Des solutions globales pour désamorcer la crise de la dette
C’est par une discussion poussée sur la montée de l’endettement public dans les pays en développement qu’ont débuté, ce 13 octobre, les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI. Pourquoi est-il important de se préoccuper aujourd’hui de la dette ? Retour sur les arguments implacables avancés par le large éventail d’invités réunis aux côtés de David Malpass.
Le Mozambique, par exemple, comme l’a souligné son ministre des Finances et de l’Économie, Adriano Afonso Maleiane, doit tout simplement emprunter pour financer les infrastructures et autres investissements indispensables à son développement. Odile Renaud-Basso, présidente du Club de Paris, et Carmen Reinhart, économiste en chef de la Banque mondiale, ont mis en garde contre le spectre du surendettement qui plane sur les pays et sur leur capacité à se reconstruire après la pandémie. Kevin Watkins, directeur général de Save the Children, a insisté sur les conséquences d’un endettement excessif pour les générations futures, tandis qu’Eric LeCompte, directeur exécutif de Jubilee USA Network, a mis en lumière le lien entre montée de la dette publique et montée des inégalités. Joyce Chang, responsable de la recherche chez J.P. Morgan, a pour sa part mis l’accent sur la nécessité de ne pas restreindre l’accès aux marchés et sur l’importance d’envisager des modes d’investissement innovants pour les marchés émergents.
De l’avis de nombreux participants, les pays en développement ont besoin, pour faire face à la pandémie de COVID-19, d’une solution de long terme qui leur permettra de réduire ou restructurer leur dette. L'actuel moratoire mis en place par le G20 ne donne pas à ces pays la prévisibilité dont ils ont besoin. Il n’oblige pas non plus les créanciers du secteur privé à participer aux efforts de réduction ou d'allégement des dettes souveraines. Pour aboutir à des solutions véritablement efficaces, il est cependant indispensable d’améliorer la transparence : combien les États ont-ils emprunté, pour quoi faire et à qui ?
La conclusion des débats est revenue à l’acteur Idris Elba, porte-parole de Global Citizen : « La COVID nous a appris que nous ne pouvons réussir qu’ensemble. Nous avons fait chuter la pauvreté à son plus bas historique. Les solutions existent. Nous y sommes déjà parvenus, et nous pouvons y parvenir encore. Agissons maintenant pour nous relever plus fort, ensemble. »