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  • 00:01 [Assemblées annuelles 2021]
  • 00:41 [Kholood Khair] Bonjour et bienvenue
  • 00:42 à l’assistance présente ici à Khartoum, au Soudan,
  • 00:45 et à nos téléspectateurs dans le monde entier.
  • 00:47 Je m’appelle Kholood Khair.
  • 00:48 Je suis directrice générale associée d’Inside Strategy Partners,
  • 00:51 un groupe de réflexion basé ici au Soudan.
  • 00:53 Je suis également présentatrice de l’émission Spotlight 249 sur Capital Radio.
  • 00:58 Je serai votre modératrice.
  • 01:00 Avant de présenter nos orateurs, quelques mots sur l’événement.
  • 01:04 Comme nous le savons tous, il n’y a pas un seul pays
  • 01:07 qui n’ait été touché par la COVID-19.
  • 01:09 La pandémie a bouleversé le monde
  • 01:11 et nous a permis de remettre en question beaucoup de normes et hypothèses.
  • 01:15 Aussi immense qu’ait été ce défi,
  • 01:17 il nous a également fourni d’importants enseignements.
  • 01:19 Nous avons appris à nous adapter, à nous battre et à survivre.
  • 01:23 La pandémie nous a clairement montré à quel point nous sommes tous intimement liés les uns aux autres,
  • 01:26 et combien nous ne sommes pas à l’abri de ce qui se passe
  • 01:29 à l’autre bout du monde.
  • 01:30 Autant nous nous sommes efforcés de devenir plus forts et plus résilients,
  • 01:33 autant nous avons appris l’importance d’avoir un objectif commun
  • 01:36 et de travailler en partenariat pour relever les défis
  • 01:39 auxquels nous sommes confrontés.
  • 01:41 C’est l’objectif des Assemblées annuelles 2021 du Groupe de la Banque mondiale
  • 01:44 prévues pour la semaine du 11 octobre.
  • 01:48 Elles réuniront des dirigeants du monde entier issus de gouvernements,
  • 01:51 du monde des affaires et de la société civile à l’occasion de ces importants échanges.
  • 01:55 En prélude à ces rencontres, nous entendrons aujourd’hui
  • 01:57 le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass,
  • 02:00 qui s’exprimera sur la façon dont les pays peuvent travailler ensemble
  • 02:02 et se soutenir mutuellement pour atteindre une croissance économique durable,
  • 02:05 une prospérité partagée et être préparés à faire face aux crises.
  • 02:08 Avant d’écouter David, nous allons entendre Son Excellence
  • 02:11 le Dr Abdalla Hamdok, Premier ministre de la République du Soudan.
  • 02:15 Excellence, vous avez la parole.
  • 03:03 [Propos inaudibles]
  • 03:11 [Propos inaudibles]
  • 03:15 [Propos inaudibles]
  • 03:17 [Abdalla Hamdok] Excellence, Monsieur David Malpass,
  • 03:19 président du Groupe de la Banque mondiale,
  • 03:21 Monsieur le vice-président régional de la Banque mondiale,
  • 03:25 Monsieur le vice-président régional de l’IFC,
  • 03:28 Mesdames et Messieurs les ministres, les dirigeants et les représentants du monde académique,
  • 03:33 des partis politiques, de la société civile, du secteur privé et de la jeunesse,
  • 03:40 Mesdames et Messieurs les chefs et les représentants des missions diplomatiques,
  • 03:45 des organisations régionales et internationales,
  • 03:47 chers participants, Mesdames et Messieurs,
  • 03:51 C’est un grand honneur pour le Soudan et pour l’Afrique
  • 03:58 que vous, Monsieur le président, délivriez votre discours annuel de positionnement
  • 04:06 ici à Khartoum, à distance de marche de
  • 04:11 la confluence du Nil,
  • 04:14 qui a vu les flux et reflux de l’histoire depuis des millénaires.
  • 04:21 C’est en effet un moment historique.
  • 04:25 Ce jour nous rappelle la visite du Président Robert McNamara,
  • 04:34 il y a bientôt 50 ans.
  • 04:38 Il voulait s’assurer que
  • 04:41 l’Accord de paix d’Addis-Abeba de 1972,
  • 04:47 qui a mis fin à l’une des plus longues guerres civiles de l’Afrique,
  • 04:52 soit ancré sur la prospérité, la stabilité politique
  • 04:58 et le développement économique.
  • 05:01 Encore une fois, votre visite intervient à un autre moment charnière de l’histoire du Soudan.
  • 05:10 La Révolution de décembre 2018 a été menée par des femmes et des jeunes
  • 05:15 qui exigeaient une rupture décisive avec les dernières décennies
  • 05:22 de conflit, d’isolement, d’autoritarisme et de corruption.
  • 05:29 Notre ambition commune est de mettre fin au conflit interne
  • 05:35 une fois pour toutes,
  • 05:38 d’instaurer la justice et l’obligation de rendre compte
  • 05:40 et de sortir de la période de transition
  • 05:44 comme une démocratie à part entière et un pôle de stabilité dans cette région.
  • 05:54 Nous n’avons aucun doute Sur le fait que cette transition
  • 05:58 ne peut réussir que si elle est ancrée sur
  • 06:02 la prospérité économique de tous les Soudanais,
  • 06:08 sans distinction de sexe, de lieu, de race, de religion et de niveau de revenu.
  • 06:18 Nous savons que notre économie a besoin de réformes profondes et fondamentales,
  • 06:25 de remédier aux déséquilibres, de renforcer la gouvernance économique,
  • 06:30 d’établir la stabilité et de libérer le secteur privé.
  • 06:37 Je dois dire, en tant qu’observateur critique,
  • 06:42 qu’avec vous à la tête de la Banque mondiale, au fil des ans,
  • 06:45 la Banque a évolué au point d’accepter
  • 06:52 et de tolérer la différence en matière de politiques,
  • 06:56 l’appropriation nationale et le partenariat
  • 06:59 dans le cadre de la convergence mondiale de la pensée sur le développement.
  • 07:07 Lorsque nous avons lancé nos réformes économiques en 2020,
  • 07:13 nous avons apprécié le fait que la Banque mondiale ait pris l’initiative
  • 07:19 de nous soutenir et d’encourager les autres à le faire.
  • 07:24 Nous sommes reconnaissants à l’endroit de tous les pays
  • 07:26 qui aident le Soudan à atteindre le point de décision de l’Initiative PPTE
  • 07:33 et l’accord du Club de Paris.
  • 07:35 Nous sommes pleinement conscients
  • 07:38 du rôle actif que joue la Banque mondiale pour la réalisation de ces objectifs.
  • 07:43 Nous vous en remercions.
  • 07:45 En outre, la Banque mondiale a débloqué une enveloppe de plus de 3 milliards de dollars
  • 07:53 sous forme de projets et de programmes afin de soutenir
  • 07:57 les secteurs de l’agriculture, de l’eau, des transports, de l’électricité, des soins de santé, de l’éducation,
  • 08:04 de l’appui aux familles et bien d’autres priorités.
  • 08:08 L’IFC se mobilise également dans l’identification des actions et des investissements du secteur privé.
  • 08:17 Nos réformes ont commencé à porter des fruits malgré
  • 08:23 les défis liés à la COVID-19, aux inondations et l’afflux de réfugiés
  • 08:29 des pays voisins.
  • 08:32 L’inflation a baissé de 35 % en août.
  • 08:37 Notre monnaie s’est stabilisée.
  • 08:40 Notre déficit commercial a diminué pour atteindre 1,2 milliard de dollars
  • 08:47 au cours du premier semestre de 2021,
  • 08:51 contre 2,1 milliards de dollars au cours du premier semestre de 2020.
  • 09:01 Les exportations non pétrolières sont en hausse.
  • 09:04 Les envois de fonds sont passés de 136 millions au premier semestre de 2020
  • 09:14 à 717 millions de dollars au premier semestre de cette année.
  • 09:21 Les dépôts et financements bancaires sont également en augmentation.
  • 09:25 Monsieur le président, Mesdames et Messieurs,
  • 09:29 le chemin qu’il nous reste à parcourir pour atteindre nos objectifs est escarpé.
  • 09:35 De nombreuses familles ont perdu leurs moyens de subsistance,
  • 09:40 des millions d’enfants ont perdu une année complète de scolarité
  • 09:45 et il y a une pression croissante
  • 09:47 sur des mécanismes de prestation de services déjà faibles.
  • 09:52 Pour maintenir les acquis et relever les défis,
  • 09:56 nous devons faire des progrès dans un certain nombre de domaines importants.
  • 10:01 Nous devons renforcer notre gouvernance économique,
  • 10:04 notamment en veillant à ce que les entreprises publiques en dehors du secteur de la sécurité soient
  • 10:10 placées sous la gouvernance transparente du ministère des Finances.
  • 10:15 Nous devons également reconstruire une fonction publique efficace
  • 10:20 sur la base du mérite et mettre l’accent sur les résultats.
  • 10:24 Nous devons développer notre capital humain
  • 10:27 et veiller à ce que chaque fille, chaque garçon, chaque femme et chaque homme,
  • 10:34 dans toutes les régions du pays,
  • 10:37 ait la possibilité de mener une vie sûre, saine et productive.
  • 10:46 Pour ce faire, nous devons autonomiser les jeunes d’aujourd’hui
  • 10:51 et les générations futures grâce à une éducation et à des compétences appropriées,
  • 10:56 mettre en place des systèmes de prestation de services sociaux efficaces
  • 11:01 et créer des emplois valorisants.
  • 11:04 Nous voulons tirer parti de la technologie pour faire un grand bond en avant et reconstruire
  • 11:10 nos infrastructures et notre secteur financier.
  • 11:14 Nous voulons aussi développer les régions longtemps négligées
  • 11:18 et marginalisées du Soudan.
  • 11:22 Notre objectif est de veiller à ce que les réformes conduisent à
  • 11:25 une croissance équitable et durable et à la prospérité.
  • 11:30 Excellences, distingués invités, Mesdames et Messieurs,
  • 11:34 Nous avons l’opportunité de remettre le Soudan
  • 11:38 sur la trajectoire d’une croissance forte.
  • 11:41 Le Soudan est doté d’énormes ressources naturelles et humaines.
  • 11:47 De la bande côtière de la mer Rouge à l’Est
  • 11:53 à la forêt de gomme arabique à l’ouest,
  • 11:56 le Soudan est riche en terres fertiles, en eau et en minerais.
  • 12:03 Le Soudan possède environ 10 % des terres arables disponibles dans le monde,
  • 12:09 est le troisième plus grand exportateur d’or en Afrique et le huitième dans le monde,
  • 12:16 possède parmi les plus grandes ressources animales en Afrique,
  • 12:19 et 80 % de ses terres peuvent produire les plus hauts niveaux
  • 12:25 d’énergie solaire et éolienne.
  • 12:28 Mais notre plus grande richesse c’est notre capital humain :
  • 12:32 une population jeune et nombreuse, courageuse et déterminée,
  • 12:37 des jeunes femmes et hommes travaillant à la construction d’un Soudan
  • 12:43 divers, démocratique, juste et prospère.
  • 12:49 Le gouvernement de transition œuvre avec engagement à poser
  • 12:53 des bases solides pour un avenir radieux
  • 12:57 pour tous les citoyens de ce grand pays.
  • 13:01 Cela nécessitera d’immenses investissements,
  • 13:04 des ressources financières et techniques,
  • 13:06 la participation active du secteur privé,
  • 13:11 et le soutien continu des partenaires internationaux.
  • 13:16 Le peuple soudanais a supporté le coût très élevé des réformes
  • 13:23 et nous ne pouvons pas prendre leur patience pour acquise.
  • 13:28 Nous souhaitons rapidement atteindre une situation où les résultats de ces réformes
  • 13:36 seront ressentis par les Soudanais ordinaires.
  • 13:40 Nous voulons bâtir la confiance nécessaire
  • 13:44 pour inciter le secteur privé à investir et à créer des emplois et de la prospérité.
  • 13:49 Pour conclure, nous avons hérité
  • 13:55 d’une situation extrêmement difficile, celle d’un pays
  • 13:58 aux prises avec des conflits
  • 14:02 durant l’essentiel de ses 65 années d’indépendance.
  • 14:06 Les 30 dernières années ont été extraordinairement difficiles.
  • 14:10 Notre parcours est semé de tant de défis et de risques,
  • 14:15 mais nous sommes déterminés et résolus à rompre
  • 14:20 avec notre passé et à œuvrer à l’instauration d’une paix et
  • 14:26 d’un développement durables et de la démocratie,
  • 14:30 qui sont au cœur des espoirs et des aspirations de notre peuple.
  • 14:34 Je vous remercie de votre aimable attention. Merci.
  • 14:52 [Kholood Khair] Merci beaucoup, Excellence.
  • 14:53 Il est aujourd’hui plus important que jamais
  • 14:56 de bâtir des coalitions et la confiance mondiale
  • 14:58 dans la transition dirigée par des civils au Soudan.
  • 15:00 Je vais maintenant demander au président du Groupe de la Banque mondiale, David Marpass,
  • 15:04 de bien vouloir prononcer son discours en prélude aux Assemblées annuelles.
  • 15:06 David, la parole est à vous.
  • 15:24 [David Malpass] Merci beaucoup Kholood.
  • 15:28 Je tiens à remercier chaleureusement le Premier ministre Hamdok
  • 15:33 pour cette chaleureuse présentation, heureux de vous retrouver après deux années,
  • 15:39 Notre dernière rencontre s'est produite était aux États-Unis.
  • 15:43 Depuis il y a eu de nombreuses évolutions à travers le monde.
  • 15:46 Je suis ravi de vous revoir.
  • 15:48 Mesdames et messieurs, c'est un grand plaisir pour moi
  • 15:52 de m'exprimer aujourd'hui depuis l'Afrique,
  • 15:55 en particulier en ces temps difficiles pour le continent et le monde.
  • 16:00 C’est un sentiment encore plus spécial d’être ici, dans le Friendship Hall du Soudan
  • 16:05 en ce moment historique. Près du confluent du Nil,
  • 16:10 comme l'a indiqué le Premier ministre.
  • 16:13 Au cours des dernières années, vous avez accompli des efforts considérables
  • 16:16 pour mettre les populations sur la voie du progrès, malgré des conditions très difficiles.
  • 16:22 Il y a deux ans, le gouvernement de transition du Soudan
  • 16:24 a hérité d’une économie et d’une société profondément endommagées,
  • 16:29 qui avaient subi des décennies de conflit et d’isolement.
  • 16:32 Alors même que les Soudanais se sont résolus à rompre avec le passé
  • 16:37 le pays a dû faire face à d’extraordinaires vents contraires :
  • 16:41 la pandémie de COVID-19, une invasion de criquets, des inondations sans précédent
  • 16:48 et un afflux de réfugiés fuyant le conflit
  • 16:52 de l’autre côté de la frontière.
  • 16:53 Pourtant, le pays a poursuivi ses réformes audacieuses,
  • 16:57 renouant avec la communauté internationale,
  • 17:00 réglant ses arriérés auprès de la Banque mondiale avec l’aide d’un prêt-relais des États-Unis
  • 17:04 et atteignant en juin le point de décision de
  • 17:07 l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
  • 17:12 Je salue les progrès accomplis par le Soudan en matière de stabilisation macroéconomique,
  • 17:17 notamment l’apurement des arriérés, l’unification de son taux de change,
  • 17:21 ralentissement de l'inflation, dont j'ai discuté avec le ministre des Finances, la
  • 17:26 la diminution des pénuries et la suppression des subventions aux carburants.
  • 17:31 J'ai eu le grand privilège de rencontrer plusieurs ministres,
  • 17:36 aujourd'hui même, et ce fut un grand plaisir.
  • 17:41 Bien qu’il reste beaucoup à faire, je félicite les autorités soudanaises,
  • 17:46 civiles et militaires, pour les efforts qu’elles ont déployés et les résultats qu’elles ont obtenus
  • 17:50 en travaillant ensemble à l’édification d’un pays unifié,
  • 17:52 tolérant et capable d’offrir un avenir meilleur
  • 17:56 à tous ses citoyens.
  • 17:58 Il est essentiel d’éviter les dérapages politiques,
  • 18:01 car il n’y a pas de développement sans paix ni stabilité.
  • 18:06 Je voudrais également saluer la remarquable résilience
  • 18:09 du peuple soudanais :
  • 18:11 votre volonté de construire un Soudan meilleur
  • 18:14 malgré les défis est une réelle source d’inspiration.
  • 18:18 Nous traversons une période extraordinairement difficile pour le Soudan, l’Afrique
  • 18:23 et des milliards de personnes à travers le monde.
  • 18:26 La perte des acquis du développement menace la vie des populations,
  • 18:31 leurs emplois et leurs moyens de subsistance.
  • 18:33 Dans de nombreuses régions du monde, la pauvreté augmente,
  • 18:36 le niveau de vie et les taux d’alphabétisation baissent,
  • 18:39 et les acquis en matière d’égalité des sexes, de nutrition et de santé
  • 18:44 reculent.
  • 18:46 Pour certains pays, le poids de la dette, qui était déjà insoutenable avant la crise,
  • 18:49 ne cesse de s’alourdir.
  • 18:53 Loin de voir leur situation s’améliorer, les pauvres sont laissés à la traîne
  • 18:56 dans une tragédie mondiale de l’inégalité.
  • 19:00 Ce rétrécissement radical du progrès économique et social
  • 19:04 crée une période de bouleversements dans l’économie, la politique
  • 19:09 et les relations géopolitiques.
  • 19:12 Alors que certaines économies avancées consacrent des milliers de milliards de dollars
  • 19:17 à des programmes de dépenses et à l’achat d’actifs par les banques centrales,
  • 19:21 les pays à faible revenu sont confrontés à une inflation élevée, à un nombre trop faible d’emplois,
  • 19:27 à une pénurie de vaccins et de denrées alimentaires et au coût élevé de l’adaptation
  • 19:32 à des défis climatiques qu’ils n’ont pas créés.
  • 19:36 En cette période troublante de bouleversements, le défi pour les populations
  • 19:40 — et pour la communauté du développement — est d’écourter la crise, de
  • 19:44 relancer le développement et de poser des bases solides pour un avenir
  • 19:48 plus prospère et mieux préparé
  • 19:51 à faire face à des catastrophes telles que la COVID-19.
  • 19:54 Pour lutter contre la perte des acquis du développement,
  • 19:56 nous aurons besoin de nouvelles approches solides adaptées
  • 19:59 à cette période très difficile.
  • 20:01 Nous devons mieux cibler nos efforts,
  • 20:04 fixer des priorités claires en mesurant
  • 20:07 ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et amplifier rapidement les succès.
  • 20:14 La crise de la COVID-19 a entraîné une nouvelle augmentation des taux de pauvreté
  • 20:18 après des décennies de baisse constante.
  • 20:21 Elle a fait basculer près de 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté,
  • 20:25 plusieurs centaines de millions d’autres dans la pauvreté, dont
  • 20:29 beaucoup dans les pays à revenu intermédiaire.
  • 20:32 L’accumulation du capital humain a pris du retard,
  • 20:37 la plupart des écoles ayant fermé pendant des mois, voire des années,
  • 20:40 et certaines n’ayant toujours pas rouvert.
  • 20:43 La crise a également imposé un lourd tribut aux entreprises et aux gouvernements.
  • 20:47 Les fermetures d’entreprises se sont multipliées et de nombreuses sociétés
  • 20:50 qui sont restées actives sont aujourd’hui surendettées ou en retard de paiement.
  • 20:55 Les gouvernements ont enregistré d’importants déficits budgétaires,
  • 20:57 poussant souvent la dette publique à des niveaux dangereusement élevés
  • 21:01 qui exigent des décisions d’investissement particulièrement prudentes
  • 21:05 de la part des secteurs public et privé.
  • 21:08 Et pourtant, la crise a également entraîné des transformations sans précédent.
  • 21:13 Nous constatons une augmentation du nombre d’entreprises nouvellement créées.
  • 21:18 Le capital-risque a explosé et les entreprises innovantes se multiplient.
  • 21:24 Nous constatons que des secteurs tels que les technologies de l’information,
  • 21:27 la logistique et la finance, qui ont tous une forte composante numérique,
  • 21:32 sont en plein essor tant dans les économies avancées
  • 21:34 que dans les pays en développement.
  • 21:38 Cette révolution numérique ne signifie pas seulement une croissance plus rapide
  • 21:41 dans les secteurs basés sur les technologies de l’information :
  • 21:44 elle offre la possibilité de transformer d’autres secteurs tels que l’éducation,
  • 21:49 la santé et même l’agriculture.
  • 21:53 J'ai eu le grand plaisir de rencontrer à la fois
  • 21:55 le ministre des Télécommunications, le ministre de l'Agriculture et le ministre
  • 21:58 des Affaires étrangères aujourd'hui.
  • 22:02 Ce faisant, cette révolution numérique réduira la mainmise
  • 22:04 des intérêts particuliers qui entravent la concurrence.
  • 22:09 La crise de la COVID-19 a peut-être donné un coup de fouet
  • 22:12 à la destruction créatrice qui est le moteur de la croissance économique.
  • 22:18 La grippe espagnole de 1918 à 1920 a provoqué des ravages et des décès
  • 22:24 comparables à ceux de la crise de la COVID-19.
  • 22:27 Pourtant, elle n’a pas été suivie par une décennie perdue,
  • 22:30 mais plutôt par les Années folles.
  • 22:34 C’était une période de croissance économique extrêmement rapide,
  • 22:37 mais aussi une période où les inégalités sociales se sont creusées
  • 22:41 et où de dangereuses vulnérabilités financières se sont accumulées,
  • 22:45 pour aboutir à l’interminable Grande Dépression.
  • 22:49 La question qui s’adresse à la communauté internationale est la suivante :
  • 22:52 « Que devons-nous faire pour stimuler une croissance qui soit inclusive,
  • 22:56 à large assise et durable, et éviter la perte d’une décennie de développement ? »
  • 23:02 Il pourrait être tentant de dire : « Gardons le cap et consolidons
  • 23:06 notre approche d’avant la crise. »
  • 23:09 Compte tenu des défis que représentent la démographie, le climat, les maladies et la dette,
  • 23:15 il est clair que cela ne sera pas suffisant.
  • 23:17 Et la bonne nouvelle, étant donné les progrès de la technologie,
  • 23:21 de la communication, de l’innovation et de la coopération,
  • 23:25 c’est que cela n’a pas à être suffisant — nous ne sommes pas limités aux approches d’avant la crise.
  • 23:32 Nous pouvons — et devons — aspirer à faire plus de deux manières.
  • 23:35 Tout d’abord, nous devons nous concentrer davantage sur les priorités clés,
  • 23:39 en clarifiant notre manière de les aborder et de les mesurer.
  • 23:43 Par exemple, l’une des priorités mondiales consiste à réduire les émissions de GES,
  • 23:45 ce qui nécessite de classer les principaux émetteurs par ordre d’importance
  • 23:52 et de mesurer les réductions de manière claire et transparente.
  • 23:57 Nous devons en outre œuvrer à une échelle beaucoup plus grande pour obtenir un réel impact.
  • 24:03 Nous avons besoin de programmes d’éducation, de nutrition et de vaccination
  • 24:06 qui touchent des centaines de millions d’enfants.
  • 24:10 Nous avons besoin de programmes de transfert numérique d’argent liquide capables de fournir les ressources nécessaires
  • 24:15 à des milliards de personnes lors de la prochaine crise.
  • 24:18 Pour faire face au changement climatique,
  • 24:21 nous avons besoin de milliers de projets public-privé de grande envergure
  • 24:25 qui combinent les ressources du monde entier — des gouvernements, des banques multilatérales de développement, des fondations,
  • 24:31 ddes investisseurs privés et des acheteurs de crédits carbone
  • 24:35 — afin de réduire les émissions de carbone et d’accroître l’accès à l’électricité.
  • 24:41 Et nous avons besoin de milliers d’autres projets 327 00:24:43,772 --> 00:24:48,648 qui aident les populations à s’adapter au changement climatique
  • 24:48 de manière à sauver des vies.
  • 24:53 Le Groupe de la Banque mondiale reste déterminé à réduire la pauvreté
  • 24:57 et à stimuler la prospérité partagée dans ses pays clients
  • 25:01 — pour les habitants des pays les plus pauvres comme pour ceux des pays à revenu intermédiaire
  • 25:05 qui sont laissés à la traîne.
  • 25:07 Il s’agit de donner à chacun la possibilité de profiter
  • 25:11 de la révolution numérique, mais aussi de donner aux femmes les moyens d’agir
  • 25:16 et de protéger les jeunes filles pour neutraliser les sources profondément ancrées d’inégalité.
  • 25:23 Les réformes majeures risquent d’être difficiles,
  • 25:25 alors que les économies sortent à peine de la crise
  • 25:28 et que de nombreux citoyens sont complètement exclus de la reprise.
  • 25:32 Pour donner un nouveau souffle au développement,
  • 25:35 une des grandes priorités immédiates consiste à sécuriser l’accès aux vaccins
  • 25:40 et à accélérer leur déploiement.
  • 25:43 De plus, il y a quatre domaines d’intervention clés
  • 25:47 dans lesquels une action résolue devrait faire la différence.
  • 25:51 Premièrement, assurer la stabilité économique.
  • 25:53 De nombreux pays en développement ont déployé des efforts extraordinaires
  • 25:57 pour soutenir leur population et maintenir l’activité économique pendant la pandémie.
  • 26:00 pendant la pandémie.
  • 26:02 Beaucoup sont allés au-delà de ce qu’ils pouvaient se permettre,
  • 26:05 d’autant plus que la dette dans les économies en développement
  • 26:08 atteignait des sommets lorsque la pandémie a frappé.
  • 26:13 À la mi-2021, plus de la moitié des pays IDA
  • 26:19 — les pays les plus pauvres du monde — sont en situation de surendettement extérieur
  • 26:23 ou risquent fortement de l’être.
  • 26:25 Cette situation pourrait s’aggraver si les prix des matières premières sont instables,
  • 26:30 si les taux d’intérêt augmentent ou si les investisseurs perdent confiance
  • 26:34 dans les marchés émergents.
  • 26:37 Lorsque l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD)
  • 26:41 expirera à la fin de cette année,
  • 26:43 les pays à faible revenu qui recommenceront à s’acquitter du service de la dette
  • 26:47 verront leur marge de manœuvre budgétaire se réduire,
  • 26:50 limitant leur capacité à acheter des vaccins
  • 26:53 et à financer d’autres dépenses prioritaires.
  • 26:57 Il est temps d’entreprendre un assainissement des finances publiques progressif et axé sur la population
  • 27:04 et de restructurer les dettes insoutenables.
  • 27:08 Une mise en œuvre renforcée et accélérée du Cadre commun
  • 27:13 sera essentielle à cet égard.
  • 27:16 Nous avons besoin d’une coopération mondiale, y compris la participation du secteur privé,
  • 27:20 pour alléger la dette des pays les plus pauvres du monde
  • 27:24 et financer des investissements favorisant la croissance.
  • 27:27 Au Soudan, par exemple, une coopération mondiale
  • 27:31 incluant les États-Unis, la France et le Royaume-Uni
  • 27:35 a permis au pays d’apurer les arriérés du pays
  • 27:38 auprès de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et d’autres institutions financières internationales,
  • 27:43 rendant ainsi possible un allégement de la dette de plus de 50 milliards de dollars
  • 27:48 dans le cadre de ce qui sera la plus grande initiative PPTE jamais lancée.
  • 27:52 Il est vital que les pays éliminent les dépenses publiques inutiles,
  • 27:57 rendent la prestation de services plus efficace et réaffectent les ressources publiques
  • 28:02 à leurs usages les plus productifs.
  • 28:05 C’est également le moment de gérer la dette de manière proactive afin de rééchelonner
  • 28:08 les paiements tant que les taux d’intérêt internationaux restent bas.
  • 28:14 Des mesures concrètes doivent être prises
  • 28:16 pour améliorer la transparence des accords de prêt,
  • 28:20 accroître la responsabilité financière et s’assurer que les décisions s’appuient
  • 28:24 sur des informations complètes.
  • 28:27 Les pays à faible revenu devraient donner la priorité aux financements concessionnels
  • 28:31 et éviter les financements à taux d’intérêt élevés qui deviennent de plus en plus problématiques.
  • 28:38 Il sera essentiel
  • 28:40 d’adapter ce programme d’action à chaque pays et de mesurer les progrès accomplis.
  • 28:45 Deuxièmement, tirer parti de la révolution numérique.
  • 28:50 L’adoption plus rapide de solutions numériques
  • 28:53 peut élargir considérablement l’accès au financement
  • 28:55 et créer de nouvelles opportunités économiques.
  • 28:58 Elle peut accroître la concurrence sur les marchés de produits
  • 29:02 et permettre aux individus de vendre des services en ligne,
  • 29:05 en leur donnant accès aux marchés nationaux et mondial.
  • 29:09 Le soutien à cette transformation nécessite de nombreuses mesures à grande échelle :
  • 29:15 investir dans l’infrastructure numérique,
  • 29:17 éliminer les monopoles dans le secteur des télécommunications,
  • 29:20 fournir des identifiants nationaux
  • 29:23 et créer un environnement réglementaire favorable.
  • 29:27 Le potentiel est évident dans l’ensemble du monde en développement, y compris en Afrique.
  • 29:32 Au Soudan, par exemple,
  • 29:34 huit citoyens sur dix possèdent un téléphone portable
  • 29:37 et une proportion similaire possède un identifiant national.
  • 29:40 La révolution numérique peut également transformer le secteur public.
  • 29:45 Par exemple, elle permet de repenser complètement les systèmes de protection sociale.
  • 29:50 Dans le monde entier, nous voyons des programmes passer
  • 29:53 de la fourniture de prestations en nature et en espèces à une distribution par voie numérique,
  • 29:58 directement sur le compte bancaire des individus ou de manière visible sur leurs téléphones.
  • 30:03 De même, dans les secteurs formel et informel,
  • 30:07 de nouveaux systèmes de paiement permettent d’effectuer quotidiennement des achats par téléphone,
  • 30:11 en utilisant des codes QR et d’autres technologies.
  • 30:15 Le Kenya et de nombreux autres pays africains possèdent une grande expérience en la matière.
  • 30:21 Dans de nombreux pays à revenu intermédiaire, le passage à l'administration en ligne,
  • 30:25 aux services gouvernementaux électroniques,
  • 30:28 peut faciliter l'accès aux services publics pour les ménages et les entreprises.
  • 30:33 Les systèmes de passation de marchés électroniques peuvent réduire les opportunités
  • 30:38 de corruption, tout en améliorant
  • 30:40 la transparence et l'efficacité du gouvernement.
  • 30:52 Le troisième sujet que je souhaite aborder est de rendre le développement
  • 30:55 plus vert et durable.
  • 30:58 La communauté internationale est fermement engagée
  • 31:00 à ralentir l'augmentation du carbone atmosphérique
  • 31:04 et à réduire les impacts climatiques sur les plus vulnérables.
  • 31:08 Une étape clé consiste à arrêter la création de nouvelles centrales électriques au charbon, à
  • 31:14 déclasser les centrales existantes et à les remplacer
  • 31:18 par des sources d'électricité plus propres.
  • 31:22 Nous devons soutenir les pays dans une transition juste,
  • 31:25 ce qui inclut la prise en charge des travailleurs
  • 31:28 affectés par la transition.
  • 31:30 La transition est de plus en plus réalisable à
  • 31:33 mesure que les innovations technologiques réduisent le coût de l'énergie propre.
  • 31:38 Reconnaissant le coût énorme de cette entreprise, les
  • 31:41 efforts doivent se concentrer sur les transitions les plus percutantes.
  • 31:46 C'est également le moment de redynamiser les réformes du secteur de l'électricité,
  • 31:50 souvent au point mort .
  • 31:52 Les subventions à l'énergie sont coûteuses et entraînent des
  • 31:55 distorsions, tandis que leur suppression doit être effectuée
  • 31:58 de manière à résoudre les inefficacités sous-jacentes
  • 32:01 et à améliorer l'accès.
  • 32:05 Viser une énergie propre et abordable
  • 32:08 nécessite une concurrence dans la production et la distribution d'électricité,
  • 32:13 ainsi qu'un régulateur véritablement indépendant.
  • 32:16 L'engagement du Soudan envers la réforme du secteur de l'électricité
  • 32:20 est important à tous ces égards.
  • 32:23 Le transport est une autre source importante d'émissions de gaz à effet de serre.
  • 32:28 Avec plus d'urbanisation attendue dans les pays en développement, les
  • 32:33 infrastructures et la conception des villes peuvent faire une énorme différence.
  • 32:38 Au lieu de villes métropolitaines tentaculaires
  • 32:41 où les navetteurs passent des heures sur la route, les
  • 32:44 gouvernements peuvent viser des villes plus compactes
  • 32:48 dotées de systèmes de transport public efficaces et propres.
  • 32:52 Dans les efforts liés au changement climatique, à la fois l'atténuation et l'adaptation,
  • 32:56 et l'effort de développement plus largement,
  • 32:59 nous devons prioriser et concentrer les efforts
  • 33:01 pour le plus grand impact par dollar dépensé
  • 33:05 et rechercher des solutions qui sont rapidement évolutives.
  • 33:09 Et le quatrième domaine que je voulais mentionner
  • 33:11 est l'investissement dans les gens.
  • 33:13 Le Premier ministre en a mentionné et souligné l'importance.
  • 33:18 La crise montre que des systèmes de santé solides et efficaces
  • 33:22 doivent être à l'avant-garde de la préparation des pays aux chocs futurs.
  • 33:27 L'accès et le déploiement du vaccin COVID-19 sont désormais des priorités aiguës,
  • 33:33 tandis que d'autres vaccinations sont également essentielles
  • 33:36 pour contrôler d'autres maladies mortelles telles que le paludisme.
  • 33:41 Le renforcement des systèmes d'éducation et de santé ne
  • 33:43 se limite pas à fournir des ressources budgétaires de manière
  • 33:47 efficace et prioritaire.
  • 33:50 Par exemple, il est essentiel d' aligner les incitations
  • 33:52 pour les enseignants et les prestataires de soins de santé,
  • 33:55 publics ou privés,
  • 33:57 avec les besoins des personnes qu'ils servent.
  • 34:02 Et trouver des solutions évolutives pour améliorer les soins de santé
  • 34:06 et la qualité de l'éducation,
  • 34:09 y compris grâce à l'apprentissage à distance, est également essentiel.
  • 34:14 Nulle part l'accumulation de capital humain n'est plus importante que
  • 34:18 dans les pays touchés par des conflits,
  • 34:20 où vivent aujourd'hui la majorité des pauvres.
  • 34:24 L'assistance aux réfugiés et aux communautés d'accueil est une priorité essentielle.
  • 34:28 La sécurité est essentielle, mais les soldats ne peuvent pas gagner
  • 34:32 la bataille du développement.
  • 34:34 Le changement est plus susceptible de provenir de petites victoires
  • 34:37 remportées par des millions de foyers au fil du temps.
  • 34:42 Par exemple, c'est au niveau de la famille et de la communauté
  • 34:46 que nous construisons l'acceptation pour les femmes de travailler à l'extérieur de la maison,
  • 34:50 pour que tous les enfants soient scolarisés
  • 34:53 et pour que les contributions des filles soient reconnues.
  • 34:57 En effet, éduquer les filles, c'est plus que
  • 35:00 leur fournir des compétences.
  • 35:02 Cela signifie favoriser l'autosuffisance et encourager leurs aspirations.
  • 35:09 C'est dans l'intérêt de tous.
  • 35:11 Combler les écarts entre les sexes offre des retombées économiques massives
  • 35:15 pour les pays en développement,
  • 35:16 y compris les plus fragiles et les plus touchés par les conflits.
  • 35:21 Rien de tout cela ne sera facile, mais le Groupe de la Banque mondiale
  • 35:24 est doté et positionné de manière unique pour soutenir les pays
  • 35:27 avec les quatre priorités que j'ai décrites,
  • 35:30 par le biais du financement et du savoir-faire d'un gouvernement,
  • 35:33 tout en mobilisant le secteur privé.
  • 35:36 Nous avons une expérience inégalée de travail avec les pays, en
  • 35:40 utilisant des experts techniques dans tous les secteurs clés.
  • 35:44 La plupart de notre personnel vient de pays en développement,
  • 35:47 apportant souvent l'expérience des innovations en matière de développement
  • 35:51 qu'ils ont aidé à mettre en œuvre dans leurs pays et régions d'origine.
  • 35:55 Je suis particulièrement reconnaissant au personnel de la Banque mondiale
  • 35:58 qui est ici aujourd'hui et qui a travaillé sur le Soudan.
  • 36:01 Notre personnel est de plus en plus décentralisé dans les bureaux de pays à travers le monde ;
  • 36:07 nous avons également accru notre présence
  • 36:09 dans les pays fragiles et touchés par des conflits.
  • 36:13 Au cours des quatre dernières années, nous, la Banque mondiale,
  • 36:16 avons presque doublé notre présence dans les pays FCV,
  • 36:20 atteignant actuellement plus de 1 200 employés, dans des pays fragiles, en conflit et violents.
  • 36:28 Nous sommes fiers de notre réponse au COVID-19
  • 36:31 et nous remercions les actionnaires pour leur soutien.
  • 36:34 D'avril 2020 à juin 2021,
  • 36:38 nous avons engagé plus de 157 milliards de dollars,
  • 36:42 la plus grande réponse à la crise de notre histoire.
  • 36:45 Nous avons aidé des pays à faire face à l'urgence sanitaire
  • 36:48 et financé des vaccins contre le COVID-19
  • 36:52 dans 62 pays.
  • 36:54 Nous sommes heureux de nous associer à COVAX, AVAT,
  • 36:58 l'Union africaine et l'UNICEF sur notre priorité commune
  • 37:03 d'aider les pays à acheter et à déployer des vaccins.
  • 37:06 Notre soutien aux pays les plus pauvres atteint un niveau record,
  • 37:11 y compris des dons et des prêts hautement concessionnels
  • 37:14 aux pays éligibles pour emprunter auprès de l'IDA.
  • 37:17 Tout en aidant les pays à faire face à la crise pandémique,
  • 37:21 nous travaillons également à faciliter un développement
  • 37:23 vert, résilient et inclusif.
  • 37:27 Pour l'avenir, il reste encore beaucoup à faire
  • 37:30 pour garantir une reprise durable et une meilleure voie de développement pour tous.
  • 37:35 Le besoin de vaccins contre le COVID-19 reste massif
  • 37:39 et nous avons des financements facilement disponibles pour continuer à soutenir les pays.
  • 37:44 Les pays à revenu faible et intermédiaire sont confrontés à de nombreux défis simultanés.
  • 37:49 Certains sont confrontés à la fragilité, comme on le voit dans la Corne de l'Afrique
  • 37:52 et au Sahel.
  • 37:54 Et tous doivent fournir des services efficacement,
  • 37:58 financer des infrastructures résilientes, saisir les opportunités numériques
  • 38:03 et répondre au changement climatique.
  • 38:06 Avec la reconstitution de l'IDA plus tard cette année,
  • 38:09 les chefs d'État africains ont appelé les donateurs
  • 38:13 à faire preuve d'ambition pour soutenir la mission cruciale de l'IDA
  • 38:17 pour les pays les plus pauvres.
  • 38:19 Les autres parties de la Banque mondiale, la BIRD, la SFI et la MIGA
  • 38:24 continueront également de trouver des moyens d'augmenter les financements
  • 38:28 et de mobiliser davantage de ressources,
  • 38:31 y compris auprès du secteur privé.
  • 38:34 Cette crise sans précédent a déclenché une période de bouleversements.
  • 38:40 Les nombreux choix dans les années à venir
  • 38:42 détermineront si les pays en développement
  • 38:45 souffrent d'une décennie perdue ou peuvent inaugurer une croissance
  • 38:50 et une transformation économique rapides .
  • 38:52 J'ai décrit d'énormes efforts,
  • 38:55 apportant stabilité et croissance économiques,
  • 38:59 tirant parti de la révolution numérique, prenant des mesures fortes contre le changement climatique
  • 39:04 et investissant dans les personnes.
  • 39:06 Pour réussir, il faut la participation active
  • 39:10 des secteurs public et privé de tous les pays,
  • 39:13 des sociétés civiles et des fondations,
  • 39:16 voire de l'ensemble de la communauté internationale
  • 39:18 travaillant ensemble.
  • 39:20 Ces efforts exigent des dirigeants qu'ils soient ambitieux
  • 39:24 pour la prospérité des gens.
  • 39:26 Et ils nécessitent une concentration et une échelle tout au long de
  • 39:29 notre travail de développement.
  • 39:32 Alors que je parle aux gens ici au Soudan et que je
  • 39:35 vois les visages des jeunes dans cette salle,
  • 39:38 je suis optimiste quant au fait que nous aiderons les pays à
  • 39:42 éviter une décennie perdue.
  • 39:45 Alors que vous marchez sur votre chemin vers la paix, la prospérité et l'unité nationale,
  • 39:52 le Groupe de la Banque mondiale, ainsi que le reste de la communauté internationale,
  • 39:56 marchent à vos côtés.
  • 39:59 En travaillant ensemble, nous construirons un meilleur chemin de développement.
  • 40:03 L'histoire du Soudan est à vous de tracer.
  • 40:07 Merci beaucoup à tous.
  • 40:17 [Kholood Khair] Merci David.
  • 40:18 Veuillez me rejoindre sur l’estrade, David,
  • 40:21 où vont également nous rejoindre nos panélistes :
  • 40:25 Amal Elfatih, qui est experte en santé publique ;
  • 40:28 Yousif Yahya, qui est le fondateur
  • 40:30 et directeur général de Savannah Innovation Labs ;
  • 40:33 et Jawhratelkmal Kanu qui est économiste
  • 40:38 et fondatrice de l’Association économique des femmes soudanaises.
  • 40:50 Merci beaucoup de m’avoir rejoint.
  • 40:57 Bienvenue à vous tous.
  • 40:59 Je vais vous poser à tous la même question.
  • 41:05 Vous m’entendez tous ?
  • 41:07 Je vais vous poser à tous la même question
  • 41:08 et vous aurez environ trois minutes pour répondre.
  • 41:11 Le président Malpass a évoqué des enjeux critiques
  • 41:15 pour nous ici au Soudan.
  • 41:16 De votre point de vue, et compte tenu de vos domaines d’expertise,
  • 41:19 quels sont les domaines d’intervention qui produiront
  • 41:22 le plus de retombées positives pour les populations du Soudan ?
  • 41:25 En d’autres termes, quels sont les types de transformations qui sont nécessaires ?
  • 41:28 Jawhara, commençons par vous.
  • 41:30 [Jawhratelkmal Kanu] Merci Kholood.
  • 41:33 Merci Kholood pour la question.
  • 41:35 Bien sûr, je ne peux pas parler au nom de tous les Soudanais
  • 41:37 et vous ne m’avez accordé que trois minutes,
  • 41:39 mais je peux m’exprimer en me fondant sur ma formation en économie.
  • 41:43 En cette occasion particulière, je voudrais souligner quelques éléments importants.
  • 41:47 Le cœur du sujet ce sont les avancées économiques
  • 41:50 en cours au Soudan depuis deux ans.
  • 41:52 Nous voyons des progrès dans les indicateurs macroéconomiques
  • 41:56 qui se ressentent dans notre vie quotidienne.
  • 41:58 Cependant, nous constatons tous que
  • 42:00 beaucoup reste à faire.
  • 42:02 Et aujourd’hui, je voudrais mettre en évidence trois priorités
  • 42:05 essentielles de mon point de vue.
  • 42:06 La première c’est la répartition ou la redistribution
  • 42:10 des avantages économiques, mais aussi des écarts
  • 42:12 qui sont en train de se créer à travers le pays,
  • 42:13 et en particulier dans la capitale.
  • 42:15 Hulu, ma grand-mère paternelle,
  • 42:18 était agricultrice. Elle cultivait des graines de sésame
  • 42:21 dans sa petite ferme au village.
  • 42:23 Mais ma grand-mère qui contribuait directement aux exportations du Soudan,
  • 42:27 qui contribuait directement aux progrès économiques du Soudan,
  • 42:29 n’a jamais eu l’électricité dans son village.
  • 42:31 Elle n’a jamais eu de routes reliant son village à la grande ville la plus proche.
  • 42:34 Et même quand elle a contracté le paludisme, dont elle est finalement morte,
  • 42:37 elle n’a jamais eu accès à une hospitalisation.
  • 42:39 Et cela n’est pas vrai seulement pour ma grand-mère. C’est le cas de beaucoup de personnes à travers le Soudan.
  • 42:41 Il s’agit de millions de personnes, des millions d’agriculteurs,
  • 42:43 de millions d’hommes et de femmes.
  • 42:45 Et c’est pourquoi je pense que la redistribution est importante.
  • 42:47 Je pense qu’il est important pour les populations du Soudan,
  • 42:49 qui contribuent à l’économie du pays,
  • 42:51 de ressentir que leur contribution
  • 42:54 leur revient sous forme de services, entre autres.
  • 42:57 Cela incite également les personnes
  • 42:59 à contribuer à notre système fiscal lorsqu’elles voient les bénéfices ou les résultats
  • 43:03 de leurs paiements.
  • 43:04 L’autre élément que je voudrais souligner c’est
  • 43:07 la question de la participation des citoyens.
  • 43:08 Comme je l’ai dit, nous avons enregistré beaucoup de réformes économiques,
  • 43:11 mais dans quelle mesure les populations du Soudan sont au courant de ces réformes ?
  • 43:14 Dans quelle mesure les personnes sont-elles capables
  • 43:16 de juger et de simplement donner leur opinion
  • 43:20 sur ce qui se passe à deux ou à plusieurs
  • 43:22 niveaux différents de gouvernance ?
  • 43:24 Il est important que les populations le sachent, car, en fin de compte,
  • 43:27 ces décisions, même si elles sont
  • 43:30 prises ici à la capitale,
  • 43:31 elles ont une incidence sur leur vie quotidienne.
  • 43:33 En dernière analyse,
  • 43:35 ce sont ces personnes qui sont les plus touchées.
  • 43:38 Il ne suffit pas d’utiliser la télévision, la radio et les réseaux sociaux
  • 43:41 pour partager des informations sur ce qui se passe
  • 43:43 dans un pays dont moins de 60 % des citoyens
  • 43:45 ont accès à l’énergie et à l’électricité.
  • 43:47 Nous devons faire preuve de créativité dans les moyens
  • 43:49 que nous utilisons pour atteindre les populations dans les différentes régions.
  • 43:52 La deuxième priorité c’est la participation des citoyens, comme je l’ai indiqué.
  • 43:55 La dernière, cest le chômage des jeunes.
  • 43:57 Les jeunes s’entendent toujours dire : « Embrassez les nouveaux secteurs d’activité »,
  • 44:01 « Essayez l’entrepreneuriat », « Créez votre propre affaire »,
  • 44:04 ou « Allez dans la production », « Produisez plus »,
  • 44:07 « Retournez à l’agriculture », et j’en passe.
  • 44:09 Et c’est parfois un peu difficile de trancher,
  • 44:12 car mes pairs doivent prendre des décisions
  • 44:16 en ayant le choix entre deux options seulement : acquérir plus de compétences
  • 44:18 ou gagner sa vie.
  • 44:19 Et parfois, c’est une décision difficile à prendre
  • 44:21 parce que l’on n’a pas assez de ressources
  • 44:23 pour financer ces cours. Faut-il suivre des formations ou utiliser ce temps
  • 44:27 pour gagner sa vie au quotidien.
  • 44:31 Notre système éducatif n’est pas encore équipé
  • 44:33 pour encourager ce type d’innovation ou de carrière dans l’entrepreneuriat.
  • 44:38 D’un autre côté, s’agissant d’agriculture,
  • 44:40 encore une fois, l’on entend souvent : « Pourquoi tu ne crées pas ta propre ferme ? »
  • 44:44 « Pourquoi tu ne te mets à l’agriculture ? »
  • 44:47 Nous sommes au 21ème siècle. Je ne peux pas me mettre à l’agriculture
  • 44:49 avec les mêmes outils qu’utilisait ma grand-mère.
  • 44:51 Nous devons disposer d’infrastructures plus innovantes.
  • 44:54 Nous vivons dans un monde connecté,
  • 44:56 où nous constatons que dans les pays développés,
  • 45:00 les personnes utilisent différentes machines,
  • 45:02 différentes technologies dans l’agriculture et l’élevage.
  • 45:04 Je pense que nous ressentons le besoin de disposer d’infrastructures similaires
  • 45:07 pour nous permettre de nous lancer nous aussi dans ce domaine.
  • 45:11 En somme, le dernier élément que je tiens à souligner est que
  • 45:13 ce n’est pas uniquement la responsabilité de l’État, ni uniquement celle des citoyens.
  • 45:16 Il s’agit d’un effort collectif, de travailler tous ensemble
  • 45:19 afin de faire avancer ce pays.
  • 45:21 Je vous remercie.
  • 45:22 [Kholood Khair] Merci beaucoup, Jawhara.
  • 45:27 Yousif, je vous pose la même question :
  • 45:29 Quels sont les domaines prioritaires selon vous ?
  • 45:37 [Son faible]
  • 45:39 [Kholood Khair] Non, pas du tout.
  • 45:50 [Propos inaudibles] Pardon ?
  • 46:02 [Yousif Yahya] Très bien. C’est mieux maintenant ?
  • 46:04 Je peux parler maintenant si vous m’entendez.
  • 46:09 [Kholood Khair] Allez-y.
  • 46:12 [Yousif Yahya] D’accord, je peux parler si... [Propos inaudibles].
  • 46:17 [JAWHRATELKMAL KANU] Je pense que c’est nécessaire pour la diffusion en direct.
  • 46:20 [Yousif Yahya] [Propos inaudibles].
  • 46:24 [Kholood Khair] Nous allons peut-être passer la parole à Amal,
  • 46:26 le temps de régler votre problème de son, Yousif.
  • 46:28 Amal, du point de vue du capital humain, quelles sont, selon vous, les priorités
  • 46:34 actuelles et futures ?
  • 46:37 [Amal Elfatih] Eh bien, merci Kholood.
  • 46:39 C’est un moment passionnant et historique
  • 46:41 pour nous dans le secteur de la santé au Soudan.
  • 46:43 Un moment historique, car le secteur de la santé était le premier
  • 46:46 à collaborer à nouveau avec la Banque mondiale,
  • 46:48 après 30 années d’isolement.
  • 46:49 Et pour cela, nous sommes très reconnaissants
  • 46:51 aux équipes techniques de la Banque mondiale
  • 46:53 pour leur immense appui.
  • 46:54 C’est aussi moment passionnant, car il ouvre réellement des portes
  • 46:59 vers de nouveaux horizons infinis.
  • 47:01 Voir de tels partenariats se développer
  • 47:04 pour le meilleur intérêt de nos populations...
  • 47:07 La révolution soudanaise était une révolution unique.
  • 47:10 Elle a été portée par des jeunes femmes et des jeunes hommes
  • 47:14 avides de liberté, en quête d’un avenir meilleur,
  • 47:18 souhaitant simplement que notre secteur public
  • 47:20 soit à la hauteur de leurs aspirations.
  • 47:22 Cela ne peut se faire sans investir dans la jeunesse,
  • 47:25 sans dynamiser le secteur public et sans s’appuyer
  • 47:29 sur les jeunes
  • 47:31 afin d’en faire le nouveau visage de notre secteur public.
  • 47:34 Ma propre expérience dans la création et le développement
  • 47:37 d’un programme d’acquisition de jeunes talents
  • 47:40 pour la direction restructurée de la santé mondiale
  • 47:42 et le ministère fédéral de la Santé
  • 47:44 me permet de dire que c’est tout à fait réalisable,
  • 47:46 car cette expérience fut un grand succès.
  • 47:48 Nous avons réussi à attirer
  • 47:52 des jeunes talents, parmi lesquels 90 % de femmes
  • 47:54 qui sont aujourd’hui le cœur et l’âme
  • 47:56 de cette direction.
  • 47:57 C’est tout à fait possible et c’est un modèle évolutif
  • 48:00 qui mérite d’être ratifié et étudié.
  • 48:03 La répartition inéquitable des services
  • 48:05 à travers le Soudan est une question historique.
  • 48:07 C’est un problème constant qui remonte à très longtemps,
  • 48:09 et si la COVID-19 nous a enseigné une chose, c’est que,
  • 48:11 pour s’adapter, il faut faire preuve de résilience
  • 48:14 et accepter les nouvelles idées.
  • 48:16 Mon expérience dans la conduite d’un projet de numérisation
  • 48:19 du secteur de la santé au Soudan
  • 48:21 m’enseigne que, maintenant plus que jamais,
  • 48:24 nous sommes plus ouverts à nous faire soigner virtuellement que
  • 48:27 nous ne l’étions en 2016.
  • 48:28 Il n’est pas nécessaire d’avoir des moyens sophistiqués, de la haute technologie.
  • 48:31 Il peut suffire d’avoir une simple bande passante
  • 48:35 poussée à son maximum pour pouvoir aider nos populations
  • 48:38 aux quatre coins du pays.
  • 48:40 Dans des contextes aussi difficiles, avec des priorités concurrentes,
  • 48:45 dans une économie mise à rude épreuve,
  • 48:47 pour lutter contre les inégalités et réussir la décentralisation,
  • 48:49 je ne crois pas que la numérisation soit
  • 48:52 la réponse à tous nos problèmes.
  • 48:56 La COVID-19 n’a été une mince affaire.
  • 48:58 C’était une expérience très révélatrice pour nous tous.
  • 49:02 Elle a tout simplement redéfini la résilience comme étant la coopération et la solidarité.
  • 49:08 Pour un secteur public qui sort de
  • 49:10 30 années de destruction,
  • 49:12 cela signifie seulement que nous devons vraiment
  • 49:16 le redynamiser.
  • 49:17 Cela signifie simplement que nous devrons trouver un équilibre
  • 49:21 entre la nécessité de satisfaire nos besoins urgents,
  • 49:24 tout en créant stratégiquement
  • 49:27 un secteur public qui soit à la hauteur
  • 49:29 et qui soit stratégiquement orienté vers les 10 priorités
  • 49:33 de ce gouvernement de transition.
  • 49:35 Cela exige de nouvelles mentalités,
  • 49:38 une nouvelle âme.
  • 49:41 Et cela ne pouvait se traduire que par un élargissement
  • 49:44 de la base des partenaires.
  • 49:46 Non seulement en mobiliser de nouveaux,
  • 49:49 mais aussi faire collaborer de façon significative
  • 49:50 le secteur privé avec le secteur public, bien sûr,
  • 49:53 ainsi qu’avec nos organisations de la société civile.
  • 49:56 Merci Kohlood pour cette opportunité.
  • 49:57 Je suis vraiment reconnaissante d’être ici.
  • 49:59 [Kholood Khair] Merci beaucoup Amal.
  • 50:03 Je pense que nous pouvons maintenant revenir vers vous Yousif,
  • 50:05 vous donner l’occasion de...
  • 50:07 [Yousif Yahya] OK ? Parfait. C’est mieux maintenant ? Oui ? Merci beaucoup.
  • 50:10 Je vais commencer par intervenir à propos de la première partie,
  • 50:14 dont tout le monde a parlé.
  • 50:15 Grâce à mon travail à Savannah, j’ai côtoyé
  • 50:18 beaucoup de Soudanais brillants, des entrepreneurs et des personnes créatives.
  • 50:22 Et en regardant simplement cet écosystème,
  • 50:25 l’on se rend compte qu’il est
  • 50:27 aussi divers que le Soudan.
  • 50:29 Donc, quand nous parlons de la participation des jeunes,
  • 50:31 je pense que les futurs acteurs du changement au Soudan devraient avoir une place autour de la table
  • 50:35 afin de prendre part à la création des politiques qui a cours actuellement.
  • 50:38 Il ne s’agit pas seulement de consulter les jeunes
  • 50:39 tout en essayant de mettre en œuvre des programmes sans eux,
  • 50:41 mais de les inclure au moins en partie dans le processus de mise en œuvre
  • 50:44 de ces programmes, car si nous mettons en place des politiques
  • 50:48 qui vont porter le Soudan vers le futur,
  • 50:50 politiques qui sont censées servir cette communauté,
  • 50:52 alors cette dernière doit être activement impliquée dans leur création.
  • 50:56 La jeunesse soudanaise a participé
  • 50:59 à de nombreuses initiatives panafricaines,
  • 51:01 qui ont façonné la politique des start-ups au Rwanda,
  • 51:05 la politique des start-ups au Nigéria. Et, tout récemment au Nigeria,
  • 51:08 une des communautés dont nous faisons partie
  • 51:12 a donné naissance à deux licornes
  • 51:15 dans le secteur des paiements numériques.
  • 51:17 Ce sont des start-ups qui valent des milliards de dollars,
  • 51:18 et ce n’est pas parce qu’elles ont reçu de l’aide
  • 51:21 d’une organisation internationale,
  • 51:22 un financement ou une subvention du gouvernement. Absolument pas.
  • 51:25 Elles ont trouvé un écosystème véritablement favorable
  • 51:28 créé par le gouvernement.
  • 51:30 Elles ont trouvé un environnement réellement favorable
  • 51:32 du côté du secteur privé.
  • 51:33 C’est pourquoi je suis ici pour lancer un appel aux décideurs
  • 51:36 et au secteur privé au Soudan.
  • 51:39 En outre, nous sommes en plein dans la quatrième révolution industrielle.
  • 51:42 Certains parlent de voitures autonomes.
  • 51:44 D’autres parleront d’agriculture autonome
  • 51:46 et de bien d’autres choses.
  • 51:47 Le système éducatif actuel du Soudan
  • 51:50 ne favorise rien de tout cela.
  • 51:52 Nous ne pouvons pas faire table rase de notre système éducatif,
  • 51:55 mais nous pouvons y injecter des éléments qui vont
  • 51:58 l’aider et favoriser sa modernisation.
  • 51:59 La numérisation ne signifie pas licencier du personnel
  • 52:04 ni quoi que ce soit du même ordre.
  • 52:05 Les personnes s’adaptent
  • 52:07 comme vous l’avez indiqué, Monsieur le président.
  • 52:09 Huit Soudanais sur dix possèdent des téléphones portables.
  • 52:12 Alors, comment pouvons-nous exploiter cette opportunité afin
  • 52:15 de ne pas rester à la traîne par rapport au reste du monde ?
  • 52:17 Le Soudan est actuellement un consommateur net de données,
  • 52:21 dans le sens où
  • 52:21 nous ne contribuons pas aux applications
  • 52:24 qui sont mises en ligne, pour ne citer que cet exemple.
  • 52:26 Alors, quand Mark Zuckerberg parle
  • 52:28 de Métavers,
  • 52:29 De réalité augmentée et de réalité virtuelle,
  • 52:31 nous devons nous assurer que dans 30 ans
  • 52:33 nous ayons contribué à créer ce qui se passe aujourd’hui,
  • 52:36 de façon à ne pas être à nouveau en retrait de l’histoire.
  • 52:39 Exactement comme cela s’est produit au cours des 30 dernières années.
  • 52:43 Enfin, et surtout, je pense qu’il est très important
  • 52:46 d’inculquer l’éthique de la collaboration et de la coopération
  • 52:51 aux jeunes Soudanais, et aux Soudanais dans leur ensemble, dans tous les domaines.
  • 52:54 En effet, si nous voulons réussir,
  • 52:56 nous allons devoir le faire ensemble.
  • 52:57 C’est ainsi que nous pourrons trouver une vision commune de
  • 53:00 l’avenir du Soudan,
  • 53:02 et le Soudan pourra prendre la place qui lui revient légitimement,
  • 53:04 non seulement sur le continent mais aussi dans le monde.
  • 53:07 Comme nous le voyons,
  • 53:09 partout ailleurs dans le monde,
  • 53:10 il y a déjà un cadre bien en place.
  • 53:12 La diaspora soudanaise joue un rôle
  • 53:13 dans tous les pays où elle se trouve.
  • 53:15 Le problème au Soudan est que le cadre a encore besoin d’être organisé,
  • 53:19 c’est une feuille blanche, c’est une belle feuille blanche
  • 53:22 et nous avons tous les outils
  • 53:24 et tout l’appui nécessaire, avec tous ceux qui sont présents dans cette salle
  • 53:26 pour permettre de dessiner et de construire
  • 53:28 le Soudan que nous imaginons vraiment.
  • 53:29 Merci beaucoup.
  • 53:35 [Kholood Khair] Je crains que nous soyons quasiment à la fin de notre diffusion en direct,
  • 53:37 mais avant de partir, j’aimerais inviter David
  • 53:39 à partager avec nous ses dernières observations.
  • 53:41 Vous avez entendu nos intervenants, mais qu’est-ce les questions
  • 53:43 que vous avez soulevées pourraient signifier pour le Soudan ?
  • 53:47 Que voudriez-vous que l’assistance retienne ?
  • 53:49 S’il ne fallait retenir qu’une chose de ces échanges, quelle serait-elle ?
  • 53:52 [David Malpass] J’ai écouté les orateurs avec grand intérêt.
  • 53:55 Alors, une chose à retenir ou une observation que je ferais, c’est que
  • 53:59 le Soudan est en plein processus de création d’une nation
  • 54:02 et il sera —il est—
  • 54:05 l’une des plus grandes nations du monde.
  • 54:07 Cela signifie que les populations trouveront leur chemin
  • 54:09 et travailleront ensemble pour trouver une issue pacifique à la situation.
  • 54:12 Tout ce que vous avez décrit
  • 54:15 fait partie de ce chemin.
  • 54:17 Je me demandais comment les populations...
  • 54:20 [Kholood Khair] Je ne vous coupe pas, David, veuillez utiliser le micro à main,
  • 54:23 ainsi tout le monde pourra peut-être vous entendre plus facilement.
  • 54:27 [David Malpass] Comment les gens partout au Soudan savent
  • 54:31 que des réformes sont en cours ?
  • 54:33 Je parle, par exemple, des réformes économiques.
  • 54:35 Il y a moins de pénuries, moins de files d’attente
  • 54:39 pour se procurer du pain ou du carburant,
  • 54:41 et c’est connu de tous.
  • 54:44 Et tout le monde voit peut-être
  • 54:46 l’appui de la communauté internationale,
  • 54:49 tout comme il y a des défis qui devraient se remarquer.
  • 54:53 Le Soudan sort de son isolement
  • 54:57 et voit combien
  • 55:00 la Banque mondiale veut vous voir réussir.
  • 55:03 Le monde entier veut que le Soudan
  • 55:06 réussisse au bout de cet effort.
  • 55:08 Je pensais aux entreprises
  • 55:12 que vous avez tous décrites,
  • 55:13 à l’importance d’impliquer les jeunes
  • 55:16 et d’autoriser les nouvelles
  • 55:18 approches économiques, y compris dans l’agriculture.
  • 55:21 À mesure que le Soudan se transforme, ce secteur utilise plus d’équipements,
  • 55:27 augmente sa productivité, diversifie
  • 55:31 ses marchés d’exportation ou ses marchés intérieurs.
  • 55:35 Tout cela est à la portée du Soudan à mesure qu’il suit ce processus.
  • 55:43 Et comment les jeunes travaillent ensemble
  • 55:46 au sein d’un système
  • 55:49 qu’ils peuvent changer et créer...
  • 55:52 Cela va être le chemin décisif à suivre.
  • 55:54 Je réaffirme simplement que la Banque mondiale veut aider là où elle le peut.
  • 56:00 Notre personnel est désireux d’apporter son aide,
  • 56:03 mais c’est au Soudan lui-même de fixer le cap.
  • 56:06 Et ce que nous avons entendu aujourd’hui nous a rassuré à cet égard.
  • 56:08 [Kholood Khair] Merci beaucoup David.
  • 56:14 En ce qui me concerne, le message clé à retenir c’est que, pour le Soudan,
  • 56:17 la COVID-19 et la transition conduite par des civils,
  • 56:20 offrent à différents égards
  • 56:21 une chance qui n’arrive qu’une fois dans une génération
  • 56:23 de reconstruire, mais aussi de reconstruire en mieux.
  • 56:26 Le pays connaît des transitions multiples.
  • 56:29 Le Soudan peut ainsi se saisir de cette opportunité
  • 56:32 pour s’ouvrir et mettre en place des mécanismes de gouvernance solides
  • 56:37 et une collaboration à tous les niveaux, comme l’ont dit nos intervenants,
  • 56:40 pour lutter contre les inégalités économiques, les effets du changement climatique,
  • 56:43 que nous ressentons chaque année, accroître les possibilités à l’échelle nationale
  • 56:47 et fixer un nouveau cap pour favoriser l’émergence d’un pays qui fonctionne pour tous,
  • 56:49 comme vous l’avez indiqué plus tôt, David.
  • 56:51 Je suis certaine que nous pouvons promouvoir ensemble ce programme d’action.
  • 56:55 Vous pouvez continuer à suivre les débats
  • 56:57 pendant les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale.
  • 57:00 Rendez-vous sur live.worldbank.org pour plus d’informations sur les événements
  • 57:04 qui débuteront le 11 octobre.
  • 57:07 Joignez-vous à moi… Il nous reste juste le temps d’écouter Amal.
  • 57:12 Je voulais vous donner l’occasion de revenir sur
  • 57:14 un aspect particulier que vous avez abordé,
  • 57:16 à savoir le capital humain, avant de conclure,
  • 57:18 car je pense que votre expérience dans le secteur public
  • 57:21 complète parfaitement celle que nous avons entendue à propos du secteur privé.
  • 57:25 Si vous voulez bien, tout juste en 10 secondes, nous en dire plus.
  • 57:29 [Amal Elfatih] Ce sera difficile en 10 secondes, mais ce que j’essaie de dire c’est que
  • 57:32 le secteur public, tel que nous le voyons aujourd’hui,
  • 57:38 soulève beaucoup d’espoirs quant au fait que
  • 57:40 nous, les jeunes, en représentons aujourd’hui l’avenir.
  • 57:44 Et je parle uniquement de l’avenir du secteur public.
  • 57:47 Il faudra de la collaboration et la volonté de le redynamiser
  • 57:50 en y injectant du sang neuf,
  • 57:52 c’est-à-dire des jeunes talents.
  • 57:55 Mon expérience au cours de l’année écoulée
  • 57:59 m’enseigne simplement que nous pouvons vraiment construire
  • 58:02 en nous appuyant sur la passion de nos jeunes.
  • 58:04 Nous pouvons vraiment nous appuyer sur leur intérêt
  • 58:06 à servir pour le meilleur de ce pays.
  • 58:08 Et ils sont prêts et passionnés.
  • 58:10 Ils sont vraiment, vraiment talentueux.
  • 58:12 S’ils sont vraiment pris en compte dans nos systèmes publics…
  • 58:15 Encore une fois, nous n’avons pas ce luxe,
  • 58:17 nous sommes censés être dans un contexte,
  • 58:20 dans une situation, que nous n’avons d’autre choix
  • 58:22 que de redresser au fur et à mesure que nous avançons sur ce chemin.
  • 58:25 Cela rend les choses vraiment difficiles pour nous tous,
  • 58:27 nous tous présents dans cette salle aujourd’hui.
  • 58:30 Trouver cet équilibre va être très difficile.
  • 58:33 Ce n’est pas facile, et seule la collaboration et la coopération
  • 58:37 avec nos jeunes talents et la nouvelle génération
  • 58:41 permettront de façonner cette nouvelle vision.
  • 58:41 Ils sont l’avenir d’un secteur public
  • 58:44 pour les 30 prochaines années
  • 58:46 qui soit différent de celui des 30 précédentes.
  • 58:47 Mais aussi, avec l’ouverture, que nous voyons,
  • 58:50 avec notre communauté internationale, avec la Banque mondiale,
  • 58:53 et aussi avec notre secteur privé, qui nous accompagne sur ce chemin.
  • 58:57 [Kholood Khair] Merci beaucoup.
  • 58:58 Vous avez fait plus de 10 secondes, mais je vous pardonne
  • 59:00 parce que c’était une contribution très importante.
  • 59:02 Joignez-vous à moi pour remercier David Malpass
  • 59:05 et nos panélistes Jawhara Kanu, Yousif Yahya et Amal Elfatih
  • 59:09 pour leurs contributions.
  • 59:11 [Amal Elfatih] Merci beaucoup.
  • 59:15 [Kholood Khair] Et à nos téléspectateurs en ligne,
  • 59:17 merci beaucoup de nous avoir regardé. Au revoir.

Le développement en période de bouleversements

Dans un discours prononcé à Khartoum, à quelques jours des Assemblées annuelles 2021, David Malpass a exposé les moyens de relancer la croissance, de lutter contre le recul de l’égalité entre les sexes et du développement humain, et de faire face à l’augmentation des inégalités et au changement climatique.

Une discussion modérée a suivi le discours.

Lire la transcription du discours

Intervenant

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