Forum de la société civile lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale


VOIR LA LISTE DES INTERVENANTS

Pour ce troisième rendez-vous avec la société civile, le président du Groupe de la Banque mondiale Ajay Banga fera le point sur les derniers développements au sein de l’institution et s’entretiendra directement avec les représentants des organisations présents aux Assemblées annuelles à Washington. Cette rencontre, qui fait partie intégrante des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, offre aux membres de la société civile l’occasion exceptionnelle d’échanges ouverts avec le président et l'équipe de direction de la Banque, en personne ou virtuellement.

Regardez le replay et abonnez-vous pour recevoir des alertes sur les futures sessions en direct.

Suivez la discussion en ligne avec le hashtag #WBGMeetings

[Rose Craigue] Bonjour à tous. Je suis heureuse de vous voir ici et je souhaite la bienvenue à tous ceux qui se joignent à nous en personne et spécialement pour ceux qui se joignent à nous en ligne. Je m'appelle Rose Craigue et je suis responsable de l'engagement des parties prenantes à la Banque mondiale. J'ai eu le plaisir de travailler avec diverses organisations de la société civile, donc je suis ravie de revoir de nombreux visages familiers et de découvrir de nouveaux visages. Je serai votre modératrice aujourd'hui. Nous sommes ici pour avoir une conversation. Nous voulons vous entendre parler. Nous voulons savoir ce que vous pensez des développements passionnants qui ont lieu au sein du groupe de la Banque et je m'attends à une conversation animée et intéressante. Comme beaucoup le savent, cette rencontre avec le président de la Banque mondiale est un moment fort de notre assemblée annuelle. Nous voulons discuter des priorités, voir comment nous pouvons approfondir notre partenariat afin d'atteindre nos objectifs. Quelques remarques : cette session est enregistrée et diffusée en direct sur World Bank Live avec interprétation en anglais, en arabe et en français. Après le discours d'ouverture d'Ajay, nous passerons directement à une session de questions réponses. Nous prendrons une question à la fois. Nous voulons commencer par nous focaliser sur notre priorité des emplois. Nous voulons continuer avec ce thème aujourd'hui. Nous allons donc parler des emplois et ça sera la première partie de nos questions-réponses. Ensuite, nous allons avoir une deuxième partie et nous allons être rejoints par les directeurs généraux et ils parleront des emplois et toutes les autres questions qui vous intéressent. Si vous souhaitez poser une question, veuillez lever la main. Vous n'avez pas besoin de vous lever, on va vous apporter un micro. La dernière chose que j'aimerais vous dire, c'est qu'aujourd'hui, nous n'allons pas ouvrir le débat en vue de déclarations longues ou de pétitions. C'est parce que nous voulons donner la parole à autant de personnes que possible. Vous pourrez me redonner vos pétitions et vos discours. Nous avons également ici des personnes de la Banque. Levez la main. Ces personnes pourront recevoir vos déclarations et vos pétitions. Nous n'allons pas le faire pendant la conversation parce que nous n'avons qu'une heure et nous voulons donner la parole à autant de personnes que possible. Donc, je vous demande de vous joindre à nous pour souhaiter la bienvenue à notre président du groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga.

[Ajay Banga] J'aime bien cette estrade. J'ai l'impression que je peux parler à tout le monde, bien que je tourne le dos à certaines personnes, mais peut-être que je vais pouvoir me tourner. Bon après-midi à tous. D'ici 2050, plus de 80 % de la population du monde vivra dans ce qu'on appelle des pays en développement. Ces économies auront la grande majorité des jeunes et la plus grande croissance de la population urbaine. En 10-15 ans, 1,2 milliard de jeunes entreront sur le marché du travail qui n'offrira que 400 millions d'emplois. Il y aura un déficit de 800 millions. Les chiffres exacts pourraient changer, mais l'ordre de grandeur est vrai. L'énergie de ces jeunes, c'est ce qui va définir ce siècle. Si nous avons les bons investissements et nous ne nous focalisons pas simplement sur le besoin, mais également l'opportunité, nous aurons un grand moteur de croissance. Mais si nous n'agissons pas, la vigueur, l'optimisme de la génération se transformera en désespoir, donnant lieu à des troubles et des migrations massives. Entre-temps, des emplois, c'est une source de dignité, de stabilité et c'est la meilleure façon de détruire la pauvreté, comme l'ont montré les deux, trois dernières décennies. Quand je parle d'emplois, je parle de travailler pour d'autres patrons, mais également des entrepreneurs qui commencent tout seuls et qui pourront par la suite employer d'autres personnes. Donc, je ne parle pas uniquement du fait de travailler pour une société. Je parle d'emploi pour expliquer l'idée d'une rémunération. 90 % des emplois viennent du secteur privé, mais ils ne commencent pas tous là. Au début, c'est le secteur public qui crée des emplois et au cours des années, les capitaux privés et l'entrepreneuriat mènent le jeu. Mais il faut les bonnes conditions pour commencer, s'accroître et engager. Et voilà pourquoi le groupe de la Banque et les autres banques multilatérales de développement apportent quelque chose de singulier avec nos réformes, notre partenariat et notre financement. Nous avons une stratégie à trois piliers pour refléter cette idée. Cela est basé sur un Conseil des emplois qui s'est réuni ce matin, mené par le président de Singapour et Michelle Bachelet, l'ancienne présidente du Chili. Le gouvernement commence avec le soutien du secteur privé pour construire l'infrastructure, les routes, l'électricité, l'éducation, les points de santé et autres. Nos branches publiques, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et l'Association internationale de développement, financent ces institutions. Donc, nous avons dû établir des règles pour des partenariats publics-privés. Deuxièmement, un environnement où les entreprises connaissent les règles et ont une situation égale. Les gouvernements donnent des droits à la terre, imposent des taxes et autres. Nous essayons de soutenir ces réformes par notre banque de connaissances et autres. Une fois que les bases sont en place, nous aidons le secteur privé à avoir une montée à l'échelle et à éviter les risques grâce à l'Agence multilatérale de garantie des investissements, qui donne une assurance politique et qui aide au règlement des disputes. Vous avez cette fondation, cette politique et ce capital. Voilà comment nous pouvons transformer l'ambition en emploi. Et puis, nous avons identifié cinq secteurs qui ont le potentiel de créer l'emploi proche des habitants, c'est-à-dire qu'il ne faut pas compter sur recevoir des emplois du monde occidental pour créer des emplois dans le monde en développement. L'infrastructure et l'énergie sont le premier secteur. Deuxièmement, l'agro-industrie. Cette assemblée annuelle se focalise sur l'idée de l'agro-industrie. Vous allez voir les soins de santé, le tourisme et la fabrication qui ajoutent de la valeur, y compris des minerais critiques dont on parle maintenant. Ce sont des industries qui s'accroissent, qui produisent des emplois, qui attirent de l'investissement. Mais cela demande le capital, l'ingéniosité du secteur privé. Donc, il faut faire face aux obstacles qui gênent ici. Nous allons considérer les recommandations du laboratoire de croissance. Tout d'abord, nous avons une Mission 300 visant à connecter 300 millions en Afrique à l'électricité, mais il y a d'autres exemples. Nous avons une banque de connaissances conçue qui va aider dans ce domaine. Deuxièmement, il y a de l'assurance pour le risque politique géré par l'Agence multilatérale de garantie des investissements. Et cela s'accroît plus rapidement, 30 % au cours de l'année suivante. Troisièmement, des solutions de change. La Société financière internationale a maintenant un tiers de ces prêts en monnaie locale. Nous voulons que cela atteigne 40 % d'ici 2030, mais nous voulons aider les pays à développer des marchés locaux de capitaux. Et cela prend du temps, mais c'est la meilleure solution. Et puis, des prises de capital. Nous avons besoin de contributions de la part des organes caritatifs et des gouvernements. Et nous avons un modèle de distribution qui regroupe les avoirs dans des produits d'investissement pour pouvoir offrir ces produits. Nous avons complété notre première transaction. Nous avons préparé des prêts et des titres, et maintenant, les investisseurs pourront investir. Nous préparons un pipeline durable dans la Banque et nous travaillons avec nos autres co-banques des banques multilatérales de développement. Chaque innovation vise à réduire les obstacles à l'investissement, mais le développement ne peut pas durer sans une fondation bien robuste. Voilà pourquoi nous voulons avoir quelque chose qui va durer. Nous voulons un développement intelligent. Beaucoup de pays aujourd'hui essaient d'accroître leur économie, de créer des emplois en faisant face à des sécheresses, des inondations et des défis structurels et [inintelligible]. L'idée, c'est de construire une résilience physique et morale. Il faut construire des routes qui résistent aux inondations, avoir des agriculteurs qui ont des semences résilientes. Il faut des institutions qui soient un signe de bonne gouvernance et non pas de corruption. Ainsi, le fait d'avoir un bon leadership, ce n'est pas une question d'équité, mais de progrès durable. Ce n'est pas un effet secondaire, mais c'est incorporer dans ce que nous faisons et ce que les clients demandent. 48 % de notre financement l'année dernière ont soutenu des investissements avec des co-bénéfices pour le climat. Et la résilience représente 43 % de ce portefeuille de financement. Les pays demandent également plus de soutien pour renforcer leur système de base. Nous avons lancé une nouvelle génération de revues du financement public pour justement voir quelles sont les priorités. Les flux nets de l'Association internationale de développement ont atteint 17 milliards l'année dernière par rapport à 12 milliards il y a trois ans de cela. Nous avons des swaps de dettes, nous avons des outils numériques pour lutter contre la corruption. L'idée, c'est d'avoir un développement intelligent, résilient, inclusif et qui donne lieu à la confiance. Je serai clair : les emplois ne sont pas un produit secondaire du développement. C'est le résultat d'un développement qui est bien réalisé. Tout ce que nous faisons, les soins médicaux, l'infrastructure, l'accès numérique, l'éducation, tout cela est au service de ce résultat pour que les gens puissent travailler. Le fait de donner des compétences à une jeune femme n'est pas suffisant s'il n'y a pas suffisamment de farine pour qu'elle puisse travailler dans l'usine. Un dispensaire est important parce que les gens peuvent être suffisamment sains pour travailler et contribuer. Les emplois ne sont pas un objectif de développement. C'est la première priorité. Cet effort focalisé sur les jeunes, leur espoir, leur détermination d'avoir de la dignité, c'est important. Voici l'objectif clair que nous voulons que tout le monde poursuive. C'est une vision. Je vous remercie de votre attention et je serai prêt à répondre à vos questions. [Pause] [Rose Craigue] Nous allons écouter les questions ici. [Ajay Banga] Cela ne se déplaçait pas. [Rose Craigue] Merci Ajay de ces remarques, de ces sources d'inspiration et pour avoir indiqué comment les emplois sont au cœur de notre mission. Nous allons entendre une première série de questions. Nous allons parler de l'emploi et nous allons commencer avec les emplois. Vous pouvez lever la main et quand vous allez parler, veuillez être bref, sinon je devrai vous interrompre. Dites-nous votre nom et votre organisation. Je vais commencer ici. La dame en vert. Vous avez la parole. [Sarah] Merci. Je suis Sarah de Save the Children. Le mois dernier, vous avez publié un document de politique excellent qui a montré le nombre d'enfants qui vivent dans la pauvreté à 1,4 milliard. Pouvez-vous nous dire comment votre initiative pour les emplois va atteindre les enfants ?

[Ajay Banga] Les emplois ne sont pas une fin en soi. Il y a toutes sortes de données qui indiquent que les enfants qui sont mal nourris ont du mal à apprendre. Je me souviens d'être allé en Indonésie et j'ai vu leur programme des enfants qui ont des délais de croissance. La nutrition est importante au début de la vie. Donc, ce que nous voulons faire pour les emplois, ce n'est pas simplement pour créer un emploi, mais il faut des personnes qui peuvent être employées ou qui peuvent créer des entreprises. Dans le Conseil des emplois, un sujet que nous avons traité, c'est de savoir s'il vaut mieux se focaliser sur l'éducation primaire et secondaire par rapport à des instituts donnant des compétences. Peut-être que le secteur privé pourrait faire cela. Je ne suis pas d'accord avec cela. Je pense que le secteur privé peut faire de bonnes choses en matière de compétences et d'éducation, mais le secteur public également. Je veux que vous compreniez que les emplois ne remplacent pas ce que l'on fait. C'est l'objectif qui est au-dessus de la pyramide. Donc, si vous construisez une école, si vous faites attention à l'éducation d'un enfant, à la nutrition ou faites attention à la femme, vous voyez comment cela peut être lié aux opportunités des débouchés pour les jeunes. Ce n'est pas une discussion "soit l'un, soit l'autre", parce qu'à ce moment-là, on dit : "Moi, je m'intéresse à ceci, vous vous intéressez à cela". Comment est-ce que cela peut avoir de bons résultats ? Il faut considérer les jeunes. Et nous avons raison en matière de jeunes. Lisez les nouvelles, regardez la télévision et vous allez voir que c'est une question qu'ils ressentent tous les jours. Donc, ce n'est pas soit l'un soit l'autre. C'est tout ensemble. Rose Craigue] Merci Ajay. Nous allons écouter la prochaine question. Ici, Monsieur.

[Bill O'Keefe] Merci. Je suis Bill O'Keefe avec le Catholic Relief Services. Nous avons beaucoup apprécié votre leadership. Vous avez contacté les organisations confessionnelles. Et comment ces organisations pourraient participer à votre thème "emploi", surtout dans les États fragiles et en conflit.

[Ajay Banga] Cette tâche est tellement immense que le fait de ne pas inclure tout le monde, ce n'est pas intelligent. Donc, si vous voulez m'aider de sorte à ne pas gêner les droits et les privilèges des personnes, je vais accepter votre aide. Mais si vous voulez le faire d'une façon où cela va forcer les gens à penser d'une seule façon, je ne suis plus d'accord. Donc oui, j'aimerais obtenir votre aide parce que dans les situations de conflits et fragiles qui, malheureusement, ont augmenté au cours mêmes des deux dernières années, et Anna, Axel et d'autres, vous diront qu'au cours des 5, 7, 8 ans, les choses se sont dégradées et bien souvent, notre possibilité d'atteindre les habitants dans ces pays est gênée. Mais vous, bien souvent, vous êtes sur place. Donc, le fait de travailler avec vous, c'est très bien, et travailler avec d'autres personnes comme vous. Donc, nous sommes ouverts en ce qui concerne le fait de travailler avec vous pour les bonnes raisons. [Rose Craigue] Très bien, nous allons écouter une troisième question. Le monsieur devant. [Jason] Merci, Excellence.

[Ajay Banga] Ajay. Je ne suis pas Votre Excellence. [Jason] Je suis Jason de la Samanta Foundation. Je parle de la numérisation. Vous parlez de ChatGPT et d'autres. Il y a beaucoup d'organisations qui ont du mal à évaluer les emplois. Nous avons des entreprises comme Utiva et autres. Le type d'affectation qui peut soutenir tout ce qui est intelligence artificielle et autres. Il faut être sûr que les habitants peuvent obtenir plus de fonds parce que… Est-ce que vous pourriez nous dire comment nous pourrions commencer à dégager plus de fonds ? [Ajay Banga] Je parle de la société civile et des accès à la technologie. Comme vous le savez, nous avons cette approche portant sur la société civile. Moi, j'ai tendance à oublier les acronymes, mais bien souvent, j'oublie ce que représente CIRDI [Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements], l'acronyme. Mais vous avez parlé du fait de travailler avec les organisations de la société civile, mais il y a un sujet le plus important : l'IA et les marchés émergents. Tout le monde parle du grand IA, le ChatGPT. Que doit-il avoir pour réussir ? D'abord du pouvoir de calcul, beaucoup. Cela veut dire de l'électricité, beaucoup d'électricité, des données, beaucoup de données et des gens qui savent utiliser tout cela. Il en faut beaucoup. Dites-moi combien de pays de marchés émergents ont ces quatre éléments et je vous donnerai une médaille. Vous voyez ? Donc, il faut être prudent en ce qui concerne cette idée que la grande IA va permettre à un pays en développement de faire un bond en avant. Il faut voir comment permettre à cette grande IA d'être utilisée pour le pays en développement. Et je ne suis pas sûre que ça soit totalement clair pour moi. Les petites IA, qui sont une façon de découvrir les outils qu'on peut utiliser, par exemple dans vos téléphones. Le pouvoir de calcul, de données et autres sont beaucoup plus réduits et beaucoup plus gérables. Je vous donne un exemple. Je suis agriculteur et on va en parler cette semaine. Si je suis agriculteur en Inde, dans une coopérative, ou au Kenya, au Brésil, et je peux utiliser un téléphone pour regarder une maladie d'une récolte, je n'ai pas besoin de connaître le nom de la maladie. Mais si je sais que cette maladie requiert ce pesticide, c'est sans valeur. C'est très important. Je l'ai vu réalisé. De même pour les soins de santé, si vous avez un système de santé bien diffusé. Pourquoi voulons-nous cela ? Parce qu'il faut déployer non seulement des médecins, mais des sages femmes, des techniciens et autres. Vous, vous êtes dans une partie rurale d'un pays. Et si vous pouviez regarder et me dire "regardez-moi, docteur", ou si le docteur disait : "Je n'aime pas à quoi ça leur ressemble, il faut que cet homme aille à l'hôpital dans les sept jours qui vont suivre". C'est transformateur. Cela vise les applications plutôt que le big data. Ces applications permettent aux marchés émergents de bénéficier de l'intelligence artificielle. C'est très important. [Rose Craigue] Je vais revenir vers vous. Nous allons revenir vers vous si nous avons suffisamment de temps. Nous allons écouter une question de ce côté. Vous aviez levé la main.

[Clinton] Clinton de World Vision International. Et pour rebondir sur ce qu'a dit mon collègue, la Banque établit une stratégie en matière de conflits et de fragilités. Qu'est-ce que vous allez mettre dans cette stratégie en matière d'emploi ? Également, il y a le rôle des emplois pour l'établissement de la paix. À quoi est-ce que cela pourrait ressembler ? [Ajay Banga] J'ai deux collègues ici qui vont vous dire qu'ils vont avoir une crise si je leur dis que je sais déjà ce qu'on va inclure dans la stratégie. Donc, je vous donne seulement une première idée. Le problème que j'ai en matière de circonstances actuelles, en matière de conflits et de fragilités, c'est que notre travail, c'est du travail de réaction. En fait, c'est comme si le cheval était parti et vous fermez la porte. Nous voulons aider l'humanité. Il faut voir le gouvernement, il faut voir les voisins, mais on a tendance à être impliqués après la crise. Donc, je ne pense pas que ce soit une façon très utile d'utiliser son argent. Il faut le faire si cela a lieu, parce que qui d'autre va s'occuper de ces êtres humains ? Donc, une aide humanitaire doit aller sur place, mais bien souvent, vous avez un petit secteur privé fragile. Nous n'avons pas les compétences nécessaires pour travailler avec ce petit secteur privé fragile. Ce n'est pas les compétences de la Banque mondiale ou de la Société financière internationale. Nous devons établir ces compétences. Si on veut faire quelque chose dans ces pays pour avoir une montée à l'échelle. Aujourd'hui, nous ne le faisons pas bien et personne ne le fait très bien. Mais ce n'est pas une bonne réponse. Il faut commencer quelque part. Si l'on pouvait arriver à un point où on est pro-créatif, je travaille avec l'Institut Stanford. L'idée, c'est d'avoir un indice de prévision des conflits et de fragilités. L'idée, c'est d'utiliser des données de diverses sources : des sources secondaires, des sources primaires et d'autres sources comme les informations satellites, le suivi des réseaux sociaux et autres, et puis combiner tout ceci avec le travail de l'intelligence artificielle. Voilà pourquoi Stanford nous aide. On va essayer d'établir un indice avec un système de feux rouge, vert et orange. En connaissant Stanford, ils vont avoir cinq feux, mais toujours est-il qu'on verra s'il faut réagir. Si c'est vert, nous n'avons pas à nous préoccuper. Si cela devient orange, le moment est venu de se rendre compte du problème, et si c'est rouge, c'est une crise. Et si l'on peut le faire bien et si l'on ne le cache pas dans notre institution, mais si on arrive à le partager au public, cela pourrait être partagé par Stanford. Ils utilisent nos données, mais d'autres données également. Mais nous sommes ceux qui sommes allés les voir. Nous finançons en partie le travail et ils financent une grande partie eux-mêmes. Je pense que ce serait très utile. Tout d'abord, ce serait une source non biaisée. Deuxièmement, ce serait transparent, ouvert à vous également, mais également aux gouvernements et à d'autres ONG, également pour les Nations Unies et la Croix-Rouge, le Programme alimentaire, etc. Je voudrais m'en tenir là parce que je n'ai pas vraiment l'occasion d'aller plus loin. C'est un sujet très important pour beaucoup de membres du Conseil et c'est également un volet assez conséquent de ce vers quoi nous utilisons les fonds de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et de l'Association internationale de développement. Notre rôle ne devrait pas être humanitaire. Nous ne sommes pas une agence humanitaire, nous sommes une banque pour le développement. Mais cela exige que quelque chose change. Désolé, la réponse est incomplète. [Rose Craigue] Ajay, nous avons un public en ligne très actif. Nous avons plusieurs questions de notre public en ligne qui s'intéresse à l'emploi et aux jeunes. Nous avons des questions. [Ajay Banga] Est-ce que s'agit-il de questions réelles ? [Rose Craigue] Oui, je viens de les imprimer avant de venir sur scène. [Ajay Banga] Parce que j'étais dans un town hall et ils avaient cette liste de choses qui disent : nous avons toutes ces questions en ligne. Et j'ai dit : "Où est-ce que vous avez vu ces questions ?" [Rose Craigue] Non, nous avons ouvert un tchat en ligne. Nous l'avons ouvert il y a quelques heures avant de vous rencontrer, parce que nous avons des gens qui se joignent de différents fuseaux. Je vais lire une question illustrative qui s'intéresse aux emplois et aux jeunes. Cette question a été posée par plusieurs personnes en ligne : Saima Ntinda, Abiyola Ajayi, Aoudu Musa Suleiman et Angie Kouame. Je vais vous lire la question de Saima qui représente les autres questions. La question est comme suit : Le chômage chez les jeunes en Afrique est très élevé. Quelle est la politique de la Banque mondiale pour créer des opportunités d'emploi ? [Ajay Banga] Le chômage chez les jeunes en Afrique est élevé, mais je pense qu'il est élevé aujourd'hui… Mais les perspectives futures ne seront pas bonnes non plus, parce que la façon dont la démographie évolue en Afrique, c'est qu'ils ont la population la plus jeune. Mais cette bénédiction est un dividende démographique. Uniquement si vous donnez aux jeunes de l'air propre, des soins de santé, de l'éducation. Une fois qu'ils sont grands, il faut leur donner un emploi digne. Lorsque j'ai commencé [inintelligible] les gens qui sont indépendants. Ce que je disais dans mes commentaires préliminaires, c'est que nous travaillons à trois niveaux. Tout d'abord, nous essayons de jeter les bonnes bases, qu'elles soient physiques ou le capital humain, pour développer ces possibilités. Deuxièmement, travailler avec les gouvernements sur des choses simples. Je vous donne un exemple. Si vous êtes dans un pays où les MPME sont importantes, où les PME sont importantes, et si vous n'avez pas une loi sur la garantie du collatéral mobile, MCGL, non, je blague. Une loi sur les garanties collatérales. Si vous êtes une MPME, et vous avez deux tracteurs et vous voulez acheter un troisième tracteur. Si vous pouvez les utiliser comme garantie et emprunter, ce serait une bonne façon d'obtenir cet emprunt. Il faut une loi pour que le collatéral puisse servir de garantie, pour qu'une banque puisse vous prêter de l'argent contre ce que ces deux tracteurs représentent. Je simplifie, mais c'est l'idée. Si vous n'avez pas cela, ça ne deviendra pas une réalité. Donc, mettre en place les bonnes lois. Si vous vous créez la numérisation, le droit de passage pour les câbles, ce sont des choses simples, mais elles ne sont pas simples. Ça n'existe pas dans plusieurs pays. Hier, il y avait un article dans un journal qui disait que la Côte d'Ivoire essayait de nommer toutes ses rues pour créer des possibilités de commerces et de croissance. C'est un projet financé par la Banque. Nous l'avons fait ailleurs. Et ça, c'est la Côte d'Ivoire. C'est un pays assez bien géré, mais c'est un défi à travers le système. La gouvernance, les politiques… [Pause] que ce soient ces secteurs, que ce soit… [Pause] S'imbrique avec cette histoire de développement. Tout d'abord, il s'agit d'infrastructures. [Pause] De quel type d'emplois [inintelligible] si vous n'avez pas d'électricité ? On cherche à connecter 300 millions de personnes, non pas à un ventilateur ou à une ampoule, mais pour leur donner la capacité, l'électricité qui leur permet d'être capable de générer quelque chose du point de vue économique. Un ordinateur lié à un frigo pour ouvrir un magasin, un salon de coiffure, etc. ou une usine. [Pause] Parce que vous ne reliez pas les entreprises. Il y a quelqu'un au Mozambique qui a pu ouvrir un salon de coiffure et un petit magasin, une pharmacie, et maintenant, qui donne des conseils aux agriculteurs. C'est ce que l'électricité permet [inintelligible], c'est une condition. L'agriculture est une activité. Il y en a deux, trois d'entre nous qui sommes Sikhs, et nous avons grandi, je ne sais pas où vous avez grandi, mais moi, j'ai grandi en Inde. Et le Pendjab était la capitale des céréales du pays. Aujourd'hui, il a de grandes difficultés économiques parce que les jeunes dans le Pendjab vendent leur terre lorsqu'ils l'acquièrent. Pendant quelques années, ils sont très riches, mais ils dépensent tout l'argent. Et puis, ce sont des pauvres en zones urbaines. Pour changer cela, vous devez trouver une façon de les encourager d'avoir accès à la productivité et au financement que méritent les agriculteurs pour pouvoir faire ce qu'ils doivent faire pour rester sur l'exploitation agricole. Ça, c'est une deuxième chose. Une troisième chose est liée aux soins de santé. Pas uniquement parce qu'une population plus saine est un employé plus sain pour moi, mais parce que vous emploierez des infirmières, des techniciens, des médecins, des techniciens médicaux, etc. C'est une des grandes opportunités d'emploi, toute une série d'emplois. Ensuite, le tourisme, fait de manière intelligente et durable, met des véritables opportunités d'emploi. Aujourd'hui, nous avons le PDG d'Accor qui nous dit que 30 % de leur direction n'a pas de diplôme universitaire, mais qu'il s'est développé par des programmes développés par l'institution. Et la fabrication à valeur ajoutée de minerais, de métaux, etc. Important du point de vue local qui peuvent être utilisés pour la consommation locale ou bilatérale. C'est ce que nous essayons de faire. Vous allez voir tous les programmes. 300 millions collectés à l'électricité, 1,5 milliard pour les soins de santé primaires d'ici à 2030. Grand lancement d'échanges au Japon. Nous avons déjà 300 millions dans quelques pays. Le travail que nous faisons avec le tourisme, le travail avec les minerais et les métaux, tout cela est connecté à cette idée de ces cinq secteurs et ces trois colonnes vertébrales. [Rose Craigue] Merci Ajay de cette réponse exhaustive… [Ajay Banga] Et nous devons en faire davantage sur les entrepreneurs pour appuyer les jeunes qui veulent ouvrir leurs propres entreprises. Nous avons des exemples de cela dans nos institutions. Si vous allez au Kenya, à Nairobi, il y a… Je l'ai vu lorsque j'étais candidat pour ce poste, je ne l'ai plus vu après cela. Il y a un centre d'innovation financé par nous et, je pense, quelques gouvernements de l'Union européenne. Je pense que ce sont les Danois et les Britanniques. Peut-être que je me trompe. 3 000 entreprises sont passées par ce centre d'innovation. 60 % d'entre elles sont gérées par des femmes. Elles ont du financement, de l'infrastructure et des intérêts partagés. J'ai rencontré ces deux jeunes femmes qui ont acheté des mangues qui étaient tachées et que personne n'achetait. Elles les séchaient. Elles ont acheté une machine pour les emballer. Les mangues sèchent, je pensais que c'était que quelque chose qu'on mangeait en Inde, mais en fait, on mange ça un peu partout. Et maintenant, elles ont trouvé quelqu'un qu'elles ont rencontré dans le centre d'entreprises qui prennent de la biomasse et l'ont transformé en palette pour du combustible renouvelable. Elles ont acheté cela et un fourneau. Et maintenant, elles ont un chiffre d'affaires de 23 millions de dollars par an. Nous avons financé cela en partie. Je voudrais voir 100 de ce type d'entreprises financées. C'est le type de choses qui doit advenir pour les emplois. [Rose Craigue] Oui, je suis d'accord. Merci beaucoup, Ajay, de tout cela. Nous allons maintenant passer au deuxième volet de notre réunion. Je vois beaucoup de mains. Nous allons continuer avec la séance questions-réponses, mais je vais saisir cette occasion pour souhaiter la bienvenue à nos directeurs. J'ai vu votre main et je remarque que nous avons d'autres mains. Je reviendrai aux mains levées, mais je voudrais à présent passer au volet suivant de notre réunion et je voudrais le faire en invitant nos directeurs à venir sur la scène. J'invite Axel, Anna, Makhtar et Hiroshi à se joindre à Ajay sur scène. [Pause] [Ajay Banga] Et maintenant, moi, je peux me détendre. Eux, ils vont répondre aux questions, n'est-ce pas ? [Rose Craigue] Je vais les présenter rapidement. Je sais que vous savez tous qui ils sont, mais très rapidement. Axel est notre directeur. Anna est directrice pour les opérations. Makhtar est directeur pour l'IFC, la Société financière internationale, qui est membre du Groupe de la Banque mondiale. Et Hiroshi est vice-président exécutif pour la MIGA, l'Agence multilatérale de garantie des investissements, qui est également membre du Groupe de la Banque mondiale. Merci de vous joindre à nous sur scène. Nous allons continuer à entendre des questions et nous allons entendre des questions des personnes dans la salle. Je vous demande de lever la main. Pour ce volet de la conversation, nous allons continuer à parler d'emploi et nous allons également considérer comment le Groupe de la Banque mondiale travaille ensemble pour apporter des emplois à l'échelle grâce à des opérations accélérées, davantage de capacités de financement et des partenariats plus conséquents. Nous allons commencer par prendre les questions en commençant par ce côté de la salle. Il y a une question de vous, madame. Allez-y. Merci beaucoup. Je m'appelle Rose Yeboah et je suis directrice de la Fondation Rosemond Ama Yeboah au Ghana. Ma question concerne le projet Mission 300. Je voudrais savoir quelles sont les façons. Je sais que vous avez dit que vous voulez travailler avec les organisations de la société civile et voir les jeunes dans les entreprises. Mais quel est le processus ? Comment ? Comment procédez-vous ? Que faire ? Voici les réponses qu'il nous faut. Merci. [Rose Craigue] Anna ? Voulez-vous intervenir sur ce point ?

[Anna Bjerde] Oui, merci. Et merci de vous intéresser à la Mission 300, projet qui nous intéresse beaucoup. Nous l'avons lancé il y a pratiquement un an à Dar es Salaam. Et la société civile était très impliquée dans ce lancer parce qu'on a vu les douze premiers pactes de pays avec l'Afrique présentés sur comment satisfaire leurs objectifs d'accès. Donc, première rencontre des parties prenantes et ensuite, ce que nous faisons, c'est que nous sommes engagés au niveau des pays. On continue avec la société civile. La façon dont nous travaillons avec la société civile, c'est de manière ouverte. Nous commençons par le cadre de partenariats entre pays et nous venons d'achever environ 700 consultations dans 90 pays. Et à travers le cycle du projet, nous nous sommes engagés pour la Mission 300 qui passe par le cadre de partenariats entre pays jusqu'au projet dans les pays avec les partenaires, la société civile et les partenaires. Nous consultons pendant tout le processus et tous nos bureaux pays ont des informations concernant la Mission 300. Si vous vous êtes intéressés par un pays donné, le Ghana, par exemple, nous avons des informations sur ce qui s'y déroule. Contactez notre bureau au pays local. Si vous avez des suggestions sur des activités, faites-le nous savoir. Mais comme Ajay vous l'a dit, nous ne pouvons pas agir seuls et nous aimons beaucoup travailler avec les banques multilatérales, la philanthropie du secteur privé et la société civile. Bien entendu, les pays occupent la position de leadership.

[Makhtar Diop] Merci du Ghana. La société civile au Ghana. Vous allez dans un village. Imaginez votre travail quotidien. Vous êtes dans un village, vous êtes agriculteur, vous voulez les aider et vous voyez qu'ils n'ont pas assez d'électricité. Ce que vous pouvez faire, c'est de commencer à les organiser, à les structurer. Et pour les aider à se faire représenter, combiner leurs demandes et leurs requêtes. Ajay, demain, parlera beaucoup d'Agriconnect. Et un volet important de ce qui manque aux agriculteurs, c'est l'irrigation. Ils ne peuvent pas combiner toute leur production. Ils n'ont pas d'agrégation, souvent parce qu'ils manquent d'électricité et d'autres moyens. Mais vous, la société civile, vous pouvez travailler à ce niveau-là, au niveau micro, pour rassembler les coopératives et les agriculteurs ensemble. Vous êtes un volet critique pour définir la demande et pouvoir développer ces projets. Rassemblons les personnes telles qu'Acumen ou d'autres partenaires qui pourront apporter l'électricité à l'échelon local. La Société financière internationale pourrait faire partie du financement et vous pourrez faire quelque chose. Lorsque les gens ne veulent pas payer, ils disent que les gens doivent payer pour l'apport d'électricité. Et c'est vous qui pouvez le faire parce que vous travaillez dans le village, vous avez la crédibilité avec le chef du village, la crédibilité avec les femmes qui produisent dans le village et vous pouvez forcer ceux qui ne veulent pas payer leurs notes parce que s'ils ne payent pas leurs notes, le système va s'effondrer. C'est un rôle que vous pouvez jouer, qui serait très utile et que vous pouvez jouer parce que vous êtes à ce niveau-là. [Rose Craigue] Il y a encore une question ? Oui ? La dame derrière vous. Je viendrai à vous. D'accord ? Cette dame d'abord et puis je vous donnerai la parole.

[Karaji] Bonjour. Je m'appelle Karaji. Je suis avec la WAN Campaign. La structure de mécanismes de redevabilité à travers l'institution de la Banque mondiale est complexe et est source de confusion pour les personnes affectées. Nous sommes enchantés de voir que l'institution cherche à intégrer ces mécanismes de redevabilité en des étapes pour que les gens puissent résoudre leurs doléances. Nous voulons louer la Banque de cette mesure, mais nous aimerions entendre vos réflexions sur les étapes futures, le processus futur et quand vous pensez que ceci sera réalisé. [Ajay Banga] Bien. Ce que nous avons fait, c'est que nous avons pris la fonction de redevabilité à travers l'institution, rassembler les uns les autres dans un effort pour essayer d'avoir autant d'éléments communs que faire se peut. Les secteurs publics et privés ont des méthodes et des rôles différents, mais si nous pouvons avoir 80 % d'éléments communs, ce sera un lieu important. Nous avons ventilé le cadre environnemental et social en deux : ceux qui font et ceux qui vérifient, qui travaillent pour s'assurer qu'un projet, pendant sa phase de conception, est conçu avec les bons outils, y compris les consultations avec ceux comme vous. Mais ceux qui vérifient, ce sont ceux qui suivent tout ce qui se fait : l'information satellite, les médias, les doléances, pour que nous, la direction, nous comprenions plus tôt les problèmes. Ceci pour les cadres environnementaux et sociaux. Nous avons un groupe très important dans l'institution, dans notre défi d'innovation. Je ne sais pas si c'est connu, mais il va gagner un prix et maintenant, je l'aurais dit. Il nous aide à réfléchir à comment utiliser la technologie pour que les vérificateurs fassent mieux leur travail. C'est donc pour le cadre environnemental et social. Le Conseil, lui, a son propre mécanisme de redevabilité. Je ne sais pas, Matteo, qui est notre doyen, je vais le mettre en contribution. On va demander au Conseil de répondre. [Matteo Bugamelli] Merci, Ajay. [Ajay Banga] Venez ici. [Matteo Bugamelli] Non, je reste là, c'est bon. [Ajay Banga] Non, vous êtes très beau. Venez jusqu'ici. Venez ici.

[Matteo Bugamelli] Pour compléter ce qu'Ajay a dit, pour organiser une approche intégrée sur les risques, le Conseil vient d'établir un groupe de travail indépendant pour voir comment nous pouvons améliorer l'aspect du mécanisme de redevabilité à ce stade pour le Conseil. Comme vous le savez peut-être, nous avons retenu des experts indépendants, et ces experts indépendants collaborent avec la direction, avec un groupe d'experts internes, notre panel d'inspection, d'autres différents bureaux et la direction du groupe de la Banque mondiale et les services juridiques afin de développer des options et des idées en utilisant une approche exhaustive à l'échelle de l'organisation. Ce que nous demandons à l'expert indépendant, c'est de développer des opportunités et des options. Tout d'abord, une consolidation à part entière, mais nous considérons les avantages et les inconvénients des différentes options et nous allons considérer les options que l'expert indépendant nous présentera. Ces options vont considérer la structure, mais pas uniquement la structure, le mandat, les procédures et le processus, etc. Et comme Ajay l'a dit, la consolidation à part entière est un des éléments, mais nous savons qu'il est également important de reconnaître qu'il y a des différences entre les bras publics et privés. Nous allons considérer les options. Vous avez posé une question sur les étapes futures. Les experts travaillent et nous travaillons en étroite collaboration avec les experts. Nous communiquons avec eux par le Comité du Développement et d'autres comités et nous aurons une réunion à la mi-décembre pour avoir une mise à jour. L'idée étant que le groupe de travail verra ses travaux prendre fin d'ici au mois de mai 2026. Voilà où nous en sommes. [Rose Craigue] Merci. Merci, Matteo. Nous allons passer à l'autre côté de la salle. Ajay vous a déjà donné l'occasion de poser la prochaine question. [Ajay Banga] Il me regardait donc… Une question facile, je vous demande.

[Aran Poderoso] Bonjour, je suis Aran Poderoso du Mouvement philippin pour la justice climatique. Nous avons présenté une doléance contre la Société financière internationale pour avoir financé 19 centrales au charbon par le biais d'un intermédiaire. Nous l'avons gagné en 2021 et maintenant, nous demandons des remèdes trois années depuis que le conseil a approuvé un plan d'action de la direction. Toutefois, les remèdes nous échappent. Dans le contexte de votre nouvelle politique, le cadre des remèdes et la fusion potentielle, que vous poussez, Ajay… [Ajay Banga] Non, pas moi, c'est le Conseil. Je ne suis pas responsable du Conseil, c'est eux. [Aran Poderoso] Alors, ce que demande le Conseil. [Ajay Banga] Je m'assure que vous avez les bons faits. [Aran Poderoso] Comment garantir des remèdes pour les communautés affectées ? Je parle de leurs emplois qui ont été perturbés. Ils ont été déplacés. Ils sont maintenant confrontés à la menace de représailles et de pollution, notamment. [Makhtar Diop] Je voudrais détailler la question. La question est que lorsque nous investissons dans un endroit où nous avons 4,5 % de départ, et qu'après nous ne sommes plus des investisseurs, que pouvons-nous faire lorsqu'il y a eu des problèmes dans le passé ? Je voudrais apporter un complément à ce que Ajay a dit. Nous avons fait quelque chose. Le système ne nous permettait pas, dans le passé, de capturer certaines erreurs commises. Des erreurs ont été commises, pas uniquement dans ce cas-ci, mais dans d'autres cas. Ce n'était pas uniquement nous, mais d'autres investisseurs qui faisaient partie du consortium. Qu'est-ce que nous avons fait depuis lors ? Depuis lors, lorsqu'Ajay est venu et nous a dit la raison pour laquelle le système ne fonctionne pas, c'est parce que les mêmes personnes qui préparent le projet sont ceux qui l'encadrent. Ce n'est pas un bon système de gouvernance interne. Vous devez faire la scission entre ceux qui préparent le projet au mieux de leur savoir, et vous avez d'autres personnes qui vérifient régulièrement si les choses vont bien. Il y a ceux qui vérifient et ceux qui font le projet, de sorte à pouvoir refléter les choses plus rapidement et pouvoir mieux répondre aux besoins. Mais en apprenant notre expérience avec vous et d'autres, nous avons compris que nous devons avoir un cadre pour des actions, pour des remèdes. Nous n'avions pas de cadre, c'était fait sur une base ad hoc et nous avons travaillé sur ce cadre. Et comme vous le savez, à l'heure actuelle, nous mettons en place une période de trois ans pour nous permettre d'apprendre et comprendre comment fonctionne ce cadre, de sorte que dans trois ans, nous aurons assez d'informations, une meilleure compréhension de comment corriger les choses. Pour les choses qui se développent maintenant, nous commençons à utiliser ce cadre dont nous nous sommes servis. C'est ce que nous utilisons. Nous l'utilisons là et le Conseil va bientôt recevoir le rapport où le plan d'action a été mis en œuvre et ça nous donnera l'occasion de le mettre en œuvre. Vous allez voir que nous avons été très sérieux lorsqu'il s'agit de satisfaire ce programme cadre et agir. Ça a coûté beaucoup d'argent et nous sommes les seuls investisseurs à adopter des actions à ce niveau. Donc, nous y travaillons. Nous sommes à l'écoute. Nous vous écoutons et nous apprenons de nos erreurs. Erreurs commises dans le passé qui ont été corrigées non seulement au cas par cas, mais de manière systématique pour nous permettre d'en tirer les enseignements. Des erreurs seront commises à l'avenir, c'est la réalité dans la vie. Mais le problème est que lorsque elles adviennent, comment y répondre, comment réagir, avec quelle rapidité peut-on intervenir ? Voici les enseignements que nous avons tirés et que nous mettons en œuvre à présent. [Rose Craigue] Merci Makhtar. Encore une question de ce côté-ci. Je pense qu'il y a un monsieur qui avait la main levée depuis longtemps. Non, le monsieur derrière vous. Oui. [John Kundra] Merci beaucoup. Je suis John Kundra du Mouvement pour le développement communautaire et j'ai apprécié votre commentaire sur le fait que le gouvernement devait être responsable de la création d'emplois, mais c'est souvent au niveau des gouvernements municipaux, donc pas au niveau national. Il manque de ressources publiques. Comment la Banque peut-elle travailler de sorte à faire passer davantage de ressources publiques dans les mains des gouvernements à l'échelon sous-national ? [Makhtar Diop] C'est un sujet intéressant. [Ajay Banga] C'est très intéressant parce que nous voulons tous répondre à cette question. [Makhtar Diop] C'est intéressant parce que je voudrais que vous compreniez le séquençage. Ajay nous a dit : "Trouvons des objectifs ambitieux qui unifient toutes nos actions avec les banques multilatérales et les partenaires pour résoudre les problèmes importants qui sont critiques pour la création de l'emploi". La chose numéro un, c'était l'électricité, élément social important. Deuxièmement, on a dit : "Bon, d'accord, mais l'électricité, pourquoi ? On veut créer des emplois". On veut éviter que les agriculteurs se déplacent vers les villes. On y travaille et demain ou après-demain, il y aura des présentations sur les stratégies que Ajay met en place. Troisième chose, c'est de dire : "Bon, si vous voulez avoir un impact à la base, toutes les choses se passent au sein des gouvernements". Vous avez le gouvernement central. Je viens d'Afrique de l'Ouest, du Sénégal, en fait. Et j'ai beaucoup travaillé dans des pays fédérés tels que le Brésil. Si vous regardez ce qui se passe au niveau fédéral, les décisions sont prises, mais l'action réelle a lieu au niveau municipal ou au niveau des États. Ce que nous voyons, c'est que ces entités ne sont pas assez solides du point de vue financier pour réaliser leur mandat. Ils manquent des capacités techniques pour se faire et ils ne peuvent pas emprunter de l'argent sur le marché pour faire concurrence en matière d'investissement. Donc, notre orientation, et je ne veux pas anticiper la conclusion, sera de travailler sur ces trois éléments : aider en matière de gouvernance, les aider à lever des fonds, leur permettre d'être financièrement durable et de pouvoir attirer des fonds, pas uniquement du gouvernement, mais en fin de compte du capital privé, de sorte à atteindre leurs objectifs. Tout cela sera étoffé plus en détail dans le prochain avenir, mais c'est l'orientation que nous allons suivre après M300, Agriconnect, au niveau sous-national. [Ajay Banga] Et pour vous citer un exemple, les obligations municipales, qui sont une chose intéressante pour aider les villes à développer. Pas toutes les villes peuvent le faire. Certaines peuvent le faire, même là où j'ai grandi en Inde. Il y a le marché des obligations municipales et sous développées. On travaille avec quelques villes en Inde pour faire des obligations municipales. Je vais m'y rendre en janvier. Et l'une des choses que nous allons faire, c'est émettre des obligations municipales dans une ou deux villes. Donc, il y a ce problème de ressources. Il y a ce problème de capacité technique et ce problème d'exécution. Notre structure en tant que banque du savoir, que nous venons de changer, et Axel devrait en parler pendant quelques instants. Axel, je vous prie.

[Axel van Trotsenburg] Nous avons travaillé au cours de ces derniers mois pour passer à la phase suivante de la banque des connaissances. Au cours de l'année écoulée, nous avons mis en œuvre une bonne partie du pacte des connaissances. Peut-être que vous avez entendu des académies de la Banque mondiale. Nous avons consolidé les données et notre produit, mais au cours des mois récemment écoulés, Anna, Hiroshi, Makhtar et moi-même, avec Ajay, avons travaillé sur quelque chose qui n'a jamais été un succès dans la Banque, à savoir comment obtenir une proposition de valeur du groupe de la Banque mondiale, qui ont déjà un excellent travail dans différents domaines, où nous n'avons pas su intégrer l'Agence multilatérale de garantie des investissements, la Banque mondiale, la Société financière internationale, notre département des recherches, les opérations, les régions. Combiner tout cela ensemble avec les connaissances. Nous venons d'annoncer que nous combinons tout cela de sorte à avoir davantage de cohérence, une meilleure harmonisation, mais également davantage d'engagement, notamment lorsque nous parlons du secteur privé. Non seulement nous ne devons pas faire de la recherche pour le secteur public, il faut combiner les secteurs publics et privés. Systématiquement, nous aurons des collègues qui vont s'y joindre. Ce sera une approche intégrée. Nous voulons nous assurer que nous aurons une structure de gouvernance qui s'appuie sur les vice-présidents et les économistes en chef de la Banque mondiale pour nous assurer que nous avons une approche coordonnée et cohérente tenant compte des priorités de la Banque. Et je pense que cela va changer la donne en quelque sorte. [Ajay Banga] Et dans la banque des connaissances, il y a un groupe qui s'intéresse à la recherche, à la politique et autres. Et puis un autre groupe de personnel qui doit voler. Par exemple, s'il y a une obligation qui a donné de bons résultats, que pouvons-nous apprendre de cela pour le faire ailleurs ? Autrement dit, voler l'idée et l'utiliser pour la Banque. [Rose Craigue] Axel a parlé de l'Agence multilatérale de garantie des investissements. Hiroshi, je me demandais si vous vouliez parler des derniers événements à l'Agence multilatérale de garantie des investissements.

[Hiroshi Matano] Quand Ajay est arrivé, l'une des premières choses qu'il nous a dit, c'est que l'Agence multilatérale de garantie des investissements est une arme secrète. Ce n'est plus un secret, mais le fait qu'on a intégré les trois organisations sur une plateforme, cela a donné plus d'essor à nos activités. Nous le voyons dans nos chiffres, dans nos engagements. Mais ce que je pourrais dire, c'est que nous avons été un des premiers à faire ce type d'intégration et cela a été couronné de succès, à mon avis, non seulement dans le groupe de la Banque, mais l'engagement avec les pays et avec le secteur privé. Un exemple, c'est quand nous réunissons, nous devenons très puissants. Je pense que cela est vrai, non seulement pour moi, mais tout le monde partage cette idée. Nous avons réussi. Nous continuons beaucoup d'intégration pour que le Groupe de la Banque devienne une réalité. Je pense que nous avons lancé ce processus et jusqu'à présent, il se passe bien.

[Rose Craigue] Merci. Je viens d'apprendre que le moment est venu de clore cette réunion parce que nous avons un autre événement passionnant qui va commencer dans l'Atrium. Je vous remercie, Ajay, et je remercie les directeurs généraux de cette discussion très intéressante. Je remercie la société civile de sa présence. Je sais qu'il y a beaucoup de questions auxquelles on n'a pas répondu, mais c'est le début des assemblées. Nous aurons d'autres rencontres. Une rencontre demain. Venez et venez à l'engagement que nous allons avoir à l'Atrium. Je vous remercie et bonne journée. [Applaudissements]

Intervenants


RESSOURCES UTILES