qui nous rend unique ? Je dirais trois choses. Nous avons une empreinte mondiale. Nous avons 17 bureaux du Mexique jusqu'au Japon, donc 350 personnes. Nous nous concentrons sur la valorisation des valeurs pour que nos investisseurs puissent obtenir les rendements escomptés. Et nous sommes dans l'opérationnel, nous développons des infrastructures. Comme moi, par exemple, quand j'ai commencé ma carrière comme jeune ingénieur, j'ai construit une centrale en Egypte. Nous venons de ce monde-là, nous avons fait beaucoup de cela dans les pays du Sud et dans les renouvelables également. Le numérique est assez nouveau pour nous et jusque-là, nous avons investi un milliard de dollars dans le numérique. Nous l'avons fait car nous avons vu des tendances qui nous ont permis de nous positionner pour ces opportunités. Nous avons vu la croissance très importante, on passe de mégawatts à gigawatts, ce qui est énorme. Il y a également le lien entre le numérique et l'alimentation. Si vous construisez une data center, il faut de l'alimentation. Aujourd'hui, il faut que ce soit vert en plus et c'est quelque chose que nous connaissons très bien. Si vous rassemblez nos compétences de construction de data centers en Asie, en Amérique latine et même ici en Afrique, avec notre compétence, le fait que nous pouvons fournir une énergie verte, je pense que nous sommes bien positionnés. Donc c'est pour ça que nous sommes là. Si on voit la stratégie, nous faisons la même chose du côté alimentation, nous investissons des actifs et ensuite, nous mettons ensemble les business et nous les revendons et on refait la même chose. Je pense que souvent, on oublie qu'il y a une synergie entre les infrastructures comme l'énergie, l'alimentation et la numérisation.

[Lerato Mbele] L'énergie alimente l'économie numérique. On peut penser à une énergie plus propre, mais il faut cette synergie. Très bien, Makhtar Diop. Maintenant, j'aimerais parler d'engager le secteur privé pour soutenir la transformation numérique, surtout dans les marchés émergents, car certaines personnes disent : « La connectivité est de la responsabilité du gouvernement. Pourquoi est-ce que le secteur privé doit venir les aider ? »

[Makhtar Diop] Vous avez tout à fait raison et j'ai trois collègues ici avec qui j'ai travaillé, Sébastien et Michel, qui travaillent à la banque et ils ont travaillé sur beaucoup de choses. Vous serez surpris de voir que beaucoup des actifs des fibres optiques sont détenus par les sociétés publiques. Quand vous optimisez votre réseau, vous avez besoin de fibres optiques. Quand nous étions dans la Commission sur le haut débit, la fibre n'était pas utilisée. Combien de fois nous avons vu des pays en Afrique où le gouvernement a fait de grands investissements dans la fibre optique, mais utilisait 10 ou 20% de la capacité de cette fibre ? Puisqu'il y a une résistance à vendre ou louer cette fibre qui n'est pas utilisée et qui peut être utilisée par le secteur privé. Il y a un cadre politique qu'il faut aborder pour libérer cette fibre. Et sur les opérateurs mobiles, comme pour la question de la position, et c'est une question qu'il va falloir discuter, car il y a un ressentiment parmi les opérateurs que parfois, les personnes vont très loin au niveau de la position. Nous considérons que la 4G est un principe pour l'accès haut débit dans les pays en développement. Nous avons vu dans un continent comme l'Afrique, les investissements dans les tours 4G sont en diminution. Quand vous parlez aux investisseurs, ils vous disent : « C'est à cause de l'imposition. » Une solution qui semble utile, c'est d'engager le cadre réglementaire et d'apprendre à tirer des parties des expériences en énergie pour répartir le système. Au lieu que ces stations soient détenues par l’opérateur télécom, nous voyons beaucoup d'opportunités d'investissement qui ont de bons résultats. Nous parlons beaucoup de cybersécurité. Elle peut être un obstacle à l'expansion d'une entreprise en Afrique. Il y a quelques années, j'ai visité Sysco dans la Silicon Valley et ils ont une grande exhibition représentant beaucoup de pays. Vous seriez surpris d'apprendre que la plupart des cyberattaques venaient du Zimbabwe. Ça ne veut pas dire que les attaques se déroulent au Zimbabwe. Ça veut dire qu'une adresse IP au Zimbabwe a été piratée pour lancer les attaques. Nous ne pouvons donc pas sous-estimer la cybersécurité. Dans beaucoup de pays, la pénétration numérique se fait par appareils mobiles. Ces appareils mobiles restent chers. Vous n'êtes pas surpris de cela. Il y a des tentatives pour les produire à faibles coûts. Mais ces tentatives ont des résultats variables. Parfois, nous devons accepter des perturbations. Il y a des situations de monopole. Il y a des start-up perturbatrices qui ont contribué à faire baisser les prix des services. Voilà donc le type de questions auxquelles nous sommes de plus en plus confrontés. Il y a aussi les centres de données. Beaucoup d'investissements se sont adressés aux propriétaires de centres de données pour les rendre plus verts.

[Lerato Mbele] Il y a des questions comme le coût des transactions et les réglementations, mais il n'y a pas toujours les politiques qui permettent de garder les idées en Afrique. C'est parce que beaucoup de gens ne connaissent pas les règles du jeu. Quelles sont les tendances prometteuses pour améliorer l’inclusion ? Il y a le problème de l'usage. Il ne suffit pas d'acheter une tablette.

[Torbjorn Caesar] Moi, je me penche sur la question du point de vue des infrastructures. L'un des problèmes porte sur le partage des infrastructures. Si nous avons des tours et des centres de données qui partagent les ressources, cela peut permettre d'accroître l'inclusion et c'est une tendance importante. Il faut s'assurer que le cadre réglementaire et la privatisation permettent que cela se passe, car il ne faut pas que l'État empêche la compétitivité. Il y a aussi le verdissement des centres de données. Il y a un lien entre électricité et centre de données. Ceux-ci consomment beaucoup d'énergie. Beaucoup de propriétaires de centres de données tiennent compte de cette demande de verdissement de plus en plus. Il faut donc avoir une approche combinée pour offrir une solution verte.

[Lerato Mbele] Merci pour ce que vous dites. Les pouvoirs publics ont peur de ce type de partenariat parce que le secteur privé peut faire mieux et utiliser les compétences de façon plus constructive. Makhtar Diop, comment est-ce que le secteur privé peut travailler avec le pouvoir public et la société civile ?

[Makhtar Diop] Premièrement, mes collègues de l'IFC sont présents ici et travaillent sur la transformation numérique. Vous pouvez leur poser des questions. Votre question est très importante. La question du contenu est de plus en plus importante. Lors de la dernière réunion de la Commission de l'ONU sur la large bande, il a été question d'étudier le tissu social des pays. Nous savons que les algorithmes sont utilisés de façon à optimiser les bénéfices en orientant les gens vers des sites. Donc la question du contenu est cruciale. Nous parlons maintenant d'intelligence artificielle. De grandes entreprises commencent à investir dans l'intelligence artificielle. Si on n'en tient pas compte, on aura des problèmes comme ceux qu'on a eu récemment. Il y avait des gens à Nairobi qui se plaignaient de la manière d’être impliqués dans la production de contenu pour l'intelligence artificielle et cela posait des questions d'éthique. Je pense que l'intelligence artificielle est l'un des domaines où la société civile peut jouer un rôle. Troisièmement, nous devons nous assurer que les compétences des pays sont au bon niveau. On doit éviter des situations comme celle de l'industrie textile. Les pays en développement ont l'occasion de faire des bons en avant. Quatrièmement, on en a parlé la dernière fois. Les milliardaires de pays en développement, on en voit dans le secteur. Quand je parle à des gens au Nigeria, je leur dis : « Vous avez un écosystème, nous avons des start-up et il y a des gens qui travaillent dans ce domaine. » C'est très bien pour les investisseurs, mais toutes les start-up qui sont créées ne constituent pas les grands investisseurs. Les grands investisseurs viennent de la Silicon Valley. Il n'y a pas de raison pour les grands investisseurs africains de ne pas croire en ce secteur pour créer des emplois et ajouter de la valeur. Le défi, c'est d'augmenter les investissements du secteur privé intérieur dans l'économie numérique.

[Lerato Mbele] D'après les chiffres de Lagos, si je me souviens bien, il y a plus de 20 000 start-up, dont 12 000 à Lagos seulement. C'est un pays qui regorge d'innovation. Pour conclure, pouvez-vous me dire comment vous vous percevez le verre ? Est-ce qu'il est à moitié plein ou à moitié vide ? Sur le plan réglementaire, il faut des lois et des politiques prévisibles. Il faut construire des infrastructures et il faut partager la technologie. Il faut que les pouvoirs publics soient à l'aise pour le faire. Est-ce que vous pensez qu'il y a des débouchés, des possibilités ?

[Torbjorn Caesar] Oui, il y a des possibilités énormes d'investissement partout, mais certainement dans le Sud où l'écart est le plus grand. Nous avons déjà eu des réunions avec des collègues de l'IFC qui sont ici. Nous voulons lancer un projet important en Europe de l'Est. Nous voulons créer un opérateur d'auto là-bas et un autre en Afrique du Sud. Nous espérons obtenir un financement de l'IFC sur six marchés et six monnaies locales et cela n'est pas facile. La coopération peut libérer du capital et favoriser l'expansion. Donc je pense que le verre est à moitié plein. Et vous, Makhtar Diop ?

[Makhtar Diop] Le verre est à moitié plein. Si vous regardez hors des pays émergents, par exemple, quelqu'un de la Silicon Valley qui veut investir en Afrique, ils sont plus à l'aise pour investir dans la tech. Pour les pays émergents d'Afrique et d'ailleurs, c'est l'un des secteurs où les risques sont les plus connus et les investisseurs sont disposés à investir. La deuxième raison de mon optimisme, c'est la disponibilité de compétences. Il est possible de capter les possibilités disponibles, mais nous devons éliminer certains des obstacles. Si les centres de données ne sont pas suffisamment sécurisés, il suffit d'un incident pour que les marchés s'inquiètent et paniquent. Il faut faire attention à ne pas chasser les investisseurs. C'est aussi ici que la société civile peut nous aider à s'assurer que la concurrence est juste et la dénoncer quand elle n'est pas juste et demander plus de responsabilisation quand il le faut.

[Lerato Mbele] J'ai beaucoup apprécié cette discussion, car nous avons entendu le point de vue des instances de réglementations et aussi le vôtre du côté des transactions. C'était des échanges très francs. Je vous en remercie. Makhtar Diop de l'IFC et monsieur Torbjorn Caesar, partenaire principal chez Actis. J'espère que vous avez pu élargir vos horizons. Il ressort de cette conversation qu'il est urgent de bâtir des fondations numériques pour garantir un avenir numérique inclusif. Les éléments clés sont clairs. Premièrement, la connectivité, l'accès. Deuxièmement, des infrastructures publiques numériques et troisièmement, des compétences numériques. Voilà les socles qui doivent être mis en place pour libérer l'investissement et l'innovation dans les pays en développement et ouvrir des débouchés pour accélérer la croissance au profit, en particulier, des jeunes. C'est la fin de cet événement sur les fondations de la transformation numérique. J'espère que vous avez aimé. Vous pouvez revoir cet événement sur le site de la Banque mondiale consacré aux assemblées annuelles. Vous pouvez aussi nous suivre sur YouTube en utilisant le mot-dièse  #WBMeetings. Merci.

00:00 Introduction
02:12 Les fondements du numérique ?
04:59 Maroc : fondements numériques et prestation de services publics
07:32 Ghana : fondements numériques, résilience et inclusion
11:43 Aider les pays à rattraper leur retard et à ne pas prendre plus de retard à l'ère numérique
15:13 Ghana : les contraintes du pays
18:28 Aider les citoyens à acquérir des compétences numériques
22:10 Construire un avenir numérique inclusif avec peu ou pas de financement
26:18 Outils numériques, jeunesse, emploi et entrepreneuriat
31:22 Données et tendances
33:50 L'accompagnement de l'IFC dans la transformation numérique
37:50 Le rôle d'Actis dans l'investissement des infrastructures numériques
41:28 Les défis liés à l'engagement du secteur privé
46:28 Les tendances les plus prometteuses qui pourraient façonner l'accès et l'inclusion numériques
48:33 Comment renforcer le partenariat entre le secteur privé, les gouvernements et la société civile
51:58 À moitié vide ou moitié plein ? Opportunités et défis
55:00 Conclusion

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