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Technologies et engagement citoyen : nouvelles approches

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C’est la directrice générale de la Banque mondiale qui a ouvert la discussion. L’engagement de la Banque mondiale en faveur d’un développement durable et sans exclus implique de promouvoir la participation des citoyens et d’être le porte-voix de la population « dans les hautes sphères du pouvoir », a expliqué Kristalina Georgieva, en invitant le personnel de la Banque à être à l’écoute. Et de souligner qu’il n’est plus possible d’envisager les institutions comme des silos hermétiques sans lien avec les citoyens.

La discussion animée par la journaliste Femi Oke a ensuite réuni un panel de personnalités de divers horizons : un responsable local nigérian venu parler de l’application mobile utilisée dans son État pour permettre aux citoyens de contrôler les projets d’infrastructure publique ; un chargé de programmes qui travaille pour une fondation engagée dans l’amélioration des services publics grâce à l’introduction de mécanismes de responsabilisation ; la directrice exécutive d’une ONG qui s’est donnée pour mission de veiller à ce que les projets de développement associent effectivement et de manière responsable les citoyens à qui ils sont censés bénéficier ; un entrepreneur high tech et philanthrope qui met sur pied des plateformes à l’intention de jeunes déplacés par la guerre ; et la représentante d’une OSC au Brésil qui développe des outils pour répondre aux mouvements sociaux spontanés et appuyer la mobilisation et l’action citoyenne.

Les participants au débat ont notamment évoqué les promesses et les limites des technologies citoyennes à l’heure où l’espace citoyen tend à se rétrécir dans le monde. Ils ont aussi souligné le paradoxe de ces nouvelles technologies qui permettent à des millions de personnes de prendre part à la vie citoyenne tout en contribuant à l’exclusion des millions d’autres qui n’y ont pas accès. C’est pourquoi la technologie ne peut pas se substituer totalement aux outils traditionnels de relation avec les citoyens que sont les réunions publiques, les interventions de proximité ou encore les programmes radiophoniques. Il n’en reste pas moins que les technologies citoyennes jouent un rôle essentiel dans l’« écosystème de la responsabilisation », ont convenu les participants, et qu’elles doivent s’inscrire dans un processus d’innovation itératif qui permette de se demander qui sont les exclus aujourd’hui et comment les atteindre demain. Enfin, le panel s’est penché sur la manière dont on pourrait mieux exploiter les technologies citoyennes pour en faire un espace constructif qui fédère les gens autour des problèmes à résoudre et qui « humanise » leurs relations.

Intervenants