Séance plénière des Assemblées annuelles 2025

Séance plénière des Assemblées annuelles 2025

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Le président des Assemblées annuelles 2025, Olavo Avelino Garcia Correia, vice-Premier ministre et ministre des Finances de Cabo Verde, le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, s’exprimeront lors de la séance plénière des Assemblées qui se tiendra le 17 octobre à Washington.

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[ Voix off 2]
Le changement. C'est une constante dans l'histoire de l'humanité, qui nous pousse à nous dépasser, à innover, à améliorer notre vie. Et lorsque le changement améliore les conditions de vie, il devient synonyme de progrès. Au fil des décennies, nous avons contribué à guider un monde en mutation vers de nouvelles frontières du développement économique. Croissance, progrès et prospérité. Nous sommes une base solide, une source de stabilité et de perspicacité, fournissant des analyses et des conseils, ainsi que des services de renforcement des capacités. Et nous sommes partenaire en mettant en valeur le potentiel partout, déployant l'entrepreneuriat, renforçant les institutions de telle sorte que tout un chacun puisse s'épanouir. Et au fil des ans, nous changeons aussi. En nous adaptant à de nouvelles réalités, en aidant nos pays membres à naviguer à travers le changement. Nous innovons, nous dirigeons, nous créons des possibilités pour tous. Le changement devient le progrès.

[ Pause]

[ Applaudissements]

[ Olavo Correia]
J'interviendrai en portugais.

[ Pause]

[ Olavo Correia]
Je déclare ouverte la réunion. Mesdames et messieurs les gouverneurs, mesdames et messieurs, c'est mon plaisir que de déclarer ouverte l'Assemblée annuelle des Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international de 2025. Je salue les gouverneurs qui représentent nos pays membres. Au nom de tous les participants, je souhaiterais, par le biais du gouverneur des États-Unis, je souhaite faire part de notre profonde reconnaissance à la population des États-Unis pour sa chaleureuse hospitalité et son chaleureux accueil. Comme à l'accoutumée durant ces réunions, le président prononce un discours devant les gouverneurs et c'est ce que je ferai en l'occurrence. Merci de votre attention.

[ Pause]

[ Olavo Correia]
Excellences, messieurs les gouverneurs, chers collègues, c'est un honneur pour nous que de vous accueillir aux Assemblées annuelles de 2025 des Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ensemble, nous sommes plus forts. Ensemble, nous transformons l'impossible en possible. Nous pouvons bâtir une planète vivable, pacifique et nous pouvons créer un monde sans pauvreté. C'est un devoir qui nous incombe. J'adresse mes chaleureuses salutations au président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga, et à la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Le partenariat entre ces deux institutions revêt une importance stratégique, y compris pour mon pays, le Cap-Vert. Nous sommes un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure qui jouit d'une stabilité macroéconomique et d'une croissance inclusive. Nous voulons être un pays avancé. Pays d'impossible en 1975, date de notre indépendance, le Cap-Vert est aujourd'hui un pays plein d'ambition et nous sommes qualifiés pour la première fois pour la Coupe du monde, en devenant ainsi le deuxième plus petit pays au monde à réaliser cet exploit. Merci. Nous sommes petits, mais nous pouvons avoir l'ambition d'être grands. Tout est possible et cela vaut aussi pour notre continent, l'Afrique, qui possède suffisamment de ressources pour se forger un avenir brillant. Nous avons de l'énergie, de l'eau, des terres arables, des atouts que sont les jeunes, les femmes et de riches écosystèmes. Et pour le reste, tout est question de gouvernance et d'énergie. Nous devons travailler ensemble pour créer des emplois dignes, des emplois décents, tout en inscrivant la résilience au choc climatique dans l'ossature même de notre stratégie. Au mois d'août, nous avons eu une tempête tropicale dévastatrice qui a frappé les îles du Nord du Cabo Verde. Je tiens à exprimer notre profonde gratitude à la communauté internationale, au Groupe de la Banque mondiale et au FMI, pour leur soutien indéfectible. Cette stratégie est venue renforcer la nécessité d'une gouvernance climatique et l'importance des services de conseil et des programmes d'assistance technique du FMI et de la Banque, qui nous permettent de mieux nous protéger contre ces situations d'urgence. Cela souligne la nécessité d'investir dans la résilience de manière à se préparer aux chocs futurs et d'anticiper les événements imprévisibles. Pour le Cap-Vert, comme pour beaucoup d'autres pays, une diversification économique est indispensable pour dynamiser la croissance, pour améliorer la résilience économique aux chocs extérieurs et pour créer des emplois de qualité. C'est le levier le plus puissant pour sortir de la pauvreté. La diversification et l'intégration exigent des investissements énormes. Le Groupe de la Banque mondiale, le FMI, d'autres partenaires de développement nous accompagnent avec non seulement des financements, mais aussi leur expertise, leur innovation et leur coopération. La diversification, au-delà du tourisme ou de l'agriculture, vers une économie plus verte, plus bleue, plus intelligente, plus numérique et plus inclusive, c'est plus qu'une stratégie de croissance. C'est une condition indispensable à notre survie. Le secteur privé doit être au centre de cette transformation. À cet égard, je tiens à saluer les efforts déployés par la Banque mondiale pour libérer le potentiel des capitaux privés en faveur de la création d'emplois. Pour instaurer une croissance directe par le secteur privé, nous avons besoin d'instruments adaptés à nos économies et à notre tissu entrepreneurial. Nous avons besoin d'une stabilité économique et financière, des institutions et des politiques solides pour permettre au secteur privé de prendre son essor, d'innover et d'impulser une prospérité générale. Nous sommes confrontés au défi croissant de la viabilité de la dette. Il nous faut alléger le fardeau de la dette, promouvoir de meilleures pratiques d'emprunt et créer des conditions de restructuration diligentes et prévisibles qui permettent d'assurer un traitement adéquat de la dette. Le Groupe de la Banque mondiale, le FMI, collabore depuis des décennies pour aider les pays membres à faire face aux enjeux de la viabilité de la dette. Il est primordial aujourd'hui d'améliorer la transparence de la dette en soutenant des politiques économiques saines et en fournissant davantage de financements à des conditions favorables. Les institutions de Bretton Woods sont au cœur du système multilatéral. Nous devons soutenir le FMI et le Groupe de la Banque mondiale en renforçant leur capacité financière. Ce n'est qu' ainsi qu'ils pourront, à leur tour, mieux nous soutenir avec ampleur, rapidité et impact. C'est un devoir qui nous incombe à tous. Ensemble, nous sommes plus forts, unis pour une planète vivable et pacifique et pour un monde sans pauvreté. Personne ne doit être laissé pour compte. Dans la fortune comme dans l'adversité, en allant de l'avant avec vision, optimisme, confiance, en agissant avec ampleur, rapidité, nous construirons un monde meilleur. Merci de votre attention.

[ Pause]

[ Olavo Correia]
J'aimerais maintenant donner la parole au président du Groupe de la Banque mondiale, monsieur Banga, pour intervenir auprès des gouvernements. Merci.

[ Pause]

[ Ajay Banga]
Bonjour à tous. Vice-premier ministre Correia, merci beaucoup pour la présidence de cette plénière. Kristalina, je suis heureux de célébrer de nouveau notre partenariat. Les événements récents en Syrie et à Gaza nous donnent des raisons d'espérer la paix partout où il y a des conflits. La RDC, le Soudan, l'Ukraine, le Yémen et au-delà, ce sont des endroits que nous devons garder à l'esprit. En espérant la paix, il faut s'y préparer. C'est pourquoi nous avons créé un groupe d'experts pour planifier la reconstruction de Gaza et de l'Ukraine. Il est composé d'experts de différents secteurs et ce groupe travaille avec les partenaires de la région qui préparent son avenir. La reconstruction est une partie essentielle de notre mandat. Un service que nous sommes disposés à fournir partout et chaque fois qu'il est requis, du mieux que nous pouvons. Mais en même temps, en tant qu'institution de développement, nous devons garder à l'esprit la prévention des conflits. Outre la reconstruction de ce qui est perdu, nous devons créer les conditions pour l'égalité des chances, les débouchés et la stabilité, car c'est cela qui motive notre action et notre décision aujourd'hui. Nous traversons une période de grands changements démographiques. D'ici 2050, plus de 85 % de la population mondiale vivra dans des pays qu'on qualifie de pays en développement. Au cours des 10 à 15 prochaines années, 1,2 milliard de jeunes entreront dans la vie active. Ils se battront pour 400 millions d'emplois. C'est un écart, un fossé. Je voudrais exprimer autrement cette urgence. Quatre jeunes entreront dans la vie active à chaque seconde au cours des dix prochaines années. D'ici la fin de mon allocution, des dizaines de milliers franchiront ce seuil, remplis d'ambition et de désir de débouchés. Le rythme de croissance démographique est le plus frappant en Afrique, qui sera le lieu d'habitation d'un jeune sur quatre d'ici 2050. D'après les estimations, la Zambie croîtra de 700 000 personnes chaque année. La population du Mozambique doublera et le Nigeria atteindra environ 130 millions d'habitants, devenant ainsi l'un des pays les plus peuplés du monde. Ces jeunes, leur énergie, leurs idées définissent le prochain siècle. Avec les bons investissements qui ne mettent pas l'accent sur les besoins, mais plutôt sur les débouchés, nous pouvons libérer un puissant instrument de croissance mondiale pour tous. Sans effort décisif, leur optimisme pourrait se changer en désespoir alimentant l'instabilité, les troubles et la migration de masse avec des implications pour toutes les régions et toute l'économie. C'est pourquoi, comme nous l'avons fait lors des précédentes réunions, les emplois doivent être au cœur de toute stratégie de développement économique ou de sécurité nationale. Créer un environnement propice à l'emploi doit être la priorité. Qu'entendons-nous par emploi ? Ça peut signifier travailler pour une entreprise à gravir les échelons, travailler pour une petite entreprise ou en créer une comme entrepreneur. J'utilise ce terme un peu simplement, mais il s'agit de plus qu'un salaire. C'est ce qui permet aux hommes et femmes de poursuivre leurs aspirations. C'est un objectif, une dignité. C'est l'ancrage qui maintient les familles unies. C'est le socle des sociétés. C'est l'essentiel pour la stabilité et c'est le progrès le plus important qui est impossible à inverser. C'est pourquoi tout ce que nous faisons, tout ce que nous mesurons, tout ce que nous faisons tourne autour de cette réalité. Au cours des deux dernières années, nous avons agi avec vitesse, simplicité et substance. Nous avons réduit de 19 à 12 le nombre de mois pour approuver un projet. Certains sont approuvés en 30 jours. Nous avons consulté notre leadership dans 40 bureaux-pays. Il y a un seul point de contact et ce sera le cas dans tous les pays d'ici juin. Notre banque du savoir met l'accent sur la reproduction des solutions à l'échelle. C'est une bonne chose de reproduire des idées qui marchent. S'il y a des services unificateurs comme la budgétisation, les ressources humaines et la passation de marché, 153 indicateurs ont été remplacés par une fiche de suivi de 22 indicateurs disponibles en ligne. Avec de nouveaux instruments et l'optimisation, nous avons élargi nos capacités de financement à environ 100 milliards de dollars. La plateforme de cofinancement a produit 175 projets, dont 22 sont financés d'une valeur de 23 milliards de dollars. Nous avons créé un cadre de dépendance mutuelle avec la Banque africaine de développement. Cela permet d'éviter des doublons et nous élargissons cela à d'autres partenaires, notamment la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et la Banque interaméricaine de développement. Cela veut dire que les réformes, c'est le fondement et la mission, c'est les emplois. La plupart des emplois, près de 90 %, viennent du secteur privé. Les pays sont sur un continuum. Au départ, le secteur public guide la création d'emplois et puis le secteur privé prend le relais, mais le secteur privé ne peut pas le faire seul. Les entrepreneurs ont besoin de conditions propices à la création d'emplois, à la croissance et au recrutement. Cela ne se produit pas comme par enchantement. C'est pourquoi il faut trois piliers. Premièrement, les pouvoirs publics créent les infrastructures humaines et physiques qui sous-tendent les débouchés, les routes, les ports, l'électricité, l'éducation, la transformation numérique et les soins de santé. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement et l'Association internationale de développement financent ces investissements, aident les pays à utiliser leurs ressources et à créer des partenariats publics-privés. Deuxièmement, un climat des affaires avec des règles, des conditions équitables, une bonne gestion avec des droits, une gestion responsable de la dette et des politiques de change. Nous appuyons ces réformes avec le FMI à travers notre Banque du savoir en utilisant des outils de politique économique et de financement fondés sur les résultats. Troisièmement, une fois ces fondements en place, nous aidons le secteur privé à mettre à l'échelle, à travers la Société financière internationale et l'Agence multilatérale de garantie des investissements, en fournissant du capital des fonds propres, des garanties et des assurances au risque appuyées sur le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements. C'est un continuum. Nous voulons le faire en un seul guichet. Ce continuum de fondement, politique et capital, c'est comment nous transformons l'ambition en emploi et c'est comment nous passons du potentiel au salaire. Nous avons recensé cinq secteurs qui peuvent créer des emplois dans les pays : l'infrastructure et l'énergie, l'agribusiness, les soins de santé, le tourisme et la manufacture fondée sur la valeur ajoutée y compris les minéraux. Ce qui est bien c'est que ce ne sont pas des secteurs qui dépendent de l'aide. Ce sont des moteurs de la croissance. Ils peuvent créer des emplois locaux sans déplacer la main-d'œuvre des pays développés. Nous voulons créer des emplois pertinents à l'échelle locale. Ils bâtissent la classe moyenne qui va alimenter la demande mondiale de demain dans les pays développés également. Au cours des deux dernières années, nous avons lancé des initiatives qui se renforcent mutuellement et permettent de réunir toutes les branches de la Banque mondiale avec ses partenaires. C'est cela qui nous permettra d'agir ensemble pour avoir des résultats à l'échelle. Notre stratégie en matière d'électricité met l'accent sur l'accessibilité, l'abordabilité et la fiabilité. Elle s'appuie sur Mission 300 : notre effort de permettre à 300 millions d'Africains d'avoir accès à l'électricité d'ici 2030 avec l'aide de la Banque africaine de développement. Les pays pourront faire ce qui est adapté à leur contexte, que ce soit l'énergie solaire, hydroélectrique, photovoltaïque, géothermique ou fondée sur le gaz. Nous avons aussi commencé à appuyer le nucléaire pour la première fois en des décennies. L'objectif, c'est de créer assez d'emplois pour accroître la productivité. Notre objectif est de permettre à 1,5 milliard de personnes d'avoir accès à la santé en décembre. Nous réunirons des pays autour de la Banque du Japon et d'autres acteurs pour faire avancer cet objectif. L'Indonésie veut déjà fournir un bilan santé à chaque citoyen à son anniversaire. C'est une très bonne idée, une approche qui peut refaçonner l'avenir des soins de santé pour 300 millions de personnes. À travers AgriConnect, que nous avons lancé à cette Assemblée annuelle, nous aidons les petits agriculteurs à passer de la subsistance à l'excédent. Nous appuyons des coopératives qui intègrent les financements pour les agriculteurs, les PME, et relient les producteurs aux marchés et s'appuient sur l'IA. Cette stratégie repose sur un engagement de financement de 9 milliards de dollars par an et un objectif de mobiliser 5 milliards de dollars de plus. Nous voulons aider les pays à passer de l'extraction à la transformation afin de créer plus de valeur et plus d'emplois locaux. Nous allons partager cette stratégie au cours des prochains mois et ce sera une grande initiative. Comment transformer tout cela en réalité ? Nous avons commencé par un partenariat-pays partout dans le groupe de la Banque mondiale et il fait l'objet d'une appropriation par les pays. Ça doit être aussi simple que possible. Il faudra éviter que ça fasse intervenir 50 personnes. Il faudra s'en tenir à 5 ou 7. Nous allons aider les pays à créer leur stratégie. Chaque cadre est un plan stratégique à long terme qui repose sur les pleines capacités de l'Association internationale de développement, de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, de la Société financière internationale, de l'Agence multilatérale de garantie des investissements et du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements, autour d'un ensemble de priorités adaptées aux besoins et aux ambitions du pays. Dans un pays, cela peut signifier une chaîne de valeur pour les ressources minérales. Dans un autre, le tourisme fondé sur la nature et la culture. Peut-être le renforcement des systèmes de santé pour soigner et créer des emplois ou des écosystèmes fondés sur l'agro-industrie. Le fondement est de créer des infrastructures, créer des règles claires prévisibles en matière de gouvernance et appuyer l'investissement privé qui créera des emplois. Pour mettre à l'échelle et libérer notre bilan pour faire face aux plus grands défis, nous devons libérer le plein pouvoir du secteur privé. C'est de la stratégie, de l'innovation et du capital. C'est pourquoi nous éliminons les obstacles à l'investissement et créons des conditions où le capital privé peut avoir des effets en matière de développement. Nous faisons avancer la feuille de route du laboratoire d'investissement du secteur privé avec notamment la clarté réglementaire avec la Mission 300 et en avançant rapidement. Des garanties gérées centralement par l'Agence multilatérale de garantie des investissements augmentent et devraient doubler d'ici 2030. Précédemment, j'ai dit que Hiroshi avait tort, mais peut-être que nous verrons bientôt des solutions de change avec le FMI. Kristalina nous y a aidé et son expérience de la Banque mondiale y a contribué. Avec le FMI, nous développons du capital local dans 20 pays. L'objectif est d'atteindre 40 % d'ici 2030. Nous en sommes à un tiers. Nous avons lancé un fonds Frontier Opportunities qui est alimenté par la Société financière internationale, mais qui doit aussi attirer des philanthropes et des pouvoirs publics. Nous voulons créer des projets qui apportent des capitaux institutionnels dans les pays émergents et nous bénéficions de l'aide de l'ancien PDG de S&P, Doug Peterson. Il y a quelques semaines, nous avons effectué la première transaction de 500 millions de dollars. Nous voulons créer une réserve durable à la Banque et nous voulons œuvrer avec la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et d'autres banques multilatérales de développement pour créer des réseaux pour d'autres investisseurs institutionnels. Chaque étape réduit les risques, accroît la confiance des investisseurs et permet d'attirer le capital privé, mais le capital ne viendra pas tout seul. Il faut des fondements solides. C'est pourquoi le développement doit être résilient, responsable du point de vue budgétaire, fondé sur la confiance et durable. Le développement intelligent sort des personnes de la pauvreté. Les pays ont des finances publiques limitées. Ils sont en proie à la corruption, à la dette ou privés de ressources. Le développement intelligent signifie une résilience physique et institutionnelle. Et c'est ce que nous commençons à avoir. L'année dernière, 48 % de nos financements ont produit des avantages communs climatiques sur la base de la méthodologie des banques multilatérales de développement. Cela dépasse les attentes. La résilience a représenté 43 % du portefeuille du secteur privé contre un tiers il y a deux ans. Je vais vous expliquer cette formule des avantages communs et pourquoi nous l'appuyons. Quand nous construisons une route qui relie un fabricant de médicaments à un marché, elle est construite pour faire face aux inondations et n'a pas besoin d'être reconstruite. Quand nous construisons une école avec de l'isolation et des toits réflectifs, cela est un avantage commun. Quand nous aidons un agriculteur à augmenter ses rendements et à faire face aux aléas climatiques, c'est de cela qu'il s'agit. Quand nous créons un couloir de transport, comme nous le faisons à travers l'Afrique pour réduire les coûts de transport et les accélérer, c'est de cela qu'il s'agit. Le développement intelligent, c'est le développement durable. Cela s'applique aux institutions et au financement public. Plus de pays nous demandent de l'aide pour renforcer leurs systèmes. Nous le faisons et nous avons fait cela pour 14 pays et nous le ferons bientôt pour 22. Nous aidons à gérer les risques avant qu'ils ne s'aggravent. Les flux nets de l'Association internationale de développement ont atteint 21 milliards de dollars l'année dernière, contre 12 milliards il y a trois ans. Nous déployons des outils d'aide pour le développement pour alléger les fardeaux et libérer les ressources. Nous l'avons fait pour la Côte d'Ivoire et nous voulons faire plus. Nous travaillons étroitement avec le FMI pour accélérer la restructuration de la dette dans le cadre commun du G20, tout en faisant avancer les réformes de recettes intérieures, étendant le financement et en appuyant la gestion des passifs. En même temps, nous devons continuer d'améliorer la transparence en élargissant le système de communication sur la dette à tous les pays. On ne peut pas résoudre un problème dont on ne connaît pas l'ampleur. Avec une demande croissante d'outils de confiance, nous répondons. Nous aidons les pays à lutter contre la corruption avec des outils fondés sur les données, des cartes d'identité numérique et l'IA. Au cours des 10 dernières années, nous avons aidé 120 pays et nous travaillons avec 26 autres pour lutter contre la corruption et les flux financiers illicites. Et parce que même les meilleurs systèmes ont besoin de compétences capables, notre Académie du savoir aide dans ce sens. Plus de 200 fonctionnaires ont été formés et six nouvelles formations vont être créées. Nous avons fait passer nos financements annuels de 107 à 119 milliards. La mobilisation de capitaux privés est passée de 47 à 67 milliards. Le total des engagements, y compris le capital privé, a atteint 186 milliards. Et nous avons mobilisé 79 milliards de plus de la part d'investisseurs privés à travers les émissions d'obligations. Cela se transforme en résultat réel. Depuis le lancement de notre nouvelle fiche de suivi en 2024, nous avons aidé 20 millions d'agriculteurs à avoir accès à la technologie, aux intrants et au marché. 60 millions de personnes ont eu accès à l'électricité. 70 millions ont été éduqués. 300 millions ont bénéficié d'une santé et de services de nutrition de qualité. Il ne s'agit pas seulement de chiffres, c'est la preuve d'un changement de mentalité au sein de la Banque mondiale. Nous traitons le développement non pas comme de la charité, mais comme une stratégie. Nous voyons les emplois non pas comme un effet secondaire, mais comme une preuve de développement bien avisé. Quand nous créons des emplois, nous ne nous détournons pas des soins de santé, des infrastructures, de l'éducation, de l'énergie. Nous aidons les économies à accroître afin qu'elles puissent créer des emplois et doubler les effets sous forme d'infrastructures d'énergie, d'infrastructures d'éducation. Un emploi résulte de l'éducation, d'une route qui mène à un marché, d'une clinique qui permet aux gens de rester en bonne santé. Quand l'énergie se transforme en entreprise, c'est comme ça que nous créons ce dont les gens ont le plus besoin et méritent le plus. Un emploi, une opportunité, un avenir, de la dignité. Merci beaucoup.

[ Olavo Correia]
Merci, monsieur Banga, de votre discours plein d'inspiration. Maintenant, je souhaiterais donner la parole à la directrice du Fonds monétaire international, madame Georgieva, pour prononcer son discours. Merci.

[ Applaudissements]

[ Kristalina Georgieva]
Monsieur le vice-président, Olavo Correia. Merci. J'espère que mes prochains voyages me conduiront vers les magnifiques côtes du Cap-Vert pour écouter les mélodies envoûtantes de Cesária Évora, et qui sait, pour chanter victoire lors d'un match de football. Félicitations à votre équipe nationale pour sa première qualification à la Coupe du monde dans l'histoire de votre pays. Cher Ajay, je ne peux imaginer meilleur partenaire à la Banque que vous. Merci pour vos observations et merci pour votre travail, votre engagement total et indéfectible en faveur de l'emploi. Comme vous l'avez fait remarquer, le monde est confronté à une grande fracture démographique. Examinons la carte du monde. D'abord, nous voyons un premier groupe de pays en prise avec le vieillissement et un déclin démographique. Ensuite, il y a au milieu un groupe. Et enfin une grande partie de l'Afrique, quelques pays du Moyen-Orient et de l'Asie centrale où la population connaît une croissance fulgurante, tout comme la main-d'œuvre jeune. Tous ces pays sont nos pays membres et je vous souhaite une bienvenue chaleureuse. Toute analyse que je vais partager aujourd'hui, tout éclairage, est le fruit de la sagesse collective des équipes talentueuses et dévouées du FMI, dont les membres viennent de 172 pays. Tous les membres de la direction sont dans la salle. Veuillez vous lever de telle sorte que l'on puisse vous voir et vous rendre hommage. Dan Katz, qui vient de nous rejoindre comme premier directeur général adjoint, et le reste de l'équipe et à tous, merci. Depuis notre dernière réunion dans cette grande salle, le 25 octobre 2024, l'incertitude a grimpé. Et cependant, la confiance à l'échelle mondiale se maintient. Autrement dit, nous observons un mélange d'inquiétudes et de résilience. Et aujourd'hui, je voudrais me pencher sur ces deux aspects. D'abord, l'inquiétude. De la technologie à la géopolitique, en passant par le climat et le commerce international, le changement est source d'inquiétude. Le système commercial mondial qui a tant apporté à tant de personnes est aujourd'hui ébranlé jusque dans ses fondements, et ce, pour de nombreuses raisons. Notamment parce que les règles du jeu n'étaient pas vraiment équitables et parce que l'on n'a pas suffisamment soutenu les laissés pour compte vers de meilleurs emplois. Nous constatons des mesures non tarifaires volontaristes allant des licences d'importation, Ajay en a déjà parlé, au contrôle des exportations, aux frais portuaires. Les mesures de subvention ne tiennent compte que d'une partie de la situation. Nous constatons des politiques industrielles non marchandes et des distorsions de taux de change. Et bien entendu, nous avons les droits de douane aux États-Unis qui, cette année, montent en flèche. Mais il y a un aspect important. 188 de nos 191 pays membres, jusqu'à présent, ont évité de rendre coup pour coup sur le plan tarifaire. Les obstacles au commerce nuisent à la fois à la croissance et à la productivité. On a exhorté les décideurs à préserver le rôle du commerce comme moteur de croissance et je me félicite de cette modération dont ont fait preuve la plupart des pays, même s'il est certain que d'autres changements nous attendent. À ce stade, en dépit de toutes les turbulences, nous estimons que 72 % des échanges mondiaux se font encore aux conditions de la clause de la nation la plus favorisée. Ce qui signifie que les pays accordent leur taux de droit de douane bilatéral le plus bas à l'ensemble de leurs partenaires commerciaux. C'est un système simple, sans complexité. Le commerce n'est pas un jeu à somme nulle, tant que les entreprises sont en mesure de maintenir des chaînes d'approvisionnement diversifiées et solides, que les gouvernements peuvent conserver leur autonomie stratégique et aider les laissés pour compte et que les sols, ça, c'est important, que les sols extérieurs ne deviennent pas insoutenables. Les importations et les exportations améliorent le bien-être. Il n'est pas étonnant que l'incertitude actuelle sur les politiques commerciales et le risque que le commerce perde son rôle de moteur de la croissance créent de l'inquiétude. Passons maintenant à la résilience. Malgré les changements stratégiques radicaux que l'on a vus cette année et les prédictions de nombreux experts, l'économie mondiale a assez bien résisté jusqu'à présent. La croissance mondiale devrait ralentir de 3,3 % l'an dernier à 3,2 % en 2025, puis à 3,1 % en 2026. Un rythme plus lent que nécessaire et inférieur à nos prévisions d'il y a un an. Mais ce n'est pas un ralentissement brutal. Une raison de cette résilience, Ajay en parle tout le temps, c'est la capacité de la qualité d'adaptation du secteur privé, comme en témoigne l'anticipation des commandes à l'importation et la constitution de stock et le renforcement des chaînes d'approvisionnement. Des années de bénéfices qui auront permis aux exportateurs, aux importateurs de réduire leurs marges et d'amortir de la sorte l'effet de la hausse des droits, en tout cas pour le moment. L'autre raison est plutôt une arme à double tranchant. Les investissements du secteur privé dans l'intelligence artificielle, notamment aux États-Unis, connaît un essor considérable. Cette envolée stimule la croissance américaine et mondiale et s'accompagne de conditions financières favorables pour tous. Et c'est là que l'optimisme, en l'occurrence le véritable potentiel de l'IA, risque de se transformer en complaisance. Depuis les chemins de fer à l'Internet, l'histoire des réactions des marchés financiers aux nouvelles technologies révolutionnaires a été marquée par des surévaluations et des corrections de marché. Par exemple, ici, nous avons un aperçu de l'épisode de la bulle Internet et l'incidence sur la croissance. Le monde doit adopter l'intelligence artificielle, mais adopter, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas être conscient des risques et qu'il faut gérer ces risques. Donc, comment faire ? Nous avons besoin d'une surveillance solide du secteur financier, attentive aux prises de risques excessives et aux liens croissant entre les banques, les établissements non bancaires et les crypto-actifs. Et il faut une politique monétaire judicieuse. Ce sont des conseils transversaux qui ponctuent nos activités de surveillance multilatérales, et nos différentes publications, les Perspectives de l'économie mondiale, le Rapport sur la stabilité financière dans le monde et le Moniteur des finances publiques, toutes publié cette semaine, apportent des éclaircissements et calment le jeu. Nos activités de surveillance bilatérales menées dans le cadre de consultations avec tous nos pays membres, qu'ils soient avancés, émergents ou à faibles revenus, et nous avons notre programme d'évaluation du secteur financier, tout cela traduit nos conseils multilatéraux en recommandations adaptées à chacun des pays. J'insiste sur le fait que nous avons une étroite coopération avec le travail de la Banque mondiale dans les pays. Au fil des réunions cette semaine, j'ai conseillé au ministre des Finances et aux gouverneurs de banques centrales, pas uniquement d'atténuer les risques à court terme, mais d'aller plus loin, à savoir de préserver des institutions indépendantes responsables et efficaces, et trouver, exploiter et mettre en valeur les possibilités que le changement offre toujours. Nous voyons trois objectifs à moyen terme. D'abord, assainir les finances publiques. Cela est nécessaire pour pouvoir être en mesure d'absorber de nouveaux chocs et pour répondre à des besoins urgents sans entraîner des hausses des taux d'emprunt du secteur privé. Aucun ministre des Finances ne devrait simplement attendre que l'accélération de la croissance vienne à la rescousse. Non, le rééquilibrage budgétaire peut permettre de libérer des ressources pour soutenir une croissance tirée par le secteur privé. Deuxièmement, un rééquilibrage intérieur et extérieur. Cela est nécessaire pour éviter que les déséquilibres macroéconomiques excessifs ne deviennent un élément perturbateur. Il faut rééquilibrer les finances publiques dans certains pays et prendre des mesures pour stimuler la demande intérieure dans d'autres pays. Et troisièmement, rehausser la croissance tendancielle. Cela est nécessaire pour que les pays puissent créer des emplois. Les emplois dont parlait Ajay. Plus de recettes aussi et améliorer la viabilité de la dette. Pour doper la croissance, il faut trois choses. D'abord, faire le ménage dans la réglementation pour libérer l'initiative privée. Deuxièmement, il faut renforcer l'intégration régionale. Et troisièmement, il faut se préparer de manière adéquate pour tirer parti de l'IA. Le ménage réglementaire et l'intégration régionale sont étroitement liés, ne serait-ce que parce que beaucoup de règles et règlements qui freinent l'activité des entreprises privées dans les pays entravent aussi la circulation des biens, des services, des personnes, du capital et des idées par-delà les frontières. Beaucoup de réglementations font aussi office de barrières non tarifaires et les barrières non tarifaires contribuent à cette inégalité des chances et des règles. Dans ce nouveau monde de négociations bilatérales, plurilatérales, nous découvrons un paysage commercial diversifié. Les petits pays, les pays dépendants des exportations, subissent, tandis que les pays plus grands, qui sont relativement moins ouverts, ou ceux qui contrôlent des intrants essentiels aux chaînes d'approvisionnement mondiales disposent d'un pouvoir de négociation. Si l'on examine cette constellation de points qui représentent les pays selon leur volume, leurs importations et leur degré d'ouverture, on constate que le cadran inférieur droit regroupe les pays les plus grands et les moins ouverts. Beaucoup de pays souhaitent renforcer leur position et faire entendre leur voix en misant sur la cohésion. Nous découvrons plusieurs blocs commerciaux dont la taille et l'influence dépasse celle de leur pays membre repris individuellement. Notre conseil aux blocs commerciaux du monde entier est de réduire les frictions internes et d'aller de l'avant avec l'intégration pour augmenter la résilience et la croissance. Enfin, un autre accélérateur de croissance, l'intelligence artificielle. Au FMI, nous nous attendons à des gains réels, mais nos estimations se trouvent dans une fourchette vaste, à savoir que l'on pourrait avoir un effet entre 0,1 et 0,8 points de pourcentage par an en termes de croissance. L'IA va aussi supprimer des millions d'emplois. Il y en aura d'autres qui seront modifiés et les décideurs devront faciliter ce tournant. Il y aura d'anciens métiers qui vont disparaître et de nouveaux qui vont naître : spécialistes des mégadonnées ou de l'apprentissage automatique, ingénieur FinTech et ainsi de suite. Ce type de changement n'a rien d'exceptionnel. Souvenons-nous de l'automobile qui a remplacé les calèches, mais cette fois-ci, ça se produit très, très vite. L'essentiel pour tirer profit des gains de productivité et faire face aux retombées de l'IA, l'essentiel, c'est de se préparer. Nos études montrent que Singapour, les États-Unis et le Danemark sont à l'avant-garde, tandis que de nombreux autres pays sont à la traîne. Le FMI, qui sert de courroie de transmission des meilleures pratiques mondiales, apportera son concours à tous ces États membres en s'attachant aux conséquences macroéconomiques. En interne, nous poussons bien entendu à l'adoption d'une IA propre à l'institution, y compris pour mettre davantage de connaissances à la portée de nos pays membres. Nous rehaussons notre prédictivité tout en préservant la discipline budgétaire et le FMI couvre ses dépenses d'exploitation à l'aide de ses recettes propres sans recourir à la moindre dotation annuelle et reste profondément attachés à la sobriété. En dépit de la complexité croissante de l'économie et de l'expansion des services que nous fournissons à nos pays membres, nos frais administratifs aujourd'hui, en termes réels, sont presque les mêmes qu'il y a 20 ans. Nos travaux dans le domaine du développement des capacités comprennent des conseils opérationnels. Il y a près de 3 000 projets qui ont été réalisés l'an dernier, des formations avec plus de 500 cours suivis par plus de 19 000 fonctionnaires durant cette période, notamment en ligne. Et enfin des rencontres, notamment en février dernier, la première conférence sur les pays émergents à Al-'Ula, en Arabie saoudite, co-organisée avec le ministre des Finances, Al-Jadaan. Nos activités de prêt, reposant sur l'ajustement macroéconomique et la conditionnalité, représentent aujourd'hui des programmes avec 43 pays et un montant de 37 milliards de dollars approuvés depuis octobre dernier, dont 5 milliards en faveur de neuf pays à faibles revenus. Dans un monde marqué par l'incertitude, il est essentiel que le FMI dispose de ressources suffisantes. Et à cet égard, je vais répéter deux demandes à l'endroit de nos États membres. D'abord, pour ce qui est de nos quotes-parts, nous insistons pour que l'augmentation de 50 % des quotes-parts convenus aboutissent. Et je prie tous les États membres qui n'ont pas encore ratifié cette augmentation de bien vouloir le faire rapidement. Deuxièmement, le Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, qui est notre principal instrument de prêts concessionnels aux pays à faibles revenus. Nous poursuivons les réformes adoptées l'an dernier pour que ce Fonds fiduciaire se situe sur une trajectoire d'autosuffisance. Il faudra pour cela distribuer jusqu'à 9,4 milliards de dollars sur un compte provisoire sur 5 ans. Et deuxièmement, faire en sorte que 90 % du montant du principal de ce compte fasse l'objet d'un engagement en faveur de ce fonds fiduciaire. Jusqu'à présent, 20 pays, plus récemment l'Inde et hier la Chine, ont donné des assurances dans ce sens, ce qui permet d'atteindre 43 % du principal. Mais il faut parvenir à 90 % et je vous demande votre concours. Enfin, autre question sur laquelle j'attire votre attention, c'est le Fonds fiduciaire d'assistance et de riposte aux catastrophes, notre instrument de nom qui aide les pays membres à faibles revenus à nous rembourser le service de la dette lorsqu'ils sont frappés par des catastrophes naturelles ou sanitaires. Ce fonds s'est épuisé, ce qui n'est pas surprenant, durant la pandémie et il faut le reconstituer pour les prochains chocs. Nous devons avoir pour ambition de rester en mesure d'aider les pays membres les plus pauvres. Et nous parlons de millions, pas de milliards, mais cela est énorme. L'impact est énorme. Donc, j'espère que nous aurons des discussions durant ces réunions, que nous puissions aller de l'avant, pour que nous soyons prêts pour le prochain choc. Je souhaiterais conclure sur une note plus légère. En mars l'année dernière, j'ai prononcé un discours à l'Université de Cambridge sur les perspectives économiques pour mes petits-enfants et nous avons recréé la voix du grand John Maynard Keynes. Nous allons réécouter cet audio synthétique. "À long terme, presque tout est possible." Et maintenant, 18 mois plus tard, voilà notre nouvel avatar de monsieur Keynes, qui est assis ici parmi nous. "Je suis encouragé, je dois le dire, par la valeur de ces deux institutions." Voilà. Félicitations pour notre 90ᵉ anniversaire et je crois qu'effectivement, il y a une inquiétude, certes, mais nous sommes optimistes. Et réjouissons-nous des progrès humains que cette année va certainement nous apporter. Merci.

[ Applaudissement]

[ Olavo Correia]
Merci, madame Georgieva, pour ce discours empreint de confiance et inspirateur, mais qui lance un défi en matière d'économie, de commerces et de finances publiques. Nous allons aborder les activités formelles à présent. Chers gouverneurs, nous avons le rapport de la Commission conjointe, quatre rapports. Le premier rapport sur les activités de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, de la Société financière internationale et de l'Association internationale de développement. Le deuxième rapport sur les activités du FMI. Et le troisième rapport est relatif aux questions d'intérêts communs pour toutes les organisations. Nous avons aussi le rapport des procédures du comité de l'Agence multilatérale de garantie des investissements. Sur la base des recommandations du comité conjoint de procédure et du comité de procédure de l'Agence multilatérale de garantie des investissements, je propose l'adoption de ces rapports et des recommandations qui sont contenues. Puisqu'il n'y a pas d'objection, les rapports et recommandations sont adoptés. En ce qui concerne le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements, je donne la parole au président du Conseil d'administration, monsieur Ajay Banga.

[ Ajay Banga]
L'Assemblée annuelle du Conseil d'administration est ouverte et madame Aradhana Kumar‑Capoor va prononcer leur allocution.

[ Aradhana Kumar‑Capoor]
Il y a deux questions à l'ordre du jour qui en appellent à l'adoption de résolution par le Conseil. Premièrement, l'approbation du rapport 2025, et deuxièmement, l'adoption du budget administratif pour 2026. Les projets de résolution ont été distribués. Il est proposé que les projets de résolution relatifs au rapport annuel 2025 et au budget annuel 2026 du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements soient adoptés.

[ Ajay Banga]
Je considère les deux résolutions comme adoptées. L'Assemblée annuelle est maintenant close et je redonne la parole au président.

[ Olavo Correia]
Merci, monsieur Banga et madame Kumar‑Capoor. À présent, je voudrais saisir cette occasion pour remercier le gouverneur du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour l'honneur d'avoir été président en mon nom propre et à celui de mon pays. Je vous remercie de votre soutien conjoint. Permettez-moi également d'exprimer mon respect à monsieur Banga et madame Georgieva pour leur direction de nos deux institutions. Je reconnais également l'engagement des services du Groupe de la Banque mondiale et du FMI pour la réalisation du travail vital de ces institutions. Je voudrais également remercier madame Kumar‑Capoor et monsieur Ogada, chargé du secrétariat des deux institutions pour l'organisation réussie de cette assemblée annuelle. Je tiens également à remercier les deux vice-présidents, le gouverneur pour le Pérou et pour la République arabe d'Égypte. Je tiens à féliciter le gouverneur du Paraguay qui a été élu à la présidence pour l'année prochaine. Mes vives félicitations. Je souhaite à tous les gouverneurs et délégués une réunion fructueuse et un bon voyage retour à leur pays après la conclusion de nos travaux. J'espère vous revoir à Bangkok avec plus de force et d'énergie et avec un esprit plus réformateur pour créer plus d'emplois et de débouchés pour tous nos citoyens dans les quatre coins du monde. Par conséquent, je déclare close cette session de l'Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, de l'Association internationale de développement, de la Société financière internationale, de l'Agence multilatérale de garantie des investissements et du FMI pour 2025. Nos sincères remerciements à tous et je déclare close cette séance. Merci.

[ Applaudissements]

[ Musique]

Intervenants