L’état de l’Afrique : L’autonomisation des femmes, moteur incontournable de la transformation de l’Afrique
L’Afrique ne peut pas se transformer sans égalité entre les hommes et les femmes. Alors comment combler le fossé entre les sexes ?
Le colloque sur l'état de l’Afrique a tenté de répondre à cette question ancienne et pourtant toujours d’actualité, en s’attachant à l’aborder sous un angle pragmatique. Placée sous le signe de la diversité et de la passion, la discussion était animée par Julie Gichuru. Elle a débuté avec humour par l’allocution d’Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique, qui s’est présenté comme un converti au féminisme « sur ses vieux jours ». L'économiste en chef régional Albert Zeufack a pour sa part inscrit le débat dans le cadre plus large des perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne et souligné le lien entre les inégalités hommes-femmes et la contre-performance de la croissance africaine, qui devrait afficher en 2019 une progression de 2,6 % seulement.
Les personnalités réunies dans le panel ont mis en avant les moyens qui permettent concrètement de réduire les disparités entre les sexes en Afrique. Si l’accès à la santé et à l’éducation, l’émancipation et l’évolution des normes sociales ont fait l'unanimité parmi les participants, l’entrepreneure Ciiru Waithaka a surtout insisté sur la nécessité de s’appuyer sur les données disponibles pour obtenir des résultats tangibles. Jeune médecin exerçant dans un environnement fragile, Christabel Ngwashi a évoqué le rôle important des femmes dans la santé à tous les niveaux (aussi bien sur le plan de l’action publique qu’au sein des communautés et à l'échelon individuel), et appelé les femmes à ne pas s’en tenir au droit pour au contraire revendiquer leur place dans la société. À retenir, enfin, le message d’Acha Leke, associé chez McKinsey Africa : une fois mises en évidence les interventions prometteuses, il est tout aussi important de suivre et évaluer leurs effets.
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