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Transitions écologiques : pour le bien des populations et de la planète

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Changer de trajectoire pour le climat : les transitions écologiques qui s’imposent pour le bien des populations et de la planète

(Voir l'enregistrement de l'événement en anglais avec sous-titres en français)

Chacun a droit à des conditions de vie durables, sur une planète en bonne santé. Les six dernières années ont pourtant été les plus chaudes jamais enregistrées. Feux de forêt d’une ampleur sans précédent, sécheresses, inondations et ouragans ont causé un lourd bilan en vies humaines et des dégâts matériels aux habitations, aux hôpitaux, aux entreprises. Comme si cela ne suffisait pas, la COVID-19 s’est abattue sur le monde entier, avec ses graves conséquences sanitaires et économiques et ses millions de pauvres supplémentaires. Afficher la suite

Comment changer de trajectoire ? 

Au moment où les pays renouvellent leurs engagements à la suite de l’accord de Paris et à quelques mois de la prochaine conférence sur le climat, qui se tiendra à Glasgow au mois de novembre 2021, la limitation du réchauffement planétaire à moins de 2°C va nécessiter une action mondiale coordonnée d’une envergure et d’une urgence inédites. 

« La science s’impose à nous avec plus de force, de puissance, d'ampleur et de rapidité. Et elle nous dit qu’il ne nous reste plus beaucoup de temps », a mis en garde l’envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat John Kerry lors d’une webconférence organisée le 8 avril dans le cadre des Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du FMI

Engager la décarbonation de secteurs clés 

Avec pour thème Transitions écologiques : des systèmes en mutation pour le bien des populations et de la planète, l'événement entendait mettre en lumière la nécessité de décarboner des secteurs de l'économie qui produisent plus de 90 % des émissions de gaz à effet de serre, à savoir l’énergie, les transports et les systèmes alimentaires.   

Les ministres, dirigeants d'entreprise et représentants de la jeunesse et de la société civile qui ont pris part à la discussion se sont attachés à répondre à cette question : quelles solutions et priorités dans la perspective de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) ?  

Des solutions qui sont particulièrement urgentes dans les pays en développement, là où le manque d’investissements est le plus criant et où les populations sont touchées de manière disproportionnée par la crise climatique.  

« Pour produire le plus d’impact possible, le [Groupe de la Banque mondiale] va donner la priorité à des transitions dans des systèmes clés, employer son pouvoir de mobilisation pour soutenir une transition juste vers la sortie du charbon [...] et s'aligner sur les principes et les objectifs de l’accord de Paris », a indiqué le président du Groupe de la Banque mondiale David Malpass

Le Groupe de la Banque mondiale, qui est déjà la première source de financement multilatérale pour les investissements climatiques dans les pays en développement, a annoncé qu’il allait porter à 35 % la part de ses financements pour le climat dans le cadre d’un nouveau Plan d'action sur le changement climatique.

Des trajectoires de reprise vertes et inclusives 

Dans le contexte de la pandémie, aider les pays à se préparer et à investir dans un développement résilient et sobre en carbone participe de et à une relance verte et inclusive. 

« Le changement climatique va nous obliger à renforcer la résilience de nos chaînes d’approvisionnement alimentaire, de nos infrastructures, de nos modes de transport, ce qui nécessitera des investissements », a témoigné la présidente et directrice générale de Macquarie Group, Shemara Wikramanayake

Le Pakistan s'est par exemple fixé pour objectifs de porter à 60 % la part des énergies propres dans son mix énergétique et à 30 % la proportion de véhicules électriques d’ici 2030. « Nous engageons le Pakistan vers un avenir énergétique durable », a expliqué le conseiller du Premier ministre pour le changement climatique Malik Amin Aslam.  

L’Égypte s'emploie pour sa part à intégrer les enjeux du changement climatique, réduire les subventions aux combustibles fossiles, développer les transports en commun et lutter contre la pollution atmosphérique : « 50 % de nos projets dans les trois prochaines années seront des projets verts, c’est-à-dire qu’ils tiendront compte de l’impact climatique », a précisé la ministre de l’Environnement Yasmine Fouad

Le Costa Rica, quant à lui, investit dans l’amélioration des transports, en s'efforçant de développer les infrastructures non motorisées afin d’encourager la marche et le vélo, tout en verdissant et en électrifiant les transports publics. « Les Costariciens sont particulièrement attachés à la nature. L'étape d'après, c'était de s’attaquer au problème des villes », a souligné l’épouse du chef de l’État, Claudia Dobles Camargo.   

Aujourd’hui, après le choc causé par la pandémie, beaucoup de pays sont soumis à une forte pression budgétaire.  

La ministre indonésienne des Finances, Sri Mulyani Indrawati, a exposé ces difficultés : « En tant que ministre des Finances, la question est d’abord de savoir comment façonner la transition et sortir du statu quo pour réduire fortement les émissions de CO2 du pays et ensuite comment façonner la reprise de l’économie tout en renforçant les engagements envers l’accord sur le changement climatique. » 

Selon Lucy Heintz, associée et gestionnaire de fonds d’investissement pour l'énergie chez Actis, le secteur privé peut jouer un rôle essentiel dans les processus de transition décarbonée. « La pandémie a porté un coup dur aux finances publiques et à la croissance. La bonne nouvelle, c'est que le secteur privé est enclin à investir et à jouer sa part, et que nous disposons de tous les instruments nécessaires aux investissements dans la transition énergétique. »  

L’innovation fait partie de ces outils. « Grâce aux avancées technologiques — batteries, solaire, intelligence artificielle —, il est désormais possible de mettre fin à la pauvreté énergétique dans la prochaine décennie », a affirmé le président de la Fondation Rockefeller Rajiv Shah

« L'accès à l’énergie doit être partie intégrante des enjeux de transition énergétique », a insisté Damilola Ogunbiyi, directrice générale de l’organisation SEforALL (« Énergie durable pour tous »). 

Il en va de même pour l’accès universel à l'assainissement. « Nous cherchons à déterminer comment offrir des solutions d’assainissement inclusives à l’échelle de la ville », a expliqué Brian Arbogast, directeur Eau, Assainissement et Hygiène à la Fondation Bill et Melinda Gates. « Par inclusif nous entendons le fait que même les communautés urbaines les plus pauvres doivent pouvoir bénéficier de services de grande qualité. » 

Alors que quatre milliards d’habitants dans le monde vivent dans des régions souvent en situation de stress hydrique, l'exploitation plus durable des terres est une priorité pour renforcer la sécurité alimentaire et préserver les ressources naturelles.  

« Nous n’avons plus que neuf années devant nous pour réaliser des changements systémiques et faire en sorte que l'alimentation et la production alimentaire ne soient pas une partie du problème, mais bien une partie de la solution », a averti Kitty van der Heijden, directrice générale de la Coopération internationale au ministère néerlandais des Affaires étrangères. 

« Sans une action coordonnée, les pertes agricoles et environnementales en Asie centrale vont encore s'alourdir sous l'effet des facteurs de stress liés au climat », a alerté Sulton Rakhimzoda, le président du Comité exécutif du Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral (FISMA). « Pour y remédier, il est indispensable d’améliorer la gestion des ressources en eau à l’échelon national et régional. » 

« Nous disposons désormais des données scientifiques qui prouvent qu’il est possible de produire des aliments sains, selon des pratiques durables, tout en étant abordables et accessibles. Et de nourrir ainsi tous les habitants de la planète », a assuré la fondatrice et présidente exécutive de EAT Gunhild Stordalen

Alors que les dérèglements du climat et les pertes de biodiversité mettent en péril la capacité des écosystèmes à subvenir aux besoins d’une vie saine et d’une alimentation nutritive, la nature s’imposera comme un thème brûlant de la conversation mondiale en 2021. 

« La COP26 est un rendez-vous crucial pour mettre la nature au centre de notre combat contre le changement climatique », a déclaré le prince William dans un message vidéo. « Les décisions prises par les dirigeants réunis à Glasgow auront des répercussions durables sur les générations futures. Alors, faisons en sorte que ce soit les bonnes. » Afficher moins
 

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