Voir le replay

Transcription

  • 00:00 [Introduction de Piotr Kraśko]
  • 00:05 [Piotr Kraśko] Merci d'accueillir
  • 00:06 le président du Groupe de la Banque mondiale, M. David Malpass.
  • 00:10 [RELEVER LES DÉFIS DE LA CROISSANCE, DE LA SÉCURITÉ ET DE LA STABILITÉ]
  • 00:24 [David Malpass] Je vous remercie tous infiniment
  • 00:28 de votre accueil chaleureux.
  • 00:33 Merci pour l’hospitalité que vous m’avez réservée
  • 00:36 et pour m’avoir fait visiter la ville de Varsovie.
  • 00:39 Je tiens à remercier l’École des hautes études commerciales de Varsovie
  • 00:43 qui nous accueille aujourd’hui.
  • 00:45 C’est un honneur pour moi d’être ici
  • 00:47 pour saluer l’accueil réservé par les populations polonaise et européenne
  • 00:51 à celles et ceux qui fuient la guerre en Ukraine.
  • 00:56 Je vous suis profondément solidaire et j’admire la générosité avec laquelle
  • 01:01 vous accueillez un si grand nombre de vos voisins dans vos foyers.
  • 01:04 Dziękuję.
  • 01:14 Je suis venu pour la première fois à Varsovie en 1975,
  • 01:17 en passant par Prague, Bratislava et Cracovie.
  • 01:22 Comme vous ne le savez que trop bien, c’était une période difficile,
  • 01:26 marquée par le poids du socialisme,
  • 01:28 l’oppression soviétique et l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968.
  • 01:35 Les protestations et les pénuries qui ont commencé à voir le jour
  • 01:38 ont donné lieu au mouvement Solidarité en Pologne
  • 01:41 qui a finalement changé le cours de l’histoire
  • 01:44 en Europe de l’Est et au-delà.
  • 01:47 Nous traversons à nouveau une période dangereuse de crises
  • 01:51 et de conflits concomitants au centre desquels se trouve la Pologne.
  • 01:55 J’ai été profondément choqué et horrifié par l’invasion de l’Ukraine par la Russie,
  • 02:00 par les atrocités commises contre les populations civiles
  • 02:03 et par les pertes en vies humaines
  • 02:05 et la perte des moyens de subsistance de millions d’Ukrainiens.
  • 02:09 Les attaques contre les populations et les infrastructures
  • 02:11 provoquent d’atroces souffrances,
  • 02:14 menacent la paix et la sécurité internationales
  • 02:17 et mettent en péril la satisfaction des besoins sociaux
  • 02:20 et économiques fondamentaux des populations du monde entier.
  • 02:24 J’ai rencontré le président Zelensky le 19 février à Munich
  • 02:28 et je lui ai à nouveau parlé après l’invasion
  • 02:31 pour discuter du soutien de la Banque mondiale au peuple ukrainien.
  • 02:35 Depuis l’invasion, le Groupe de la Banque mondiale a accordé
  • 02:38 une aide financière à décaissement rapide à l’Ukraine
  • 02:41 afin d’aider le gouvernement à fournir des services essentiels aux populations,
  • 02:45 notamment les salaires des travailleurs hospitaliers,
  • 02:47 les pensions des personnes âgées
  • 02:49 et les programmes sociaux pour les couches vulnérables.
  • 02:52 Par le biais d’IFC, nous avons immédiatement
  • 02:55 mis à disposition des fonds de roulement
  • 02:57 pour les entreprises qui approvisionnent l’Ukraine en fournitures diverses.
  • 03:01 J’ai le plaisir d’annoncer aujourd’hui
  • 03:03 que la Banque mondiale prépare actuellement
  • 03:05 une opération de 1,5 milliard de dollars en faveur de l’Ukraine
  • 03:09 destinée à soutenir le maintien des services publics essentiels
  • 03:12 pendant la guerre.
  • 03:14 Cette opération a été favorisée par l’approbation hier
  • 03:17 d’une aide d'IDA-19 d’un milliard de dollars à l’Ukraine
  • 03:21 et de 100 millions de dollars à la République de Moldova
  • 03:25 par les pays donateurs et bénéficiaires de l’IDA.
  • 03:28 La Banque mondiale a été créée en 1944
  • 03:32 pour aider l’Europe à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale.
  • 03:35 Comme nous l’avons fait à l’époque,
  • 03:37 nous serons prêts à aider l’Ukraine à se reconstruire le moment venu.
  • 03:43 Dans l’intervalle, nous nous efforçons d’aider les réfugiés ukrainiens
  • 03:47 à planifier leur retour chez eux,
  • 03:50 d’aider les communautés à accueillir les Ukrainiens
  • 03:54 et de voler au secours des millions de personnes
  • 03:57 déplacées à l’intérieur du pays
  • 03:59 qui ont perdu leur foyer et leurs moyens de subsistance.
  • 04:03 Nous analysons les conséquences mondiales de la guerre en Ukraine,
  • 04:06 dont la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie,
  • 04:10 et nous préparons une réponse renforcée aux crises,
  • 04:13 qui consistera notamment
  • 04:15 à apporter un soutien ciblé aux pays en développement.
  • 04:18 Les violences ne se limitent malheureusement pas à l’Ukraine.
  • 04:23 Durant la seule année dernière, nous avons été témoins
  • 04:26 de graves revers pour le développement et la sécurité, tels que
  • 04:30 l’effondrement de l’Afghanistan,
  • 04:32 la crise libanaise et les coups d’État et les violences au Sahel,
  • 04:38 en Éthiopie, en Somalie et au Yémen.
  • 04:41 Des millions de Syriens vivent dans des camps de réfugiés
  • 04:44 en Jordanie, au Liban et en Turquie.
  • 04:47 Les conflits interethniques et interreligieux font rage au Myanmar
  • 04:52 et dans d’autres régions d’Asie.
  • 04:54 Et en Amérique latine et dans les Caraïbes,
  • 04:57 les niveaux de criminalité et de violence sont alarmants,
  • 05:00 certaines zones urbaines et rurales étant contrôlées
  • 05:03 par des gangs criminels ou des cartels de la drogue.
  • 05:06 La progression vers l’insécurité est profondément préoccupante.
  • 05:11 Cette année, 39 des 189 pays membres du Groupe de la Banque mondiale
  • 05:17 connaissent des situations de conflit ouvert
  • 05:21 ou demeurent dans une situation de fragilité inquiétante.
  • 05:25 Le nombre de personnes vivant dans des zones de conflit
  • 05:28 a presque doublé entre 2007 et 2020.
  • 05:32 Aujourd’hui, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord,
  • 05:34 une personne sur cinq vit dans une zone touchée par un conflit.
  • 05:40 Cette dégradation de la sécurité
  • 05:43 entraîne une augmentation du nombre de réfugiés,
  • 05:46 qui a plus que doublé au cours de la dernière décennie,
  • 05:49 pour dépasser la barre de 30 millions en 2020.
  • 05:53 La guerre en Ukraine a déjà poussé 10 millions de personnes
  • 05:58 à quitter leurs foyers,
  • 05:59 contraignant plus de 4 millions de personnes,
  • 06:02 principalement des femmes et des enfants,
  • 06:04 à se rendre dans des pays voisins,
  • 06:06 notamment la Pologne et la Roumanie pour la plupart.
  • 06:10 Nous avons conscience que chacune des crises actuelles
  • 06:13 touche le plus durement les populations vulnérables,
  • 06:15 souvent les femmes et les filles.
  • 06:17 Et dans le même temps, nous continuons de subir
  • 06:20 les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie
  • 06:24 et de l’arrêt de l’activité économique.
  • 06:26 Des millions de personnes ont perdu la vie
  • 06:29 et des millions d’autres souffrent d’un énorme recul du développement
  • 06:34 dont les principales victimes sont les pauvres.
  • 06:37 Depuis l’éclosion de la pandémie de COVID-19,
  • 06:39 la violence à l’égard des femmes et des filles s’est intensifiée.
  • 06:42 Les indicateurs mondiaux de l’alimentation,
  • 06:44 la nutrition et la santé se sont dégradés.
  • 06:47 Et les enfants ont perdu plus d’une année d’éducation
  • 06:50 en raison de la fermeture des écoles,
  • 06:53 1,6 milliard d’entre eux étant restés loin de l’école
  • 06:57 au plus fort des mesures de confinement,
  • 06:59 ce qui a anéanti toute une décennie d’acquis en capital humain.
  • 07:04 Jamais autant de pays n’ont connu une récession à la fois,
  • 07:06 accusant des pertes de capitaux, d’emplois et de sources de revenus.
  • 07:12 Dans le même temps, l’inflation continue de s’accélérer
  • 07:15 et d’éroder les revenus réels des ménages du monde entier,
  • 07:19 en particulier des pauvres.
  • 07:21 Les politiques monétaires et budgétaires extraordinaires
  • 07:25 mises en œuvre par les économies avancées dans le but de stimuler la demande,
  • 07:30 conjuguées aux contraintes et perturbations du côté de l’offre,
  • 07:33 ont favorisé des hausses de prix
  • 07:35 et creusé les inégalités partout dans le monde.
  • 07:39 L’un des indicateurs qui nous alertent
  • 07:42 sur l’inflation et les inégalités
  • 07:44 est la stagnation du revenu médian réel dans une grande partie du monde.
  • 07:49 Un autre indicateur est la probabilité
  • 07:51 que la pauvreté continue d’augmenter en 2022
  • 07:54 sous l’effet de l’inflation, de la dépréciation des monnaies
  • 07:58 et du niveau élevé des prix alimentaires.
  • 08:01 La guerre en Ukraine et ses conséquences créent également
  • 08:04 des pénuries soudaines d’énergie, d’engrais et de produits alimentaires,
  • 08:08 et dressent les hommes les uns contre les autres et contre leurs gouvernements.
  • 08:12 Même les personnes physiquement éloignées de ce conflit en pâtissent.
  • 08:17 Les flambées des prix touchent tout le monde,
  • 08:19 mais elles sont dévastatrices pour les plus démunis et vulnérables.
  • 08:23 Pour chaque point de pourcentage de hausse des prix alimentaires,
  • 08:27 10 millions de personnes devraient basculer dans l’extrême pauvreté.
  • 08:32 Les riches ont les moyens d’acheter des denrées de base devenues chères,
  • 08:36 mais ce n’est pas le cas des pauvres.
  • 08:37 La malnutrition devrait augmenter
  • 08:40 et ses effets seront plus difficiles à inverser chez les enfants.
  • 08:45 Les perturbations commerciales ont déjà fait s’envoler
  • 08:47 les prix des céréales et d'autres produits agricoles de base.
  • 08:50 Les exportations de blé depuis les ports de la mer Noire
  • 08:53 ont été fortement réduites.
  • 08:56 Et la sécheresse intense en Amérique du Sud
  • 08:58 réduit la production alimentaire mondiale.
  • 09:01 Les marchés alimentaires mondiaux sont vastes
  • 09:04 et bien établis et, après un ralentissement,
  • 09:07 ils ont tendance à s’adapter d’eux-mêmes aux perturbations de la production.
  • 09:12 Toutefois, d’autres facteurs aggravent
  • 09:14 les problèmes d’approvisionnement alimentaire actuels,
  • 09:18 à savoir l’offre d’engrais, les prix de l’énergie et les restrictions
  • 09:21 sur les exportations de denrées que les États s’imposent eux-mêmes.
  • 09:26 Les prix des engrais sont tributaires des prix du gaz naturel,
  • 09:29 qui, eux, ont bondi.
  • 09:31 À mesure que le gaz naturel liquéfié est expédié vers l’Europe,
  • 09:34 des pénuries sont créées ailleurs, ce qui entraîne une réduction
  • 09:38 de la production d’engrais et perturbe la saison des semailles
  • 09:43 et le rendement des récoltes.
  • 09:46 La Russie et le Bélarus sont tous deux de gros producteurs d’engrais,
  • 09:50 ce qui complique davantage le problème.
  • 09:53 Les répercussions financières du choc énergétique viennent s’entremêler
  • 09:57 avec les efforts déployés en faveur du changement climatique.
  • 10:01 La Russie est une source importante d’énergie dans le monde,
  • 10:04 notamment de pétrole, de charbon et de gaz,
  • 10:07 ce dernier étant acheminé vers l’Europe via un réseau de gazoducs.
  • 10:11 J’ai été heureux de constater que l’Europe s’engage sur la voie
  • 10:15 de la diversification de son bouquet énergétique en dehors de la Russie
  • 10:19 et étudie la possibilité d’importer du gaz naturel liquéfié
  • 10:22 et de recourir à l’énergie nucléaire pour la production d’électricité de base,
  • 10:25 mais tout cela demande du temps.
  • 10:27 L’augmentation rapide de fortes capacités de production d’énergie
  • 10:31 en Europe et dans d’autres parties du monde
  • 10:34 constituera une mesure nécessaire à la reprise mondiale
  • 10:39 et à la sécurité énergétique en Europe.
  • 10:42 Le Groupe de la Banque mondiale soutient résolument
  • 10:45 l’intégration des objectifs sur le climat et sur le développement.
  • 10:48 Ce soutien reflète l’urgence de la croissance et du développement
  • 10:51 qui se trouve au cœur de notre mission consistant à réduire la pauvreté
  • 10:55 et promouvoir une prospérité partagée,
  • 10:58 mais aussi de l’engagement de la communauté internationale à ralentir
  • 11:01 la croissance des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique.
  • 11:05 Ces engagements en faveur des biens publics mondiaux
  • 11:08 nécessiteront des centaines de projets complexes et pluriannuels
  • 11:13 qui réduisent les émissions
  • 11:14 et sont financés par la communauté internationale.
  • 11:17 Nous nous employons à relever ces défis par des travaux d’analyse,
  • 11:21 dont nos rapports nationaux sur le climat et le développement
  • 11:25 et nos programmes d’évaluation du secteur des infrastructures.
  • 11:29 Nous sommes heureux de soutenir les efforts déployés par la Pologne
  • 11:32 pour accroître l’efficacité énergétique
  • 11:34 et poursuivre sa transition vers l’abandon du charbon.
  • 11:38 Sur le front économique, les tendances ne sont pas encourageantes.
  • 11:41 Avant la guerre en Ukraine, la reprise en 2022
  • 11:44 s’essoufflait déjà en raison de la hausse de l’inflation
  • 11:47 et de la persistance des goulets d’étranglement du côté de l’offre.
  • 11:50 Alors que les économies avancées étaient censées retrouver
  • 11:53 leurs taux de croissance d’avant la pandémie en 2023,
  • 11:58 les économies en développement étaient largement à la traîne.
  • 12:02 La guerre en Ukraine et les mesures de confinement en Chine
  • 12:06 réduisent davantage les chances de redressement.
  • 12:10 Fait préoccupant, les répercussions aggravent les inégalités
  • 12:13 dans la mesure où la guerre retentit sur les marchés des produits de base
  • 12:17 et des capitaux, sur le commerce et les migrations,
  • 12:19 et mine la confiance des investisseurs et des consommateurs.
  • 12:23 Les économies avancées, dotées de systèmes de protection sociale bien développés,
  • 12:27 protègent des segments de leur population
  • 12:29 des méfaits de l’inflation et des blocus commerciaux.
  • 12:33 Mais en ce qui concerne les pays pauvres,
  • 12:35 leurs ressources budgétaires limitées et systèmes de protection plus faibles
  • 12:38 ne leur permettent pas d'aider ceux qui en ont besoin.
  • 12:40 Les dépréciations monétaires
  • 12:42 et l’inflation frappent durement les pauvres,
  • 12:46 entraînant une hausse rapide des taux de pauvreté en 2022.
  • 12:51 Pour ne rien arranger,
  • 12:52 la dette des pays en développement a fortement augmenté
  • 12:55 pour atteindre son niveau le plus élevé en 50 ans,
  • 12:57 soit environ 250 % des recettes publiques.
  • 13:00 La vulnérabilité liée à la dette est particulièrement aiguë
  • 13:03 dans les pays à faible revenu,
  • 13:05 dont 60 % sont déjà surendettés ou gravement menacés de le devenir.
  • 13:12 La plupart des économies émergentes et en développement
  • 13:16 sont mal préparées à faire face au choc de la dette à venir.
  • 13:19 À ce stade, les risques liés au secteur financier sont peu clairs,
  • 13:23 mais l’un des indicateurs, à savoir le coût de l’assurance
  • 13:26 contre le défaut de paiement dans les marchés émergents,
  • 13:29 a atteint son niveau le plus élevé depuis le début de la pandémie.
  • 13:33 Alors que nous prenons la mesure de ces crises concomitantes
  • 13:36 et que se préparent les Réunions de printemps
  • 13:38 du Groupe de la Banque mondiale et du FMI la semaine prochaine,
  • 13:41 je tiens à relever certains axes d’intervention.
  • 13:44 Premièrement, il faut répartir efficacement les capitaux.
  • 13:49 Le problème des inégalités et de la forte concentration de la richesse
  • 13:52 dans les mains d’un petit segment de la population mondiale s’aggrave.
  • 13:57 Les pays avancés orientent des milliers de milliards de dollars de dettes
  • 14:00 et de capitaux vers des secteurs surcapitalisés,
  • 14:04 ce qui met à mal la croissance, les chaînes d’approvisionnement,
  • 14:06 l’emploi et les revenus médians.
  • 14:09 Il en résulte un creusement des inégalités, dû à une mauvaise répartition des ressources
  • 14:13 qui prive d’un énorme volume de capitaux mondiaux
  • 14:16 les petites entreprises, les fonds de roulement et les actions de développement.
  • 14:20 J’invite les gouvernements
  • 14:22 et les banques centrales des pays développés
  • 14:24 à modifier les politiques budgétaires, monétaires et financières
  • 14:29 qui favorisent la concentration des richesses et des revenus,
  • 14:32 et la mauvaise allocation des capitaux, tout en alimentant l’inflation.
  • 14:36 Deuxièmement, il faut promouvoir la croissance et la production.
  • 14:39 La reprise mondiale passe principalement par la mise en place de politiques,
  • 14:43 de formules de financement et d’innovations qui incitent à investir,
  • 14:48 permettent d’élargir les portefeuilles d’investissements
  • 14:51 et encouragent l’accroissement de la production.
  • 14:54 Cette démarche permettrait de répondre efficacement
  • 14:57 aux pénuries et à la flambée des prix.
  • 15:00 La décentralisation de l’allocation des capitaux
  • 15:02 et l’adoption de politiques favorisant la stabilité monétaire
  • 15:05 sont des facteurs clés.
  • 15:06 Les récentes dépréciations monétaires et la baisse de nombreux taux de change
  • 15:12 nous rappellent avec force qu’il est crucial d’appliquer
  • 15:14 des politiques monétaires et budgétaires rationnelles.
  • 15:17 Il est important que nous redoublions les efforts entrepris
  • 15:20 pour développer des solutions émanant des secteurs public et privé
  • 15:23 qui permettent de fournir de l’eau potable et une électricité fiable,
  • 15:27 de promouvoir des pratiques agricoles durables, une éducation de qualité,
  • 15:30 de se préparer aux situations d’urgence sanitaire
  • 15:33 et de favoriser l’accès au numérique.
  • 15:36 Troisièmement, il faut maintenir l’ouverture des marchés.
  • 15:38 En plus d’accroître substantiellement une production énergétique diversifiée,
  • 15:43 les pays devraient assouplir les restrictions les plus sévères
  • 15:47 à leurs importations et exportations.
  • 15:50 C’est une mesure importante
  • 15:51 de nature à raccourcir la crise et raffermir la reprise.
  • 15:55 La plupart des barrières commerciales protègent les privilégiés
  • 15:58 aux dépens du reste de la société, aggravant ainsi les inégalités.
  • 16:02 Il s’agit notamment de l’application de quotas, de taux tarifaires élevés,
  • 16:06 de taxes à l’exportation élevées
  • 16:08 et de subventions qui faussent les échanges.
  • 16:11 Chacun de ces facteurs cause des dommages asymétriques aux pauvres,
  • 16:15 qu’il s’agisse des quotas d’importation de riz, d’arachide et de sucre,
  • 16:19 des subventions coûteuses à la production de coton et d’éthanol
  • 16:24 ou des exigences de contenu national qui affaiblissent la productivité.
  • 16:29 Enfin, et ce n’est pas le moins important, il faut s’engager fermement
  • 16:33 en faveur de la sécurité et de la stabilité.
  • 16:35 Une paix durable nécessite des efforts constants
  • 16:38 pour renforcer les institutions,
  • 16:40 réduire les inégalités, relever les niveaux de vie
  • 16:43 et fournir des protections.
  • 16:45 À défaut, les crises sécuritaires
  • 16:48 entraînent une augmentation massive de la pauvreté
  • 16:51 et déciment la classe moyenne.
  • 16:53 Alors que nous envisageons avec intérêt la reconstruction de l’Ukraine,
  • 16:57 une intervention que nous appelons de tous nos vœux,
  • 17:00 je voudrais terminer mon propos en rappelant l’expérience de la Pologne.
  • 17:03 Aux prises avec un système de planification centralisée défaillant,
  • 17:08 la Pologne a commencé à mettre en place des mécanismes de marché.
  • 17:12 Malgré les interdictions, un vigoureux élan social et civil
  • 17:15 insufflé par le mouvement Solidarité a pu voir le jour.
  • 17:18 Je l’ai ressenti personnellement en 1975
  • 17:21 à la chaleur que les Polonais manifestaient aux étrangers, dont moi.
  • 17:26 La détermination et le dur labeur du peuple polonais ont porté leurs fruits.
  • 17:30 Grâce à des décennies de préparation,
  • 17:32 la Pologne a pu progresser rapidement dès les prémices de la liberté.
  • 17:37 Le pays a ainsi fourni des services d’éducation solides,
  • 17:40 libéralisé l’économie,
  • 17:42 privatisé les entreprises publiques,
  • 17:44 stabilisé résolument sa monnaie,
  • 17:47 attiré les investissements
  • 17:48 et est devenu compétitif sur le plan international.
  • 17:51 La transition d’une économie planifiée à une économie de marché
  • 17:55 a réduit l’inflation, qui est passée de plus de 500 % en 1990
  • 18:00 à moins de 10 % en 1999.
  • 18:03 Elle est maintenue à des niveaux bas depuis lors.
  • 18:06 Les progrès ont été particulièrement rapides
  • 18:09 parce qu’ils s’appuyaient sur des aspirations et objectifs communs
  • 18:12 ainsi que sur les idéaux de paix,
  • 18:14 de liberté et de libéralisation économique.
  • 18:18 Ces valeurs cruciales aideront la Pologne
  • 18:20 à traverser les nombreuses crises concomitantes
  • 18:23 qui ébranlent la région et le monde.
  • 18:25 La transformation économique est importante
  • 18:28 en partie en raison de ses répercussions sur la société.
  • 18:32 L’élan de générosité spontané
  • 18:34 manifesté aux réfugiés ukrainiens par la Pologne tout entière,
  • 18:37 et particulièrement dans ses villes, est admirable.
  • 18:42 Pendant sa transformation économique,
  • 18:45 la Pologne a bénéficié du ferme soutien de la communauté internationale
  • 18:48 et je ne doute pas qu’il en sera de même pour l’Ukraine.
  • 18:52 Une action internationale concertée contre les conflits et la violence
  • 18:56 nécessite que les institutions internationales
  • 18:58 concentrent leurs efforts dans les domaines
  • 19:01 où elles présentent un avantage comparatif,
  • 19:03 par exemple le suivi des flux financiers transnationaux,
  • 19:07 la fourniture de l’aide humanitaire
  • 19:09 et le renforcement des capacités sur le terrain
  • 19:12 en vue du déploiement et de la gestion stratégiques
  • 19:15 des opérations de maintien de la paix.
  • 19:17 Une grande partie des interventions devra être menée dans les pays mêmes.
  • 19:22 L’avantage comparatif du Groupe de la Banque mondiale
  • 19:25 est de produire des résultats sur le terrain
  • 19:27 et de diffuser les bonnes pratiques,
  • 19:29 en collaborant avec les gouvernements,
  • 19:31 la société civile et le secteur privé.
  • 19:34 Vous pouvez compter sur nous,
  • 19:36 de même que nous comptons sur vous
  • 19:38 pour promouvoir des approches innovantes sur le front du développement.
  • 19:43 C’est là que nous pouvons gagner les batailles
  • 19:45 contre les nombreuses crises auxquelles nous faisons face.
  • 19:48 Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à tous.
  • 19:51 Merci.

David Malpass : Relever les défis de la croissance, de la sécurité et de la stabilité

[Pour activer les sous-titres en français, veuillez cliquer le bouton ⚙️ en bas à droite de la vidéo.]

- Visionner l’événement en polonais -

Les conflits, la COVID-19 et le changement climatique entraînent des défis inédits pour les pays en développement, qui frappent durement les populations et les communautés les plus pauvres et vulnérables. Ce constat était au cœur du discours prononcé par le président Malpass et intitulé « Relever les défis de la croissance, de la sécurité et de la stabilité ». Le président de la Banque mondiale a souligné l’importance, pour la sortie de crise et le développement à plus long terme, d’une transformation économique, des investissements dans le capital humain, et de la sécurité et de la stabilité, en insistant sur le soutien nécessaire de la communauté internationale.

Cette allocution a été diffusée en direct de Varsovie, en Pologne, alors que ce pays accueille plus de 2,3 millions de réfugiés ukrainiens ayant fui la guerre.

Tous les événements en direct des Réunions de printemps
Site web officiel des Réunions de printemps 2022
Site web du Groupe de la Banque mondiale

 

Intervenants

Modérateur