Voir le replay

Mobiliser les marchés financiers en faveur du développement

Suivre sur Twitter #WBMeetings

Les banques, les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de portefeuille accumulent 422 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Les économies émergentes et en développement ne reçoivent qu’une infime partie de ces flux d’investissements privés, les marchés développés se taillant la part du lion. Or, pour atteindre les Objectifs de développement durable, elles ont besoin de milliers de milliards de dollars d’investissements par an. Comment attirer davantage d’investissements privés vers les pays en développement ?

Cet évènement a permis de faire émerger des solutions innovantes pour mobiliser plus de capitaux privés là où les besoins sont les plus importants et de partager des exemples de partenariats réussis. Les participants ont mis en lumière l’impact de l’investissement durable dans les marchés émergents et son formidable potentiel.

Ils ont également insisté sur l’importance de normes réglementaires cohérentes et transparentes, en soulignant comment la bonne réglementation des marchés financiers peut permettre de relier les investisseurs institutionnels aux entreprises en quête de capitaux.

L'évènement a été diffusé en anglais, avec interprétation simultanée en arabe, espagnol et français. Prenez part à la discussion sur les réseaux sociaux : #WBmeetings.

[Joumanna Bercetche]
Bonjour à toutes et à tous et mes excuses pour ce court délai. La Directrice générale est sur le point d'arriver. Elle sera là dans quelques instants, mais merci beaucoup. Je suis très heureuse d'animer cette table ronde. Le titre est bien sûr devant vous, « Priorité de la réforme pour lutter contre la dette ». J'ai parlé à de nombreux décideurs politiques la semaine dernière, notamment à la Directrice générale, la Directrice générale adjointe et plusieurs chefs du département du FMI, et je dois dire que cette question a été abordée dans chacune de nos conversations et l'une des statistiques, ce qui m'a le plus frappée dans le Fiscal Monitor est la suivante : dix-neuf pour cent des pays sont déjà surendettés et trente pour cent présentent un risque élevé de surendettement. Cela signifie que la moitié des pays du monde sont en situation de surendettement ou s'en approchent. Mais ce n'est pas tout. Nous savons que les taux d'intérêt ont également augmenté. Cela a évidemment des conséquences sur le service de la dette. Plus les pays dépensent pour le service de la dette, moins ils ont de puissance fiscale à consacrer aux investissements productifs, des choses comme l'éducation, les soins de la santé, la protection sociale qui, en soi, comme nous le savons, sont préjudiciables à la productivité et à la croissance. Nous sommes donc ici aujourd'hui pour parler des priorités de la réforme en matière de lutte contre la dette, pourquoi l'augmentation de la dette est importante, pourquoi nous devons nous en inquiéter, ce que les pays vulnérables peuvent faire pour devenir plus résistants. Et nous parlerons un peu plus du rôle de la communauté internationale dans l'aide apportée à ces réformes de la dette. Je vais donc passer rapidement en revue nos panélistes. La Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, qui n'est pas ici, mais qui sera là dans quelques instants, elle nous rejoindra. À sa gauche, le président de la Banque mondiale, Ajay Banga. À sa gauche, votre Excellence Mohammed Al-Jadaan, le ministre saoudien des Finances. 

[Applaudissements] Enfin, nous accueillons le professeur Anna Gelpern de Georgetown Law, et la voici, la dame de l'heure, la Directrice générale Kristalina Georgieva. Elle est là. Vous avez reçu une salve d'applaudissements. Et puis nous avons Situmbeko Musokotwane, le ministre zambien des Finances et du Plan. Et bien sûr, vous savez, nous sommes très privilégiés de vous avoir dans notre panel sur la dette aujourd'hui, Monsieur le ministre des Finances, parce que vous pouvez nous donner une bonne perspective de ce que le processus de réforme de la dette signifie réellement en pratique, étant donné le processus de restructuration que la Zambie a traversé au cours des dernières années. Donc, je ne veux pas vous mettre sur la sellette, Madame la Directrice générale. J'aimerais parler de l'une des statistiques qui m'a frappée dans le Fiscal Monitor, du fait que près de la moitié des pays du monde sont soit en situation de surendettement, soit très proches de l’être. Dans quelle mesure devrions-nous nous inquiéter des vulnérabilités de la dette à l'actuelle ? 

[Kristalina Georgieva]
Nous devons être inquiets, mais nous devons également reconnaître que nous ne sommes pas au pas de la porte d'une crise de la dette. Pourquoi devrions-nous être inquiets ? Parce qu'au cours des dernières années, les gouvernements, les foyers, les entreprises ont dû emprunter pour pouvoir continuer leurs fonctions. Et ensuite, partout, la dette s'est empilée, en croissance, plus qu'ils ne peuvent le supporter. Où est le problème le plus sévère ? C'est dans les pays à revenus faibles. C'est là que la moitié de notre surendettement IDA se trouve, mais ça ne concerne pas le reste du monde. Pour les économies émergentes mondiales, pour les pays à revenus intermédiaires, à peu près 20 % sont maintenant dans un territoire de surendettement. Quand nous regardons les pays à revenus faibles, ceux-ci ont été touchés trois fois. La première fois, parce qu'ils ont rencontré ces chocs avec très peu de protection, presque pas de protection. Tout ce qu'ils avaient a disparu. Numéro deux, parce que les taux d'intérêt sont élevés, ils ont emprunté pour soutenir leur population et maintenant, les taux d'intérêt sont en train d'empiéter leurs revenus. Donc, le service de la dette et le coût de celui-ci a doublé. Numéro trois, ils ont été frappés parce que l'appui international a stagné. C'est pour ça qu'Ajay fait appel à des ressources IDA. C'est pour ça que moi, je suis là et que je fais appel à des ressources pour faciliter notre mécanisme à un taux d'intérêt zéro en vue de la réduction de la pauvreté. Nous pouvons améliorer notre appui aux pays. Ce que nous avons besoin de faire, c'est que pour ces pays où le surendettement est déjà insupportable, de les aider et c'est pour cela que la restructuration en Zambie, un pays où ils ont un très bon gouvernement, très engagé avec les réformes, mais qu'ils sont ralentis par leur passé. Nous avons vu la Zambie faire preuve, prouver que la dette doit être restructurée et que, mesdames et messieurs, quand nous avons un mémorandum d'accord, la compréhension du rôle des créanciers. 

[Applaudissements] 

[Joumanna Bercetche]
Merci beaucoup. Je vous écoute en tant que journaliste de la CNPC. J'aimerais maintenant me tourner vers vous, Monsieur Banga, vous dirigez une institution qui est concernée par l'éradication de la pauvreté. Combien vous souciez-vous du des défis ? Qu'est-ce que ces défis représentent pour des économies à revenus faibles ? 

[Ajay Banga]
Merci beaucoup. J'aimerais aussi donner mes félicitations à la Zambie qui a fait un très bon travail. Quand avec Kristalina, nous étions au Club de Paris au mois de juillet, nous avions parlé des progrès et ces deux ministres des Finances sont ici pour nous parler de ce qu’ils traversent. Si vous regardez, par exemple, l'Afrique subsaharienne, ces jours, paye pour toutes les raisons que Kristalina a indiquées. Ils payent 7,6 % de leur PIB pour rembourser la dette, pour rembourser l'intérêt du coût de la dette. Si vous pouvez dire que 7,6 % est bon ou mauvais en comparaison avec ce qu'on dépense pour l’éducation et la santé qui est de 5,6 %, alors 7,6 %, c'est énorme. C'est le premier problème. Le deuxième problème, c'est qu'est-ce que cela représente ? Ceci rend la tâche plus difficile au gouvernement pour le capital humain, pour le climat, pour l'infrastructure, pour toutes les choses dont les pays ont besoin au cours des années à venir. Ils paient beaucoup et ceci les empêche d'investir là où ils en ont le plus besoin. Le troisième impact de cette situation, c'est que même le secteur privé est mis de côté parce que les banques locales ne peuvent plus travailler à cause de cette question, de cette situation de débiteurs. Donc vous avez le rôle du secteur privé et il faut que ce secteur privé puisse se sentir à l'aise pour pouvoir investir. Nous commençons à diminuer de manière régulière, toutes ces quatre choses que j'ai citées se rajoutent et j'espère que nous pourrons parler dans plus de détails. Ce n'est pas que la dette soit mauvaise. La dette est mauvaise quand elle est hors de proportion et qu'on n'arrive plus à la gérer. Je ne veux pas que vous nous quittiez avec l'impression que la dette est mauvaise. C’est mauvais quand c’est mal géré c’est géré de manière irréaliste et ça devient difficile de la gérer. C'est ça le défi. 

[Joumanna Bercetche]
Oui, c'est très clair. Votre Excellence, en fait, j'aimerais faire un petit rappel à nos auditeurs que l'Arabie saoudite a été Présidente du G20 et ils ont présenté le DSSI, qui est l'initiative de suspension de la dette, qui était aussi le précurseur du cadre de travail commun de la dette qui est un mécanisme multilatéral. Ce sont là deux étapes très importantes. Quand vous regardez le progrès qu'on a fait depuis lors, est-ce que vous ressentez le besoin d'avoir plus d'initiatives, qu'il nous faut être plus ambitieux ? 

[Mohammed Al-Jadaan]
Oui, merci beaucoup. Je pense que vous remontez à cette période où il y a eu beaucoup de défis, en 2020, et Kristalina a joué un rôle instrumental à arriver à mettre en œuvre ce DSSI. C'était une période très difficile. Les financements étaient très rares et les pays devaient s'efforcer de subvenir à leurs propres besoins. Donc, les créanciers, même avec le choc auquel ils devaient faire face dans leur propre pays, se préoccupaient de ces pays endettés. Ils se sont rassemblés au G20 avec le FMI et la Banque mondiale pour travailler sur cette initiative de suspension de la dette qui a en fait offert 13 milliards de dollars à cet espace avec 48 nations. Mais suspendre la dette, la suspension de la dette n'est pas tout. On peut l’étendre, la reporter de quelques années, mais il faudra des négociations pour ce cadre de travail comme réalité. Avec ce cadre de travail, ça ressemble à réparer le moteur d'un avion alors qu'il est en train de voler avec des passagers à bord. Donc, il nous faut réfléchir à ce que ça fait très rapidement pour trouver une manière, un concept qui puisse répondre aux besoins de chaque pays, qui puisse être fait sur mesure avec les créanciers de chaque pays pour aussi justement travailler sur, répondre à ces frustrations et nous avons vu dans ce protocole d'accord, nous avons eu une discussion avec Kristalina il y a quelques semaines, que la tendance est en baisse. Nous voyons 18 mois, neuf mois et maintenant, nous nous améliorons encore plus. Donc, j'aimerais voir plus de produits créatifs. Si ça dépendait de moi, j'aimerais en fait voir un accord que nous puissions signer avec chaque créancier. Ça, c'était un point de vue idéal, mais il faut trouver des solutions qui vont aider ces pays. Je ne suis pas un politique, je suis plutôt quelqu'un de technique et je dirais que les politiques ont aussi besoin d'éduquer leurs populations comme une nation de créanciers. Quand vous donnez un soulagement à un pays pauvre, un pays à revenus faibles ou un pays à revenus intermédiaires surendettés, vous le faites pour votre propre intérêt, mais c'est aussi l'intérêt du monde. L'économie mondiale doit être en bonne santé. Si on ne se préoccupe pas de ça, il y aura des répercussions dans tout le monde. 

[Joumanna Bercetche]
Merci Monsieur le ministre des Finances. Et encore une fois, félicitations, la Zambie s'est mise d'accord sur une restructuration en juin avec ses créanciers et vous avez mis en œuvre une série de réformes. Pourriez-vous nous parler de ce que vous faites à ce niveau et comment ceci vous amènera à arriver à une croissance et répondre aux vulnérabilités ? 

[Situmbeko Musokotwane]
Excusez-moi, il y a un écho dans la salle, donc je n'ai pas pu vous entendre. 

[Joumanna Bercetche]
Premièrement, j'aimerais vous dire félicitations personnellement. En tant que programme de restructuration, vous vous êtes mis d'accord avec le FMI, avec ce protocole d'accord. Quel serait l'impact que ces réformes de politique ont et qu'est-ce qu'elles vont amener pour réduire votre dette, vos vulnérabilités ? 

[Situmbeko Musokotwane]
Merci beaucoup. C'est beaucoup plus clair maintenant. J'aimerais remercier ces institutions amies : le FMI, la Banque mondiale sont toutes deux remarquables, le Club de Paris, ce comité de créanciers dirigé par la France, la Chine, l'Afrique du Sud. Ils ont tous été magnifiques. Les créanciers ont été magnifiques. Donc, merci à tout le monde. Merci, merci beaucoup. Vous avez parlé des réformes que nous avons dû mettre en œuvre. La première chose sur l'ordre du jour de la réforme, et peut-être que je ne vous l'ai jamais dit, mais laissez-moi vous dire que c'est un peu gênant de nous trouver dans cette situation de surendettement. C'est gênant parce qu'il n'y a pas si longtemps, nous avions ces mécanismes de restructuration. L'une des premières choses qu’on a faites, c'est de nous dire : « Plus jamais nous n’allons permettre qu'une telle chose se passe dans notre pays ». Cette administration et cette première réforme étaient d'avoir une législation qui rendait les choses plus difficiles pour que le gouvernement puisse emprunter d'une manière incontrôlée. Et ceci a inclus des pouvoirs plus forts du Parlement pour dire oui ou non pour ces emprunts proposés. La deuxième chose, c'est les contraintes contractuelles. Que la dette à tout moment ne doit pas dépasser X % avec la proportion avec le PIB. Ça faisait partie de cette loi. L'autre réforme, c'est l'élément de transparence pour notre gouvernement, pour qu'il puisse communiquer régulièrement et dire où on se trouve en termes de dette. Ainsi, cette réforme et le but de cette réforme était de limiter la capacité de l'administration à partir sur une lancée de dette, ce qui est vraiment très embarrassant. Donc, deuxièmement, avec cette dette, nous avons moins d'argent à la disponibilité. Si on combine ce que nous dépensons sur les salaires publics et sur le service de la dette, 90 centimes de chaque dollar perçu en impôt ont été utilisés pour ces deux choses. Donc, ceci touche la portion la plus faible de la société. Maintenant, nous avons un soutien quand nous avons besoin de nous concentrer sur notre budget, la partie de la société la plus vulnérable. Une des choses que nous avons faites, c'est que nous avons dû utiliser les subventions pour le pétrole et les consacrer pour l'éducation, pour qu'un enfant puisse aller à l'école, peu importe si les parents peuvent se le permettre. Donc l'argent a été déplacé des subventions aux plus vulnérables. La deuxième chose, dans la réalisation que nous sommes à court d'argent, c'est que nous devons admettre que l'infrastructure dont nous avons besoin… nous n'avons pas l'argent nécessaire pour entreprendre ce travail. Donc, nous devons nous tourner vers le secteur privé et nous avons six PPP sur les routes, je crois, qui couvrent une distance de 800 kilomètres. Deux d'entre eux ont déjà commencé, mais nous n'avons pas les moyens. Le secteur privé est là, donc ils peuvent nous offrir les financements. Un autre élément dont je voulais parler, c'est la décentralisation monétaire de l'argent du gouvernement. Par exemple, si une école primaire devait être construite, quelqu'un doit décider de l'emplacement. Pour ceux qui se trouvent dans les capitales, dans les villes, ils doivent décider : « Ceci ne marche pas. Nous allons donc offrir les financements aux circonscriptions qui ont le plus besoin et aux plus vulnérables ». Il faut donc que nous choisissions où la clinique ou l'hôpital va être construit, où l'école va être construite. C'est là, dans cet exemple-là, où nous consacrons les financements aux plus vulnérables. Numéro 3. Réforme numéro 3. Chers collègues, merci beaucoup. Pour tout ce que vous avez fait. Mais ça en soi, ça ne suffit pas. Le genre de vie et le style de vie que ces jeunes personnes aimeraient avoir en Afrique, qu'ils voient à la télévision en Europe, en Asie, ils veulent de meilleures vies. Et la restructuration ne suffira pas. Ce qui va jouer un rôle, c'est la croissance économique, la création d'emplois. On aura plus besoin de traverser le Sahara vers la Méditerranée pour aller en Italie ou en Grèce. Les opportunités doivent être présentes ici, sur le continent africain. Et comment est-ce que nous pouvons créer ces conditions ? C'est ce que nous faisons maintenant en Zambie, créer des conditions pour attirer les investissements du secteur privé, créer des emplois et augmenter les revenus fiscaux. Nous avons 3,7 milliards de nouveaux investissements dans le secteur minier. Beaucoup de sociétés viennent pour tirer parti de cette poussée verte grâce au cuivre, au manganèse, au nickel. Nous avons le lithium. Nous avons des activités minières qui sont intéressantes et ceci représente de la valeur ajoutée. Et c'est ce genre de réformes que nous devons faire, donc empêcher ces emprunts et ce surendettement à tort et à travers, et pour que nous, en Zambie, nous puissions vivre comme les Marocains, comme les Italiens, comme les Grecs. 

[Joumanna Bercetche]
Merci. Merci pour ceci. Professeure Anna, le titre de ce panel : les priorités pour lutter contre la dette et les réformes politiques. J'aimerais savoir de vous s'il y a besoin d'une réforme, d'un cadre légal, juridique ? Selon vous, comment est-ce qu'on peut centraliser ceci au niveau légal pour faciliter ce processus de restructuration ? 

[Anna Gelpern]
Premièrement, je suis humble et reconnaissante d'être ici sur ce panel en tant qu'agente libre, et j'aimerais vous donner et laisser une bonne impression. Je suis ravie que vous ayez formulé cette question ainsi et que je puisse parler après les ministres, parce que je crois qu'il vaut la peine de réfléchir à comment certains de ces mécanismes, certains de ces concepts ne sont pas comme les autres. Construire une école pour des enfants, nourrir des enfants, ça, c'est une fin en elle-même. Obtenir les ressources pour ceci, en particulier sous forme de dettes, ça, c'est un moyen pour arriver à une fin. Quand nous avons plusieurs de ces moyens pour arriver à des clauses de contrat… 

[Joumanna Bercetche]
On peut voir que vous êtes avocate. 

[Anna Gelpern]
Oui, je ne suis pas économiste. Tout ce que j'ai, c'est ce vocabulaire. Mais je crois qu'il est très important de voir ceci dans ce contexte à un moment comme celui que nous traversons, quand nous essayons de voir quelles sont les priorités pour les personnes qui meurent de faim, pour les personnes qui souffrent d'incendies et d'inondations. Premièrement, il s'agit des ressources, le ministre l'a dit, dans beaucoup, beaucoup de cas, la suspension de la dette va nous offrir les ressources, mais je crois que si on parle du cadre juridique institutionnel, la priorité, ce sont ces ressources. Voir de ces ressources qu'est-ce qui représente la dette. Et je crois que beaucoup va venir du DSSI parce que beaucoup de pays ont eu beaucoup de suspensions de la dette, mais ils n'ont pas fini par mourir de faim. Donc, ce n'est pas forcément uniquement ceci. Quand nous revenons aux moyens, je crois que nous vivons dans une époque très intéressante où la diversité des créanciers et la diversité des débiteurs est très importante. Le système lutte encore, mais il ne s'agit pas de mauvaise foi. On doit s'attendre à ceci dans un monde dominé par les créanciers qui, chaque jour de la semaine, représentent quelqu'un, quelque chose de différent. On parle de stratégie, de commerce et de coordination de la dette. Les défis sont très différents quand il y a toute cette diversité. La diversité, c'est quelque chose de bien. Il y a beaucoup de bons créanciers qui ont des options différentes. Mais ceci veut dire qu'il nous faut voir comment bâtir sur la confiance. Et ce mot « confiance » est un grand mot, mais ça a beaucoup d'implications concrètes. Lorsque nous parlons de la transparence et des moyens pour la fin, il faut savoir qui doit communiquer quoi et quand. Et ça, c'est la raison d'être de la clause. Je dois finir en disant que la dette publique est publique et c'est quelque chose de très juridique. La restructuration de la dette et ses termes, les contrats, ainsi que les termes financiers, soient bien communiqués clairement, non seulement parmi les créditeurs, les créanciers, mais aussi avec le public. Et ceci veut dire redevabilité et pression pour accélérer, pour se formaliser. Ce sont là vraiment les priorités pour toutes les parties prenantes. 

[Joumanna Bercetche]
Merci beaucoup. J'aimerais maintenant revenir à quelque chose qu'Ajay a dit. Il ne s'agit pas seulement d'emprunter, mais il s'agit de savoir ce que vous faites avec ce que vous avez emprunté. 

[Kristalina Georgieva]
Ici, il ne faut pas tomber dans le piège de maintenir cette notion d'écologie verte, mais donc investir dans des activités de génération de revenus, génération de profits, si vous êtes dans le secteur privé, qui nous offre les moyens de rembourser. Le problème, c'est que, par exemple, investir ou jeter des grosses sommes d'argent dans un trou noir, c'est là que vous empruntez avec une certaine anticipation, mais les choses ne vont pas comme vous le pensiez. Je me tourne vers vous. Vous avez très bien présenté la situation avec le paysage des créanciers et le paysage des débiteurs. Nous avons le secteur privé de toutes sortes. Nous avons des entreprises d'État, des banques, des institutions non bancaires, les institutions gouvernementales, les différentes agences de ces gouvernements qui offrent des financements. Et quand arrive le moment de soutenir une dette insurmontable, il nous faut trouver comment regrouper les différentes personnes qui seront différentes dans chaque pays. Donc, qu'allons-nous faire ? Nous avons commencé et c'était sous le ministre Al-Jadaan, avec le cadre de travail commun. Ce que celui-ci a accompli, c'est qu'il a pu rassembler les créanciers traditionnels avec des nouveaux créditeurs, ainsi que des secteurs privés, cas par cas, parce que chaque cas bouge plus rapidement, parce que, comme vous l'avez très bien dit, nous avons travaillé ensemble là-dessus, ceci est disponible et fonctionne et nous avons intégré les enseignements tirés. C'est une étape très importante. Ensemble avec la Banque mondiale et la présidence du G20, nous avons créé la table ronde de la dette souveraine. Qu'est-ce que c'est ? Nous avons rassemblé dans une pièce des représentants de ces différents groupes. Nous avons quatre sièges pour le Club de Paris, quatre sièges pour les nouveaux créanciers, l'Arabie saoudite, la Chine, le Brésil et l'Inde. Nous avons quatre sièges pour le secteur privé, pour les institutions et les organisations représentant le secteur privé. Nous avons quatre sièges pour les pays qui sont des emprunteurs. Ce que nous avons fait, c'est que de manière systématique, nous avons parcouru chaque différente question et ce que nous allions faire en tant que résolution. C'était incroyable de voir que ce que nous pouvons accomplir quand nous sommes candides, francs et quand vous traitez chacun avec respect, quand vous permettez à quelqu'un, à chaque point de vue d'être exprimé. Est-ce que je suis optimiste sur le futur de la résolution de la dette ? Oui, je suis plus optimiste aujourd'hui que je l'étais avant le cadre de travail commun et avant la table ronde sur la dette souveraine. Nous devons donc utiliser ces instruments dans la plupart des financements, des obligations. Nous avons introduit ces clauses de suspension par rapport aux chocs climatiques. Et au FMI, nous faisons aussi quelque chose d'intéressant. Avant la Covid, nous avions quelque chose que nous appelions le Fonds de soulagement pour les catastrophes et nous avons réalisé qu'au cours des premiers jours, nous avons ces pays très pauvres, leurs économies se sont arrêtées subitement, mais ils avaient encore des paiements à faire au fond. Donc, ça aurait brisé nos cœurs de devoir choisir entre la dette, le remboursement de la dette, ou aider les populations. Donc, pendant deux ans, il y a eu la suspension de la dette. Pendant deux ans. Je crois qu'il nous faut rassembler toutes ces expériences et avoir une approche constructive systématique et surtout ne pas être gênés ou embarrassés. Vous savez, nous pouvons faire ceci parce que nous voyons que ça marche. 

[Joumanna Bercetche]
Ajay, pour reprendre ce que Kristalina a dit, que diriez-vous que sont les bons outils, les bonnes politiques au niveau international et au niveau interne pour aider les pays à devenir plus résilients ? 

[Ajay Banga]
Kristalina est une experte en matière de la Banque mondiale et c'est pour cela qu'elle est une très bonne partenaire pour moi. J'apprends beaucoup d'elle depuis le jour où je suis arrivé. Nous avons deux avocats ici sur cette tribune. Attention, ce sont de très bons avocats. Il faut faire attention. Oui, ce sont de très bons avocats. Moi, je ne suis pas un avocat. Laissez-moi prendre un peu de recul. Quand vous prenez la dette dans un environnement de taux d'intérêt très faibles que le monde a pour un temps très long, ceci crée beaucoup de déséquilibre dans notre système financier. Mais je pense que le problème le plus important, c'est la circonstance de la dette. Parce qu'avec le calcul de ce que les pays peuvent se permettre Et par rapport aux paiements, aux remboursements, je crois qu'il y a eu une certaine complaisance et il faut simplement remonter dans le temps pour voir que les taux d'intérêt étaient proches de zéro. Maintenant, bien sûr, tous les points de vue ont changé parce que nous nous trouvons dans une ère de taux d'intérêt élevés. Ceci ne va pas durer toujours. Est-ce que quelqu'un sait que comment prédire les taux d'intérêt ? Vous devriez peut-être, dans ce cas-là, vous lancer dans prédire l'avenir, si vous le pouvez. Mais j'aimerais que vous réfléchissiez à comment vous pouvez choisir. Vous ne pouvez pas tout faire, malgré l'importance. Parce que si les taux d'intérêt commencent à remonter et que vous avez fait beaucoup auparavant, vous risquez d'avoir des problèmes. Et avec les gouvernements, il faut améliorer la passation de marché, les dépenses. Est-ce que vous pourriez trouver des économies si vous commencez à regarder les budgets en détail, les taxes foncières, par exemple. Si vous voulez faire une réforme là-dedans, ça peut ne pas très bien fonctionner, mais si vous parcourez toutes ces étapes, vous avez encore besoin d'un certain nombre de choses, par exemple des institutions. Je pense aux clauses pour les nations des Caraïbes. Quand nous avons eu la suspension de la dette vis-à-vis des ouragans et des problèmes de changement climatique. Ce que nous avons ici, les quatre pays qui font partie du cadre de travail, la Zambie, l'Éthiopie, le Tchad, le Ghana : dans les trois dernières années, la Banque mondiale leur a donné 12 milliards sous forme de concessionnels ou non. Depuis le jour où la Zambie a signé le protocole d'accord en juillet, nous étions à Paris, tout ce qu'ils reçoivent, c'est de l'argent pour des subventions. Donc, j'aimerais conclure cette réflexion en disant que toute dette n'est pas forcément mauvaise. L'idée, c'est que la dette ne doit pas être utilisée… elle ne doit pas étouffer l'économie. Elle doit être là pour le développement. Nous devons nous poser la question : « Est-ce que nous pouvons faire plus pour, par exemple, la Zambie ? ». Parce qu'aujourd'hui, avec une dette de 20 ans, ceci va être très différent pour une période de 30 ou de 40 ans au niveau de la dette. Je crois que nous devons faire beaucoup avec l'IDA, avec la BIRD. Est-ce que nous devons nous diriger plutôt vers le 30 ou le 40 ? Je ne sais pas si je peux accomplir ceci, mais quand je pense à l'étouffement du développement, il nous faut trouver des moyens créatifs pour accéder à ces financements sur la scène mondiale. 

[Joumanna Bercetche]
Vous avez soulevé la question du cadre de travail plusieurs fois. Comment est-ce que nous pouvons bâtir sur les succès dont plusieurs de vos collègues ont parlé, pour améliorer le cadre de travail et aussi, étant donné que l'Arabie saoudite a été un créancier plus actif, un donateur plus actif, que peut faire de plus la communauté de donateurs ? 

[Mohammed Al-Jadaan]
C'est quelque chose d'important. Premièrement, il est très important de reconnaître les nations qui ont fait un très bon service à la communauté donatrices et les créanciers, ceux qui font un grand service aux pays en besoin. Il nous faut reconnaître ceci. Il faut que nous l’appréciions, mais encore une fois, c'est un travail d'équipe et je crois que nous devons reconnaître que le cadre de travail commun à lui seul ne va pas aider. L'assistance au développement à elle seule ne suffit pas. Le FMI, les programmes du FMI, les programmes de la Banque mondiale à eux seuls ne peuvent pas aider, le secteur éducatif lui seul ne peut pas aider, les ONG non plus. Donc, je crois que si nous nous rassemblons, nous pouvons faire des miracles et vous allez voir ceci émaner du cadre de travail commun. Vous voyez des personnes vraiment très enthousiastes qui apprécient la valeur de ce cadre. Ce qui est encore mieux que l'institutionnalisation, c'est que ce soit plus clair pour les personnes et les créanciers, que ces processus soient plus clairs. Et quels sont les paramètres ? Toutes ces priorités sont très importantes et je crois, Son Excellence le ministre l’a dit, il y a en fait un stigmate très négatif qui est amplifié par les agences de notation. Nous avons besoin de nous engager pour les garder près de nous, les éduquer, parce que ce n'est pas dans l'intérêt des pays de ralentir le processus, de le prolonger. Ceci va causer plus de dégâts et on va creuser un trou plus profond. Finalement, je dirais que pour la table ronde, cette initiative qui est en cours depuis 18 mois, il nous faut avoir des idées plus créatives qui soient proposées. Nous avons vu ceci venir de la Banque mondiale, du FMI, mais j'aimerais finir avec une chose. Il ne faut pas sous-estimer l'importance de l'assistance technique. Dans la conversation avec Ajay, et il est mieux placé pour en parler, ainsi que Kristalina, nous pourrions peut-être transformer la Banque en banque de connaissances et que le FMI puisse se diriger dans une assistance technique sur demande, sur mesure, et qu'il puisse aider avec les nouveaux financements et la dette. 

[Joumanna Bercetche]
Ministre des Finances, je me tourne vers vous. De votre point de vue, que diriez-vous que serait l'obstacle le plus important pour obtenir les financements dont vous avez besoin pour les défis auxquels vous faites face ? Et est-ce que ces défis existent autour du monde, mais la différence est l'obtention de ces financements ? 

[Situmbeko Musokotwane]
Les sources de financement pour des pays tels que le mien : nous avons eu des sources traditionnelles du FMI, de la Banque mondiale. Ils ont fait beaucoup de travail en Zambie et nous devons les remercier pour ceci. Mais comme tout le monde le reconnaît, les ressources de ces institutions ont besoin d'être améliorées. C'était très intéressant d'entendre le Président parler de la possibilité d'emprunt sur 40 ans. C'est pour cette raison que nous poussons très fort pour que ces institutions... Pour que nous puissions assister à plus de ressources, que nous ayons accès à plus de ressources, plus de capital. C'est très important, surtout pendant une période comme celle-ci où il y a la guerre en Ukraine. C'est très important d'avoir l'aide de ces institutions. Je voulais aussi dire que, et je suis d'accord avec les collègues, il n'est pas mal d'emprunter dans ce monde, mais il y a beaucoup de pays qui ont emprunté, qui n'ont pas eu les problèmes. Donc, pour nous, en Zambie, nous avons emprunté auparavant, mais il faut emprunter avec précaution. Et ce que je voulais dire maintenant, c'est que peu importe ce que nous faisons pour le futur proche, les ressources de ces institutions ne peuvent jamais remplacer le rôle du secteur privé, parce qu'avec les financements du secteur privé, vous avez des conditions qui… Vous devez créer des conditions attractives pour les attirer. Je crois que nous avons presque 800 millions de dollars qui vont être fournis pour la construction des routes, mais il nous faut faire plus. Quand je réfléchis, quand je pense à l'histoire, remontant à plusieurs années, où nous avons observé en Asie, il y a 30, 40 ans, et les pays pauvres de l'Afrique et la Corée du Sud étaient plus pauvres que la Zambie dans les années 70. Et on voit que le secteur privé est présent maintenant avec les bonnes conditions. Donc, je dirais que nous devons absolument continuer à emprunter pour le moment, mais bien sûr sous des termes concessionnels. C'est une restriction que nous devons nous imposer. Mais pour maintenant, ce que nous poussons, c'est pour l'argent, les financements du secteur privé. Donc, Monsieur le ministre, parlez à vos entreprises en Arabie saoudite des opportunités pour du tourisme. Je sais que vous aimez beaucoup la chasse en Arabie saoudite et les safaris. Donc, appelez vos personnes riches de venir investir chez nous. 

[Applaudissements] Nous disons qu'il y a une crise de sécurité alimentaire. Nous savons que le seul espace disponible pour remplacer l'Ukraine, je crois, l'un des risques... Le seul espace, plutôt, serait l'Afrique. Donc, nous avons ouvert cet espace, je crois, 100 000, 200 000 hectares. Pour ceux qui ont la capacité de venir investir, veuillez le faire, s'il vous plaît. Nous allons faciliter l'arrivée très rapidement. Pas de visa pour les Américains, pour les Chinois, ainsi que pour beaucoup d'autres, les Allemands, les Européens. Toutes les réformes que nous entreprenons pour le financement, vous pourrez venir plus facilement. L'argent, c'est de l'argent peu importe d'où il provient, que ce soit l'argent des débiteurs, ça n'a pas d'importance. Le plus important, c'est que nous puissions créer des emplois et de la richesse. C'est de ça dont nous avons besoin. 

[Applaudissements] 

[Joumanna Bercetche]
Professeur Anna, tout à l'heure, vous parliez de l'importance de la confiance dans ce système. Laissez-moi vous demander quelle serait la priorité immédiate sur l'architecture financière mondiale ? Que doivent être les priorités pour augmenter et améliorer la confiance dans le système ? 

[Anna Gelpern]
C'est une question très facile, mais les réponses sont très compliquées. La réponse est que ce cadre de travail doit avoir un site web. Lorsque cela arrivera, nous pourrons répondre aux attentes. Sérieusement, moi, j'étais là quand le Club de Paris a eu un site web et ça, c'était il y a des décennies, après que le Club de Paris est devenu un club. Je prends très sérieusement cette idée que l'apprentissage est important pour les institutions qui sont diverses. Vous savez, le problème, c'est que nous n'avons plus le temps. Si ça nous prend autant de temps d'apprendre que ça a pris au Club de Paris à apprendre dans le XXe siècle, beaucoup des pays qui ont vraiment besoin de notre aide vont vraiment être sous l'eau. C'est une chose très simple, mais maintenant, je vais compliquer les choses pour remonter au point de vue du Président sur les clauses de suspension de la dette. En fait, les clauses ne se ressemblent pas toutes, parce que quand vous réfléchissez aux clauses d'action collective ou toutes les choses fantastiques sur lesquelles je passe mon temps, on ne sait pas quels vont être les résultats. C'est un processus. Aujourd'hui, nous avons un système où le fardeau est sur les débiteurs, et les créditeurs arrivent au pire moment pour les débiteurs, où ceux-ci ont le moins de capacités. Je crois que ça a énormément de valeur de pouvoir garder cette confiance. 

[Joumanna Bercetche]
Directrice générale, j'aimerais revenir à cette question de défis sur les restructurations avec les créanciers. Je sais qu'il y a eu des discussions avec le FMI sur le réajustement sur les quotas pour mieux représenter les pays les plus pauvres et je pense à la Chine. La Chine a été critiquée sur le fait qu'elle endommageait ces efforts de restructuration. Comment est-ce qu'on peut réconcilier la place que prend la Chine dans ce processus de restructuration ? 

[Kristalina Georgieva]
Oui, c'est très important de reconnaître que pendant une période de temps, la Chine a dramatiquement augmenté sa présence dans beaucoup de pays, surtout en Afrique, en tant que source de financement et certains de ses financements étaient bons, mais d'autres étaient peut-être trop étendus. Je crois que ce que nous voyons aujourd'hui, c'est que la Chine est en train de se retirer de plusieurs de ces sources de financement, ce qui crée plus de pression sur les pays comme l'Arabie Saoudite pour pouvoir entrer en jeu. Mais ce que cette expansion veut dire, c'est que la Chine a en fait des sources multiples de financement, des entreprises d'État, la Banque de développement de la Chine et d'autres. Il y a encore un certain degré, un problème de coordination interne en Chine. Récemment, la Chine a déterminé quelles seraient les institutions responsables de solutionner qui va prêter et combien aux autres. Donc moi, j'aimerais aller me concentrer sur un pays en particulier. J'aimerais dire deux choses. La prévention est meilleure solution que la cure. Le ministre Al-Jadaan a parlé de ces complications concernant la dette du monde. Nous devons travailler sur les compétences et la gestion de la dette, la transparence avec les sites web et nous devons aussi reconnaître le fait simple que s'il y a de la croissance dans les pays, les pays peuvent supporter la dette. Si j'avais une baguette magique, qu'en ferais-je ? Je l'utiliserais pour bâtir un pont entre l'argent des sociétés vieillissantes vers les pays avec des populations jeunes, croissantes, pour que cet argent qui aujourd'hui est sous-utilisé puisse aller secouer un pays comme la Zambie. Et je vais finir avec ceci. Quand j'étais en Zambie, un autre représentant, résident, m'a invitée dans son jardin et j'ai vu qu'il y avait un grand avocatier. Il me disait : « Oui, nous venons ici. Nous, dans ce jardin, nous laissons tomber les noyaux d'avocats et les arbres poussent, tout pousse très bien sous la surface ». Vous avez tout, vous avez la population jeune. J'ai vu jusqu'à 80 enfants dans une toute petite salle de classe aller à l'école, qui ont soif d'apprendre. Si nous avions ces financements dirigés vers la Zambie, avec la bonne gouvernance, nous aurions d'excellents résultats. 

[Applaudissements] 

[Mohammed Al-Jadaan]
Merci beaucoup. Merci. C'est en fait très intéressant. J'ai entendu ceci à plusieurs reprises en parlant de la Chine et il serait temps que nous mettions les choses au point. Il n'y a pas de Chinois parmi nous, donc premièrement, la Chine a répondu alors que personne n'était là. Je ne suis pas avocat, mais je veux traiter les gens de manière équitable. La Chine a agi quand beaucoup d'autres se sont éloignés en ce qui concerne l'Afrique. La Chine a pris le risque quand les pays, les gens ne voulaient pas prendre de risque pour matérialiser leur prise de risque. Au lieu de justement critiquer la Chine, je crois que nous devrions apprécier ce qu'ils ont fait. Ils l'ont fait dans leur propre intérêt, mais aussi, ils ont aidé les nations, ils ont pris de gros risques et maintenant, ils sont en train de recevoir les résultats. Nous devrions travailler avec eux au lieu de les critiquer et de faire des dégâts aux pays à revenus faibles. Nous devrions travailler avec les créanciers, avec la Chine, pour trouver des solutions aux pays à revenus faibles pour qu'ils puissent solutionner leurs problèmes de la dette. 

[Applaudissements] 

[Kristalina Georgieva]
Et puisque le ministre Al-Jadaan est là, voilà une bonne source de financements, j’aimerais que nous montrions de l'amour envers lui également. 

[Joumanna Bercetche]
Merci beaucoup. C'était une très bonne conversation, avec beaucoup de choses à réfléchir. J'aimerais vraiment féliciter encore une fois le ministre des Finances pour son protocole d'accord. Merci beaucoup.

00:00 Introduction
01:51 Comment augmenter les flux de capitaux vers les marchés émergents
05:17 Encourager davantage d'investisseurs à allouer des capitaux privés aux marchés émergents
08:06 Augmenter les investissements en capitaux privés et les prêts aux marchés émergents
12:25 Durabilité des investissements dans les marchés émergents
17:12 Atténuer les contraintes liées à la mobilisation de davantage de capitaux privés
22:21 Principaux défis pour obtenir des flux d'investissement plus durables
24:31 Saisir des opportunités d’investissement écologiquement et socialement responsables
28:25 Régulateurs des marchés de capitaux : améliorer l'environnement nécessaire pour les investisseurs
36:35 Attirer des capitaux du secteur privé vers des projets alignés sur les ODD
39:57 Adapter ou améliorer les cadres réglementaires et politiques
45:11 Partenariats entre institutions financières privées et banques de développement
48:23 Collaboration entre les banques de développement et les agences de financement mondiales
58:47 Conclusion

Ressources utiles

Intervenants

Modératrice