Conseiller maître à la Cour des comptes, Rémy Rioux a alterné, au cours de sa carrière, des responsabilités en France, d’une part, et au service du développement et de l'Afrique, d’autre part.
Au service de la politique économique et financière de notre pays, il a exercé des missions de contrôle dans les secteurs de l'énergie et de la défense à la Cour des comptes de 1997 à 2000 puis de 2002 à 2004. Au ministère de l'intérieur de 2000 à 2002, auprès du ministre Daniel Vaillant, il a été en charge de la gestion du ministère et du passage à l'euro. A l'Agence des Participations de l'Etat de 2007 à 2010, comme directeur de participations en charge des secteurs des transports et des médias, il a été administrateur de différentes entreprises (SNCF, RATP, ADP, Renault, France Télévisions, France Médias Monde, Arte, le Grand Port Maritime du Havre). Comme directeur de cabinet du ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, Pierre Moscovici de 2012 à 2014, il a participé à l'effort de redressement de la compétitivité de l'économie française, au rétablissement des comptes publics et au traitement de nombreux dossiers financiers et industriels (bpifrance, Dexia, PSA-Dongfeng, STX, etc.).
Mais c’est l’Afrique et le développement qui servent de fil rouge à son parcours. S’il apprend à connaître ce continent lors d’un stage de l’ENA au Bénin en 1995 puis en militant pour la promotion de l’harmonisation du droit des affaires OHADA, c’est pour la direction du Trésor qu’il le sillonne à partir de 2004. Pour son premier poste, il suit notamment les affaires de la Zone franc. Multipliant les allers-retours sur le continent, il parcourt pendant trois ans les seize pays qui la composent et bien d’autres pays africains. Il y noue des liens forts et une expertise reconnue des enjeux de développement. Sous-directeur des Affaires financières internationales et du développement de 2010 à 2012, il contribue à résoudre la crise ivoirienne et à placer la question des infrastructures (Panel de haut niveau présidé par Tidjane Thiam) et du développement (création d’un groupe de travail permanent) à l'agenda international à l’occasion de la présidence française du G20. Auprès de Pierre Moscovici, il est à l'origine des travaux confiés à Hubert Vedrine, Lionel Zinsou, Jean-Michel Severino, Hakim El Kharoui et Tidjane Thiam pour une redéfinition des relations économiques entre l'Afrique et la France (2013), et du rapport de Jacques Attali sur la francophonie économique (2014).
En 2014, il prend la direction du Quai d’Orsay, à la demande de Laurent Fabius, qui le nomme Secrétaire général adjoint du ministère des Affaires étrangères et du développement international. Il y est le pilier de la politique de diplomatie économique impulsée par le ministre. Ce spécialiste des finances publiques contribue à la réforme des opérateurs et des instruments financiers au service du commerce extérieur, du tourisme et de l'attractivité du territoire. Le ministre, président de la COP21, lui demande également de coordonner, tout au long de l’année 2015 et jusqu’à la négociation finale de l’accord de Paris, l'agenda « finance » de la négociation climatique avec l’équipe de négociation française conduite par Laurence Tubiana. Outre les enjeux de finances publiques – comment atteindre les 100 Md$ promis par la communauté internationale ? – et de finances privées – comment réorienter l’ensemble des acteurs des marchés financiers vers des investissements bas-carbone ? –, il met un accent particulier sur le déploiement accéléré des énergies renouvelables en Afrique, pour lesquels une initiative est lancée lors de la COP21 au Bourget.
Fin connaisseur des institutions financières internationales et en particulier des banques de développement, Rémy Rioux est familier de l’Agence Française de Développement (AFD), dont il a été administrateur de 2010 à 2012, après avoir siégé au conseil d’administration de PROPARCO, sa filiale dédiée au secteur privé, de 2004 à 2007. Il a été chargé, en septembre 2015, par le Président de la république, d’une mission de préfiguration de la réforme qui permettra de rapprocher l’AFD de la Caisse des dépôts et consignations.
Historien de formation, normalien, Rémy Rioux, 46 ans, marié et père de trois enfants, est connu pour être un homme de dialogue. Il est très attaché au massif central – la Lozère et surtout la Corrèze, berceau de sa famille, où il aime se retirer pour lire, faire du sport et se promener en forêt autour du hameau de Theillet, sur le plateau qui surplombe la ville de Tulle et étend ses bois jusqu’à la vallée de la Dordogne.
Sa connaissance des institutions et des entreprises françaises, sa passion pour les questions de développement et de climat, ainsi que sa proximité avec l'Afrique, sont autant d’atouts pour relever les défis de l’AFD. Celle-ci va connaître une hausse de 50% de ses financements d’ici à 2020, en faveur d’un monde plus juste et plus durable, au bénéfice de tous. Avec plus de la moitié de ses financements à l’étranger en faveur du climat, l’Agence est devenue ces dernières années un acteur clef de la lutte contre les dérèglements climatiques.
Source : Afd.fr