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Conférence de presse inaugurale | Réunions de printemps 2023

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David Malpass s’adresse à la presse à l’ouverture des Réunions de printemps 2023 du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Le président du Groupe de la Banque mondiale fera le point sur l’action déployée par l’institution pour intensifier rapidement son soutien aux pays en développement face à des crises qui s’accumulent, de la pandémie de COVID-19 à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en passant par l’aggravation de l’insécurité alimentaire et des effets du changement climatique. M. Malpass livrera également son point de vue sur les efforts que doit mener la communauté internationale pour trouver des solutions aux défis mondiaux du développement, aujourd’hui et à long terme.

M. THEIS : Bonjour ! Heureux de vous voir tous à cette heure plutôt matinale. Merci. Je suis David Theis, directeur des services de presse de la Banque mondiale. Je vous remercie de prendre part à cette conférence de presse des Réunions de printemps 2023 avec le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass.

M. Malpass prononcera une allocution d’ouverture, puis nous passerons à la séance de questions-réponses. Pour cette séance d’information enregistrée, je vous prierais de vous présenter, d’indiquer l’organe de presse que vous représentez et de vous en tenir à une seule question. Je vous remercie et j’espère que tout se passe bien pour vous.

M. Malpass, vous avez la parole.

M. MALPASS : Je vous remercie, David. Salut tout le monde. Bonjour à cette heure matinale. Les réunions se déroulent bien cette semaine. Il y a beaucoup d’échanges, qui interviennent dans le contexte d’un ralentissement de l’économie mondiale en 2023. Un ralentissement dû à la persistance de l’inflation ; aux prix élevés du pétrole ; aux perturbations qui affectent le crédit ; et à la longue période actuelle de normalisation des taux d’intérêt dans le monde après que ceux-ci ont été artificiellement bas pendant un long moment. Il faudra donc du temps pour que les prix des actifs s’ajustent et que les flux de capitaux soient affectés à des usages plus productifs. Le meilleur moyen pour le monde de se sortir de cette situation difficile serait de prendre des mesures qui accentuent la croissance, augmentent la production et relèvent les niveaux de vie pour les populations. Et, bien entendu, c’est cela l’objectif de la Banque mondiale pour les pays en développement.

Nous devons sortir de ce cycle où les capitaux du monde sont absorbés par le seul remboursement de la dette des pays au profit des pays qui ont déjà de l’argent. Ces capitaux devraient être affectés à des usages productifs en finançant de nouveaux investissements. Nos rapports montrent que les niveaux d’investissement dans les pays en développement ne sont pas suffisants pour augmenter leur croissance et, dans bien des cas, ils ne sont même pas à la hauteur de l’épuisement des capitaux observé dans ces pays.

Les effets de cette situation sont amplifiés pour les pauvres. Et, encore une fois, il revient à la Banque mondiale de veiller à la réduction de la pauvreté, à la promotion de la prospérité partagée et au relèvement des niveaux de vie, et ce de manière durable. C’est ce qui est ressorti de nos discussions avec notre Conseil des Administrateurs sur l’évolution de la Banque mondiale. Depuis de nombreux mois, nous sommes engagés dans un long processus. Et je n’entrerai pas dans tous les détails ici, mais je dirais que le Conseil a clairement réaffirmé les objectifs de réduction de la pauvreté — celui-ci étant l’objectif principal — et de promotion d’une prospérité partagée. Et ces objectifs sont au cœur de notre travail et sont poursuivis dans un contexte bien précis. Les progrès vers leur réalisation nécessitent de mettre davantage l’accent sur la durabilité, la résilience et l’inclusion. Ces objectifs sont actuellement poursuivis dans le cadre des politiques opérationnelles de la Banque.

En outre, à travers ce processus d’évolution, nous avons affirmé notre détermination à améliorer notre modèle opérationnel et à renforcer les services que nous fournissons à tous nos clients. Cela concerne aussi bien les pays à revenu intermédiaire que les pays à faible revenu. Les Administrateurs se sont par ailleurs accordés sur les voies et moyens de renforcer la capacité financière de la BIRD (la Banque internationale pour la reconstruction et le développement), en ramenant à 19 % le ratio fonds propres/prêts. Nous avons en cours une initiative expérimentale de capitaux hybrides pour les investisseurs des marchés financiers. Nous avons également un programme élargi de garanties bilatérales. Toutes ces initiatives mises ensemble peuvent donner lieu à non moins de 50 milliards de dollars de nouveaux financements de la part de la BIRD au cours des 10 prochaines années.

Je dois dire que la journée d’hier a été une journée bien chargée pour les Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI. J’ai participé à des réunions, et j’en ai souvent coprésidé, portant sur l’évolution des BMD, et à la table ronde mondiale sur la dette au cours de laquelle nous avons examiné sérieusement les moyens de réduire la dette. Et je voudrais relever plusieurs points qui en sont ressortis.

L’un d’eux est l’importance du caractère opportun du processus, le fait que les investisseurs aient vraiment besoin d’une certaine assurance quant à la manière dont le processus se déroulera. Il est nécessaire de procéder tôt à l’échange d’informations, et le FMI et la Banque mondiale communiqueront les analyses de viabilité de la dette à un stade précoce du processus, et nous travaillons sur une note relative aux règles en la matière. Un appel à rendre publics les contrats a été lancé. La transparence est très importante dans ce processus. En outre, il y a eu des discussions et un accord sur la nécessité de répartir de manière égale la charge entre les créanciers dans le cadre du processus de restructuration. Un atelier portant sur la question sera organisé, qui débutera en mai, pour examiner les techniques à appliquer à cet effet.

Par ailleurs, hier, outre la dette et les BMD, il y a eu des discussions sur l’Ukraine, alors que la guerre se poursuit dans ce pays. Il y a eu les réunions du G20 qui se sont tenues hier soir, et les réunions du G7. Et aussi, chose très importante, le Comité du développement de la Banque, constitué de nos Gouverneurs, s’est réuni et a apporté un soutien ferme à la direction de la Banque mondiale et au processus d’évolution de cette dernière qui est en cours.

Donc, nous gardons certes une vue d’ensemble sur ce qui se passe, mais nous nous intéressons particulièrement au ralentissement de la croissance mondiale qui amplifie les problèmes dans les pays en développement. La Banque mondiale travaille sur tous ces problèmes, mais la réalité est qu’il n’y a pas assez de ressources alors que les problèmes eux se multiplient. Et donc, alors que nous réfléchissons à l’avenir de la Banque mondiale, travailler plus dur, plus efficacement, mieux et avec plus d’énergie sur les projets à fort impact dans le monde entier fait partie intégrante de l’objectif de la direction.

Je vous remercie.

M. THEIS : Merci.

Nous allons maintenant passer aux questions. Pourrions-nous avoir un peu plus de lumière dans la salle, celle-ci est plutôt sombre pour une conférence de presse. Mais je peux voir Xinhua au premier rang ici. S’ils peuvent... Veuillez attendre le microphone, s’il vous plaît. Et si on pouvait avoir un peu plus de lumière, ce serait très bien.

Je vous remercie.

M. MALPASS : Eh bien, voilà ! Maintenant, nous pouvons bien voir. Salut tout le monde.

MME PAN : Merci, David, de me passer la parole. Récemment, vous avez mis en garde contre le ralentissement de l’économie mondiale cette année, à l’exception notable de la Chine et de l’Inde. Pourriez-vous nous en dire plus sur la dynamique de l’économie chinoise et ce qu’une amélioration des perspectives économiques chinoises signifie pour le fragile paysage économique mondial ? Je vous remercie.

M. MALPASS : Merci. Je me suis rendu en Chine en décembre lorsque les mesures de confinement ont été levées. Et ce que nous voyons en Chine est un rebond à la suite du confinement. Ce qui signifie que la croissance en 2023 pourrait atteindre 5,1 %, après avoir tourné autour de 3 % en 2022. Donc elle repart. Elle contribue à la relance de la croissance mondiale et traduit par ailleurs les efforts clairement déployés par la Chine pour accélérer le processus de réouverture de son activité économique et pour faire en sorte que les chaînes d’approvisionnement commencent à se redresser au fur et à mesure qu’elles participent aux approvisionnements mondiaux.

Je pense que cela s’inscrit également dans le contexte du réajustement des chaînes d’approvisionnement mondiales après tout ce qui s’est passé pendant les années COVID. La forte dépendance à l’égard de la Chine a pris de l’ampleur, aussi le monde s’emploie-t-il également à diversifier les chaînes d’approvisionnement. Dans ce contexte, la croissance de la Chine est additive dans une année comme 2023 où cela est nécessaire. Mais cela laisse également le défi d’obtenir la production la plus efficace sur le plan des coûts de manière diversifiée à travers le monde entier.

Je vous remercie.

M. THEIS : Je vous remercie. Très bien.

Je vois Shabtai Gold ici en cravate rouge. Vous avez la parole. Peut-on lui passer le micro, s’il vous plaît. Je vous remercie.

M. GOLD : Merci de me passer la parole. Bonjour. Je voulais juste poser une question au sujet de la table ronde sur la dette qui a eu lieu hier. Quels sont les progrès qui ont vraiment été réalisés, et où en êtes-vous par rapport à ce que vous souhaitiez avoir réalisé à ce stade en ce qui concerne l’allégement et la restructuration de la dette des pays à faible revenu ?

Je vous remercie.

M. MALPASS : Merci. Les restructurations, c’est en réalité une modification des conventions de prêt de nature à assurer une plus grande viabilité pour le pays. Elles peuvent revêtir la forme d’une modification du taux d’intérêt d’un prêt ou d’une prolongation de l’échéance. Il peut aussi s’agir d’une baisse du montant du principal du prêt. C’est donc le but ultime pour les pays.

Le cadre commun, le processus du cadre commun du G20, visait à mettre en marche les restructurations, mais nous — à savoir la Banque mondiale et le FMI — avons cherché à améliorer le processus du G20 afin qu’il soit plus opportun, qu’il avance bien et porte des fruits sur le plan de la viabilité de la dette des pays. Il reste donc beaucoup à faire et les détails comptent.

Nous parlons de la Zambie, qui a participé aux réunions... La Zambie travaille depuis deux ans avec la communauté internationale à la restructuration de sa dette. Ce travail se fait dans le contexte d’un programme économique très réussi. Ce pays a réalisé bien plus d’avancées que la plupart des autres sur la discipline budgétaire et les politiques axées sur la croissance qui permettent de renforcer l’économie. Mais il n’a toujours pas reçu le texte d’un accord de restructuration de sa dette qui allégerait le fardeau de cette dernière. Nous espérons qu’un protocole d’accord, objectif de ce processus, sera conclu cette semaine ou la semaine prochaine. Il faudrait que la Chine y prenne part, et c’est un aspect important de ce processus.

Les créanciers du secteur privé ont une place cruciale et doivent être profondément associés. Nous avons discuté hier du fait que la Banque mondiale accorde un allégement implicite de dette par le biais du processus de l’IDA. Vous savez, l’IDA est le fonds pour les pays les plus pauvres et elle apporte constamment une aide substantielle, souvent sous forme de dons purs et simples. Par exemple, toute l’aide que nous commencerons à apporter à la Zambie le 1er juillet sera constituée de dons. Il appartient donc aux autres créanciers, et en particulier à la Chine, de proposer un allégement de dette effectif qui permettra au pays de devenir viable.

Je peux parler de chaque pays, mais ils ont leurs spécificités. Au Ghana, nous attendons que le comité des créanciers soit mis sur pied ; en Éthiopie, nous attendons que des réformes structurelles soient menées qui puissent donner au pays un accès au programme du FMI. Et cela nous mène directement au système de taux de change. Le pays utilise un système de taux de change double dans lequel le financement du taux de change officiel pour un groupe restreint de pays est très onéreux. Il faut donc se défaire de ce système pour que l’Éthiopie puisse enregistrer une croissance plus forte. À mon avis, si l’Éthiopie modifie son système de change, les capitaux afflueront de nouveau. À l’heure actuelle, les exportateurs conservent leurs fonds hors du pays.

Et donc, si l’Éthiopie unifie son taux de change, une option qui est à l’étude dans le cadre de son programme économique, il verra un afflux massif d’investissements, ce qui améliorerait considérablement la situation désespérée que l’on observe en Afrique de l’Est. L’Afrique de l’Est est confrontée à la famine, à des conditions climatiques particulièrement rudes et à la pénurie d’engrais que le monde entier subit en raison du prix élevé et de la non-disponibilité de gaz naturel.

Ce sont autant de défis qui se posent dans le cadre de la dette. Je vous remercie.

M. THEIS :  Je vous remercie. Passons à Al-Haram ici en vert, s’il vous plaît. Merci.

Mme ABDEL-MONEIM : Merci, David. Doaa Abdel-Moneim pour Ahram Online d’Égypte. Je vais poser deux questions axées sur l’Égypte.

Ma première question est la suivante : La Banque mondiale s’attendait à ce que la dette de l’Égypte augmente considérablement en 2023 et au-delà. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? Et quels sont les principaux facteurs qui expliquent ces prévisions ?

Et ma deuxième question est : Quelle est votre appréciation des récentes évolutions en Égypte en ce qui concerne les démarches d’accompagnement du secteur privé et, en premier lieu, comment la Banque mondiale soutient-elle l’Égypte en ces temps difficiles ? Merci.

M. MALPASS : Je vous remercie. J’étais en train de regarder nos prévisions pour l’Égypte. Pour 2022, elles indiquent une croissance réelle de 6,6 %, et nous envisageons 4 % en 2023. Mais je dois noter que, dans les pays où des dévaluations monétaires se produisent et où l’inflation est élevée, il est difficile de suivre véritablement la croissance réelle, car lorsque l’inflation augmente, ce sont les pauvres qui écopent, parce qu’ils ne peuvent pas faire face à la hausse des prix. Cela pose des problèmes très réels. 

Nous collaborons étroitement avec l’Égypte depuis des années et le FMI est en train de travailler à un programme qui serait plus favorable au secteur privé. Nous encourageons des conditions de concurrence plus équitables entre les entreprises publiques et le secteur privé, qui permettraient d’attirer des investissements plus nombreux, mais aussi innovants. Un secteur agricole plus robuste serait un plus. Parlant du fardeau croissant de la dette, on voit qu’il est dû en partie à la baisse du PIB nominal après les dévaluations. Mathématiquement, et c’est un problème général, si la dette d’un pays est libellée en dollars et sa monnaie se déprécie, cela alourdit davantage le fardeau et le service de cette dette pour la population de ce pays.

Donc, c’est un argument que peuvent faire valoir les pays — je l’ai fait moi-même dans mon discours de positionnement au Niger il y a deux semaines : il est très important que les pays disposent d’un cadre macroéconomique, c’est-à-dire de politiques budgétaires et monétaires et de régimes de change qui concourent tous à créer de la stabilité. Si je pouvais laisser ce message aux peuples, alors que nous discutons des défis auxquels le monde est confronté en ce moment, c’est que les économies avancées sont en train de ralentir, et qu’elles ne partagent pas grand-chose sous forme de capital avec les pays en développement. Il est donc très important, voire urgent, que les pays en développement ajustent leurs économies pour tirer le meilleur parti des ressources limitées disponibles à travers le monde. Cela touche directement à la discipline budgétaire, à la séparation des fonctions de politique monétaire de sorte que les banques centrales n’aient pas à monétiser le déficit budgétaire. Cela appelle à adopter des politiques qui assurent la stabilité de la monnaie de manière à maintenir l’inflation à un bas niveau. Et puis, bien sûr, cela concerne les problématiques standard de la libéralisation du commerce et d’un cadre propice à l’activité privée.   

L’accent est notamment mis sur des politiques réglementaires qui favorisent une forte croissance du secteur privé national. Donc, en ce qui concerne l’Égypte, nous espérons des améliorations à l’avenir, et la Banque mondiale est prête à apporter son soutien à cet effet. Mais il sera très important que ces améliorations se répercutent sur l’environnement des affaires, afin que la croissance puisse se renforcer.

Merci.

M. THEIS :  Merci.

Je vois Folha de São Paolo, je crois. Merci.

M. AMÂNCIO : Bonjour, merci beaucoup, David. Pouvez-vous expliquer la faiblesse des projections concernant non seulement l’Amérique latine, mais aussi la croissance du Brésil cette année ? J’aimerais également connaître vos attentes et vos préoccupations pour l’économie brésilienne sous le nouveau gouvernement.

M. MALPASS : Merci. Je vais voir si je — alors… je dirai à tout le monde, nous avons une croissance réelle de 2,9 % en 2022, qui ralentit à 0,8 % en 2023. Les gens devraient savoir que le Brésil avait relevé ses taux d’intérêt plus tôt que d’autres pays. Souvenez-vous du débat en 2021 et 2022 sur la question de savoir si l’inflation allait être transitoire ; les grandes banques centrales avaient alors reporté leurs hausses de taux d’intérêt. Mais entrevoyant le risque, le Brésil avait augmenté les siens. 

Ce que cela signifiait… ce que vous voyez maintenant, c’est la conséquence tardive des hausses de taux d’intérêt, et aussi des incertitudes liées au processus électoral. Quand nous regardons le Brésil, nous voyons un potentiel énorme, clairement. On le dit souvent pour le Brésil. Ce potentiel réside en partie dans l’agriculture, la chaîne logistique, et les chaînes d’approvisionnement qui peuvent partir de ce pays. 

L’un des atouts du Brésil dans le monde, c’est qu’il est un producteur agricole. Il importe d’énormes quantités d’engrais d’Afrique, fabrique des aliments de manière efficace et les exporte dans le monde entier. Mais le ralentissement illustre aussi l’inquiétude qui règne chez les investisseurs. L’enjeu est mondial : les investisseurs ne sont pas... les flux d’investissement vers les pays en développement se sont, dans l’ensemble, inversés en sorties de capitaux.

Pour le Brésil, il est urgent de se doter de bonnes politiques économiques qui aident à accélérer la croissance, afin de permettre au gouvernement d’engager les dépenses envisagées pour l’environnement, la protection sociale et la lutte contre le changement climatique. Donc, il est primordial de mettre l’accent sur une croissance plus rapide à l’avenir, et la bonne nouvelle est que les taux d’intérêt ayant déjà augmenté, ils ne constituent pas un problème si urgent. La question la plus pressante est celle de la discipline budgétaire et de l’efficacité de la politique réglementaire pour soutenir la croissance.

M. THEIS :  Bien ! J’ai l’impression d’avoir négligé l’Afrique. Allons au premier rang : ici, s’il vous plaît. Merci. 

M. MALPASS : Ce n’est pas le cas.

M. THEIS :  Microphone, s’il vous plaît.

M. MALPASS : Premier rang. Que ce soit bien clair : la Banque mondiale est très active en Afrique. Près de la moitié de nos engagements concernent l’Afrique. Je reviens à peine du Niger et du Togo, un voyage très intéressant dans une région fragile du continent africain. Une région confrontée aux défis que nous voyons en lien avec la fragilité dans le monde. À mesure que la croissance ralentit, elle exerce une pression encore plus forte sur des gouvernements déjà en proie à la fragilité.

M. ATEBA : Merci, M. Malpass. Je suppose que vous participez-là à vos dernières réunions de printemps, avant que M. Banga ne prenne la relève. Brièvement, considérez-vous que votre mandat ait été un succès ? Avez-vous des regrets ? 

Et s’agissant du Nigéria. Comme vous le savez, Bola Ahmed Tinubu vient de remporter l’élection présidentielle au Nigéria ; donc il va y avoir un nouveau gouvernement. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’économie du Nigéria ? Avez-vous des recommandations en ce qui concerne les subventions, la dette et le reste, ainsi que la situation en Afrique subsaharienne ? Merci.

M. MALPASS : Je ne trouve pas le Nigéria là-dedans. Où est le Nigéria ? Oh, ici, c’est bon. Pour le Nigéria, la croissance était de 3,3 % en 2022 et de 2,8 % en 2023, selon nos prévisions. Et l’une des grandes priorités de la Banque mondiale est de promouvoir une prospérité partagée de manière durable. Dans le cas du Nigéria, beaucoup de changements sont nécessaires pour accomplir des progrès à cet égard. Une grande partie du PIB, du produit intérieur brut, de ce pays vient du pétrole. Cela signifie que beaucoup de gens au Nigéria sont exposés à la pauvreté, et il faudrait s’attacher à résoudre ce problème. Le Nigéria est également confronté à l’insécurité dans ses régions du nord et de l’ouest, ce qui constitue un très grand défi. Nous, la Banque mondiale, travaillons d’arrache-pied au Nigéria, nous nous employons aussi à aider ce pays à avoir un système économique plus productif. En fait, le Nigéria a un dispositif protectionniste qui entrave le développement du marché. Il a un régime de double taux de change qu’il est très cher de maintenir pour son peuple. Il a une inflation élevée et son économie n’est pas assez diversifiée pour permettre des progrès suffisants.

Dans la première partie de votre question, vous me demandiez de parler de quelques réussites, réalisations. La Banque mondiale a traversé de multiples crises, tout comme les pays. La crise de la COVID a été un choc pour tous. Elle a beaucoup éprouvé le personnel de la Banque mondiale, mais surtout, elle a profondément affecté nos pays clients. Nous nous sommes donc efforcés d’agir très rapidement afin de fournir de l’aide pendant cette période, et nous avons ainsi pu mobiliser 150 milliards de dollars supplémentaires. Ce montant est de loin supérieur au niveau normal des aides de la Banque. Puis, avec le déclenchement de la dernière crise, à savoir l’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses répercussions sur les engrais, les pénuries d’aliments et d’énergie dans le monde entier, nous avons mobilisé une deuxième vague de financement. 

De ce fait, le personnel de la Banque mondiale a travaillé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin que les opérations de prêt et de don ainsi que les nouveaux projets d’investissement se poursuivent au profit des populations du monde entier. Je pense que cela a été une réussite ; et je suis fier des résultats obtenus au sein de l’institution. Mais je tenais à vous donner la situation du Nigéria, de l’Égypte et d’autres pays où le succès de la Banque mondiale sera véritable si les populations s’en sortent bien à l’avenir. Et cela, je pense, va nécessiter des changements substantiels dans le monde.

Cela nous amène à la question sur les regrets. Je suppose que mon souhait serait qu’à travers cette table ronde sur la dette, nous fassions des progrès décisifs sur le joug de la dette qui pèse sur les pays. Et aussi sur les blocages structurels dans tant de grands pays en développement qui sont à la peine, au lieu de converger, au lieu de voir leur croissance augmenter plus vite que celle des économies avancées, ce qui serait l’objectif. Comme la Chine l’a montré au fil des décennies, un pays en développement peut croître à un taux de 10 % et rattraper les économies avancées en quelques années ou décennies.

L’Inde en est l’illustration en ce moment, avec une croissance d’environ 6 %, mais que l’on souhaite voir atteindre 8 % par an, sur la base de politiques qui favoriseront une croissance plus rapide, un meilleur accès à l’électricité, l’accès à l’eau potable, plus d’investissements dans l’agriculture, toutes choses dont les pays ont besoin. J’espère donc qu’à l’avenir, le monde pourra vraiment travailler sur ces techniques afin d’assurer une croissance plus rapide et de meilleures conditions de vie pour les habitants des pays en développement.

Je vous remercie.

M. THEIS :  Merci. Nous allons passer au deuxième rang, ici, avec la main levée. Merci, parfait. Un micro vient vers vous.

Mme SHALAL : D’accord, super. Salut, David. Merci de me passer la parole. J’aimerais revenir rapidement sur la question de la table ronde sur la dette, mais j’ai aussi une autre question. À la table ronde sur la dette, vous avez dit qu’il y avait eu des échanges sur le partage du fardeau.

M. MALPASS : Oui.

Mme SHALAL : La Chine, vous le savez, insiste pour que les banques multilatérales de développement acceptent également une décote, qu’elles participent. A-t-elle reculé sur cette question pendant ces échanges dans une certaine mesure ? Je crois comprendre qu’il a été reconnu qu’il y a d’autres façons pour les BMD de participer. Pourriez-vous nous en dire plus, juste nous parler de cette discussion, et de ce qui se passera exactement au cours de l’atelier ?

Et puis, sur un autre sujet, je voudrais vous demander, nous venons de traverser une période de turbulences extrêmes dans le secteur bancaire. Il semble que les choses se soient calmées, mais je voulais avoir votre point de vue là-dessus, en tant qu’un ancien acteur du secteur bancaire, qui êtes quelque peu au fait de son histoire, pensez-vous que cette crise — qu’une crise a été évitée ? 

Je vous remercie.

M. MALPASS : Oui, merci. Le processus de la dette doit être plus inclusif, associant les pays débiteurs et les pays créanciers. Pendant des décennies, ce processus a laissé de côté les acteurs importants, le secteur privé. J’ai donc été très heureux qu’à la table ronde d’hier, nous ayons eu le secteur privé, la Chine et d’autres créanciers non-membres du Club de Paris, mais aussi plusieurs pays débiteurs.

Il s’agit là d’un forum de type nouveau, où ceux qui doivent de l’argent et ceux à qui cet argent est dû se parlent véritablement, le FMI et la Banque mondiale étant là pour essayer d’aider à trouver une solution.

Toutes ces années, la Chine n’a cessé de demander si les BMD ne devraient pas participer à l’allègement de la dette. En fait, cette question n’a pas de sens, car les BMD, et particulièrement la Banque mondiale, fournissent des ressources hautement concessionnelles aux pays. Ce qui signifie que chaque financement de la Banque mondiale dans un contexte donné comporte déjà un allègement implicite de la dette. La Banque octroie aux pays des dons ainsi que des prêts à très long terme et à très faibles taux d’intérêt. On peut ainsi parler d’un allègement permanent de la dette, du point de vue de la valeur actuelle nette. Je pense que la Chine a été plus encline à comprendre cela. Les discussions peuvent se poursuivre sur la question, mais la situation actuelle me donne à penser que nous avançons vers de nouvelles étapes.  Nous avons ainsi progressé sur le principe du partage égal du fardeau. 

L’atelier sera l’occasion pour le FMI et la Banque mondiale d’échanger avec les différents participants pour préciser la notion de valeur actuelle nette, c’est-à-dire la valeur temporelle de l’argent. Comme je l’ai indiqué, vous pouvez abaisser les taux d’intérêt, ou rallonger les échéances, ou réduire la valeur en principal de la dette. Comment rendre ces approches comparables avec un taux d’actualisation standard sur la valeur actuelle nette ?  Ce sont là des concepts techniques clés propres à une restructuration. Ils seront examinés, tout comme j’espère une discussion sur les arriérés, le traitement des arriérés, les intérêts de retard et les surtaxes, dont le volume augmente à mesure que traîne le processus de restructuration de la dette. Si on pouvait agir plus vite, certains des aspects techniques seraient moins fastidieux.

En ce qui concerne le secteur bancaire, je ferai une, ou plutôt plusieurs remarques. Premièrement, les taux d’intérêt, nuls pendant une longue période, sont repassés à des valeurs plus normales. Et dans ce contexte, certaines institutions affichent des échéances décalées. Il faut donc clairement une période de redressement pour déterminer la manière de gérer cette asymétrie des échéances. Quelques institutions en ont pâti. C’est ainsi que certaines banques américaines ont connu une crise de liquidité, les déposants ayant retiré leur argent de la Silicon Valley Bank. 

Il existe certainement quelques autres cas d’asymétrie des échéances à travers le monde, mais le problème le plus urgent, et il a été évoqué lors des réunions d’hier, est l’effet sur le crédit - l’octroi de crédit. Dans les économies avancées comme dans les pays en développement, l’examen des bilans dans les systèmes bancaires révèle l’indisponibilité croissante des crédits. 

Je pense qu’il est très important pour le monde de réfléchir aux moyens de fournir des financements à court terme aux entreprises. Le financement à court terme est l’essence de la croissance. Une entreprise essayant d’élargir sa clientèle doit financer les comptes débiteurs et les stocks nécessaires ; elle a aussi besoin du financement du commerce indispensable au cas où elle importe des produits. C’est ce qui s’appelle un fonds de roulement.  IFC peut fournir ce type de financement aux entreprises du secteur privé, mais les besoins sont énormes à l’échelle mondiale. Face aux difficultés que connaissent les systèmes bancaires, les efforts doivent être redoublés pour financer davantage les fonds de roulement. 

C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai plaidé pour que les banques centrales, les principales banques centrales, réduisent le nombre d’échéances longues dans leurs bilans. Ces banques empruntent auprès des systèmes bancaires de leurs pays et dans le monde. Par exemple, la Réserve fédérale emprunte auprès de banques américaines ainsi que de banques européennes et japonaises et place ensuite ces fonds sous forme d’obligations à long terme. Seulement, une partie de ces capitaux doit être libérée pour être injectée dans les fonds de roulement, ce qui permettrait de répondre aux besoins des clients des banques. Il s’agit en réalité d’un problème urgent. Le secteur bancaire doit fournir davantage de crédits, et il a été longuement question hier de la réduction des crédits offerts par les banques dans les économies avancées et à travers le monde.

Il y a deux semaines, j’étais en Afrique de l’Ouest où les marchés régionaux voient leurs activités ralentir et cesser. Une situation qui fait suite à la fermeture des marchés internationaux. Si l’on considère les répercussions sur les pays en développement, c’est un coup sévère porté aux financements dont ils bénéficient, et je pense vraiment que les économies avancées doivent réfléchir de toute urgence à ce qu’il convient de faire pour relancer le financement des fonds de roulement.

Je vous remercie.

M. THEIS :  Merci. Vers le fond de la rangée du milieu, M. Alex Brummer. Pourrait-on avoir le micro ? Non, je suis désolé, j’ai passé la parole à quelqu’un d’autre.  Mais je vous remercie.

M. BRUMMER :  Monsieur Malpass, pensez-vous que la Banque mondiale soit devenue trop politisée ? Premièrement, il y a votre propre départ qui semble être, à certains égards, orchestré suite au débat autour du climat et aux batailles médiatiques sur le changement climatique. Deuxièmement, la manière dont la question de la dette est traitée me semble être aussi très politique. Ainsi, la Banque paraît s’être muée en un champ de bataille entre les États-Unis et la Chine, ou un champ de bataille au sujet du changement climatique.

M. MALPASS :  Je vais répondre en remettant les choses en contexte. Considérons l’histoire du monde au cours des 50 dernières années, et j’y ai joué un rôle actif - j’ai en effet rejoint le Gouvernement des États-Unis en 1984, il y a je ne sais combien de temps.  Les institutions financières internationales, comme le FMI et la Banque mondiale ainsi que les autres institutions - ont toujours eu à faire face à des défis politiques. La nature des activités de la Banque mondiale amène l’institution à intervenir dans les pays - ces derniers font des choix ; nous avons des actionnaires sourcilleux. J’ai eu le privilège de travailler à la Banque mondiale et de présider cette institution pendant quatre années très pleines.  Le moment est venu pour moi d’explorer de nouveaux horizons, et je m’y emploie activement, et pour la Banque d’opérer une transition.

Pour répondre plus précisément à votre question, je dirais en ce qui concerne le climat qu’il s’agit d’un problème ardu pour la planète entière. Je ne pense pas que le débat sur la question soit particulièrement axé sur la Banque mondiale ou sur ma personne.  C’est un problème mondial.  Les mesures d’atténuation sont onéreuses, ces coûts élevés survenant à un moment où le monde est déjà confronté à l’insuffisance chronique des services d’éducation et de santé et s’évertue à y remédier.

Les efforts entrepris visent à assurer un équilibre naturel et c’est ce à quoi je me suis attelé avec la Banque mondiale.  Nous avons élaboré un plan d’action sur le changement climatique qui a fait prendre conscience à la communauté mondiale qu’il fallait intégrer le climat et le développement.  C’était l’une des pierres angulaires de ce plan d’action. Et l’objectif a été atteint.  Je pense que le monde a compris la démarche et est en train de l’adopter, si j’en juge par le processus d’évolution dans lequel est engagée la Banque, le Conseil des Administrateurs et les représentants des pays ayant réfléchi aux moyens à mettre en œuvre pour changer les choses. Mais la vérité est que nous devons tous ensemble redoubler d’efforts pour appliquer les mesures d’adaptation. Les populations des pays en développement subissent les conséquences du changement climatique, mais n’ont pas les ressources nécessaires pour y faire face.

Je tenais à relever, je pense, le fait qu’il est naturel que les institutions financières internationales aient des relations efficaces avec leurs actionnaires. Je suis très heureux des résultats obtenus. Vous savez, nous avons accompli beaucoup de choses à la Banque mondiale au cours de ces années, et cela a été relevé hier lors de la réunion des Gouverneurs.  Ces derniers n’ont pas tari d’éloges à l’endroit de la direction de la Banque mondiale et du personnel et ont salué les réalisations de l’institution. Je me réjouis donc de la tournure des événements.

J’ai particulièrement à cœur d’assurer très efficacement le passage de témoin à mon successeur, et je pense que ce processus est lui aussi en bonne voie. Je me réjouis déjà à la perspective de mon départ et du bon travail que la Banque mondiale accomplira dans l’avenir.

Je vous remercie.

M. THEIS :  Très bien.  Je pense que nous avons le temps de prendre une ou deux autres questions. Afghanistan, vous attendez depuis longtemps. Je vous remercie de votre patience. Attendez le microphone, s’il vous plaît.  Merci.  Il devrait être allumé.  Continuez à parler. Ils vont allumer le micro.

MME KARIMI :  Merci beaucoup. OK. Je m’appelle Nazira Karimi.  Je suis une journaliste afghane.  Comme vous le savez, la situation en Afghanistan est très difficile.  Les talibans sont au pouvoir.  La situation des femmes est catastrophique.

J’aimerais vous demander votre opinion sur ce régime.  Bien que personne ne le reconnaisse, le pays reçoit de l’argent, environ 40 millions par semaine. Ces ressources sont envoyées au titre de l’aide humanitaire, mais le peuple afghan n’en bénéficie jamais. J’ignore quelle sera votre politique en Afghanistan dans l’avenir, mais la situation des femmes est désastreuse. 

Merci infiniment. Je vous remercie de m’avoir passé la parole.

M. THEIS :  Je vous remercie.

M. MALPASS :  Merci.  Oui, l’Afghanistan a connu une transition vraiment horrible qui est venue priver les femmes et les filles de leurs libertés.  Cette situation a une incidence sur nos programmes. Vous savez, l’évacuation elle-même s’est faite soudainement et a été traumatisante pour le personnel de la Banque mondiale, mais plus encore pour les Afghans et tous les travailleurs humanitaires dans le pays. Les conséquences se font encore sentir. 

J’étais avec la chancelière Angela Merkel au moment de l’évacuation, en août 2021, je crois.  C’était terrible pour l’Allemagne, qui était présente en Afghanistan et pas du tout préparée à une évacuation aussi soudaine.  La Banque mondiale a modifié ses programmes, nous avons cessé toute activité et notre personnel a quitté le pays.  Nous avons pu les évacuer à Islamabad et à Douchanbé, c’est-à-dire au Tadjikistan et au Pakistan voisin.  Bon nombre se sont attelés à poursuivre les programmes en Afghanistan, mais ont vu leurs efforts contrariés par les talibans.

Le Fonds fiduciaire pour la reconstruction de l’Afghanistan, créé par le groupe des bailleurs de fonds et dont nous sommes l’administrateur, a permis de maintenir un certain flux financier à destination du pays. Et nous travaillons d’arrache-pied avec les bailleurs de fonds afin de trouver la manière la plus efficace d’intervenir dans un pays qui a des besoins généraux énormes, des besoins humanitaires très urgents et, malheureusement, un appareil étatique avec lequel il est difficile de collaborer.  Il s’agit donc d’une relation dynamique, réévaluée semaine après semaine en s’interrogeant, par exemple, sur ce qui peut être fait pour améliorer l’éducation des filles.  Une entreprise difficile.  Comment apporter effectivement de l’aide alimentaire alors qu’aucun système de paiement en devises ne fonctionne ?

Nous sommes donc très préoccupés par le sort du peuple afghan.  Je vous remercie.

M. THEIS :  Merci. Une dernière question, et puisque nous nous rendrons à Marrakech à l’automne, prenons une question du Maroc.  Vous, en lunettes, à la troisième rangée, vous avez la parole. Je vous remercie.

M. BENCHEKROUN:  Merci beaucoup.  Comme vous le savez, le Maroc a démarré sa transition énergétique il y a quelques années.  J’aimerais savoir ce que vous pensez de cette transition.

Merci beaucoup.

M. MALPASS :  Je vous remercie.  David faisait allusion aux Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI qui se tiendront à Marrakech en octobre. 

J’étais au Maroc il y a un an.  La transition énergétique consiste en une forte augmentation de l’installation et de la production de panneaux solaires, mais aussi au maintien du gaz naturel comme source d’énergie, ce qui induit une réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à d’autres sources d’énergie.  L’un des grands sujets de préoccupation pour le monde entier est la forte augmentation de l’utilisation du charbon en Europe et les contrats à long terme que la région a conclus pour l’approvisionnement en gaz naturel et en charbon, ce qui crée des pénuries dans bon nombre de régions du monde en développement.

Que font donc les pays ? Ils installent de plus en plus de centrales solaires et recherchent aussi à travers le monde quelques sources d’approvisionnement en gaz naturel afin d’éviter le recours aux groupes électrogènes diesel. Comme bon nombre d’entre vous le savent, on assiste à une augmentation inquiétante de l’utilisation des groupes électrogènes diesel, notamment au Nigéria, en Afrique du Sud et dans plusieurs autres pays capables d’acquérir ces sources d’énergie à forte intensité de carbone.

Nous nous employons, entre autres, à éviter que les pays en développement ne se tournent vers cette solution.  Les échanges d’hier ont aussi assez longuement porté sur les difficultés d’accès à l’électricité.  C’est l’un des objectifs de développement durable fondamentaux et, pourtant, 800 millions de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’électricité. Le problème est que ce chiffre augmente à mesure que des réseaux s’effondrent dans quelques-uns des grands pays producteurs d’électricité du monde en développement.  Cette évolution est préoccupante en soi, parce que des gens qui avaient l’électricité perdent l’accès à cette énergie.  Les énergies renouvelables peuvent servir de source d’appoint, et elles sont utilisées à cette fin. Nous développons activement le stockage sur batteries ainsi que des techniques modulables d’installation de panneaux solaires et le Maroc est un participant très important à ce programme.

Je vous remercie.

M. THEIS :  Merci à tous.  Je vous remercie Monsieur le Président.

M. MALPASS :  C’est moi qui vous remercie.

Intervenant