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Le rôle indispensable du secteur privé dans les situations de fragilité

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Investir dans les États fragiles : penser petit, regrouper des capitaux et passer par des intermédiaires

Dans les situations de crise, les entreprises privées sont souvent un rempart contre le chaos, comme en témoignent le sort des réfugiés syriens installés au Liban et ailleurs ou le cas des pays sortant de plusieurs années de conflit, à l’instar de la Somalie. C’est pour aider les réfugiés qu’Aline Sara a lancé NaTakallam, une entreprise sociale qui emploie des personnes qualifiées et « connectées » pour assurer des services en free-lance qui se prêtent aux technologies numériques, comme le tutorat ou l'enseignement des langues.

En quatre ans, NaTakallam a engrangé un chiffre d’affaires de 1 million de dollars et versé 650 000 dollars à des réfugiés, a expliqué l’entrepreneure lors d’un événement de la Banque mondiale consacré au secteur privé et aux États fragiles. Aux entreprises qui se lancent dans des environnements difficiles, elle conseille de se focaliser d’abord sur des solutions de court terme et de ne pas prendre de gros risques au début.

Comment investir dans les États fragiles ? Les autres membres du panel, qui réunissait les représentants de pays bailleurs et bénéficiaires de fonds, aux côtés d’investisseurs privés, ont également fait part de leurs points de vue et de leurs recommandations.

Parce que ce type d’opération est ardu, Suprotik Basu, fondateur de Blue like an Orange - Sustainable Capital, insiste sur l’importance d’avoir un intermédiaire qui connaisse bien l’entreprise locale et l’investisseur, afin de faciliter la transaction.

Il souligne aussi l'intérêt des pools d’investisseurs, qui permettraient d’atténuer les risques : ces regroupements ont l’avantage d’élargir le nombre d’investisseurs qui s’engagent et de réduire les coûts de transaction.

Le spécialiste de l’investissement à impact a également mis en avant le rôle des partenariats public-privé. Ces contrats, qui combinent différentes sources de financement, sont particulièrement utiles pour la construction d’infrastructures essentielles dont l'économie a besoin pour fonctionner, comme les routes ou les systèmes d'électricité.

Selon Max von Bonsdorff, directeur au ministère finlandais des Affaires étrangères, les États et les autres donateurs devraient s’attacher à aider les petites entreprises. Et d’ajouter que l’investissement à impact, qui vient compléter les dons, peut venir en aide à divers secteurs économiques, de l’agriculture à l’industrie manufacturière.

Autre priorité partagée par tous les participants : faire en sorte que les femmes entrepreneures aient davantage accès aux capitaux. De fait, comme l’a affirmé le ministre somalien des Finances Abdirahman Dualeh Beileh, ce sont précisément les femmes et le secteur privé qui ont permis à son pays de se maintenir à flot alors qu’il traversait récemment une période critique.

Enfin, de l’avis de tous les participants, les envois de fonds provenant des diasporas sont une source de financement essentielle. La mobilisation des membres de la diaspora pourrait changer la donne parce qu’ils comprennent les difficultés de leur pays d’origine, a expliqué Suprotik Basu.

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